TEST HYKE:Northern Light(s) : le voyage doux-amer d’une sorcière

HYKE Northern Lights Artwork

Présenté comme un RPG d’action et de détente en pixel art, HYKE: Northern Light(s) est un voyage doux, mais rempli d’émotions et de rencontres tissées par les fils rouges du destin. Le jeu met en avant le principe de la quête commune qui renforce les liens, des moments de complicité autour du feu. Découvrez notre avis sur le périple de ces jeunes sorcières et si HYKE: Northern Light(s) est parvenu à accomplir tout le potentiel que sa promesse et sa direction artistique laisse envisager.

Test réalisé sur PS5 grâce à une version numérique fournie par l’éditeur

Une sorcière à la recherche de la Lumière

HYKE: Northern Light(s) est un RPG en vue du dessus où nous incarnons une jeune sorcière au travers d’un périple aux quatre coins du globe. Le jeu consiste à traverser des zones d’adversaires et à profiter de moments calmes de camping entre amies. D’une durée de vie d’environ une quinzaine d’heures pour en profiter à fond, le jeu se veut comme une expérience riche et envoûtante. Avec ses personnages aux designs soignés et à la personnalité exacerbée, HYKE: Northern Light(s) se destine à un public amateur de manga shôjo, mais qui aime décimer des armées d’ennemis à coups de sorts surpuissants.

Scène de combat dans HYKE: Northern Light(s)
Les combats sont chaotiques, mais ça reste beau

HYKE: Northern Light(s) raconte le périple de Hyke, une jeune fille aux cheveux blancs et au regard rêveur. Mais ne vous fiez pas à son air délicat, il s’agit d’une campeuse invétérée et de la fille de la Sorcière de la Ruine, la plus puissante du peuple des sorcières, celle ayant failli mener l’humanité à l’extinction avant d’être abattue par la résistance humaine.

Des années plus tard, alors que les souvenirs de la guerre sont toujours vifs, le père de Hyke, un simple humain, succombe à la maladie, mais parvient à transmettre trois choses à sa fille : le plaisir de l’aventure, le doux souvenir de sa mère et l’espoir que cette dernière ait survécu. C’est donc en voulant en apprendre plus sur elle et dans l’idée de la retrouver que Hyke parcourt maintenant le monde. Un périple qui l’amènera à découvrir des vérités sur des mystères bien plus vastes qu’elle ne pouvait l’imaginer.

HYKE’s Magical Adventure : Lightdust Crusaders

L’histoire de HYKE: Northern Light(s) se découpe en plusieurs chapitres, pour la plupart centré autour d’un personnage, souvent une sorcière qui rejoindra le groupe une fois le chapitre terminé. Les événements sont faciles à suivre et s’enchaînent avec fluidité, en suivant une structure classique semblable à une série d’animation. Et même si certains événements surviennent bien trop rapidement à notre goût, comme des résolutions de situations ou des interactions entre personnages, la globalité de l’histoire reste satisfaisante et rend chacune des sorcières que l’on rencontre appréciable.

Recrutement d'une sorcière dans HYKE: Northern Light(s)
Les amitiés se forgent vite pour Hyke

La présence du français parmi les 13 langues disponibles dans le jeu est une très bonne surprise, mais malheureusement la traduction du jeu est souvent catastrophique… Si l’ensemble reste compréhensible, de nombreuses erreurs de temps, de pronoms, voire d’attributions de dialogues sont présentes. Dans presque tous les événements du jeu, nous avons relevé deux ou trois fautes de français présentes.

De plus, les dialogues et la mise en scène se contentent souvent du minimum pour nous présenter la situation, comme si le studio n’avait pas eu le temps de mieux préparer son univers. Un avis qui nous fait dire que l’univers de Hyke aurait sûrement mieux brillé sous forme d’un manga ou d’un visual novel qu’en jeu vidéo.

Combat de boss dans HYKE: Northern Light(s)
Les boss sont superbes également

Concernant son genre de fiction, HYKE: Northern Light(s) assume clairement, voire embrasse, son univers de magical fantasy au style riche, voire baroque. Toutes les héroïnes possèdent ici un caractère marqué, avec des archétypes de personnages que l’on peut retrouver dans de nombreuses œuvres de l’animation japonaise. C’est un genre de fiction ayant de nombreux fans à travers le monde, mais qui peut être un point de friction pour certains. De notre côté, nous avons trouvé dommage que l’univers du jeu se contente de rester ancré dans ses clichés sans jamais essayer de les surpasser, un loupé qui empêche la narration du jeu de s’élever au-dessus d’œuvres similaires.

