Fin 2024, la Nintendo Switch première du nom entamait sa huitième année sur le marché, forte d’un succès commercial massif (plus de 146 millions d’unités vendues depuis 2017). Malgré son statut de troisième console la plus vendue de l’histoire à ce moment-là, son matériel accusait le poids des années face aux PS5 et Xbox Series sorties en 2020. La Switch originelle reposait sur une puce Tegra de Nvidia équivalente à une architecture de 2015, ce qui limitait la qualité visuelle des jeux par rapport aux standards actuels. Nintendo a bien prolongé la vie de sa machine avec des déclinaisons : tout d’abord la Nintendo Switch Lite en 2019 puis avec l’apparition du modèle OLED en 2021. Mais l’attente d’une vraie succession se faisait de plus en plus sentir auprès des joueurs, multipliant les rumeurs d’une Nintendo Switch Pro que certains influenceurs n’ont pas hésité à relayer malgré les nombreuses réfutations de la part de Nintendo.
Test réalisé grâce à un exemplaire fourni par Nintendo
C’est finalement en janvier 2025 que Nintendo a levé le voile sur sa nouvelle console hybride, sobrement nommée Nintendo Switch 2. L’annonce a eu lieu le 16 janvier lors d’une présentation en ligne, où l’on a découvert un design familier, mais amélioré, ainsi que quelques fonctionnalités phares. Les concepteurs avaient même envisagé de l’appeler Super Nintendo Switch, en clin d’œil à la Super NES, mais ce nom a été écarté, car la machine devait assurer une rétrocompatibilité totale avec les jeux de la précédente Nintendo Switch (là où la Super NES ne lisait pas les cartouches NES). Cette compatibilité ascendante a été un choix stratégique important : Nintendo souhaitait une transition en douceur pour les possesseurs de Switch, tout en donnant aux développeurs la liberté d’améliorer leurs jeux sur le nouveau hardware.
L’annonce de la Switch 2 a été accueillie avec enthousiasme, mêlée de quelques débats. D’un côté, les améliorations techniques et l’annonce d’un Mario Kart World inédit en exclusivité ont créé l’événement. De l’autre, le tarif plus élevé de la console a fait grincer des dents : vendue 469€ chez nous, soit 50 % plus cher que la Switch originale à son lancement, et avec des jeux affichés jusqu’à 90 € l’unité en version physique pour le nouveau Mario Kart. Cette hausse de prix a suscité des critiques, bien que Nintendo justifie un matériel plus puissant et une expérience enrichie. Malgré ces réticences initiales, l’engouement du public ne s’est pas démenti : un mois après sa sortie, la Nintendo Switch 2 s’était déjà écoulée à plus de 5 millions d’exemplaires dans le monde. La Nintendo Switch première du nom s’était vendue à plus de 15 millions d’exemplaires lors de sa première année, ce qui permet de comparer la performance de la nouvelle console de Nintendo. Ceux qui craignaient l’effet Wii U seront rassurés en voyant ces premiers chiffres.

Présentation de la console et fiche technique
La Nintendo Switch 2 reprend le concept hybride qui a fait le succès de sa grande sœur : une console modulable capable de faire office de plateforme portable autonome ou de machine de salon une fois connectée à son dock HDMI. Nintendo ne bouleverse pas la formule, mais la fait évoluer sur tous les plans techniques afin d’offrir une expérience moderne. Voici les principales caractéristiques techniques de la Switch 2 :
- Écran : dalle LCD de 7,9 pouces en 1080p, supportant le HDR10 et un taux de rafraîchissement jusqu’à 120 Hz en mode portable. L’écran gagne en taille et en définition par rapport au 720p de la Switch 1, pour une résolution de 279 ppi.
- Processeur : SoC Nvidia Tegra de nouvelle génération (nom de code Drake), intégrant un CPU 8 cœurs ARM Cortex-A78C cadencés à ~1 GHz. Cette puce custom profite de 5 ans de progrès technologiques et offre une puissance de calcul bien supérieure à celle de la Tegra X1 de la première Switch.
- Processeur graphique : GPU Nvidia architecture Ampère, comportant 1536 cœurs CUDA (soit 6 fois plus que la Switch de 2017). En fréquence maximale (mode dock), il atteint environ 3,1 TFLOPS de puissance graphique – un bond par rapport aux environ 0,5 TFLOP de la Nintendo Switch. La console prend en charge le ray tracing matériel (cœurs RT) pour des éclairages et des reflets améliorés, et surtout la technologie DLSS (cœurs Tensor) d’upscaling par IA qui lui permet de restituer des images en haute résolution sans sacrifier les performances.
- Mémoire vive : 12 Go de RAM LPDDR5X, bus 128-bit, offrant une bande passante nettement en hausse (à peu près 100 Go/s en mode dock). C’est trois fois la RAM de la Switch (4 Go), ce qui permet au système d’exploitation et aux jeux plus ambitieux de tourner sans encombre.
- Stockage : 256 Go de mémoire interne (format UFS 3.1 rapide), contre 32 ou 64 Go auparavant. L’espace est extensible via cartes microSD Express jusqu’à 2 To, un nouveau standard plus véloce que le microSD classique, mais également plus coûteux.
- Connectique : Port cartouche (compatible jeux Switch et Switch 2), deux ports USB-C (un en bas, un sur le dessus pour pouvoir charger en mode table), connectivité Wi-Fi 6 et Bluetooth améliorée, sortie HDMI 2.1 via le dock (supportant le 4K 60 Hz), plus un port Ethernet Gigabit sur le dock pour connecter sa console en filaire et assurer de meilleurs débits.
