Test Omega Quintet sur PS4

Si le nom d’Omega Quintet ne vous dit rien, rassurez-vous, on ne vous en tiendra pas vraiment rigueur. En effet, même si cela fait presque un an que l’on vous parle de ce RPG nippon atypique, nul ne pouvait s’imaginer que cette création tout droit sortie de chez les développeurs prolifiques de Compile Heart dépasserait les frontières japonaises. En effet, si certaines productions venant tout droit de ce studio finissent pas trouver leur chemin en France, on est loin du type de jeux que les possesseurs de PS4 attendent. Et c’est contre toute attente qu’une date de sortie européenne s’est faite connaître en fin d’année dernière, offrant donc aux joueurs français la possibilité de s’adonner à l’un des premiers J-RPG sortis sur PS4.

(Le jeu n’ayant pas été traduit en français, nous avons choisi d’employer certains termes tels qu’ils sont dans la traduction anglaise)

KAWAII DESU NE

Derrière ses airs de simulation de jeu d’Idols porté par des héroïnes tout droit sorties d’une série de Magical Girl (dessin animé japonais mettant en scène de jeunes filles hautes en couleur utilisant des pouvoirs magiques pour terrasser diverses menaces), Omega Quintet est pourtant bel et bien un pur RPG. Et si au premier abord, le jeu semble s’adresser à un jeune public, notamment grâce à des protagonistes qui respirent haut et fort la Kawaii-attitude (Kawaii signifiant « mignon » en japonais), les premières impressions s’envolent bien vite dès lors qu’il s’agit de prendre en main la bête. Pour le reste, autant vous prévenir tout de suite : Omega Quintet est clairement un jeu de niche, dont la principale cible sera les amateurs de productions japonaises qui savent déjà où ils mettent les pieds. En effet, même les amateurs de Final Fantasy et autres Dragon Quest risquent fortement d’être dépaysés, tant par la construction du jeu que par son histoire abracadabrante qui nous ferait presque penser à un manga grandiloquent.

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Si vous pensiez profiter des courtes tenues des jeunes filles pour vous rincer l’œil, c’est raté !

On se retrouve alors propulsé dans un monde dystopique, ravagé par une menace qui a déjà éradiqué presque toute la population. Heureusement, tout espoir n’est pas perdu, puisque dans la dernière région encore habitée, se trouvent celles que l’on appelle les Verse Maidens, de jeunes filles capables de lutter face à cette invasion de monstres. C’est d’ailleurs en pleine action que l’on fait la connaissance de Momoka, l’une des élues arborant fièrement le titre susnommé. En sa compagnie, on effectue nos premiers pas dans le jeu à travers un long tutoriel, et on décime les premières bestioles qui se trouvent sur notre passage. Mais malgré un faciès enfantin, son âge plus avancé qu’il n’y paraît ne lui permet plus de continuer à sauver la population d’un sort funeste. Le destin faisant plutôt bien les choses, elle croisera le chemin de Takt et de la charmante – ou agaçante, à vous de voir – Otoha qui elle, souhaite devenir une Verse Maiden et semble posséder un talent inné pour le chant. Un atout incontournable pour toutes celles qui veulent prétendre au titre de Verse Maiden, puisque la musique est au centre du jeu, mais nous y reviendrons plus tard. Quel hasard, n’est-ce pas ? Ceci étant dit, inutile de vous cacher que cette dernière aura rapidement les clés en main afin de réaliser son rêve.

Si les premiers instants du jeu nous permettent uniquement de contrôler la jeune Otoha, d’autres Maidens viendront la rejoindre au fur et à mesure de l’histoire, pour au total contrôler 5 jeunes filles sur le champ de bataille. Et il faudra au moins ça pour venir à bout des monstres qui sont en passe d’éradiquer définitivement toute présence humaine. L’histoire se découpe alors en chapitres, introduits et clos à l’aide de génériques dans la plus pure tradition des animés du genre. Comprenez par là que vous aurez très vite en tête la musique du générique d’ouverture, très entraînante avec son côté pop-ish qu’un groupe d’Idols à la AKB48 aurait interprété à la perfection, mais qui risque de vous agacer au moins aussi rapidement. C’est là toute la subtilité de la J-pop, ce style musical si cher aux otakus friands de formations féminines arborant toutes des moues plus adorables – et donc peu naturelles – les unes que les autres. Et il faudra faire avec si vous comptez vous essayer à l’aventure Omega Quintet. Il en sera de même pour les thèmes qui rythment les dialogues et autres phases d’exploration, des mélodies simplettes, mignonnes comme tout, mais qui, sans crier gare, vous donneront envie de gifler les compositeurs facétieux n’ayant pas pensé aux joueurs les moins fragiles. Cependant, on serait de bien mauvaises langues si nous passions sous silence certaines pistes jouées lors des combats les plus épiques et qui ne manqueront pas d’affoler les oreilles des amateurs de situations où l’adrénaline monte.

