TEST Pac-Man World 2 Re-PAC : Un remake de qualité rempli de nostalgie à (re)découvrir

C’est lors d’un récent Nintendo Direct que Bandai Namco a annoncé Pac-Man World 2 Re-PAC sur les consoles du même constructeur, avec une sortie également prévue sur les autres plateformes. Tout émus par cette annonce, nous nous sommes empressés de poser les mains sur ce remake, pensé autant pour les nostalgiques que pour les curieux désireux de découvrir un jeu de plateformes injustement resté dans l’ombre depuis sa sortie, il y a désormais 23 ans. Après avoir complété une aventure riche en rebondissements, découvrez pourquoi ce Re-PAC mérite toute votre attention — et pourquoi il s’impose comme un incontournable pour tout amateur du genre.

Testé sur Nintendo Switch 2 à partir d’une version Nintendo Switch fournie par l’éditeur

Le retour d’un second épisode tant apprécié par les fans

Souvenez-vous : en 2002, la célèbre boule jaune faisait son grand retour sur les consoles de l’époque avec Pac-Man World 2. Disponible sur PlayStation 2, Xbox et PC, ce titre édité et développé par Namco avait reçu un accueil plutôt mitigé de la presse à sa sortie. Pourtant, une petite communauté de fans s’est rapidement formée pour défendre bec et ongles cette production, estimant qu’elle méritait un bien meilleur traitement critique.

Comme son nom l’indique, ce second épisode fait suite à Pac-Man World, sorti en 1999 sur la génération précédente. Et ça tombe bien : en 2022, Bandai Namco nous avait déjà gratifiés d’un remake du premier opus avec Pac-Man World Re-PAC. Ce dernier, bien que techniquement remis au goût du jour, reste moins apprécié que son successeur. En toute transparence, le premier épisode souffrait de limitations techniques évidentes et d’un manque d’âme, malgré les efforts de modernisation apportés par le remake.

En 2005, trois ans après Pac-Man World 2, c’est Pac-Man World 3 qui voit le jour. Malheureusement, le résultat est loin d’être à la hauteur des attentes. Le jeu tente une nouvelle approche, misant davantage sur l’exploration, au grand dam de la communauté. Le retour de bâton ne tarde pas : critiques mitigées de la presse, déception des joueurs et des versions portables (PSP, Nintendo DS) particulièrement peu convaincantes. Depuis cet essai infructueux, Pac-Man n’a jamais eu droit à un quatrième épisode en 3D.

Une structure à l’ancienne qui ne dépaysera pas les habitués du genre

Dès le premier lancement sur Nintendo Switch, nous retrouvons avec plaisir la musique d’introduction emblématique et notre héros au bord d’un lac, jouant avec une Pac-Gomme. Bandai Namco a clairement souhaité préserver l’essence du titre original, et la trame scénaristique ne fait que confirmer cette volonté. On retrouve Spooky, qui confie aux cinq fantômes la garde des précieux fruits dorés. Sans surprise, Pac-Man part à leur poursuite pour récupérer les biens volés et enfermer Spooky une bonne fois pour toutes. Certes, le scénario n’est pas le point fort du jeu, mais on appréciera que toutes les cinématiques aient été refaites à l’identique, sans se contenter d’une simple compression des vidéos d’époque.

Comme souvent dans ce type de jeu, le scénario sert surtout de prétexte à un voyage à travers des environnements variés – six mondes au total, avec une difficulté croissante. Chaque monde propose quatre niveaux, dont un affrontement contre un boss aux patterns retravaillés. Les trois premiers mondes sont d’un niveau plutôt accessible, mais à partir du monde Volcan, le jeu devient nettement plus exigeant : les erreurs ne pardonnent plus, et le compteur de vies peut fondre rapidement. Heureusement, Bandai Namco a pensé aux joueurs en peine en intégrant un nouveau mode de difficulté, l’une des nouveautés majeures de ce remake.

Pac-Man World 2 Re-PAC est un jeu de plates-formes en 3D dont l’objectif principal est d’atteindre un point B en collectant un maximum d’objets sur le chemin. Melons, cerises, fraises… leur nombre varie selon la taille du niveau. Les fameuses Pac-Gommes sont toujours présentes, mais contrairement au jeu original, il n’est plus nécessaire de toutes les récupérer pour valider un niveau à 100 % – une décision judicieuse, surtout pour les derniers niveaux où la collecte complète relevait du défi intense.

Le véritable point fort du jeu réside dans son level-design, toujours aussi efficace. Chaque monde propose une mécanique de gameplay spécifique, évitant toute redondance : glissades en patins à glace, exploration sous-marine, transformations variées… Pac-Man ne manque pas de ressources pour tenir le joueur en haleine pendant les six à sept heures nécessaires pour boucler l’aventure une première fois. Avec l’ajout d’un mode contre-la-montre et de missions permettant de débloquer des skins, la durée de vie peut facilement grimper à une vingtaine d’heures. Proposé à 39,99 € au lancement, le rapport qualité/prix est plus que raisonnable – sauf peut-être pour les joueurs français, qui auront du mal à mettre la main sur une version physique en magasin… mais c’est une autre histoire.