- Manettes : La console est fournie avec une paire de Joy-Con 2 amovibles, compatibles avec les accessoires existants (dragonnes, volant, etc.). Une nouvelle manette Pro Switch 2 reprenant le design du pad Pro original est également disponible. Toutefois, notez que la manette Pro Nintendo Switch est intégralement compatible avec la Switch 2 : inutile de repasser à la caisse si vous la possédez donc.
- Audio : Haut-parleurs stéréo intégrés de meilleure qualité (effets surround virtuels supportés en portable), prise jack 3,5 mm et compatibilité Bluetooth audio. En mode TV, la Nintendo Switch 2 propose du son multicanal 5.1 LPCM via HDMI.
- Batterie : Batterie Li-ion de 5220 mAh, offrant une autonomie annoncée de 2 à 6,5 heures selon l’usage. En pratique, tout dépend de l’utilisation : les jeux AAA les plus gourmands auront raison de la batterie en 2h à 2h30, tandis que les jeux indépendants permettront de jouer environ 2 fois plus longtemps.
En résumé, la Nintendo Switch 2 apporte un véritable saut générationnel interne tout en conservant l’ADN hybride de la gamme. Nintendo promet de la 4K en sortie TV et jusqu’à 1080p 120 fps en mode portable sur les jeux optimisés : des chiffres impressionnants pour une machine de cette taille, rendus possibles grâce à l’apport du DLSS et à de nombreuses optimisations. Bien entendu, ces spécifications sont des maximums théoriques et la réalité varie selon les jeux, mais elles donnent le ton d’une console nettement plus puissante, pensée pour durer de longues années.
Conception de la Switch 2 et prise en main
Au premier contact, la Nintendo Switch 2 dégage une impression de qualité en nette amélioration. La console en elle-même est un peu plus grande et un peu plus lourde que la Switch V1 (272 × 116 mm pour 534 grammes avec Joy-Con, contre 239 × 102 mm et environ 400 grammes auparavant), mais Nintendo a optimisé son design pour que l’ergonomie reste bonne. En main, l’appareil paraît solide et bien fini. La finition mate du plastique et les arêtes légèrement adoucies contribuent à un meilleur confort lors de longues sessions. La ventilation a été revue et expulse l’air chaud par le haut sans bruit excessif – aucun sifflement de ventilateur notable pendant nos tests, la console restant relativement discrète même sur des jeux exigeants (un contraste appréciable par rapport à certains PC portables de jeu qui soufflent fort en charge).
Les Joy-Con 2 représentent l’un des progrès majeurs de cette conception. Nintendo a conservé l’idée des deux mini manettes détachables, mais en les améliorant sur plusieurs points : taille et ergonomie accrues, nouveaux systèmes de fixation magnétique, et fonctionnalités inédites. Les Joy-Con 2 sont un peu plus épais et épousent mieux la paume, ce qui les rend plus confortables pour des mains d’adulte. En effet, les Joy-Con de la génération précédente étaient un peu petits. Leur surface agrandie accueille toujours deux sticks analogiques cliquables, quatre boutons en façade, deux gâchettes et boutons tranche, plus le bouton Home et Capture. La disposition reste familière, à un détail près : sur le Joy-Con droit, le stick analogique est légèrement plus proche des boutons ABXY qu’auparavant, ce qui peut au début provoquer quelques faux mouvements (on peut effleurer le stick en appuyant sur le bouton B). Néanmoins, après un petit temps d’adaptation, ce léger inconvénient ne gêne plus vraiment en jeu. En revanche, les sticks souffrent d’une taille trop réduite et d’une course trop limitée. Résultat des courses : il faudra bien vite se procurer une manette Pro Controller pour davantage de précision, notamment pour les FPS ou des jeux qui demandent de la précision comme Hitman World of Assassination.
Le mécanisme d’attache sur le rail a disparu, remplacé par un ingénieux système à aimants. On clipse littéralement le Joy-Con 2 contre la console, et il se verrouille fermement avec un clac magnétique satisfaisant. Un gimmick qui fait office de détail, mais auquel on accorde de l’importance. Il n’y a aucun jeu une fois fixé, et la tenue est suffisamment robuste pour un usage portable intensif sans crainte de voir les manettes se détacher. Pour les retirer, une simple pression sur un petit levier à l’arrière de chaque Joy-Con libère l’aimant, permettant de les détacher d’une main en toute simplicité. Ce système simplifie grandement la manipulation par rapport au loquet de la Switch 1, tout en étant durable (pas de pièces mécaniques coulissantes susceptibles de s’user avec le temps).

Les Joy-Con 2 présentent également quelques nouveautés bienvenues. D’abord, Nintendo a ajouté un bouton C sur le Joy-Con droit, dédié aux nouvelles fonctions de communication (nous y reviendrons). Ensuite – et c’est plus étonnant – chaque Joy-Con intègre sur son flanc un capteur optique de mouvement qui lui permet d’être utilisé à la manière d’une souris d’ordinateur sur une surface plane. En posant un Joy-Con 2 à l’horizontale sur une table (ou même sur sa jambe), on peut faire glisser la manette et voir le curseur bouger à l’écran, offrant un mode de visée inédit sur console. Ce mode souris s’active dans les jeux compatibles et ouvre la voie à de nouveaux schémas de contrôle – par exemple pour les FPS (visée précise façon PC) ou des mini-jeux originaux exploitant deux souris à la fois. À l’usage, la détection optique s’est avérée précise sur différentes surfaces (tapis de souris, bureau, tissu). C’est une fonctionnalité un peu gadget sur le papier, mais qui pourrait trouver son public sur les titres de stratégie ou de tir, et démontre la volonté de Nintendo d’innover dans le gameplay.
