Sorti sur PS3 et PC en 2011, Payday The Heist posait les bases du grand banditisme en équipe, avant l’arrivée du grand GTA V et de ses braquages impressionnants. Le concept de base était plutôt simple : À l’aide de 3 comparses ou de 3 I.A on se jetait à corps perdu dans divers braquages. C’est donc tout naturellement qu’une suite, sobrement intitulée Payday 2, a vu le jour. Et grâce à la mode des remasters et autres remakes, nous avons récemment pu accueillir cette suite sur PS4, contenant tous les DLC sortis à ce jour.
Grand Theft tout court
[dropcap]L[/dropcap]a première question que l’on peut se poser quand on évoque ce portage de Payday 2 sur PS4 est la suivante : Est-ce vraiment légitime pour ce titre de ressortir sous une version « gonflée » quand le monstre GTA V offre lui aussi des braquages parmi l’immense liste d’activités à réaliser en ligne avec ses amis ? La réponse tombe sous le sens lorsque l’on compare les 2 jeux, ou du moins les braquages de GTA V avec ceux de Payday 2. En effet, dans le cas du premier vous n’êtes pas sans savoir qu’on joue l’avant-braquage, le braquage en lui même ainsi que la fuite. Le second lui, se focalise uniquement sur le casse en lui même et offre donc une expérience différente de celle que l’on pourra avoir avec GTA V. Vous voilà donc prévenus.
Maintenant que l’on sait ça, il faut également prendre conscience du fait que Payday 2 est avant tout un titre destiné à être joué en multijoueur, et de préférence avec des amis. Parce que les braquages du jeu contiennent leur lot d’éléments que l’on ne peut prévoir et qu’une bonne communication sera nécessaire pour s’en tirer en vie, et avec le butin. Un joueur ne peut décemment pas partir dans son coin pour aller mettre en place son petit plan solitaire, oubliez tout de suite cela si vous y songiez. Pour vous donner une idée plus précise de l’importance de jouer en ligne avec des personnes que l’on connait, chaque joueur possède son personnage. Dès le début du jeu, on apprend d’ailleurs, via une sorte de mini tutoriel presque interactif, les rudiments des braquages, ainsi que la manière de spécialiser son avatar. Au fur et à mesure de son avancée dans le jeu, le joueur obtient de l’expérience permettant de gagner des niveaux, ainsi que des points de compétence et de l’argent à dépenser pour améliorer son équipement.
Derrière ce pressing, se cache votre planque
Les fameux points de compétence sont très utiles car ils vous permettent de vous spécialiser dans une classe particulière. Celles-ci sont au nombre de cinq (Cerveau, Exécuteur, Technicien, Fantôme, Fugitif) et il est possible de dépenser ses points dans chacune des compétences que l’on souhaite. Le joueur n’est donc pas forcé de dépenser tous ses points dans un seul arbre de compétence, même s’il est vivement conseillé de se focaliser sur une classe afin de pouvoir proposer une spécialité propre qui sera utile lors de vos activités dans le grand banditisme. Comme nous vous le disions plus haut, jouer principalement avec des personnes que l’on connait permet d’assigner à chacun des joueurs un rôle, et donc une classe. À moins de vouloir transformer chaque casse en Deathmatch, il vaudra donc mieux éviter de jouer avec 3 exécuteurs dans la même partie. Tout comme jouer avec 3 fantômes ne devrait pas servir à grand chose en cas d’infiltration ratée.
Thug life
[dropcap]H[/dropcap]eureusement, toutes les missions disponibles ne demandent pas la même organisation, ce qui permet de diversifier les parties. En effet, le jeu possède un contenu plutôt conséquent sur la forme mais également sur le fond à travers plusieurs types de braquages ou autres missions typiques un peu moins originales mais largement appréciables en bonne compagnie. Les armes et la personnalisation de l’arsenal dans sa globalité offrent de grande possibilités et permettent à chacun d’appréhender chaque partie comme il le souhaite, mais aussi comme il convient car on ne s’attaque pas à une banque de la même façon que l’on ira braquer une bijouterie ou quatre boutiques adjacentes.
