Il y a un peu moins de deux ans désormais, le studio Teyon sortait Robocop: Rogue City sur consoles et PC. Une belle surprise pour les fans du robot policier puisque le titre s’en sortait avec les honneurs en s’appuyant notamment sur un brin de nostalgie appréciable. Les développeurs polonais ont donc décidé de remettre le couvert en proposant cet été un standalone qui s’appuie sur les bonnes bases que proposait le titre original. Mais ce Robocop: Rogue City – Unfinished Business est-il si indispensable que cela ? Réponse sans détour après avoir anéanti bon nombre de malfrats.
Test réalisé sur PS5 Pro grâce à une version numérique fournie par l’éditeur
Une aventure déconnectée du précédent opus
Annoncé lors d’un événement Nacon en début d’année, Robocop: Rogue City – Unfinished Business est bien le standalone qu’il prétend être. Vendu aussi bien en version physique que numérique, on retrouve ici une aventure dans le prolongement du premier épisode en reprenant quasiment tout ce qui faisait le charme de cette œuvre jusqu’à son menu principal. Dans cette nouvelle production, nous incarnons toujours le robot policier qui tente de faire régner l’ordre dans une ville plongée une nouvelle fois dans le chaos. Un nouveau projet de l’OCP, l’OmniTower, a ainsi été construite afin de satisfaire les habitants du Vieux Detroit et notamment leur bien-être. Mais cette dernière est prise d’assaut et RoboCop va tenter de faire régner l’ordre en éliminant successivement des vagues d’ennemis armés jusqu’aux dents. Pour arriver à bout de l’aventure, vous pouvez compter sur une bonne dizaine d’heures de jeu, une proposition très honnête pour un standalone vendu à un prix accessible (29,99€ sur tous les supports). On relancera le titre sur quelques missions spécifiquement pour débloquer certains trophées manquants et ainsi décrocher un trophée platine aussi facile que pour le premier épisode.

Alors bien entendu, on retrouve ici un FPS où nos déplacements ne seront pas facilités par notre carcasse métallique quelque peu lourde. Notre robot n’a rien perdu de sa superbe et résistera toujours aux multiples balles qui viendront s’écraser contre lui et disposera toujours d’un pistolet aux munitions illimitées, bien qu’il trouvera sur son chemin des armes nettement plus puissantes et efficaces. Mais le gros point fort de ce Robocop: Rogue City – Unfinished Business réside notamment dans sa partie technique avec l’exploitation réussie de l’Unreal Engine 5, notamment concernant les visages des différents protagonistes. En revanche, on ne peut pas dire que la direction artistique de ce standalone soit inspirée, avec des environnements tels que des hangars sombres qui ne mettent pas en valeur le titre. On a finalement l’impression de croiser toujours les mêmes environnements et les mêmes décors, mais agencés différemment.
Pour terminer sur cette partie technique, ce Robocop: Rogue City – Unfinished Business s’appuie sur deux modes graphiques sur consoles : Qualité et Performance. Le jeu ne dispose pas d’améliorations spécifiques PS5 Pro : on se retrouve ainsi avec un mode Qualité décevant qui a du mal à garder le cap des 30 FPS en 4K, et un mode Performance qui nous promettait du 60 FPS mais qui subit très régulièrement des baisses de régime. Dès qu’il y a un nombre d’ennemis trop important ou une sauvegarde automatique, le jeu a tendance à saccader de façon assez inexplicable. Dommage, surtout quand on sait que le jeu n’est finalement qu’un enchaînement de couloirs avec des vagues d’ennemis à éliminer. Ce manque de fluidité n’est pas le seul problème du titre puisqu’à sa sortie, nous avons eu affaire à de nombreux bugs de scripts, non bloquants heureusement. Ainsi, on a régulièrement eu droit à des dialogues avec un affichage défaillant, des ennemis à la ramasse complète ou encore des problèmes de traduction avec un texte anglais affiché alors que nous avions sélectionné la langue de Molière. Autant vous dire que nous attendons avec impatience les prochaines mises à jour pour avoir un résultat plus fignolé.