Outre les manettes, la console elle-même a été repensée dans les détails. L’écran 7,9 pouces occupe presque toute la face avant, avec des bordures bien plus fines qu’auparavant. Malgré la taille accrue, l’épaisseur reste contenue et similaire à la Switch 1, ce qui est remarquable compte tenu des composants plus costauds embarqués. Au dos, on remarque tout de suite le nouveau support pour le mode sur table : exit le petit pied fragile décentré de la première Switch, la Switch 2 adopte un large stand métallique, déployable sur toute la longueur de la console, à l’instar du modèle OLED mais encore plus robuste. Ce pied intégré offre une stabilité impeccable en mode table, d’autant qu’il est librement ajustable sur 150° d’angle pour choisir l’inclinaison idéale. Que vous vouliez poser la console presque à la verticale ou très à l’horizontale, vous trouverez un angle confortable sans risque qu’elle bascule. Un vrai plus pour jouer à deux en écran partagé sur un coin de table. À noter également, une astuce de design bienvenue : un port USB-C d’alimentation supplémentaire sur la tranche supérieure permet de brancher le chargeur pendant qu’on joue en mode table sans gêner le support.
Enfin, soulignons les améliorations audio et de confort d’utilisation. Les haut-parleurs de la Switch 2 délivrent un son stéréo plus puissant et plus clair que ceux de la Switch 1. Nintendo a même intégré un traitement de son surround virtuel qui donne une scène sonore étonnamment ample en mode portable. Lors de nos essais, nous avons parfois dû baisser le volume tant les nouveaux haut-parleurs poussent fort – un bon signe pour qui joue sans casque. Tous les boutons de la console (power, volume, gâchettes) inspirent confiance par leur construction. Bref, la Switch 2 offre une prise en main très aboutie, fruit de l’expérience de Nintendo en matière de hardware portable. On retrouve immédiatement ses repères, tout en appréciant le confort accru et les raffinements d’un design bien pensé.
Interface logicielle et logiciel interne
Si vous avez utilisé une Switch dans les dernières années, l’interface de la Switch 2 ne vous dépaysera pas. Nintendo a choisi la continuité en conservant une présentation proche de celle du premier modèle : un menu d’accueil sobre à base d’icônes de jeux alignées, une navigation par onglets pour l’eShop, les paramètres, les captures, etc. Visuellement, c’est une évolution discrète plus qu’une refonte totale. Certains décrivent d’ailleurs cette interface comme étant un peu ennuyeuse : comprenez par là qu’elle est épurée, fonctionnelle et très réactive, mais sans fioritures esthétiques marquantes. Nintendo a toutefois ajouté quelques touches subtiles, comme de nouvelles animations haptiques (vibrations légères à la navigation) et des petits sons système agréables, qui donnent une impression de modernité. Globalement, le système d’exploitation de la Switch 2 est fluide et profite évidemment de la puissance accrue et de la RAM plus généreuse : les menus se chargent instantanément, et les téléchargements en tâche de fond n’affectent quasiment plus la navigation ou les jeux en cours.

La vraie nouveauté de l’OS de la Switch 2 réside dans les fonctionnalités sociales et connectées qu’il apporte enfin nativement. La console introduit un service attendu de longue date : le GameChat, la solution de chat vocal/vidéo intégrée de Nintendo. Désormais, plus besoin d’application externe sur smartphone comme auparavant : on peut en quelques secondes lancer une session vocale avec ses amis directement depuis la console. Concrètement, un appui sur le bouton C (situé sur le Joy-Con droit) ouvre le menu GameChat à l’écran. On sélectionne un ou plusieurs contacts dans notre liste d’amis et on peut alors parler au micro grâce au microphone intégré dans la console. Ce micro capte efficacement les voix, et nos premiers essais confirment que la voix est retransmise de façon claire à nos interlocuteurs.
Le GameChat permet aussi de partager en direct sa portion d’écran de jeu aux amis dans la conversation : pratique pour montrer un exploit en cours ou aider quelqu’un bloqué dans un niveau. Mieux encore, la Switch 2 supporte la visioconférence pendant le jeu : en branchant la caméra Switch 2 vendue séparément (ou n’importe quelle webcam USB-C compatible), on peut diffuser son visage et voir celui de ses amis pendant que chacun joue (jusqu’à 4 personnes en chat vidéo). Nintendo a eu la bonne idée de verrouiller l’accès au chat par un système d’identification (il faut lier son compte Nintendo et confirmer via son smartphone lors de la première utilisation) afin d’éviter les intrusions ou abus. Le résultat est un service intégré plutôt intuitif, qui rattrape presque PlayStation et Microsoft en termes de jeu en ligne convivial. Contrairement à la concurrence, un abonnement Nintendo Switch Online sera obligatoire pour en profiter alors que ces fonctionnalités sont disponibles depuis plusieurs années sans coût supplémentaire.
