PREVIEW Into the Dead: Our Darkest Days – Un survival zombie qui a du charme

Si nous devions élire le jeu qui porte le mieux son nom, Into the Dead: Our Darkest Days serait sans aucun doute en tête de liste. Développé et édité par PikPok, le studio n’avait, jusqu’à aujourd’hui, sorti aucune production réellement notable. Mais cela est en phase de changer avec leur dernière production en date et actuellement disponible en accès anticipé sur PC, Into the Dead: Our Darkest Days, jeu auquel nous dédions cette preview. Dans ce titre qui nous plonge dans les années 80 d’une Amérique reculée et en proie à une infestation de zombies, vous devrez survivre, améliorer votre base, recruter des survivants et subvenir à vos besoins. Si le concept n’a rien de nouveau, le jeu a toutefois de solides cordes à son arc.

Test réalisé sur PC à l’aide d’une version preview envoyée par l’éditeur

Des années 80 pas si funky

Into the Dead: Our Darkest Days commence par une cinématique d’introduction à l’univers. On y découvre la ville de Walton City en proie à une infestation de zombies et abandonnée à son sort par ses dirigeants. Très vite, le jeu nous propose d’entamer notre aventure par un binôme parmi plusieurs choix qui ont tous leur petite histoire. Un coach de baseball et l’un de ses joueurs, un tenancier de cafétéria et une serveuse, une psychologue et sa patiente, bref, des duos qui, bien souvent, se sont retrouvés à collaborer par la force des choses. Chaque personnage s’accompagne d’un petit laïus, faisant office de note descriptive dudit personnage avec ses forces et ses faiblesses. Chose agréable, c’est que cela se traduit par des bonus ou des malus directement dans le jeu. Le coach de baseball est, par exemple, un vieux bourru très mauvais en cuisine. Il ne peut donc préparer que des plats très basiques qui ne nourrissent pas énormément, mais il peut avaler presque n’importe quoi sans risquer de tomber malade. Les bonus et malus sont très nombreux et vont d’infatigables, nerfs à vif, dépressifs, stockage supplémentaire et bien d’autres. Il sera possible de rencontrer d’autres protagonistes au cours de l’aventure et qui pourront rejoindre ou non la colonie et ils auront, à leur tour, différents avantages et désavantages.

Description des personnages Darrel & Leo
Des duos intéressants
Description de Joe
D’autres survivants sont rencontrés plus tardivement

Dans Into the Dead: Our Darkest Days, le but du jeu est simple : survivre. Pour ce faire, il vous faudra collecter des ressources, vous nourrir et défendre votre abri. Puis, en changer quand ce dernier deviendra trop étroit ou trop à risque et ainsi de suite jusqu’à trouver une échappatoire pour quitter la ville. Première particularité et pas des moindres, le gameplay. Into the Dead: Our Darkest Days est en vue en coupe et à défilement horizontal. C’est-à-dire que vous déplacez seulement votre personnage de gauche à droite et quelques fois en profondeur, mais uniquement pour emprunter différents accès tels que des escaliers ou des échelles. Cela n’empêche cependant pas la verticalité puisqu’il est possible de passer par-dessus des obstacles et même d’escalader.

Le point d’ancrage du gameplay tourne autour de la gestion de votre base dans laquelle se rassemblent vos survivants. Pour avancer dans l’aventure, il faut donc la développer en installant des postes de cuisine, des lits, des établis d’armes ou encore, des espaces de détente et bien d’autres dont nous conservons la surprise. Ils ont tous leur utilité, allant de nourrir vos personnages jusqu’à soigner leurs états mentaux (dépression, stress, deuil, etc.). Chaque personnage a 3 barres d’état pour : la faim, la fatigue et l’état mental. Pour garder sa communauté d’aplomb, il faudra veiller à ce que chacun de ces états ne soit pas en alerte. Chose qui sera parfois impossible compte tenu de différents aléas ou manques de ressources évidents inhérents à une apocalypse et qui pourront même forcer la main vers des choix cornéliens.

Les jours sont divisés en deux cycles : jour et nuit, et il conviendra d’assigner des tâches à vos survivants afin d’œuvrer pour le bien commun. Réparation des barricades, cuisine, se reposer, bricoler une arme… De nombreuses activités sont disponibles pour les survivants et il est important de bien répartir les rôles et de prioriser les tâches en fonction des urgences et du temps qu’elles requièrent, au risque d’être dépassé par les événements. Une barricade trop fragile ? Des zombies risquent d’investir les lieux et de blesser, voire de tuer l’un de vos personnages. Les survivants seront alors en deuil et pourront même entrer en dépression, être moins utiles et efficaces, voire totalement amorphes, ce qui mènera inéluctablement à votre fin. Par ailleurs et bien évidemment, la gestion des ressources est primordiale puisque chaque tâche en consommera. La cuisine requiert de l’eau et des aliments, tandis que toutes les tâches de bricolage nécessitent des matières premières.

Aperçu de l'établi
Certaines ressources sont indispensables

Ces particularités rappellent sans mal d’autres très bons titres, tels que This War of Mine dans lequel vous incarnez un groupe de civils cherchant à survivre en plein théâtre de guerre avec des déplacements en défilement horizontal ou encore, State of Decay dans lequel vous devez, là aussi, gérer votre communauté face à des invasions de zombies et faire face à de nombreux aléas. Entre choix difficiles, gestion minutieuse de l’inventaire et confort des survivants, Into the Dead: Our Darkest Days prend aux tripes et nécessite attention et rigueur, sans pour autant être insurmontable et c’est ce qui rend ce titre particulièrement appréciable. Bien que le titre ne propose pas (ou pas encore) différents niveaux de difficulté, celle-ci reste modérée. Ce qui ne l’empêchera pas de vous surprendre parfois ou d’être particulièrement injuste puisque le jeu sauvegarde automatiquement en permanence. Vous l’aurez compris, impossible de faire un retour en arrière en cas de mort prématurée.

