La scène indépendante a au fil des générations de consoles, pris une ampleur de plus en plus importante, allant même jusqu’à créer un engouement important pour certains titres (Les noms de Shovel Knight, Hotline Miami ou encore Minecraft ne vous sont sans doute pas étrangers). Forts d’un concept ou gameplay totalement innovant, ces licences à succès resteront probablement gravées à jamais dans l’histoire du jeu vidéo. Wander, au regard des prix obtenus à travers le monde (Prix de l’innovation & Best Indie MMO à la PAX East 2015 notamment), pourrait s’inscrire dans la lignée des jeux cités précédemment. Perle de l’industrie des jeux indépendants ou véritable fiasco ? Réponse dans notre test.
Do what you want !
Vous êtes-vous déjà imaginé un MMO à qui l’on ôterait les mécanismes de combat, les éléments RPG et les objectifs ? Un jeu mettant en avant l’aspect exploration et cherchant à inciter le joueur à pénétrer au plus profond de son univers ? Bienvenue dans l’univers de Wander, un monde merveilleux dénué de toute violence. Votre aventure démarre de la manière suivante : vous incarnez un arbre géant – qui l’eut cru – ramené à la vie par une fleur rare, qui détient des pouvoirs surnaturels destinés à changer le cours de votre destin. Complètement désorienté, amnésique, votre avatar aura à coeur de retrouver ses racines en parcourant le monde qui l’entoure à la recherche de ses semblables, dotés tout comme vous de compétences de métamorphose.
Wander ne suit aucune véritable ligne directrice, puisque, tout au long de votre aventure, vous serez seul maître de votre destinée. Pas de quête, aucune trame scénaristique, bref : il ne tient qu’à vous de tracer votre chemin. Difficile donc, surtout si l’on n’est pas un habitué des longues balades. Les curieux seront probablement charmés par ce concept singulier qui prône la non-violence, quant aux autres, vous pourriez vous lasser de parcourir cet archipel recouvert de verdure.
Destination de rêve… Enfin, presque !
L’univers de Wander – qui rappelons-le, est développé sous CryEngine – est coloré, et traduit une impression de sérénité qui ne désemplit par au fil des heures. Il serait presque agréable de s’arrêter un instant afin de contempler ce paysage de carte postale venue des tropiques.
Malheureusement, le visuel ne parvient pas à convaincre tant les textures laissent à désirer… Si l’eau a bénéficié d’un traitement tout particulier en proposant un rendu de qualité supérieure au résultat global du jeu, les paysages subissent un clipping (Ndlr : ce terme désigne une apparition soudaine du décor, peu naturelle) quasi incessant. En clair, imaginez-vous un décor en chargement constant : vous avancez pas à pas, l’arrière plan se dessinant de manière peu conventionnelle. Cette impression des plus désagréables en fait l’un des principaux défauts de ce jeu pourtant prometteur.
De la même manière, votre personnage sera sans doute coincé dans un rocher après un saut « périlleux » raté. Bugs de caméra, baisses régulières de framerate et collisions viennent alors ternir votre expérience de jeu, comme en atteste le cliché ci-dessous.
La bande sonore de Wander est quant à elle bien plus intéressante, et fait office de bonne surprise. En effet, l’équipe de développement a souhaité créer l’immersion la plus parfaite, en mettant l’accent sur la faune et la flore environnante.
Au fin fond de la forêt, vous n’entendez aucune musique d’ambiance ou autres fioritures inutiles, mais les sons ambiants des gazouillis d’insectes, le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles. Il en est de même sur les plages, au bord desquelles vous pourrez vous délecter du clapotis des vagues de la mer. Wander se débarrasse du superflu, et utilise l’environnement au service de l’ergonomie. Par exemple, lorsque vous êtes proche d’un élément clé du jeu (une zone de transformation entre autre), le chant d’une sirène vous en avertit.
Seul le menu dispose de sa propre bande sonore, ainsi que l’écran de chargement, minimaliste mais suffisante.
Bonjour ? Rozhda !