Autre fonction intéressante du logiciel interne : le GameShare. Celle-ci permet de partager localement un jeu avec un ami qui ne le posséderait pas, pour jouer en multijoueur local en écran séparé. Par exemple, si vous avez un jeu compatible GameShare, votre ami peut joindre une session sur sa propre console sans avoir le jeu, via une diffusion locale depuis votre Switch 2. Il suffit de choisir Partage d’écran dans le menu du jeu, pendant que l’autre sélectionne GameShare sur sa console, et en quelques secondes les deux Switch se synchronisent pour lancer la partie à deux. L’expérience est fluide et quasi instantanée, la Switch 2 faisant office d’hôte. Reste à voir comment cela tient la charge sur des jeux plus gourmands ou à plus de deux joueurs, puisque Nintendo autorise jusqu’à 3 consoles connectées en partage sur certains titres, ce qui sollicitera fortement la machine hôte. Mais d’après nos essais, le concept fonctionne bien et promet de bonnes soirées multijoueurs sans contraintes.
Pour le reste, la Switch 2 apporte une multitude de petites améliorations appréciables comme le transfert de données simplifié depuis l’ancienne Switch (au premier démarrage, la console propose de rapprocher votre Switch 1 pour copier profils et jeux en une seule fois, ce qui nous a pris environ une heure) – attention, c’est une occasion unique lors du setup, on ne peut pas fusionner deux comptes plus tard. Le Nintendo eShop a été repensé pour tirer parti du nouvel écran (interface plus lisible en 1080p) et proposer les jeux Switch 2 en avant, tout en listant les titres Switch rétrocompatibles. On notera enfin la mise à disposition d’une vraie application et non d’un simple affichage via un navigateur pour acheter nos titres au format numérique : la navigation est enfin fluide et le chargement des produits est désormais immédiat. On apprécie aussi la présence native du Nintendo Switch Online et du hub Nintendo Today! pour les news et événements, directement sur l’écran d’accueil. En somme, l’environnement logiciel de la Switch 2 est plus complet et moderne tout en restant fidèle à la simplicité Nintendo. On pourra certes regretter que l’interface demeure austère (pas de thèmes ou fond sonore, par exemple) et que certaines options manquent encore (chat de groupe en dehors des jeux, navigation internet toujours très limitée…). Mais Nintendo a clairement privilégié l’efficacité et la convivialité en jeu, et sur ces points la mission est remplie.
Performances et aspects techniques en jeu
Sous le capot, la Switch 2 en a dans le ventre, et cela se ressent rapidement sur les jeux. Grâce à son GPU Ampère environ dix fois plus puissant que celui de la Switch 1, la console peut enfin faire tourner des titres ambitieux sans trop de concessions. Les améliorations sont flagrantes, notamment sur les jeux Switch existants bénéficiant d’un patch Switch 2. Par exemple que The Legend of Zelda: Link’s Awakening et The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom (deux titres auparavant gourmands en ressources) tournent maintenant à 60 images par seconde en toutes circonstances, alors qu’ils chutaient sous les 30 fps sur Switch 1. Mieux, la résolution en mode TV est passée d’environ 720p à 1620p dynamique sur ces jeux, et de 576p à 1080p natifs en portable, offrant une meilleure netteté. Nous ne sommes pas tout à fait au niveau d’un remaster, mais l’amélioration est assez plaisante et agréable pour être soulignée. Des résultats similaires s’observent sur Super Mario Odyssey, qui profite d’une définition doublée (passant de 900p à 1800p en TV) et voit disparaître les rares ralentissements qu’il avait (New Donk City est désormais fluide du début à la fin). Ce niveau de performances situe la Switch 2 quelque part entre la génération précédente et la génération actuelle en puissance brute, ce qui est une prouesse pour une console aussi compacte.

La Nintendo Switch 2 donne une seconde jeunesse au catalogue de la Switch : de nombreux jeux first-party reçoivent des mises à jour gratuites ou à petit prix pour exploiter le nouveau hardware, avec à la clé des framerates stabilisés à 60 fps et des résolutions souvent quadruplées. On pense notamment aux mises à jour payantes de Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom, qui propulsent ces deux jeux et leur offrent enfin le rendu qu’ils méritent. Plus fins, plus fluides et surtout plus agréables à parcourir grâce à l’application Zelda Notes, ces deux titres incontournables de la Nintendo Switch se parcourent une fois de plus avec plaisir, tandis que ceux qui n’ont pas eu de Nintendo Switch jusque-là découvriront deux des meilleurs jeux de leur génération. Des perles d’ingéniosité en matière de gameplay doublés d’un monde ouvert vide en apparence, mais absolument généreux et ayant réinventé l’exploration à leur sortie. Rappelons que ces mises à jour sont vendues 10 € l’unité (et même gratuitement pour les abonnés au service Nintendo Switch Online + Pack additionnel), ce qui reste raisonnable compte tenu de ce qu’elles proposent, bien qu’il eut été sympathique de proposer Zelda Notes à l’ensemble des possesseurs des deux jeux.
Qu’en est-il des jeux inédits et des titres tiers plus récents ? Là encore, la Switch 2 s’en tire honorablement, même si elle montre ses limites face aux consoles de salon, forcément plus musclées. La machine est capable de faire tourner des jeux autrefois impensables sur Switch : l’exemple le plus marquant est Cyberpunk 2077. Le RPG futuriste de CD Projekt sort sur Switch 2 dans une Ultimate Edition complète, et s’il ne prétend pas au 4K, il tourne de façon stable en 1080p à 30 fps en mode Performance. Certes, on reste loin des 60 fps en 4K des PC haut de gamme, mais pouvoir parcourir Night City en mode portable à 30 fps sans broncher relevait du rêve sur une Switch première du nom.
