Metal Gear Solid : par où commencer et dans quel ordre faire les jeux ?

Dans quel ordre jouer aux jeux Metal Gear Solid ?

À l’occasion de la sortie de Metal Gear Solid 3 Delta: Snake Eater, prévu pour le 28 août 2025, c’est le moment idéal pour replonger dans l’une des sagas les plus marquantes de l’histoire du jeu vidéo. Nous vous proposons un rappel chronologique pour appécier au mieux l’univers Metal Gear, depuis les tensions de la Guerre froide jusqu’à un avenir dominé par les intelligences artificielles et nanomachines. Un bon moyen de se replonger dans l’histoire avant (ou après) ce remake attendu au tournant.

Créée par Hideo Kojima en 1987, Metal Gear voit le jour sur MSX2 avec une ambition déjà visionnaire : proposer un jeu d’action où l’évitement des ennemis prime sur la confrontation directe. C’est l’un des tout premiers titres à poser les bases de l’infiltration comme mécanique centrale, un choix radical à une époque dominée par les jeux de type shooter. Kojima y injecte déjà des éléments narratifs complexes, mêlant politique, science-fiction et philosophie, annonçant ce qui deviendra sa signature.

La série atteint une nouvelle dimension avec la sortie de Metal Gear Solid en 1998 (et 1999 chez nous) sur PlayStation. Grâce à une mise en scène cinématographique inspirée de grands films, une narration mature, des personnages complexes et des thèmes profonds (clonage, guerre, propagande, libre arbitre), Metal Gear Solid devient instantanément culte. Kojima pousse encore plus loin ses idées dans les suites, abordant des sujets comme le contrôle de l’information, la post-vérité ou l’héritage génétique et idéologique, tout en brisant régulièrement le quatrième mur.

Metal Gear Solid n’est pas seulement une saga d’espionnage. c’est un ovni narratif dans le paysage vidéoludique, capable d’alterner entre grand spectacle hollywoodien, introspection existentielle et satire du militarisme. Ce qui fait sa singularité, c’est aussi sa capacité à mêler des thèmes profonds : le contrôle de l’information, la génétique, la menace nucléaire, avec des moments complètement décalés – parfois nanardesques – des monologues interminables sur les nanomachines ou un président américain expert en arts martiaux et en maniement du katana : Solidus. Ce grand écart constant entre le tragique et le ridicule de certaines situations est devenu une signature à part entière.

Pour les néophytes qui voudraient découvrir cette franchise culte, ou les fans de la licence qui souhaiteraient se replonger dedans à l’occasion de la sortie du remake de Metal Gear Solid 3: Snake Eater, voici l’ordre exact dans lequel jouer aux jeux afin de suivre parfaitement la chronologie mise en place par Hideo Kojima.

Metal Gear Solid 3: Snake Eater (1964)

Au cœur de la Guerre froide, l’agent américain Naked Snake est envoyé en Union Soviétique pour secourir le scientifique Sokolov et empêcher la mise en service du Shagohod, une arme nucléaire mobile. Mais au cours de la mission, Snake est trahi par sa mentor, The Boss, passée à l’ennemi. Il découvre qu’elle agit sur ordre du gouvernement, et doit l’éliminer pour éviter une guerre mondiale. Le jeu s’inspire fortement des films de James Bond, jusque dans sa bande-son emblématique (notamment avec le thème du générique d’ouverture, Snake Eater) et sa mise en scène. C’est aussi l’un des premiers Metal Gear à inclure la survie en milieu hostile, avec chasse, camouflage, gestion des blessures et de la stamina.

Metal Gear Solid: Portable Ops (1970)

Six ans après les évènements de Metal Gear Solid 3: Snake Eater, Snake est capturé par des membres dissidents de l’unité FOX. Il s’échappe et monte une armée de fortune pour affronter cette menace qui planifie une insurrection nucléaire. L’histoire introduit Roy Campbell, qui deviendra plus tard le Colonel et supérieur de Solid Snake. Le jeu est le premier Metal Gear avec recrutement d’unités ennemies, une mécanique qui sera reprise et améliorée dans les opus Peace Walker et Metal Gear Solid V.

Metal Gear Solid: Portable Ops est officiellement canon, mais son statut est contesté car Hideo Kojima n’en était pas le réalisateur, et ses événements sont peu, voire jamais, repris dans les jeux suivants. Souvent éclipsé par Peace Walker, considéré comme la véritable suite de MGS3, Portable Ops est vu comme non essentiel à l’intrigue principale, bien qu’il reste cohérent avec l’univers.

Metal Gear Solid: Peace Walker (1974)

Snake dirige désormais Militaires Sans Frontières (MSF), une armée privée qui s’implique dans un conflit au Costa Rica pour empêcher la mise en service d’un nouveau Metal Gear autonome. Il est confronté à une intelligence artificielle recréée à partir des souvenirs de The Boss. Le jeu a été pensé pour un gameplay coopératif sur PSP, avec des missions rejouables et une gestion de la base. C’est un pilier dans le développement de la philosophie de Big Boss et sa rupture définitive avec le gouvernement. On y voit la montée en puissance de Snake en tant que figure révolutionnaire et militaire indépendante et endosse officiellement le surnom de Big Boss à la fin du jeu. De par son importance dans la timeline de la série, beaucoup de fans suggèrent qu’il aurait dû s’appeler Metal Gear Solid V, son nom laissant sous-entendre qu’il s’agit d’un épisode auxiliaire alors qu’il est véritablement important pour comprendre la suite des évènements.