Côté sonore, l’OST reste fidèle à celle de 2002 : les compositions sont dynamiques et parfaitement en phase avec l’action à l’écran. On aurait toutefois apprécié une réorchestration plus ambitieuse, car l’ensemble donne parfois l’impression d’une simple remastérisation des thèmes originaux. Enfin, les doublages sont uniquement disponibles en anglais et uniquement lors des cinématiques. Un doublage intégral, avec prise en charge du français, aurait été un vrai plus pour renforcer l’immersion.

De multiples ajouts qui font bien souvent mouche

Comme vous avez pu le lire après notre introduction, le titre a été testé à partir d’une version Nintendo Switch jouée sur une Nintendo Switch 2. Il est donc difficile pour nous de tirer une conclusion définitive sur la partie technique du jeu, malgré une refonte visuelle apparente. En comparant les images d’annonce du jeu et la version testée, la version Nintendo Switch 2 devrait être plus proche des moutures PS5, Xbox Series XS ou PC. En effet, la version Switch classique souffre globalement, avec des textures qui ne rendent pas vraiment honneur au travail des développeurs. Même constat pour la distance d’affichage, souvent mise à mal par un popping excessif, sans oublier l’aliasing omniprésent.

Toutefois, nous avons remarqué la présence d’un mode Qualité et Performance, ce qui est plutôt rare sur ce support. En version portable, le mode Qualité est à privilégier, tandis qu’en mode docké, il est à éviter. On se retrouve donc avec un jeu loin d’être à son apogée, mais qui a tout de même la décence de proposer un framerate stable, bloqué à 30 fps. Reste à savoir si cette version pourra bénéficier d’une mise à niveau gratuite vers la version Nintendo Switch 2, comme c’est le cas pour d’autres jeux du même éditeur (Shadow Labyrinth, Dragon Ball Z: Sparking Zero…).

Malgré un excellent level-design et un gameplay plutôt varié, Pac-Man World 2 souffrait de problèmes de maniabilité. Dans cette nouvelle version, on retrouve encore quelques soucis de caméra, bien qu’ils soient moins présents que dans l’opus original. L’autre défaut majeur concernait la gestion de l’espace, avec une difficulté à se repérer lors des nombreux sauts. Cette fois-ci, un curseur visuel est présent sous le personnage pour indiquer précisément l’endroit de l’impact : un ajout basique, mais indispensable. En revanche, certains mouvements restent étranges, comme le fait de devoir se jeter dans le vide en espérant attraper une corniche pour accéder à des objets bien cachés. La maniabilité globale reste tout de même plus agréable et plus moderne qu’en 2002.

Petit changement à signaler également : l’organisation de la carte. Elle n’est plus une grande boucle menant du premier niveau au boss final. Désormais, le village sert de hub central et permet de lancer rapidement n’importe quel niveau sans avoir à tout traverser. Ce village, toujours présent dans le jeu, a légèrement évolué. On y retrouve les fameuses bornes d’arcade, bien que moins nombreuses qu’auparavant : il est possible d’y jouer au jeu original et à d’autres titres qui faisaient les beaux jours de nos salles d’arcade il y a plusieurs décennies. De nouveaux commerçants enrichissent les allées du village, avec notamment une maison dédiée au changement de skin. Enfin, des emplacements sont à présent disponibles pour exposer les figurines débloquées. Deux moyens permettent d’en récupérer : collecter des jetons dans les niveaux ou simplement les terminer.

On félicitera Bandai Namco pour l’ajout d’un mode multijoueur, bien qu’il s’apparente au format connu dans Super Mario Galaxy ou Super Mario Odyssey, avec un apport limité – utile surtout pour un adulte accompagnant un enfant. Le second joueur pouvant aider en envoyant des Pac-Gommes sur les ennemis. En solo, cette action est également possible, facilitant l’étourdissement de certains adversaires.

Autre nouveauté notable : l’ajout de missions pour chaque niveau, qui enrichissent le contenu. Terminer un niveau en contre-la-montre, ne pas mourir… autant de défis qui permettent de débloquer de nombreux skins. À ce propos, un leaderboard en ligne est disponible pour le mode contre-la-montre, bien qu’on ignore encore s’il sera cross-platform. Enfin, une nouvelle option de difficulté a été ajoutée pour les joueurs débutants ou ceux qui souhaitent progresser sans frustration. Des plateformes supplémentaires empêchent les chutes trop fréquentes, et les points de passage sont plus nombreux. De notre côté, nous avons privilégié l’expérience originale, nostalgie oblige.