Du loot, du loot et encore du loot.

Les ressources étant primordiales, leur récolte se programme depuis la base. Un survivant doit être assigné, son inventaire préparé et le lieu du voisinage à visiter, désigné. Armes et crochets seront de mise pour vous protéger et forcer des portes ou des serrures. Le joueur devra choisir quoi emmener avec lui tout en prenant garde à ne pas se suréquiper, puisque la taille de l’inventaire a son importance lors des missions de collectes. Sans oublier que les armes ont une durabilité et quoi de plus ennuyeux qu’une arme trop fragile face à une horde de zombies ?

Joueur qui tue un zombie à coup de hache
Un coup de hache règle de nombreux soucis

Pour vous aider à adapter votre équipement, quelques indications se trouvent sur la carte et sur les lieux-dits. Notamment, le niveau de menace et le type de ressource que l’on peut espérer retrouver parmi les suivantes : nourritures, armes, matières premières. En toute logique, un restaurant proposera davantage de nourriture que d’armes et si une zone a déjà été pillée, elle proposera, là aussi en toute logique, moins de collectables, voire plus aucun.

Chaque zone est unique et contrairement à d’autres jeux du genre, elles ne sont pas générées aléatoirement. Si cela pourrait être une mauvaise chose puisque le sentiment de déjà-vu peut vite s’installer en cas de multiples parties, il n’en est rien. Par ailleurs, cela donne naissance à des lieux à l’ambiance complètement maîtrisée et cohérente avec une grande variété de niveaux. Les jeux de lumière, le sound design différent d’une arme à une autre, les variations d’ambiance qui changent entre le jour et la nuit, tout a été subtilement travaillé et renforce d’autant plus l’immersion et la pesanteur de certains lieux.

Joueur qui escalade un poteau électrique pour accéder à un étage
Une échelle pas comme les autres

L’exploration se veut naturellement discrète puisque les survivants incarnés ne sont pas des surhommes, mais seulement des gens du quotidien comme vous et nous. Il faudra traverser la zone de part en part pour la fouiller et retourner à la base, ou bien, revenir sur vos pas et fuir. Marcher discrètement n’alertera pas les zombies statiques ou qui ont le dos tourné si le joueur ne s’attarde pas. D’autres devront être éliminés sans bruit puisqu’ils déambulent et pourraient alerter les autres en cas d’attaque. Et si course-poursuite il y a, il est parfois possible de se réfugier en hauteur. Les zombies ne sont pas très malins et finissent par se calmer après avoir perdu de vue le joueur. Tandis qu’à d’autres moments, vous ne pourrez tout simplement pas leur échapper. En effet, le jeu a la fâcheuse habitude de tendre des guet-apens : un portail qui fait du bruit et qui alerte les zombies, des zombies qui débarquent de nulle part sans crier gare, bref, si occasionnellement le jeu arrive à faire penser au joueur qu’il contrôle la situation, il faut souvent peu de choses pour qu’elle dérape complètement, surtout que les zombies ne seront pas les seuls dangers. Enfin, chose surprenante sur laquelle nous avons eu du mal à mettre des mots avant de découvrir une interview de certains développeurs seniors, mais les zombies dégagent quelque chose de différent aux standards habituels. Les poses produites en motion capture tiennent davantage de l’accablement et du fardeau qu’à la monstruosité, donnant presque au joueur un sentiment d’apitoiement sur leur sort.

Joueur qui se cache d'un zombie
Incognito derrière ma table

Les zones à visiter se découvrent au fur et à mesure des expéditions grâce à des lunettes télescopiques disséminées dans les différents niveaux. Le joueur est donc forcé de les explorer pour en découvrir de nouveaux ensuite, mais attention, une zone est délimitée autour de votre base et certaines peuvent être inaccessibles, car trop éloignées. Si vous avez épuisé les ressources autour de l’abri, le déménagement sera alors obligatoire, qu’il soit frustrant ou excitant. Enfin, malgré son statut de jeu en accès anticipé, Into the Dead: Our Darkest Days est très abouti et nous n’avons pas rencontré de bugs critiques, hormis certains déjà identifiés par le studio. Seules quelques textures bavent de temps à autre, mais le jeu est d’ores et déjà un petit bijou bien poli.

Verdict 

Into the Dead: Our Darkest Days réussit là où beaucoup de titres de survie échouent : capturer l’essence d’une apocalypse sans tomber dans la surenchère. Avec sa direction artistique soignée, son gameplay exigeant en défilement horizontal et sa gestion psychologique des survivants, le jeu de PikPok s’impose comme une véritable pépite du genre. Il puise habilement dans les mécaniques de jeux bien connues tout en imposant sa propre identité à travers une narration subtilement saupoudrée et une immersion pesante. Malgré quelques imperfections techniques, Into the Dead: Our Darkest Days est un titre prometteur, déjà solide en accès anticipé, qui mérite toute l’attention des amateurs de survie mature et intelligente. Un futur classique en gestation.

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