Lors de la conférence officielle de présentation de la Nintendo Switch 2, Electronic Arts avait promis un soutien conséquent pour ses franchises sportives sur cette nouvelle console. Il y a quelques semaines, les fans de football américain ont ainsi pu découvrir Madden NFL 26, avec un portage sérieux et soigné. Du côté du ballon rond, les amateurs pourront se tourner vers EA Sports FC 26, disponible simultanément sur Switch 2 et les autres plateformes. Bien que cette version ne soit pas encore parfaite, l’éditeur américain semble suivre le bon chemin.
Test réalisé sur Nintendo Switch 2 grâce à une version numérique – Ultimate Edition fournie par l’éditeur
FIFA/EA Sports FC et Nintendo : une relation compliquée
Contrairement au test de la version PS5 qui sera publié dans quelques jours, ces écrits sont entièrement consacrés à la version Nintendo Switch 2, et plus particulièrement à la qualité de son portage. Pour découvrir en détail les nouveautés de ce cru 2026, nous vous invitons à consulter le test dédié à la mouture proposée sur la console de Sony. Car oui, contrairement aux autres supports qui bénéficient depuis plusieurs années de leur sortie annuelle traditionnelle, EA Sports FC 26 marque le tout premier opus à débarquer sur la Nintendo Switch 2. Il est donc attendu de pied ferme par les acheteurs de la dernière console du constructeur japonais, et pose une première pierre importante pour les années à venir. La relation entre EA Sports FC (anciennement FIFA) et les consoles Nintendo a toujours été mouvementée. Il est donc particulièrement intéressant de se pencher sur cette nouvelle adaptation.

En dehors du PC et des consoles PlayStation/Microsoft, EA Sports n’a cessé de proposer des versions alternatives de son jeu de football sur les autres supports. L’exemple le plus marquant reste sans doute la génération Nintendo Wii, où l’éditeur américain alternait entre une version proche de la PS2/PSP et une mouture complètement déjantée, comme le mémorable FIFA 09-All Play. Chaque année, le titre était adapté différemment selon le support, au point qu’il devenait difficile de comprendre la stratégie de l’éditeur jusqu’à l’arrivée de FIFA 14 et des fameuses versions Legacy, connues en France sous le nom de « Essentielle ».
Ces éditions sont réservées aux consoles en fin de vie : la Nintendo Wii, la PSP, la PlayStation Vita, la PS3, la Xbox 360, et plus étonnamment, la Nintendo Switch ont toutes accueilli ce type de mouture. Il s’agit d’une version identique à celle de l’année précédente, avec pour seules nouveautés une mise à jour des équipes, des stades et des maillots. Le gameplay et les modes de jeu, eux, restent strictement inchangés.

De FIFA 21 à FIFA 23, les joueurs ont pu profiter d’une version « Essentielle » sur Nintendo Switch, bien que la console était loin d’être en fin de vie. La perte de l’exploitation de la licence FIFA a ensuite conduit Electronic Arts à revoir sa stratégie avec l’arrivée d’EA Sports FC. Depuis, aucune version Essentielle n’est à déplorer sur Switch. Toutefois, une certaine continuité demeure : aucune amélioration notable sur le plan visuel ou du gameplay n’a été apportée depuis plusieurs années. Cette version Nintendo Switch 2 était donc attendue de pied ferme, car EA avait un choix stratégique à faire : se rapprocher des versions PS5/Xbox Series/PC ou rester dans la lignée des moutures PS4/Xbox One. Il semblerait que l’éditeur américain ait opté pour un entre-deux, qui risque de décevoir les joueurs ne disposant que d’une Nintendo Switch 2. Le support s’annonce une nouvelle fois complexe à gérer, avec une version spécifique supplémentaire à développer chaque année.
Un portage qui en a sous le capot
Au premier lancement de la version Nintendo Switch 2, un petit sourire — certes un peu niais — est apparu sur nos lèvres. Nous venions de lancer le tout premier jeu de football pleinement dédié à la dernière console portable de Nintendo. Et pour nous rassurer sur le contenu ainsi que sur les différentes possibilités offertes, l’arrivée des explications concernant l’accessibilité et les nouvelles aides visuelles — comme sur PS5 — a été la bienvenue.
Finalement, cette mouture Nintendo Switch 2 constitue un bel exemple de portabilité en ce qui concerne le contenu déjà disponible sur les autres supports. Le menu principal regorge d’options qui sauront satisfaire aussi bien les habitués que les débutants. Car il faut bien l’admettre : bien que moins technique qu’un NBA 2K, EA Sports FC reste un titre intimidant lors du premier lancement, tant les possibilités sont nombreuses et parfois vertigineuses.

