Annoncé en 2014 et faisant suite au très acclamé premier épisode paru sur Steam en 2009, Killing Floor 2 était sans aucun doute l’un des FPS les plus attendus de l’année dernière chez les joueurs PC, mais aussi PlayStation 4 vu que ce dernier sortait simultanément sur les deux supports. Tripwire a donc pris son temps pour développer cette suite et l’a même proposé en early access sur Steam dès fin 2015, histoire d’enregistrer les feedback de la communauté et d’améliorer en conséquence son bébé. Après moult promesses émises par le studio auprès des joueurs, Killing Floor 2 est sorti donc affublé de l’étiquette « produit fini », mais qu’en est il réellement ? Le jeu est-il à la hauteur de son illustre aîné et apporte-t-il avec lui suffisamment de nouveautés pour justifier son achat ? Réponse dans les lignes qui suivent.
Le mod devenu grand

La survie gestionnaire

L’exigence du gameplay vient aussi du maniement des armes, car elles possèdent toutes forces et faiblesses. Un fusil mitrailleur possède par définition une cadence de tirs élevée, mais son recul très prononcé demande un temps d’adaptation et le tir en rafale reste à privilégier, sauf cas extrêmes. Les fusils à pompes sont très meurtriers au corps-à-corps, mais sont longs à recharger et possèdent parfois très peu de munitions dans le chargeur. Les déplacements sont aussi d’une importance capitale, il est évident que les joueurs ne doivent pas se marcher dessus et foncer tête baissée, il est plus cohérent de se répartir les tâches et les endroits à couvrir, même si le gros de la horde ne débarque pas forcément du point que l’on garde. Il faut donc à la fois gérer sa visée en fonction de l’arme que l’on manie, sa position et ses mouvements, mais aussi faire très attention à la quantité de munitions dont on dispose, car si des caisses renfermant quelques balles apparaissent ici et là au cours des différentes vagues d’ennemis, on peut très vite se retrouver à court et devenir un poids plus qu’un atout pour son équipe. Ceci induit donc qu’il faut aussi savoir gérer ses finances et ne pas dépenser son argent n’importe comment, car à quoi sert d’acheter une arme plus puissante que celle en notre possession si on ne peut se ravitailler en munitions derrière ? Il faut donc se montrer gestionnaire dans sa survie, savoir switcher d’armes lorsque cela est nécessaire, économiser ses munitions et ne pas tirer comme un sourd et surtout ne pas se montrer trop vite gourmand lors des achats au shop.
L’assise de notre défense repose sur un bon dispatch de joueurs sur la map, contrôler son environnement est essentiel au bon déroulement d’une partie. Les vagues de Zeds se faisant de plus en plus dangereuses, il faut joueur intelligemment et mettre en place des stratégies payantes. Protéger son point d’accès, barricader des portes pour freiner l’avancée des créatures et prêter main-forte à ses coéquipiers lorsque cela est nécessaire doit se faire naturellement et les prises de décisions doivent être rapides et réfléchies. La coopération entre joueurs est un impératif et est poussée à son paroxysme, on peut même se filer du fric pour s’entraider. Si jouer entre amis est d’ailleurs conseillé, se faire des games avec des inconnus marchent aussi très bien la majorité du temps et c’est plutôt rare dans ce type de jeux. Plusieurs modes de difficulté sont au programme, et si on ne peut que vous conseiller de commencer assez bas si vous êtes néophytes, nous vous encourageons à monter graduellement la difficulté pour augmenter petit à petit votre niveau de jeu. Difficile d’accès dans un premier temps, Killing Floor 2 livre ses plus beaux moments de bravoure lorsque l’on joue en mode Suicidal ou Hell on Earth. Là, le jeu nous montre ce qu’il a dans les tripes pour notre plus grand bonheur. Un véritable challenge qui saura séduire les joueurs les plus exigeants. Cependant, la route est longue avant d’avoir le niveau requis pour s’y atteler et se lancer sans un bon entrainement est inutile aussi bien pour vous que pour vos coéquipiers.
Les Zeds stars

