Pensé à l’origine pour la réalité virtuelle, Alien: Rogue Incursion revient dans une version Evolved Edition jouable sur PC et consoles, sans casque. Une adaptation ambitieuse qui cherche à préserver l’atmosphère suffocante de l’univers tout en s’ajustant aux standards du jeu sur écran traditionnel.
Testé sur PC grâce à une version numérique envoyée par l’éditeur
L’horreur se met à plat
Sorti fin 2024 en réalité virtuelle sur PS VR2, PC VR et Meta Quest 3, Alien: Rogue Incursion plongeait les joueurs dans la peau de Zula Hendricks, une ancienne marine coloniale envoyée sur Purdan pour enquêter sur un complexe secret de Weyland-Yutani. Accompagnée du synthétique Davis 01, elle devait explorer les installations de Gemini Exoplanet Solutions, infiltrées par des Xénomorphes. L’expérience reposait sur une immersion totale : manipulation physique des armes et objets, interface de gestion du corps entier, exploration de couloirs obscurs et résolution de petites énigmes dans un climat de survie.
Salué pour son atmosphère fidèle à l’univers Alien et son utilisation intelligente de la VR, le jeu brillait par son ambiance oppressante et son réalisme sensoriel. Toutefois, il souffrait aussi de faiblesses notables : une IA parfois prévisible, des environnements répétitifs, quelques bugs techniques, problèmes de performances et un rythme inégal qui pouvaient briser la tension. Résultat : des critiques globalement positives, mais mitigées, qui reconnaissaient un excellent premier pas dans la VR horrifique sans en faire un chef-d’œuvre unanime.
Quand l’évolution rime avec simplification
La conversion d’Alien: Rogue Incursion vers cette Evolved Edition a demandé une refonte en profondeur. Conçu à l’origine pour la VR, le titre reposait sur des interactions physiques (manipulation d’armes, fouille manuelle, observation libre via casque). Pour la version flat sur PC et consoles, Survios a dû repenser entièrement les contrôles et l’interface afin de les adapter au duo manette/clavier-souris, en recréant artificiellement des sensations que la VR offrait naturellement. Caméra, champ de vision et déplacements ont également été revus pour éviter lourdeurs et inconfort, tout en tentant de maintenir un rythme de jeu fluide.
Alien: Rogue Incursion – Evolved Edition n’est pas un simple portage : elle enrichit l’expérience avec des graphismes améliorés, un son 3D optimisé et un framerate désormais stabilisé à 60 FPS (voire plus si votre matériel le permet), afin de compenser la perte d’immersion physique de la VR. L’intelligence artificielle des Xénomorphes a aussi été retravaillée : plus rapides et adaptatifs. Sur le papier, ils promettent de renouveler la tension et d’éviter l’effet de routine critiqué dans la version originale. Cette mise à jour permet au jeu d’être plus accessible, sans casque, et d’atteindre une audience bien plus large.
Dans l’ensemble, le passage de la VR au format classique sur consoles et PC s’avère globalement réussi sur le plan technique, mais il laisse des traces manette en main. Les niveaux et scripts ayant été initialement pensés pour l’immersion VR, le rythme souffre parfois d’un manque de dynamisme, à l’image des séquences d’action contre les Xénomorphes, qui nous met rarement en difficulté. Malgré tout, le jeu reste appréciable, surtout pour les amateurs de l’univers Alien qui retrouveront une atmosphère proche de celle du film de James Cameron, plus axée sur la tension et la confrontation que sur l’horreur pure.
En revanche, la disparition des gestes physiques de la VR, comme la manipulation des gants du PS VR2, a été remplacée par une profusion de QTE. Chaque action de Zula, comme s’agripper, ramper, tourner une valve, repose désormais sur ce système, qui finit par alourdir l’expérience et limiter la variété du gameplay. Si cette solution était presque inévitable pour préserver une part d’interactivité, elle risque de frustrer ceux qui espéraient une adaptation plus organique. Le titre séduira donc surtout les fans les plus dévoués de la franchise, capables de pardonner ces concessions pour profiter de l’ambiance et du lore.
Moins flou que la VR, mais plus rapide à finir
Techniquement, Alien: Rogue Incursion – Evolved Edition propose un ensemble solide d’options graphiques, avec un rendu globalement plus fin que la version VR. La conversion a su éviter les écueils d’échelle qui surviennent souvent lors du passage de la VR au format écran plat, et l’expérience se montre parfaitement lisible sur PC comme sur consoles. Néanmoins, on note encore quelques faiblesses : des textures parfois trop lisses, des bugs d’affichage ou de scripts ponctuels, et une stabilité perfectible au-delà de 120 fps, même avec le DLSS activé.
Malgré ces réserves, le jeu réussit son adaptation et conserve une ambiance visuelle et sonore immersive. Les environnements bénéficient d’un éclairage retravaillé et d’une ambiance sonore convaincante, ce qui compense en partie la perte d’immersion de la VR. La fluidité à 60 fps reste solide sur PC, et les options proposées permettent d’ajuster l’expérience selon sa machine. Pour un titre initialement pensé pour le casque, le résultat est étonnamment bien maîtrisé.
En revanche, cette transition a un coût en termes de contenu : la durée de vie se révèle bien plus courte, les manipulations VR qui étiraient artificiellement l’expérience n’étant plus présentes. Il nous aura fallu moins de cinq heures pour atteindre la fin de cette première partie, ce qui laisse un goût d’inachevé en attendant la suite déjà annoncée. Si l’adaptation flat impressionne par sa rigueur technique, elle peine à offrir une aventure suffisamment longue pour pleinement satisfaire au-delà des fans les plus investis.
Verdict
En conclusion, Alien: Rogue Incursion – Evolved Edition est une adaptation honnête, mais inégale : si la conversion de la VR vers le format classique est globalement réussie et que l’ambiance reprend avec fidélité celle de l’univers Alien, le manque de dynamisme hérité de son level design pensé pour la VR, la boucle de gameplay trop répétitive, reposant sur les mêmes séquences de façon répétée, la brièveté de l’expérience et quelques faiblesses techniques ternissent l’ensemble. Les fans hardcores de la franchise y trouveront malgré tout un certain plaisir, notamment grâce à son atmosphère qui évoque directement le film de James Cameron, mais pour les autres, l’expérience risque de paraître trop courte et trop imparfaite pour pleinement convaincre.
Points forts
- La transition VR vers le flat globalement réussie
- Une ambiance visuelle et sonore immersive, fidèle à l’univers Alien
- Une expérience satisfaisante pour les fans hardcores de la franchise
- Prise en charge du retour haptique pour les manettes PS5, même sur PC
- Plusieurs options graphiques disponibles, dont le DLSS, Frame Generation, etc...
Points faibles
- Un gameplay trop répétitif
- Des textures parfois trop lisses
- Problèmes de stabilité au-delà de 120 fps, même avec DLSS activé
- Le rythme parfois impacté dû au level design pensé pour la VR
- Une durée de vie réduite de fait