Heureusement, Electronic Arts a pensé à tout, notamment avec un mode entraînement bien conçu et clairement expliqué, quelle que soit la formule choisie. Dans EA Sports FC 26, on retrouve comme l’année précédente les rencontres traditionnelles en 11 contre 11, mais également le retour du mode Rush, qui oppose deux équipes de cinq joueurs sur un terrain spécialement adapté, rappelant davantage les formats de jeu pratiqués en Five. Bien entendu, des matchs spécifiques pourront être disputés via le mode Coup d’envoi, avec les affichages officiels de l’UEFA Champions League ou des championnats partenaires d’EA (Premier League, La Liga, etc.). On retrouve également des variantes aux règles décalées, qui ajoutent une touche de fantaisie et de dynamisme à nos parties, que ce soit face à l’IA ou entre amis.
Concernant les autres modes de jeu, on retrouve tout ce qui fait le charme — ou non — d’EA Sports FC 26, à commencer par la présence d’Ultimate Team, ou FUT pour les intimes. Toujours aussi décrié qu’apprécié par les joueurs, ce mode est une nouvelle fois de la partie (comme c’était déjà le cas sur Nintendo Switch), avec un modèle économique toujours aussi discutable, notamment parce que toute votre progression de l’année précédente n’est pas conservée… S’ensuit le traditionnel Mode Carrière, enrichi de quelques ajustements visant à coller davantage à la réalité, avec des scénarios dynamiques toujours présents.

On retrouve également les modes Clubs et Carrière Pro, toujours aussi complets, ainsi que le mode Saisons, permettant de jouer en ligne contre des adversaires du monde entier. Vous l’aurez compris, EA Sports FC 26 débarque complet et dans les temps sur Nintendo Switch 2, pour le plus grand plaisir des fans. Même les ralentis de nouvelle génération sont disponibles dès le lancement. En matière de contenu, on semble donc partir sur un pied d’égalité avec les autres supports — du moins en apparence.
Une immersion troublée par des fausses notes techniques
EA Sports FC n’a qu’un seul véritable concurrent depuis plusieurs années : lui-même. En effet, eFootball est désormais un free-to-play qui peine à convaincre le grand public, tandis que UFL a tenté une percée sur le même modèle économique en fin d’année dernière — sans grand succès. Il ne reste donc plus que l’éditeur américain sur le marché, et cela se ressent dans les nouveautés proposées par EA Sports FC 26, plutôt anecdotiques malgré l’introduction d’un gameplay dit « authentique », qui ralentit le rythme et met davantage l’accent sur la construction. Mais le plus grand mystère concernait le volet technique de cette version Nintendo Switch 2, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle présente d’importantes lacunes… au milieu de terrain.
La lacune principale — et non des moindres — concerne la fluidité globale du titre, aussi bien dans le menu principal que sur le terrain. Si vous jouez régulièrement sur un autre support, cette version Nintendo Switch 2 fait mal, très mal à la rétine, avec un framerate bloqué à 30 fps qui se ressent dès que l’on prend la console en main. En version portable, on finit par s’habituer à ces conditions, mais il faut admettre que le passage en mode docké est nettement plus compliqué. En portable, le jeu plafonne à une résolution de 900p, tandis que sur un téléviseur, il faudra se contenter d’un maigre 1080p. Pas de 4K, pas de 60 fps, et aucun mode graphique sélectionnable dans les options du jeu : c’est le gros point noir de cette première adaptation. Dommage, surtout quand on sait à quel point la fluidité est cruciale pour un jeu de sport, et plus encore pour son gameplay.