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La pauvreté des décors fait peine à voir sur PS4

Pas de sushi, les Verse Maidens sont là

Il est rare que nous mettions l’accent sur la musique d’un jeu lors de nos tests, nos lecteurs les plus assidus le savent. Dans le cas de Omega Quintet, il faut savoir qu’elle y tient une place relativement importante, puisque nos miss pousseront la chansonnette à l’occasion du Live Concert Mode. En l’activant, on choisit le niveau de voltage (entre 1 et 5, plus le niveau étant élevé, plus les effets seront puissants), ce qui aura pour effet d’améliorer temporairement les statistiques de nos protagonistes en tenue de Sailor Moon, tandis qu’une musique interprétée par les doubleuses des Verse Maidens sera jouée en fond sonore. Un peu perturbant au premier abord, car il faut l’avouer, on a connu plus badass que des fillettes toutes mignonnes se battant sur fond de J-pop toute fraîche. C’est donc un peu plus de 10 thèmes musicaux qui seront déverrouillés tout au long du jeu. Ces mêmes musiques seront d’ailleurs utilisables dans le mode PV, permettant de réaliser ses propres clips vidéos mettant en scène Otoha et ses amies.

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Lorsque l’on se trouve au QG des Verse Maidens, on incarne le jeune Takt, l’ami d’enfance d’Otoha

Et pour le coup, même si l’on n’adhère pas forcément à cette fonctionnalité qui ne retiendra que les plus friands de la culture Idol, il faut admettre qu’un soin tout particulier y a été apporté. Absolument tout est paramétrable, du choix des Maidens à leur position sur scène, en passant par les mouvements qu’elles effectueront selon à chaque ligne de paroles chantée sans oublier la caméra. Quand on sait que l’on gagne de nouvelles danses et positionnements de la caméra au fur et à mesure de notre avancée dans l’histoire, cela ouvre un champ des possibles relativement infini. Après, on ne vous cachera pas qu’il faudra un tant soit peu de travail et de minutie pour obtenir un résultat unique, mais dans l’ensemble c’est plutôt amusant et vraiment bien fait. Et c’est avec un plaisir presque honteux que l’on admire nos chef-d’œuvres. Surtout que la modélisation des héroïnes est une réussite, les détails sont plus nombreux que sur les précédents jeux de chez Compile Heart et on pourrait croire à un générique d’animé tant le rendu final est convaincant au niveau de l’animation. Dommage qu’il n’en soit pas de même pour le reste des graphismes. En effet, pour sa première production sur PS4, Compile Heart n’a visiblement pas souhaité peaufiner son jeu et délivre sans aucun complexe des décors aux textures datées qui feraient honte à la PS3. Que l’on soit un habitué de la maison ou un nouveau venu, il sera difficile de ne pas grimacer face à des décors aussi vides et des textures aussi grossières. Si Omega Quintet a le mérite d’être sorti sur PS4 seulement, alors que bon nombre d’éditeurs auraient fait le choix de le sortir aussi sur PS3 pour maximiser les recettes, il n’a techniquement rien d’un jeu PS4. Reconnaissons tout de même qu’il s’avère plutôt fluide, ce qui n’était pas gagné en comparaison d’autres jeux du studio.

