Test Godzilla sur PS4

Véritable phénomène au Japon, Godzilla – Gojira en VO – s’est ancré dans la culture populaire en étant l’une des principales figures de ces monstres géants du cinéma appelés « kaijū eiga ». La bête impressionnante, qui fêtait ses 60 années d’existence l’année dernière avec notamment un reboot hollywoodien, est loin d’avoir pris sa retraite après 30 longs-métrages. Un chiffre impressionnant, qui a déjà bénéficié en parallèle de plusieurs adaptations vidéoludiques, toutes aussi médiocres les unes que les autres. Bandai Namco saura-t-il se montrer convaincant avec son opus pour la PS4 ?

LA MALÉDICTION GODZILLA

On pourrait presque parler de maltraitance. Godzilla, c’est un peu le mal aimé du jeu vidéo, la licence qui n’a jamais réussi à percer une seule fois mais qui persévère. Alors on y croit, encore et toujours, que les fans auront un jour le titre qu’ils méritent tant. D’autant plus qu’il y avait de quoi espérer voir venir enfin un jeu de qualité avec ce nouvel arrivant sur PS4, après presque 8 années d’absence sur consoles. Mais non, rien. Le sobrement titré « Godzilla » peine à remplir des critères pourtant évidents et déjà maintes fois critiqués dans la franchise, à commencer par son rendu graphique à peine digne d’une PS3. Si le jeu offre de bonnes modélisations pour les monstres et des textures lisses, les niveaux sont globalement fades avec des bâtiments qui, en plus d’être pauvres en détails, contredisent les lois de la logique en explosant à chaque destruction. L’aspect sonore, lui, est tout de même correct et a le mérite de proposer des dialogues en anglais et en japonais sous-titrés français.

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Visuellement, Godzilla rivalise à peine avec les jeux PS3

 

Comme mentionné plus haut, la saga est loin d’avoir été un franc succès, et encore moins pour son rendu visuel. Malgré une médiocrité prononcée, il faut avouer que les précédents Godzilla (à l’instar de Destroy All Monsters Melee sur Gamecube/Xbox) ont su se montrer divertissants grâce à un côté second degré appréciable. Dans la mesure où peu de genres peuvent s’appliquer à un tel univers, le combat a toujours été l’axe de prédilection des opus principaux. Une formule qui ne change pas vraiment ici, mais qui essaye d’offrir maintenant plus que de simples affrontements entre créatures.

Ainsi, on retrouve parmi les modes proposés le « Dieu de la destruction » qui met en scène Godzilla, ou un autre kaiju de votre choix, en soif d’éléments radioactifs. En envahissant la Terre sous la forme de zones, votre mission consiste à détruire des générateurs tout en provocant un maximum de dégâts afin d’accroître sa taille et sa puissance. Vous pouvez également suivre une autre perspective de l’histoire en étant le défenseur des humains. En prenant en compte les photos à collectionner (50% nécessaires pour débloquer les derniers niveaux) et les multiples chemins possibles dans cette aventure, l’ennui semble être votre dernier soucis. Et pourtant, on se rend vite compte que les étapes s’enchaînent sans grand intérêt, l’objectif étant quasiment le même à chaque fois.

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Le mode « Dieu de la destruction » propose plusieurs parcours possibles

UN VRAI MONSTRE…

Basé en soit sur du martelage de bouton, le jeu Godzilla peine à se diversifier et à fournir un rythme correct. Cette répétitivité se ressent par sa jouabilité très déroutante. On se retrouve assez surpris de devoir utiliser les gâchettes L1/R1 pour pivoter son monstre, alors que cette fonctionnalité si basique aurait pu être couplée aux mouvements effectués par le stick. Étrange également, il n’existe pas d’action pour se défendre ou une esquive efficace, obligeant à utiliser des attaques succinctes afin d’éviter de se faire toucher. Ces graves erreurs d’ergonomie sont d’autant plus incompréhensibles lorsqu’on sait que les jeux précédents possédaient ces animations.

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Godzilla, c’est avant tout des affrontements entre créatures

 

Les combats se révèlent ainsi moins intuitifs qu’à l’accoutumée, pour peu que vous essayiez le mode « Roi des kaijus » qui consiste à enchaîner 6 combats contre l’IA. Déception encore, on regrette fortement l’absence d’un mode multijoueur local, un point qui aurait pu faire la force du titre pour des soirées de fous rires garantis. Du online est quand même inclus avec la possibilité de s’affronter à 2 ou 3 joueurs.

DU FAN SERVICE

Pour se faciliter la tâche, Bandai Namco a pris l’initiative d’ajouter un système d’évolution pour tous les monstres basé sur des matériaux collectés en battant des adversaires, améliorant ou débloquant des actions supplémentaires. Ces points sont aussi échangeables contre des figurines avec des poses spécifiques qui peuvent être mises en scène dans des décors tirés des niveaux. Plus gadget qu’autre chose, ce mode saura satisfaire les amateurs de kaijus, qui ont la possibilité de prendre des clichés souvenirs. Mais là où le fan service est poussé jusqu’au bout, c’est avec l’encyclopédie complète du bestiaire, expliquant l’histoire et les caractéristiques de chaque créature des films. On apprécie beaucoup pour la culture, sachant que l’Europe est loin d’être un territoire qui a pu bénéficier de toutes les réalisations de Godzilla.

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Intéressant et complet, le bestiaire est l’un des (rares) points forts du jeu

VERDICT : 4/10

Difficile de prendre au sérieux un jeu comme Godzilla quand on connait l’histoire vidéoludique qui le hante. L’initiative de Bandai Namco de vouloir apporter le titre en Europe est excellente pour un univers qui ne s’est jamais entièrement exporté chez nous, et on ne pouvait cacher notre enthousiasme après 8 ans d’absence sur consoles. Avec plus d’idées que de simples combats, un casting de créatures complet et un bestiaire riche et intéressant, le titre avait tout pour être le bon jeu tant attendu. Mais une fois de plus, on retourne avec tristesse encore et toujours à la case départ. L’opus se dote d’une réalisation ratée, d’une rapide répétitivité et de contrôles bancals qui le placent au même endroit que ses prédécesseurs : les bacs à soldes. Ce ne sera donc pas cette fois-ci que la licence collera dans le jeu vidéo, même si ce Godzilla saura sans doute satisfaire la faim des plus grands fans du monstre japonais.

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