Wander a entièrement misé sur l’absence de combat et objectifs, au profit d’une exploration constante à la recherche de vos ancêtres et semblables, des polymorphes capables de prendre différentes formes :
- Oren – Un immense arbre, fier, robuste aux déplacements extrêmement lents
- Hira – La forme la plus « humaine » de notre avatar : une jeune femme
- Griffon – Une formidable créature volante capable de réaliser de longs trajets
- Azertash – Une sorte d’amphibien à l’aise dans de grandes étendues d’eau
Chaque individu est en mesure de communiquer à son vis-à-vis en utilisant un langage appelé Rozhda, dialecte qu’il vous faudra parvenir à maîtriser en retrouvant diverses glyphes éparpillées sur tout le territoire (Pour retranscrire ces paroles, il vous faut dessiner le symbole approprié sur le touch pad de votre DualShock 4, puis appuyer dessus avec deux doigts). Malheureusement – malgré une mise à jour et toute notre bonne volonté – nous ne sommes jamais parvenus à apprendre cette langue. En effet, les symboles doivent être rédigés à l’identique avec l’exemple qui apparaît à l’écran, sinon aucun son ne sortira de votre bouche. Alors, lorsque vous trouvez un autre joueur, il est assez difficile de briser la glace…
En ce qui concerne la maniabilité des différentes formes de votre avatar là encore, ça coince. Le terme est d’ailleurs parfaitement choisi lorsqu’on constate que les déplacements de notre Oren sont terriblement lents (aucune véritable différence entre la marche et le « sprint »), la caméra peine à suivre des mouvements déjà limités et dénués d’animation et comme si cela ne suffisait pas, il vous arrivera d’être coupé dans votre élan à cause du sol qui semble-t-il n’est pas stable.
On dénombre de nombreux glitchs (Bump d’environ 500 mètres par exemple), ce qui a au moins eu le mérite de nous faire sourire… De la même manière, et si vous souhaitez vous déplacer rapidement, il vous est possible de dévaler les collines sans même prendre compte du relief ! Amusant n’est-ce pas ?
Verdict : 3/10
Quelle déception ! Alors que Wander s’annonçait comme étant un titre prometteur, et qui plus est primé pour son concept novateur (nouveau système de communication et découverte d’un univers enchanteur), voilà qu’il débarque sur PlayStation 4 dans une sorte de version Pré-Alpha complètement instable. Clipping constant, framerate au plus bas, textures bas de gamme, maniabilité et caméra exécrables : la liste est longue, la déception grande… Ainsi, il est assez paradoxal de rencontrer un jeu dont le parti-pris est si fort que l’on a envie d’y jouer, puis d’être littéralement déçu, au point de ne plus avoir envie d’en entendre parler.
C’est pas fréquent d’avoir une note en dessous de 5 (et j’approuve le fait d’en mettre, pour bien différencier les jeux conseillé à l’achat des autres).
Je te remercie de ton commentaire. En effet, c’est toujours difficile de devoir attribuer une mauvaise note, et ce en dépit de tout le travail fourni par l’équipe de développement. Malheureusement, nous avons un devoir de transparence et Wander ne fait pas office d’exception.
ça ne devrait pas être difficile, justement par respect pour ce devoir de transparence qui consiste à mettre en garde le futur acheteur.
Je me doute que cette équipe a donné le meilleur d’elle même mais c’est ainsi: le jeu n’est pas abouti, cela doit être signalé.
Continuez votre boulot à toute l’équipe, lui, il est bien fait 😉
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Merci à PS4 France de dire la vérité. Marre du politiquement correct dans les tests. Quand un jeu est bâclé, il faut le dire.
Merci mon Walmouss pour ce test plein de verités, des fois dures à ecrire j’imagine, car des équipes ont (normalement) bossé la dessus et que ca doit etre compliqué de tout jeter aux orties en un test. Mais la, je pencherais plus pour un foutage de gueule en regle, tant de négatif, ils savaient pertinemment ce qu’ils ont livré et ce qu’ils allaient récolter comme retour. Dommage comme tu l’indiquais, ca semblait terriblement prometteur, mais les promesses, faut les convertir!!!
RIP Wander, ne t’inquietes pas, The division te rejoindrais dans les lymbes des jeux remplis de promesses que jamais personnes n’aura tenu
Sniffffff