YAMETE KUDASAI

Là ou Omega Quintet parvient à faire mouche, c’est grâce à son gameplay très élaboré. Dans la plus pure tradition des J-RPG, les possibilités seront nombreuses et il faudra être attentif en plein combat si vous ne souhaitez pas voir vos midinettes tomber sous les coups des monstres. Ainsi, tout se déroule en tour par tour, avec une petite subtilité, puisque l’on peut effectuer autant d’actions que l’on a d’Action Points. Si l’on commence le jeu avec seulement 1 point d’action, on finira vite par en gagner plus, ce qui permettra aux affrontements de gagner en tactique. En effet, en plein combat, on peu trouver sur le côté droit de l’écran un indicateur qui situe les personnages en fonction de leurs tours. Il faudra se servir de cela pour évaluer le nombre d’actions à effectuer sans offrir aux opposants une trop large fenêtre d’attaque sans possibilité de défense, ou encore d’utiliser des objets. Diverses façons d’attaquer s’offrent à nous : Les attaques de base, les attaques utilisant l’un des 5 éléments du jeu et permettant d’exploiter les faiblesses de ses adversaires, ou encore les attaques spéciales liées aux armes des Verse Maidens. Ces deux dernières nécessiteront l’emploi de Skill Points sur lesquels il faudra garder un oeil, puisqu’ils ne se restaurent aucunement en fin de combat.

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L’équipe se complètera au fur et à mesure de l’avancement dans le jeu

Il faudra aussi compter sur le Disc Analysis, qui grâce aux points obtenus lorsque les Maidens montent d’un niveau, permet de déverrouiller de nouvelles attaques, d’en améliorer d’autres ou encore de débloquer des slots afin de pouvoir ajouter une attaque supplémentaire à la liste de celles disponibles lors des combats. L’idéal est alors de spécialiser chaque jeune fille dans la maîtrise d’un élément afin de pouvoir faire face à tous types de situations. Il en va de même pour les armes, qui sont au nombre de 5. Si de base, chaque héroïne possède sa propre arme, on vous conseillera de ne pas trop changer la spécificité de chacune, car plus un type d’arme sera utilisé, plus il deviendra efficace. Et, puisque les moindres détails comptent lorsque l’on est une Idol, il vous sera même possible de choisir vous même les tenues des filles, des simples accessoires à leurs sous-vêtements. Puisque les tenues pourront parfois être abîmées et laisser apparaître les dessous de nos jeunes demoiselles, autant choisir les plus beaux ensembles possibles. Du moins, si l’on en suit la logique du jeu, parce que pour le coup, on a du mal à trouver un quelconque intérêt à voir des adolescentes en petites tenues. Mais n’oublions pas que nous sommes dans un jeu tout droit sorti de chez Compile Heart, le temple du fan service par excellence pour les otakus. Ce sera sans aucun doute le meilleur public possible face aux très (trop ?) longs dialogues (uniquement traduits en anglais) qui viendront parsemer les phases de gameplay. Et il vaut mieux s’accrocher car dans 95% des cas, vous aurez à faire à des scénettes comiques qui n’ont aucun rapport avec l’histoire. Si cela fait sourire durant les premiers instants de jeu, on ne vous cachera pas que cela devient très vite exaspérant, et ce, que l’on choisisse les doublages anglais ou japonais. Ajoutez ceci au fait que le jeu ne possède pas de véritables cinématiques et vous obtenez un titre très statique dans la forme et qui verse dans le strict minimum.

Verdict : 6.5/10

Si les choses s’annonçaient bien pour Omega Quintet, il est dommage de constater que Compile Heart n’a pas cherché à peaufiner sa première production sur PS4 afin d’offrir un titre solide. Evidemment, le concept de base est fort sympathique et même très rafraîchissant, et le tout est porté par un gameplay très équilibré. Malheureusement les incessants dialogues, les musiques très vite insupportables, et un aspect technique vieillot ne penchent clairement pas en sa faveur. Cet exemple typique du jeu de niche démontre que certains éditeurs comme Compile Heart ne cherchent à produire leurs titres que pour le marché nippon et les quelques amateurs du genre dispersés à travers le monde, et pour qui les défauts du jeu seront une force. Tout n’a cependant pas été bâclé, comme l’atteste le surprenant mode PV qui permettra aux plus patients de créer des clips vidéos débordants de kawaii-attitude qui ne parlera définitivement pas à tout le monde, à l’image du reste du jeu.

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