D’autres AAA sortis ces dernières années arrivent sur Nintendo Switch 2, souvent avec des compromis graphiques, mais une exécution solide : Final Fantasy VII Remake éblouit en 1440p dynamique à 60 fps, tandis que Hogwarts Legacy affiche par exemple un 1080p fluide. Nous vous invitons par ailleurs à retrouver notre test de cette version, parcourue en long, en large et en travers par Goufixx. La console supporte en outre les technologies de pointe : plusieurs jeux utilisent la DLSS pour améliorer la définition rendue sans perdre de performances (il n’est pas toujours trivial de détecter quand l’upscaling AI est actif, tant c’est bien intégré). On voit ainsi des jeux comme Splatoon 3 atteindre une résolution 4K dynamique en mode TV grâce au DLSS, là où la Switch 1 plafonnait à du 1080p. Par ailleurs, le support du ray tracing reste pour l’instant anecdotique – aucun titre du lancement ne s’en sert de façon marquante, et vu la puissance limitée, on imagine que le ray tracing sera employé avec parcimonie (réflexions dans certains jeux, ombres améliorées dans des remasters, etc.). Mais le fait que la Nintendo Switch 2 dispose de cette option est notable.

Bien entendu, toute cette performance a un coût énergétique, et l’autonomie s’en ressent sur les jeux poussés à fond. Comme indiqué plus haut, Nintendo annonce une fourchette de 2 à 6,5 heures de jeu selon les titres. Dans la pratique, nos sessions ont tenu environ 2h30 à 4 heures en moyenne sur des jeux gourmands (tels que Mario Kart World, ou Hitman World of Assassination). C’est similaire à la Nintendo Switch et légèrement moins endurant que la Switch OLED (qui pouvait atteindre 5-6h sur des jeux moins lourds). La batterie de plus grande capacité est donc compensée par la hausse de puissance utilisée. Cependant, la Switch 2 a l’avantage de se recharger assez rapidement via l’alimentation USB, et son adaptateur 65W fournit environ 50% de batterie en une heure de charge. En mode dock, aucune contrainte d’énergie évidemment, et la console peut libérer tout son potentiel – attention à la chauffe toutefois : le dock n’apporte pas de ventilation active supplémentaire à la console, si bien que la Switch 2 régule parfois ses fréquences en usage intensif prolongé pour se maintenir dans des températures acceptables (ce qui peut expliquer que le CPU tourne légèrement moins vite docké qu’en portable sur de longues durées). Mais rassurez-vous, nous n’avons constaté ni surchauffe alarmante ni bruit gênant : la gestion thermique est bien maîtrisée et la console reste silencieuse.
Au final, la Switch 2 offre un bond technique qui se traduit concrètement par une expérience de jeu bien plus fluide, précise et agréable qu’auparavant. On atteint (enfin) le 1080p 60fps en portable sur de nombreux jeux, ce qui rend l’écran Full HD pleinement exploité, et le 4K en sortie TV permet de profiter d’images nettes sur grand écran, même si tous les jeux n’atteindront pas ce niveau (beaucoup s’en tiennent à du 1440p upscalé, ce qui reste très correct visuellement). Comparée à une PS5 ou Xbox Series X, la Switch 2 demeure en dessous en termes de graphismes purs et de framerates sur les plus gros titres. Cyberpunk en est l’exemple parfait, limité à 30 fps et des détails intermédiaires. On est en réalité plus proche des performances d’une PS4 dans un format portable, ce qui est déjà un exploit. Mais comme nous allons le voir un peu plus bas, Nintendo ne cherche pas la course à la puissance débridée : la Nintendo Switch 2 est assez puissante pour délivrer les jeux Nintendo et les expériences hybrides que l’on attend d’elle, et c’est là l’essentiel.
Le line-up de lancement de la console
Qui dit nouvelle console dit nouveaux jeux – ou du moins, des jeux à (re)découvrir dès le lancement. Sur ce point, la Switch 2 propose un line-up de lancement riche en quantité, même s’il faut nuancer en termes d’inédits absolus. Au jour du 5 juin 2025, une trentaine de titres étaient disponibles ou mis à jour sur Switch 2. Nintendo a visé un catalogue varié mélangeant grosses licences maison, nouveautés tierces et améliorations de jeux existants, afin que chaque joueur y trouve son compte. Voici les principaux faits marquants de ce line-up.
En exclusivité first-party, un titre porte clairement la sortie de la console : Mario Kart World. Il s’agit du nouvel épisode de la série culte de course, et probablement de l’attraction n°1 pour nombre d’acheteurs de la Nintendo Switch 2. Le jeu propose une formule inédite en monde ouvert, où l’on se balade librement à travers plusieurs îles thématiques avant d’entamer des courses classiques. Il permet surtout des courses jusqu’à 24 joueurs en ligne, une première, et exploite à fond les capacités techniques (60 fps constants annoncés) et sociales de la machine. Mario Kart World est une franche réussite et LA killer-app du lancement – il est d’ailleurs le seul jeu disponible en bundle à l’heure où nous rédigeons ces lignes. On note aussi la présence du jeu Welcome Tour qui fait office de tutoriel ludique à la Switch 2 et à ses Joy-Con (similaire à 1-2 Switch en son temps, bien que moins pensé pour le jeu).