Anéantir, avancer, explorer, anéantir…
La force de l’épisode principal n’était pas que sa technique, mais également sa conception générale avec une ville et des citoyens qui avaient besoin de vos bons et loyaux services. Dans ce standalone, on sait directement que nous avons affaire à des possibilités nettement plus limitées : la faute notamment au choix de monter d’étages en étages dans un immeuble où se déroulera la majeure partie de notre aventure. Ainsi, on avancera progressivement dans ce long et grand bâtiment en éliminant les menaces, puis en fouillant la zone à la recherche de preuves et d’indices mettant en exergue la culpabilité des criminels. Lors de notre mission principale, nous croiserons bien des citoyens qui nous demanderont de l’aide pour résoudre des quêtes nettement plus ennuyeuses que ce que proposait Robocop: Rogue City. Si le précédent épisode avait l’intelligence de proposer des quêtes nous demandant de partir explorer la ville, celles de ce standalone sont bien moins passionnantes. On se contentera généralement d’ouvrir des casiers ou de fouiller des cadavres pour les accomplir. Obtenir la meilleure note de fin après un niveau devient ainsi une tâche souvent pénible par son manque d’originalité.

Comme d’habitude, nous croiserons des hordes d’ennemis avec des niveaux relativement différents : des soldats qui sont présents pour se faire descendre, mais également de nouvelles forces ennemies qui demanderont d’être nettement plus vigilants. On pensera notamment aux drones volants qui ne cesseront de vous attaquer mais qui disposeront d’une santé plus que limitée, sans oublier les robots tueurs présents au sol qui vous fonceront dessus pour vous infliger d’importants dégâts. Quoi qu’il en soit, il faut dire que les combats de boss sont plus rares dans cet épisode et c’est bien dommage, car les oppositions proposées dans le précédent opus étaient intenses et appréciables. Puis une fois la zone nettoyée, nous passerons notre temps à maintenir la touche L2 afin d’analyser les alentours et examiner les moindres indices pouvant nous permettre de progresser dans la zone.
Afin d’avancer dans les niveaux, il sera indispensable d’interagir avec les personnes que vous rencontrerez. Ces dernières vous donneront notamment des codes ou une carte d’accès pour ouvrir des portes encore inaccessibles auparavant. Sans cette interaction, vous ne pourrez pas progresser dans le jeu, mais le tout est finalement assez limpide. Il sera aussi quasiment impossible de vous y perdre, sachant que la mission sera marquée sur la carte et sera encore plus accessible si vous privilégiez certaines compétences. En parlant de ces compétences, la transition sera parfaite pour aborder les nouveautés de gameplay puisque malheureusement, il est similaire en tout point à l’épisode précédent.
À chaque élimination, vous remporterez ainsi de l’XP et à chaque fois que vous franchirez la barrière des 1 000 points, vous empocherez un point de compétence attribuable parmi plusieurs capacités : attaque, intelligence, défense… Rapidement, vous devriez avoir suffisamment d’expérience pour avancer sans trop de tracas dans ce titre qui propose, rappelons-le, quatre modes de difficulté différents. Pour les besoins du test, nous nous sommes bien évidemment basés sur la difficulté Normale, mais nous vous recommandons de rapidement hausser la difficulté puisque vous roulerez tout de même assez facilement sur le jeu.
Des améliorations de gameplay timides
Bien que nous ne nous attendions pas à une révolution à ce niveau-là, nous espérions quand même quelques prises de risques de la part des développeurs. En proposant une version standalone, nous espérions que Teyon allait prendre quelques risques et ainsi ajouter ce brin de folie qui aurait pu rendre cette aventure plus délirante. Malheureusement, les développeurs polonais ont souhaité rester dans du sérieux en ajoutant quelques timides nouveautés en ce qui concerne le gameplay et qui n’apportent pas énormément de choses aux sensations manette en main. Tout d’abord, vous aurez désormais la possibilité d’éliminer automatiquement un ennemi qui se trouve à côté d’un objet peint en jaune. Ce code couleur n’est pas sans rappeler un marqueur pour orienter le joueur vers la bonne direction, notamment dans le récent Assassin’s Creed Shadows. Une bonne idée, mais très mal exécuté puisque c’est une cinématique (avec des bandes noires et un changement de plan) qui se lancera à chaque fois coupant ainsi avec le caractère intensif des affrontements.