Certains bug sont encore présents, bien qu’ils restent mineurs
Tout d’abord, Crime.net recense sur une map tous les braquages disponibles. Leur difficulté étant représentée par des crânes, on sait vite ce qui est et ce qui n’est pas à notre portée. Evidemment, plus une mission est difficile, plus elle rapporte d’argent et d’expérience. Mais il faut garder en tête que sans l’équipe adéquate, il sera compliqué de ressortir vivant d’un braquage dont la difficulté est élevée. Une fois que la cible est choisie, on a la possibilité de changer son équipement et de planifier l’opération. À l’aide de faveurs disponibles et de dollars sonnants et trébuchants, vous pourrez vous payer du support supplémentaire, détraquer le système de surveillance, retarder l’alarme de 20 secondes… Des détails qui semblent anodins mais qui seront d’une précieuse utilité en jeu. Une fois lancée, votre équipe n’a plus qu’à analyser les lieux sans se faire repérer et passer à l’action. Une excellente coordination est de mise afin de gérer les éventuels otages que l’on peut faire, à l’aide de liens ou encore retenir les forces de police qui tenteront tout pour vous arrêter.
Bienvenue sur Crime.net
[dropcap]L[/dropcap]orsque l’on joue hors-ligne, on se rend bien compte de l’utilité de jouer avec d’autres joueurs. Bien que l’IA n’ait pas le pire comportement que l’on ai vu dans un jeu-vidéo ces dernières années, vos coéquipiers virtuels sont absolument incapables de porter des sacs d’argent/objets importants. De ce fait, ils seront pratiques pour lutter face aux forces de l’ordre en cas de pépin, mais globalement c’est un peu comme agir seul, avec 3 boulets attachés au pied. L’impossibilité de leur donner des ordres réduit les alternatives de jeu en solo, et bien que l’on parle ici d’un titre axé sur la coopération et le travail d’équipe, il aurait été appréciable de pouvoir profiter d’un mode hors ligne véritablement efficace. Il y a néanmoins de quoi faire car les missions sont variées et bien ficelées. On regrettera le fait que les environnements soient attribués directement à un type de mission en particulier. Ainsi, on braquera toujours la même bijouterie qui se trouvera toujours dans la même rue. Les développeurs ont cependant pallié à cela en ajoutant un côté procédural à la création des niveaux. Car si les environnements ne changent pas, les intérieurs quant à eux, pourront changer du tout au tout dans leur construction d’une partie à l’autre. De quoi pimenter les choses et offrir un challenge constant.
Bien planifier un braquage pourra s’avérer très utile dans le feu de l’action
En arrivant sur PS4, Payday 2 s’est trouvé un sous-titre qui change des habituels « Definitive edition » et autres « Remaster ». Ainsi, sous son appellation Criemwave Edition se cachent tous les DLC qui étaient sortis jusque là (armes, masques, équipements, personnages…) ainsi qu’une grande amélioration technique en comparaison de la version PS3 qui faisait peine à voir. Cette dernière souffrait de nombreux bugs visuels et sonores, d’un aliasing très prononcé, et de graphismes manquant de finesse. Certes, Payday 2 n’a jamais été une référence en terme de graphismes, mais sur PS4 on a droit à un jeu beaucoup plus clair, plus fin – l’upscale 1080p y étant pour beaucoup – et sans bugs, ce qui est tout à fait plaisant quand on a connu la mouture PS3. Pour le reste, rien n’a vraiment changé, Payday 2 Crimewave Edition est même assez pauvre en comparaison d’autres jeux sortis récemment, graphiquement parlant. Mais ce n’est pas tant ce que l’on recherche dans le titre d’Overkill, et on ne saurait vraiment lui en tenir rigueur tant ce dernier offre très largement sa dose de fun promise.
Verdict : 7.5/10
Si l’on se pose encore la question de la légitimité du mode hors ligne tant il est anecdotique face au mode online, Payday 2 Crimewave Edition a malgré tout su nous convaincre de par sa grande efficacité. On ne vous cachera pas qu’il s’agit d’un titre à savourer avant tout entre amis sous peine de passer à côté de son charme principal. Une fois ces éléments pris en considération, on se trouve face à un jeu qui offre une certaine liberté dans son gameplay, ce qui plaira à de nombreux joueurs. Sa personnalisation poussée et la gestion procédurale des lieux à braquer donnera envie aux amateurs de casses de souvent reprendre la manette afin de faire toujours mieux et de faire grossir le montant présent sur le compte offshore de notre personnage. Sans oublier la somme mise à disposition pour débloquer de nouvelles armes et autres objets qui sauront s’avérer fort pratiques en pleine partie.
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