Nous l’avons reçu en même temps que la Nintendo Switch 2, et il faut reconnaître que l’initiative est pertinente. Elle rappelle l’expérience Astro’s Playroom sur PS5, avec un côté éducatif bien plus marqué. L’idée est moins de divertir le joueur, mais plutôt de l’instruire sur les différentes fonctionnalités de la console et éléments de gameplay qu’il rencontrera dans les jeux. Le fait est que vendre cette application contre une dizaine d’euros la restreint à un public prêt à mettre la main au portefeuille pour découvrir comment fonctionne sa console. Ce guide numérique aurait davantage eu sa place en tant que contenu offert avec chaque Nintendo Switch, à l’instar de Wii Sports qui était inclus dans la boite de la Wii. Difficile donc d’en proposer un réel test, sachez seulement que vous ne reviendrez pas dessus pour profiter des très courtes expériences proposées. Cela reste néanmoins une bonne option pour comprendre comment fonctionnent toutes les technologies incluses dans la Nintendo Switch 2.
Ainsi, en dehors de Mario Kart, il est vrai qu’il manque peut-être un gros titre exclusif supplémentaire de la part de Nintendo pour accompagner la console. Par exemple, pas de Mario 3D original ni de nouveau Zelda spécialement développé pour la Switch 2 au lancement. Heureusement, l’arrivée de Donkey Kong Bananza a permis de compenser rapidement ce manque.
Nintendo compense cependant en misant sur ses licences phares déjà existantes. Deux grands jeux de la Switch originale, The Legend of Zelda: Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, ressortent sur Switch 2 dès le premier jour sous forme d’upgrades payantes. Ces mises à niveau (gratuites si vous êtes abonné au Nintendo Switch Online + Pack Additionnel) transforment ces chefs-d’œuvre en versions améliorées : résolution plus haute, 60 fps constants, et quelques ajouts mineurs. Revisiter Hyrule dans les conditions techniques idéales est un argument séduisant pour les fans. Bien que ce ne soient pas des jeux exclusifs, leur présence enrichit le line-up de lancement de deux monuments, immédiatement disponibles. De même, Super Mario Odyssey, Pokémon Écarlate et Violet ou Splatoon 3 profitent de mises à jour gratuites leur conférant des atouts sur Switch 2 (résolutions doublées, framerate plus stable, etc.). Avec la rétrocompatibilité totale, c’est en réalité tout le catalogue Switch qui accompagne la nouvelle console : il suffit d’insérer sa cartouche ou de re-télécharger son jeu pour y jouer, éventuellement avec un patch d’amélioration. Comme expliqué par Nintendo via Welcome Tour, certains jeux disposent d’améliorations importantes sans mise à jour puisque l’émulation proposée pour les jeux Switch « ré-encode » les données originales dans une version améliorée Switch 2. Ainsi, la Nintendo Switch 2 s’offre le luxe d’une énorme ludothèque dès le premier jour, bien qu’une poignée de titres restent encore incompatibles.
Côté jeux tiers et nouvelles expériences, la Nintendo Switch 2 ne démérite pas. Un certain nombre de jeux multi-plateformes récents débarquent dans une édition optimisée pour la console. On a cité Cyberpunk 2077: Ultimate Edition, vitrine technologique improbable sur portable, ainsi que Hogwarts Legacy. Les amateurs de RPG japonais accueillent Final Fantasy VII Remake Intergrade, qui comprend l’intégralité du premier volet du remake de FF7 plus son DLC. Les fans de versus fighting ne sont pas en reste avec Street Fighter 6 qui sort sur Nintendo Switch 2 avec tous ses DLC dès le lancement, tirant parti du nouveau d-pad des Joy-Con 2 et offrant la parité de contenu avec les autres consoles.
Pour les joueurs en quête d’expériences coop et indé, on note l’arrivée de Split Fiction, le nouveau jeu des créateurs de It Takes Two, jouable en duo en local ou en ligne dès le lancement. Nous avons d’ailleurs testé ce portage au lancement de la console. Les amateurs de gestion peuvent se lancer dans Civilization VII, qui sort simultanément sur Switch 2 avec une interface optimisée et le support du combo écran tactile + mode souris pour jouer confortablement sur console. Et la liste continue : Yakuza 0 : Director’s Cut (avec du contenu multijoueur exclusif), Hitman World of Assassination, Bravely Default: Flying Fairy (remaster HD du premier Bravely Default), Rune Factory: Guardians of Azuma (le dernier épisode de la série farming-JRPG), Puyo Puyo Tetris 2S, No Man’s Sky, etc. Il y en a pour tous les goûts.
Enfin, impossible de ne pas mentionner le joli clin d’œil fait aux nostalgiques via le service Nintendo Switch Online. Depuis le lancement de la console, l’abonnement en ligne propose les jeux GameCube parmi sa sélection rétro, et Nintendo a frappé fort en offrant immédiatement trois grands classiques : The Legend of Zelda: The Wind Waker, SoulCalibur 2 et F-Zero GX, tous jouables uniquement sur Switch 2. Quelques semaines plus tard, Mario Smash Football a également été ajouté au catalogue. Les joueurs curieux peuvent donc redécouvrir ces hits dans de meilleures conditions, en attendant l’arrivée d’autres titres GameCube dans les mois suivants. C’est un atout de plus dans la besace de la Nintendo Switch 2 pour occuper vos soirées.