Si nous incarnons sur chaque mission Alex Murphy équipé de son armure métallique, nous avons également le droit d’incarner le policier américain avec son corps humain via des retours dans le passé. Exit l’armure et tous les gadgets qui s’ensuivent, et bienvenue à un gameplay qui ressemble davantage à un Call of Duty avec une jauge de santé nettement plus négligeable. Ainsi, on retrouve des déplacements plus aisés, moins laborieux et plus humains, mais avec les problématiques qui vont avec : pas d’armes lourdes, une récupération de santé qui s’effectue en se cachant pendant quelque temps et une seule et unique arme à notre disposition, à savoir un pistolet qui fait des dégâts importants puisque nos ennemis ne résisteront pas à plus de deux balles.
Enfin, l’ED-209 pourra mettre la main sur le Cryo Cannon, une arme qui refroidira tous les ennemis aux alentours et qui les bloquera pendant un certain temps. Reste à disposition de Robocop toutes les autres armes : fusil d’assaut, fusil à pompe, fusil mitrailleur, boucliers temporaires, capacité à avancer rapidement sur une courte distance ou encore l’utilisation des soins qui ne seront pas négligeables. En sus des compétences, on trouvera toujours différentes cartes mères sur notre chemin qui seront équipables afin d’embellir notre force de frappe et ainsi infliger davantage de dégâts. Il faudra ainsi disposer intelligemment les semi-conducteurs que nous récupérerons au fil de l’aventure pour voir notre robot policier plus en forme que jamais.
Pour conclure, il est temps d’aborder la bande-son de ce Robocop: Rogue City – Unfinished Business qui nous a quelque peu laissés sur notre faim. Les différents thèmes proposés sont relativement discrets et c’est bien dommage. À noter que la plupart des musiques ne sont pas libres de droits, et un mode streameur est disponible dans les paramètres du titre. En revanche, les doublages en anglais sont toujours de qualité, mais à quand la proposition d’un doublage en français ? Évidemment, les sous-titres sont bien présents dans notre langue, du moins quand les scripts fonctionnent correctement.
Verdict
Après avoir terminé ce Robocop: Rogue City – Unfinished Business, un sentiment contrasté nous anime : on retrouve le fun du premier épisode mais ce standalone ne prend pas de risques, et c’est bien ça le problème. On restera finalement dans une certaine continuité par rapport à l’opus précédent mais avec un level design bien moins inspiré : couloirs étroits et élimination de vagues d’ennemis successives seront les maître-mots d’une expérience vidéoludique qui ne restera pas dans les livres d’histoire. S’ajoute à cela bon nombre de problèmes techniques qui, espérons-le, seront rapidement corrigés par le biais de mises à jour. Toutefois, on appréciera toujours l’utilisation intelligente de l’Unreal Engine et la présence d’un doublage de qualité qui raviront les fans de la franchise. Une aventure somme toute dispensable qui s’adressera finalement aux personnes ayant apprécié Robocop: Rogue City et qui en demandaient davantage. Si vous n’avez pas fait le précédent épisode, nous vous conseillons de vous orienter vers ce dernier plutôt que ce standalone.
Points forts
- L’Unreal Engine 5 qui propose toujours des expressions faciales détaillées
- Toujours un plaisir de défourailler des mercenaires
- La possibilité d’incarner Alex Murphy en tant que policier
- Le gameplay reste toujours très efficace
- Durée de vie très correcte pour un standalone
- Les doublages anglais toujours convaincants
Points faibles
- Des problèmes de fluidité, même en mode Performance
- Un level design en couloirs ennuyant pas aidé par la trame scénaristique
- Peu d’évolution dans le gameplay : on aurait apprécié davantage de folie
- Pas de doublage en français
- OST beaucoup plus discrète que dans le premier épisode
- Une stabilité pas encore au rendez-vous : crashs , bugs de textures…