Le gang des sorcières qui casse la baraque

Côté gameplay, le jeu nous propose une boucle nous faisant alterner entre combats dans des zones labyrinthiques et la gestion d’un camping entre amis. Sur ce premier point, HYKE: Northern Light(s) est assez intéressant. Il est possible de changer de sorcière à tout moment, chacune avec un style unique, ce qui apporte une variété appréciable. Chacun de ces types de magies de jeu se prend vite en main, mais recèle des possibilités et des synergies que l’on ne soupçonne pas au premier abord.

Il est tout à fait possible de terminer la quasi-totalité du jeu en privilégiant une seule sorcière, dont on augmentera les stats et les sorts au maximum, mais ce serait se priver de la diversité. HYKE: Northern Light(s) possède une telle variété de mécaniques de combats différents qu’il serait vraiment dommage de privilégier un seul personnage tout au long de l’aventure.

Ecran de fin d'exploration dans HYKE: Northern Light(s)
L’écran de fin montre toute les récompenses obtenues après une exploration

Cependant, c’est un peu ce qui nous est arrivé durant notre première session de jeu faite en mode de difficulté normale. Hyke, la protagoniste, était si puissante que l’on voyait peu d’intérêt à changer de personnage. Juste avec elle, il nous a été possible de rouler sans problème jusqu’au boss de fin. Le mode de difficulté difficile apporte un défi bien plus intéressant, mais semble monter de manière trop exponentielle pour avoir l’air vraiment équilibré. Il nous est souvent arrivé de nous faire enchaîner par des attaques sans pouvoir agir, ainsi face à une dizaine de monstres, un mauvais placement peut vite devenir un piège mortel dans le mode difficile.

Malheureusement, au moment de ce test, le jeu ne permet pas de passer d’un mode de difficulté à l’autre en pleine partie, ce qui est un gros inconvénient pour ce jeu dont le style visuel peut attirer des joueurs de tous les horizons. En difficulté accrue, des sessions de farming peuvent devenir indispensables pour garder le dessus contre certaines rencontres. Heureusement, de nombreuses zones possèdent des chemins et coffres alternatifs, offrant un bon intérêt à refaire certaines explorations.

Cuisine sans saveurs et camping sans ardeurs

L’autre moitié de la boucle de gameply est la présence d’une zone de camping servant d’interlude entre les combats, qu’il faudra aménager soi-même. Il est possible d’y placer différents meubles, ustensiles, décorations et autres fantaisies à sa guise pour se créer son petit décor de rêve, nos sorcières y déambuleront ensuite. Un menu radio permet d’y écouter les musiques du jeu, avec la présence d’un minuteur, sûrement dans l’idée que l’on laisse le jeu tourner en fond pour vaquer à ses occupations. Ce qui nous laisse un peu perplexes sur la finalité de toute cette mise en place.

Scène de camping avec photo dans HYKE: Northern Light(s)
Manque d’ambiance malgré nos efforts de décoration

Il est toujours possible de prendre en photo la scène que l’on vient de créer, puis de les visualiser dans un album dédié, mais mis à part s’asseoir sur les chaises, nos sorcières n’interagissent jamais avec les éléments mis en place, comme une radio, des sacs de couchage, un panier de fruits ou encore d’autres éléments que l’on peut ajouter à sa guise. De plus, on se rend vite compte que la zone à aménager est relativement étroite et l’on se retrouve rapidement à court de place simplement en ajoutant assez de tables pour y asseoir plus de cinq personnages.

Côté gestion de statistiques, d’autres menus vous attendent, comme celui pour améliorer la puissance de ses sorcières, ainsi que le plus important de cet instant camping : la cuisine. La confection de petits plats est un point essentiel de HYKE: Northern Light(s), tant les bonus qu’ils accordent peuvent être variés et importants. Chaque exploration d’une zone effectuée accorde des ingrédients, qu’il vous faudra combiner avec les bons ustensiles pour obtenir les précieux bonus.