Côté design, on ressent bien tout le côté expérience dégueulasse et la manipulation génétique bâtarde effectuée sur les Zeds qui semblent réellement débarqués du fin fond de l’enfer. On ne peut aussi qu’être impressionné par la palette de mouvements et d’animations dont chaque modèle dispose. Leur gestuelle est fluide et évolue au fil des vagues, ce qui oblige constamment à enregistrer leurs nouveaux patterns pour ne pas se faire prendre à défaut. On parle même ici du Zed de base qui devient plus coriace et peut même éviter les balles ou s’en protéger. D’ailleurs les différentes armes n’ont pas le même taux d’efficacité sur tous les types de Zeds, de même que certains sont immunisés à quelques munitions élémentaires, comme le feu, et là encore seule la connaissance par l’apprentissage vous apportera le savoir.
Des classes, des flingues et de l’argent…

Néanmoins tout ne se gagne pas en jeu et les achats intégrés au jeu avec de la véritable monnaie est au cœur des débats depuis la sortie du jeu, du fait d’un shop discutable, que ce soit en termes de prix et de contenus, même si on ne parle ici que de produits purement cosmétiques. Il est vraiment difficile de gagner ce genre de choses en jeu et c’est bien en passant par la case microtransactions que l’on peut décorer avec choix sa pétoire ou son avatar. Tripwire n’a pas pensé à créer un juste milieu entre ce que l’on peut gagner en jeu et ce que l’on peut acheter et c’est très dommageable, car actuellement et sans sortir quelques billets, la customisation est plutôt pauvre.
The Maze Killer

Il va sans dire qu’il fallait bien de très bonnes maps pour nous offrir une expérience de jeu concluante et solide, et c’est bien le cas ici. Mais Killing Floor 2 ne serait rien sans sa communauté, toujours prête à aider et surtout très active en ce qui concerne l’élaboration de nouveaux contenus. Ainsi, il y a énormément de nouvelles cartes qui sortent régulièrement et qui sont jouables par tous, un très bon point qui permet au jeu d’éviter la redite.
Enfin, il est a noter qu’un mode de jeu supplémentaire est au menu. Sorte de mode Versus de Left 4 Dead 2, il se montre bien trop plat et mal équilibré pour satisfaire pleinement. L’équipe incarnant les Zeds se prend littéralement des grosses roustes lors des premières vagues avant d’être ultra puissante lors des dernières avec l’arrivée de créatures à incarner bien plus féroces. Ce qui provoque des parties suivant toujours le même schéma, au début c’est lent et statique et cela s’envole un peu plus par la suite. Aussi, niveau hitbox on a vu mieux, on frappe souvent dans le vent avec les Zeds et cela en devient parfois rageant. Ce mode n’est pas une mauvaise idée, mais est clairement fait pour se jouer en équipe contre équipe, on entend par là uniquement avec des joueurs qui se connaissent, car c’est seulement là qu’une dose de stratégie apparaît.
Conclusion
Sans tenir toutes ses promesses, Killing Floor 2 est sans aucun doute l’une des grosses réussites FPS de ces derniers mois. Loin des traditionnels Call of Duty et Battlefield, on a ici droit à un jeu qui peut paraitre bourrin, mais qui est loin de l’être. Tripwire réussi encore une fois à nous offrir un gameplay solide et basé avant tout sur la coopération, la stratégie et la gestion, sans pour autant que cela ne soit impossible d’accès pour le plus grand nombre. Certes, le jeu demande forcément une grosse période d’apprentissage, mais le plaisir qu’on en retire une fois cela accompli vaut franchement ces quelques heures de rodage. Les sensations sont au rendez-vous, les parties sont intenses et tactiques et l’impression d’évolution des plus grisantes, que ce soit dans sa connaissance d’un bestiaire bien étoffé ou des différentes cartes que dans sa capacité a jouer les différentes classes. La difficulté est au rendez-vous et les modes les plus hardcores apportent cette sensation d’accomplissement à chaque partie bouclée. En bref, Killing Floor 2 réussi tout ou presque ce qu’il entreprend, tout en pérennisant l’expérience offerte par le premier opus, et ce ne sont pas les quelques défauts qui viendront entacher cela, d’autant plus que techniquement et artistiquement il fait aussi le boulot. Que dire également de la bande-son résonnant dans notre tête comme un râle rageur surgissant de l’enfer à chacune de nos parties.