En bilan, le line-up de lancement de la Switch 2 est solide en quantité et en diversité, même s’il repose largement sur des jeux déjà connus. Beaucoup de titres proposés sont des portages ou des versions améliorées de jeux que la Switch 1 ne pouvait pas faire tourner correctement. Néanmoins, cela permet à Nintendo de combler immédiatement certaines lacunes de l’ancienne génération (par exemple, Cyberpunk ou FF7 Remake qui avaient fait l’impasse sur la Nintendo Switch) et de proposer un catalogue très fourni dès le début. Certes, pour l’instant, un seul jeu inédit peut être considéré comme un indispensable incontournable (Mario Kart World). En attendant, grâce à la rétrocompatibilité et aux mises à jour, la Nintendo Switch 2 bénéficie dès sa sortie d’une ludothèque étoffée, mêlant nouveautés et valeurs sûres, ce qui en fait probablement le meilleur lancement de console Nintendo en termes de jeux disponibles.
Comparaisons avec le Steam Deck et les PS5/Xbox Series : Pourquoi cela n’a pas vraiment lieu d’être
Avec son positionnement hybride et son bond technique, la Nintendo Switch 2 se retrouve à la croisée des chemins entre le monde des consoles de salon et celui des PC portables type Steam Deck. Il peut être tentant de la comparer directement aux machines concurrentes – Steam Deck, PS5, Xbox Series X|S – mais dans les faits ces comparaisons sont limitées tant la philosophie et l’usage diffèrent. Voyons cela de plus près.
Face au Steam Deck (ou aux autres PC portables gaming comme l’Asus ROG Ally), la Nintendo Switch 2 présente autant de similitudes que de différences. D’un point de vue matériel pur, la nouvelle Switch joue dans la même cour que le Steam Deck : performances assez proches (certains tests estiment la Switch 2 légèrement plus puissante qu’un Steam Deck OLED en mode docké, et à peu près équivalente en portable), définition d’écran comparable (1080p), support du 60 fps, etc. Cependant, l’expérience utilisateur n’est pas la même. Le Steam Deck est un mini-PC sous SteamOS : il donne accès à la ludothèque PC (immense, mais aussi plus nébuleuse), il permet l’utilisation des mods dans les jeux, de l’émulation poussée, du multitâche et autres : bref, c’est un appareil polyvalent, mais qui demande une certaine maîtrise technique et accepte des compromis tels qu’une autonomie faible sur les gros jeux, une interface moins accessible, et la nécessité de régler finement les graphismes parfois.
La Nintendo Switch 2, elle, reste une console plug-and-play : on insère un jeu ou on le télécharge, et ça tourne de façon optimisée sans avoir à configurer quoi que ce soit. Son interface est conçue pour être grand public, là où un Deck reste un PC (avec sa complexité inhérente, même si Valve a bien travaillé à la simplifier). En clair, le Steam Deck s’adresse plutôt aux technophiles ou à ceux qui veulent emporter leurs jeux PC partout, tandis que la Switch 2 vise le grand public familial autant que le gamer Nintendo, avec une approche fermée mais maîtrisée.
Il y a aussi la question de l’écosystème et du catalogue. Sur Nintendo Switch 2, vous retrouverez toutes ces franchises exclusives qui font l’âme des consoles Nintendo : Pokémon, Animal Crossing, Metroid, Mario Kart, Kirby, The Legend of Zelda… Un joueur fan de ces univers n’envisagera pas un Steam Deck comme alternative, car ce dernier, aussi puissant et versatile soit-il, n’aura jamais les licences Nintendo. En revanche, un joueur très branché PC pourra voir la Nintendo Switch 2 comme une machine secondaire, car ses jeux favoris tourneront aussi sur Steam Deck avec potentiellement plus de liberté (mods, cross-save avec le PC, etc.). L’un n’empêche pas l’autre d’ailleurs : beaucoup de joueurs PC optent pour un combo Steam Deck + Nintendo Switch afin de couvrir toutes les expériences, mais ce sont bien deux approches différentes.
Sur le plan du matériel, la Switch 2 a quelques atouts dans sa manche face au Steam Deck : son système de contrôle est plus modulable (Joy-Con détachables, possibilité de jouer à plusieurs en local immédiat avec les deux Joy-Con partagés, fonctionnalités gyroscopiques, ou le mode souris avec les Joy-Con 2). Le Steam Deck, de son côté, offre une puissance brute un peu similaire mais dans un format plus imposant, plus lourd (environ 669 grammes pour le Deck contre 534 grammes pour la Nintendo Switch 2), et surtout avec une autonomie souvent plus faible sur des titres AAA. Le Steam Deck dépasse rarement 2-3h sur un Elden Ring par exemple. En termes de prix, la comparaison est intéressante : la Nintendo Switch 2 coûte 469 € seule, ce qui est bien moins cher que le Steam Deck haut de gamme (la version OLED 1 To est à 679 €). Comparée au Steam Deck d’entrée de gamme (modèle 256 Go LCD, vendu 419 €), la Nintendo Switch 2 reste un peu plus onéreuse, mais on paie la simplicité d’une console prête à l’emploi.
En somme, opposer Switch 2 et Steam Deck revient surtout à opposer le modèle d’une console fermé au modèle d’un PC portable ouvert dédié au gaming. Ce ne sont pas les mêmes usages : l’un est la console phare de Nintendo avec toutes les exclus et la convivialité qui va avec, l’autre donne accès à votre bibliothèque Steam où que vous soyez, avec les compromis que cela implique. Plutôt que de dire lequel est meilleur, il faut voir lequel correspond le plus à vos besoins. Nintendo apporte le côté convivial, local et familial ainsi que des jeux calibrés pour l’appareil ; quand Valve apporte la puissance de l’écosystème PC. À noter que la Nintendo Switch 2, sans atteindre la démesure technique des PC, propose quand même plus de fonctionnalités que jamais (comme le chat vidéo), réduisant un peu l’écart sur le terrain des services.