Présentation des plats dans HYKE: Northern Light(s)
Il y a l’embarras du choix au menu du jeu

Il est tout à fait possible de tester plusieurs combinaisons possibles jusqu’à obtenir un plat comestible, mais il vaut mieux acheter les recettes en même temps que des ingrédients dans les petites villes que l’on peut visiter (enfin, villes… Plutôt des zones minuscules avec deux PNJ et une maison), le nombre de combinaisons qu’il est possible de faire en prenant en compte tous les ingrédients, plus les ustensiles, fait qu’il peut être impossible de réussir à créer des plats sans déjà avoir la recette.

Par ailleurs, il est dommage que la cuisine ne permette pas d’accorder un effet différent à chaque personnage, par exemple en mettant en place de véritables repas partagés entre les personnages. Ce qui aurait pu amener à la possibilité d’interactions entre les personnages et le décor créé par le joueur, voire à l’apparition de scénettes entre chacune des filles présentes au moment du repas, renforçant l’idée des liens créés à travers le voyage, mais rien de tout cela n’est visible. HYKE: Northern Light(s) met ainsi en place plusieurs éléments intéressants dans son gameplay cozy, mais sans jamais que cela ne serve véritablement sa thématique malheureusement.

Pour en revenir aux villes, il est également possible d’y remplir des missions ; souvent généreuses en récompenses, qui vous permettront d’obtenir de nouveaux objets pour décorer votre camping – que l’on ne peut revendre, par contre -, ainsi que des ressources pour améliorer vos sorcières. Malgré le côté peu élaboré de ces endroits, les villes sont donc des incontournables, surtout en difficulté de jeu accrue.

Une esthétique d’un autre univers

Même si nous avons pu relever des défauts dans le jeu, HYKE: Northern Light(s) peut s’enorgueillir de posséder un pixel art de toute beauté aux côtés d’illustrations enchanteresses, réalisées par l’illustratrice dénommée Orie et Setamo/Shiros dans la création des visuels en pixel art. Les sprites des personnages sont de toute beauté et il est possible de longuement contempler les illustrations des personnages, tant leur chara-design est réussi, avec leurs nombreux détails et la finesse rare du trait, qui en fait pourtant jaillir une véritable énergie.

Les environnements également ne sont pas en reste et offrent toujours de beaux décors, même si on peut y reprocher un manque de variété dans les assets utilisés, ce qui donne souvent une impression de répétition dans certaines zones. Côté musique, le jeu possède un superbe thème principal chanté par Isekaijoucho, une VTubeuse reconnue, dont la prestation ici colle parfaitement et nous plonge sans difficulté dans l’ambiance de HYKE: Northern Light(s).

Il est dommage de ne pas dire autant de bien concernant le reste de l’OST du jeu, car mis à part lors de quelques affrontements de boss, les musiques du jeu ne sont pas transcendantes, mais il faut reconnaître qu’elles accompagnent avec justesse et douceur les différentes étapes du voyage de la jeune Hyke.

Verdict

Malgré un magnifique emballage, HYKE: Northern Light(s) est un jeu dont les limites se ressentent assez vite, aussi bien dans l’aspect tactique des combats que dans la proposition de détente de son aspect camping. Si le jeu essaie tant bien que mal de nous offrir un voyage sincère, il peine à produire une émotion durable avec ses personnages et son gameplay. Malgré la quinzaine d’heures nécessaires pour accomplir cette aventure, on reste avec un goût d’inachevé. Il est tout à fait possible d’y trouver du divertissement et de la détente, voire un véritable défi dans ses affrontements, surtout avec toutes les possibilités offertes par nos sorcières, mais la sensation d’amusement s’estompe assez rapidement. HYKE: Northern Light(s) est une expérience agréable, mais qui nous fait dire que le potentiel de son univers aurait été mieux exploité sous la forme d’un manga ou d’un visual novel. Son existence en jeu vidéo manque de développements mécaniques, malgré sa superbe direction artistique.

60/100
Score total iIl s'agit d'une appréciation générale du jeu de la part du testeur et non d'une note à proprement parler.

Points forts

  • Une direction artistique à tomber
  • Une grande variété dans ses mécaniques de combat
  • Un univers de fantasy assumée

Points faibles

  • Une traduction bancale
  • Peu d'ambition dans son gameplay de camping
  • Une difficulté mal équilibrée et bloquée
  • N'ose pas surpasser les clichés du genre
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