Metal Gear Solid V: Ground Zeroes (1975)

Big Boss infiltre le camp américain Omega au Mexique pour sauver Chico et Paz, deux personnages clés de Peace Walker. La mission échoue : Paz explose dans un hélicoptère, Mother Base est détruite par une entitée militaire dénommée XOF, et Snake tombe dans un coma de neuf ans. C’est le pont tragique entre l’âge d’or des MSF et la naissance des Diamond Dogs. Sorti comme un prologue standalone de Metal Gear Solid V: The Phantom Pain, il a été critiqué pour sa durée très courte compte tenu du prix d’acquisition demandé (30€), mais salué pour sa liberté d’infiltration nouvelle génération.

Metal Gear Solid V: The Phantom Pain (1984)

(Venom) Snake se réveille après neuf ans de coma et reforme une armée privée, les Diamond Dogs. Il cherche à prendre sa revanche sur Skull Face et XOF, responsables du drame de Ground Zeroes. Le jeu explore la manipulation de l’identité, le contrôle génétique, et les armes biologiques. C’est le dernier Metal Gear Solid dirigé par Hideo Kojima chez Konami. Le développement a été marqué par des tensions internes, ce qui explique l’aspect inachevé de l’acte 3, dont une mission entière a été diffusée sur YouTube et non disponible dans le jeu.

Metal Gear (1995)

Solid Snake, jeune recrue de FOXHOUND, est envoyé en mission pour détruire le Metal Gear TX-55 dans la forteresse d’Outer Heaven. Il apprend que Big Boss, son commandant, est en fait le chef de l’organisation ennemie. Il s’agit de la première apparition de Solid Snake et première confrontation contre Big Boss, marquant le début du conflit père/fils spirituel. C’est aussi le premier jeu de la saga (sorti sur MSX2), il pose les bases de l’infiltration et de l’approche pacifiste.

Metal Gear 2: Solid Snake (1999)

Solid Snake est rappelé au service pour une nouvelle mission : infiltrer le territoire de Zanzibar Land, une nation militarisée qui menace le monde. Le pays détient le scientifique Dr. Kio Marv, inventeur d’un carburant révolutionnaire censé résoudre la crise énergétique mondiale. Au cours de l’opération, Snake fait face à une version plus avancée et redoutable de Metal Gear, désormais dotée de capacités de frappe encore plus destructrices. Metal Gear 2 innove aussi du côté du gameplay : il introduit la vision périphérique des ennemis, des phases d’infiltration plus poussées, un système de codec évolué, des patrouilles dynamiques, et des mécaniques comme le bruit de pas ou les cachettes contextuelles.

Metal Gear Solid (2005)

Solid Snake est sorti de sa retraite pour infiltrer l’île de Shadow Moses, prise d’assaut par un groupe de terroristes se faisant appeler les Sons of Big Boss. Leur objectif : menacer le gouvernement avec un nouvel engin nucléaire bipède, Metal Gear REX. Au fil de la mission, Solid Snake découvre l’horrible vérité sur ses origines : il est un clone issu du projet secret Les Enfants Terribles, tout comme son principal adversaire, Liquid Snake, qui se révèle être son frère génétique. Aux côtés d’un nouveau partenaire inattendu, le scientifique Hal “Otacon” Emmerich, concepteur de REX, Solid Snake commence à remettre en question les véritables intentions de ceux qui l’ont envoyé. Il croise également la route de Gray Fox, un ancien camarade supposé mort, désormais transformé en cyborg torturé et instable. Le jeu offre des affrontements mémorables contre des figures marquantes telles que Psycho Mantis, Sniper Wolf ou Vulcan Raven.

Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty (2007–2009)

Le jeu s’ouvre sur une mission d’infiltration de Solid Snake à bord d’un tanker au large de New York, chargée de prouver l’existence d’un nouveau modèle de Metal Gear amphibie, le Metal Gear RAY. L’opération tourne court : le navire coule et Snake est accusé de l’attaque. Deux ans plus tard, l’histoire bascule sur Raiden, un agent débutant envoyé infiltrer le Big Shell, une installation de dépollution en mer prise en otage par un groupe terroriste mené par un groupe se faisant appeler les Fils de la Liberté. Au fil de la mission, Raiden découvre qu’il n’est qu’un pion dans un scénario orchestré par une entité mystérieuse : les Patriotes, un réseau d’intelligences artificielles qui manipule les événements mondiaux dans l’ombre.

Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots (2014)

Solid Snake, désormais surnommé Old Snake à cause de son vieillissement accéléré dû à son clonage, est chargé d’une ultime mission : traquer Liquid Ocelot, qui tente de prendre le contrôle du Système SOP : un réseau nanotechnologique régissant les champs de bataille modernes et les soldats eux-mêmes. Pour l’arrêter, Old Snake voyage à travers le monde : du Moyen-Orient aux jungles d’Amérique du Sud, jusqu’aux ruines glacées de Shadow Moses, site emblématique du premier Metal Gear Solid. Le jeu conclut l’arc narratif principal de la saga, en libérant le monde des Patriots et propose des cinématiques très longues, mais aussi des moments d’émotion intense, notamment à Shadow Moses ou lors du duel final.

Avec ceci, vous avez désormais toutes les clés en main pour jouer aux différents jeux de la saga dans l’ordre, mais également le fil rouge de la trame principale. Toutefois, nous ne saurions que trop vous recommander d’y jouer par vous-même, les jeux étant particulièrement riches et généreux, tant en termes de scénario que de moments forts. C’est en partie ce qui a fait le succès de la licence, jusqu’à devenir la franchise culte que l’on connaît aujourd’hui.

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