Et le problème, c’est que les lacunes techniques ne se limitent pas à la résolution d’affichage ou au framerate : elles s’étendent jusqu’au mode caméra TV, sélectionné par défaut. Les contours des joueurs sont assez grossiers, et le jeu manque clairement de finesse — il y avait moyen de faire mieux, beaucoup mieux. Par curiosité, nous avons consulté à plusieurs reprises les ralentis pour zoomer sur les acteurs du jeu, et le résultat est plutôt correct, avec des modélisations qui, pour certains joueurs, forcent le respect. Même les coachs les plus connus bénéficient d’un rendu très soigné. Cela était déjà le cas dans les précédents épisodes, mais c’est la première fois que les joueurs sur console Nintendo peuvent profiter d’un tel niveau de détail.
Toujours sur la partie technique, EA Sports FC 26 ne bénéficie pas d’une finition irréprochable digne d’un Erling Haaland. Au fil de nos heures de jeu, nous avons été confrontés à plusieurs bugs assez perturbants : des joueurs sans tête, des collisions mal maîtrisées, ou encore des ballons qui ne revenaient pas en jeu après être sortis du terrain. Rien de véritablement catastrophique, mais ces problèmes nuisent clairement à l’expérience proposée. On peut espérer que des mises à jour soient rapidement déployées pour corriger ces dysfonctionnements. Enfin, l’une des lacunes majeures concerne l’absence de cross-play avec les autres supports : vous ne pourrez jouer qu’avec les utilisateurs de Nintendo Switch 2. Une décision qui accentue l’isolement de cette version, Electronic Arts ne proposant aucune connectivité avec les autres plateformes.
Petit retour sur les spécificités propres à cette nouvelle version sur Nintendo Switch 2. Tout d’abord, les contrôles tactiles fonctionnent plutôt bien dans les menus, mais on regrette la lenteur de certains retours en arrière, avec des temps de chargement ponctuels qui viennent perturber l’expérience de jeu. Cela peut sembler anecdotique pour certains, mais comme dans de nombreux jeux de sport aujourd’hui, vous passerez de longues minutes dans les menus à composer votre équipe ou à paramétrer les rencontres. La prise en charge du GameShare est bien présente, tout comme le multijoueur local. Petite subtilité toutefois : si vous jouez avec un casque Bluetooth, il ne sera pas possible d’activer simultanément le multijoueur local ou le GameShare. Un détail à garder en tête pour éviter les mauvaises surprises.

Enfin, il est important de mentionner le positionnement tarifaire de cette version Nintendo Switch 2 par rapport aux autres supports. Le jeu est proposé au prix officiel de 69,99 € — 89,99 € pour l’Ultimate Edition — tandis que la version Nintendo Switch classique est vendue 10 € moins cher, avec une véritable cartouche (accompagnée de données complémentaires à télécharger). Car oui, comme 90 % des éditeurs tiers proposant une version boîte sur Switch 2, Electronic Arts opte une nouvelle fois pour une carte clé de jeu avec EA Sports FC 26. Malgré un manque de communication à ce sujet, sachez qu’une mise à niveau est disponible pour 10 €, permettant de passer de la version Switch classique à la version Switch 2 : une initiative à saluer si vous envisagez de faire évoluer votre matériel prochainement.
Ainsi, il faudra télécharger 68 Go de données via le Nintendo eShop une fois la cartouche insérée pour pouvoir jouer au jeu. On reste donc dans la lignée de ce que propose Split Fiction, avec une taille de données proche des versions consoles de salon, ce qui témoigne d’un manque d’optimisation évident. Rappelons tout de même que Star Wars Outlaws, sur la dernière console de Nintendo, avait vu son poids largement réduit. Autant dire que l’achat d’une microSD Express devient de plus en plus indispensable au fil des sorties, tant les 256 Go proposés par défaut sur la console fondent rapidement avec les installations successives.
Verdict
EA Sports FC 26 est un titre qui reprend les grandes lignes des versions disponibles sur les autres supports, tout en y ajoutant quelques nuances propres à la Nintendo Switch 2 : prise en compte des fonctionnalités de la console, mais avec une technique quelque peu sacrifiée. Textures moins nettes, résolution réduite, rendu en caméra TV peu convaincant, et un framerate bloqué à 30 fps avec un seul mode graphique proposé… Le géant américain a encore une belle marge de progression pour peaufiner le rendu sur cette nouvelle machine. À ce jour, le résultat final reste proche de ce que l’on pouvait observer sur PS4 Pro avec le gameplay des versions supérieures. Pour un premier essai, le bilan est donc plus que correct, mais attention à ne pas céder à la facilité en proposant à terme une édition Legacy, comme ce fut le cas sur la génération précédente. Si vous recherchez un jeu de football sur Nintendo Switch 2, EA Sports FC 26 est plus que recommandable si vous n’êtes pas trop regardant sur la technique. En revanche, si vous n’êtes pas pressé, mieux vaut attendre le prochain cru ou de futures mises à jour majeures.
Points forts
- Un écart technique abyssal avec la version Nintendo Switch
- Tous les modes de jeu des autres supports sont présents
- Contenu tout simplement colossal
- La prise en charge du multijoueur local sans-fil et du Game Share
- Toutes les nouvelles fonctionnalités d’accessibilité
- La prise en charge de l’écran tactile pour la navigation dans les menus
- Mise à niveau disponible pour les acheteurs de la version Nintendo Switch
Points faibles
- Une technique encore à parfaire (résolution basse, blocage à 30 fps…)
- Encore de nombreux bugs à déplorer avec des menus lents
- Pas de cross-play avec les autres supports
- Des licences en moins avec notamment des équipes fictives en Série A (Inter & AC Milan)
- Carte clé de jeu avec 68 Go de données à télécharger