Quant à la comparaison avec les PlayStation 5 et Xbox Series X/S, elle est encore moins pertinente d’un point de vue concurrentiel direct. Certes, ces consoles de salon et la Nintendo Switch 2 partagent désormais un certain catalogue de jeux tiers (on peut jouer à Fortnite, FIFA, Cyberpunk ou Street Fighter 6 sur Nintendo Switch 2 comme sur PS5 et Xbox Series), mais la cible et l’usage divergent. La PS5 et la Xbox Series X sont conçues pour délivrer du jeu en 4K/60 fps voire 120 fps, avec un niveau de fidélité graphique maximum, sur un grand écran TV. Ce sont de puissantes machines non transportables, et centrées sur une expérience de jeu de salon. La Nintendo Switch 2, elle, est pensée d’abord comme une console nomade que l’on peut aussi brancher à la TV, et inversement, une console de salon que l’on peut emmener partout avec soi pour continuer à jouer dehors.
Elle ne rivalise pas en puissance brute, mais ce n’est pas sa vocation. En d’autres termes, chacun son créneau : Nintendo propose une expérience hybride unique, complémentaire plutôt que rivale des consoles de salon traditionnelles. De ce fait, de nombreux joueurs possèdent à la fois une Switch et une PlayStation 5/Xbox Series, profitant des exclusivités de chaque écosystème. On l’a bien vu avec la Switch 1, il n’y a pas eu de cannibalisation directe du marché. La Nintendo Switch 2 va continuer sur cette voie : elle peut devenir le compagnon de route de votre PS5 ou PC gaming, en offrant ce que ces machines ne peuvent pas fournir : la portabilité et les franchises Nintendo.
Verdict : La Nintendo Switch 2 est l’évolution attendue du concept Switch
Après ce tour d’horizon complet, quel bilan tirer de la Nintendo Switch 2 ? Dans l’ensemble, la nouvelle venue apparaît comme l’évolution réussie et attendue du concept Switch, plutôt que comme une révolution totale, et c’est exactement ce qu’elle ambitionne d’être. Nintendo n’a pas cherché à réinventer la roue : la Nintendo Switch 2 affine la formule hybride en améliorant tous les aspects de l’expérience, des performances au confort d’utilisation, sans chambouler les habitudes.
Faut-il l’adopter ? Si vous avez manqué la première Switch, la réponse est un grand oui sans hésiter : la Switch 2 offre la meilleure version de l’expérience Nintendo, avec accès au riche catalogue du précédent et à de belles nouveautés en perspective. Si vous êtes déjà un joueur Switch, la recommandation est positive également – à condition d’en avoir les moyens. La Nintendo Switch 2 est plus onéreuse que sa grande sœur, mais ses améliorations de confort et de performances se font vraiment sentir au quotidien. Écran plus grand, jeux plus fluides, manettes plus agréables, fonctions sociales intégrées… tout cela redonne un coup de frais à l’utilisation qu’on a pu avoir pendant des années de la Nintendo Switch.
En conclusion, la Nintendo Switch 2 réussit son pari de moderniser la Switch sans la dénaturer. Plus puissante, plus conviviale et toujours aussi polyvalente, elle s’affirme comme la digne héritière de l’une des consoles les plus populaires au monde. Les quelques compromis (prix plus élevé, écran LCD, peu d’exclusivités au lancement) s’estompent face à l’expérience globale proposée, qui est neutre et équilibrée dans son approche – fidèle à l’esprit Nintendo, loin des surenchères technologiques. La Nintendo Switch 2 s’inscrit donc dans la continuité logique de la stratégie de la firme de Kyoto : occuper un terrain de jeu qui lui est propre, où elle excelle presque sans concurrence. Et à ce jeu-là, Nintendo montre une fois de plus qu’il n’a pas besoin d’être le plus puissant pour être le plus convaincant. Rendez-vous dans quelques années pour voir si la magie opère autant qu’avec sa grande sœur. Mais pour l’heure, la Switch 2 s’impose déjà comme un succès mérité, et une machine que l’on a pris plaisir à tester sous toutes ses coutures.
La Nintendo Switch 2 est pour vous si :
- Vous êtes fan des licences Nintendo
- Vous n'avez pas eu de Nintendo Switch et désirez rattraper votre retard
- Vous possédez un PC Gaming, une PS5 et/une Xbox Series et désirez une console portable
- Vous ne jurez pas que par la puissance brute
- L'écran LCD ne vous rebute pas
- Le couch gaming et le jeu familial sont vos priorités
- Vous n'êtes pas un gros joueur/une grosse joueuse mais souhaitez une console accessible pour jouer à des jeux grand public
La Nintendo Switch 2 n'est pas pour vous si :
- Vous visez absolument des jeux en 4K/60 FPS
- Votre Nintendo Switch continue de prendre la poussière
- Les portages de AAA avec concessions ne vous intéressent pas
- En lisant ce test, vous ne comprenez toujours pas l'intérêt de la console
- Les fonctionnalités de gameplay propres à la console vous laissent de marbre
- L'intégration des services de jeu en ligne de Nintendo encore timide vous refroidit