Les joueurs chinois devront bientôt jouer avec leur vrai nom

La Chine envisage prochainement de mettre fin à l’anonymat existant dans le monde du jeu vidéo en ligne. Une révolution en marche, sur fond de protection des mineurs.

S’il y a bien un domaine dans lequel il est possible de cacher son identité, il s’agit de celui du jeu vidéo. La plupart des plateformes comme Steam ou l’Epic Games Store ne nécessitent à l’heure actuelle qu’un pseudo et une adresse E-mail valide pour créer un compte et votre nom ne sera nécessaire que si vous souhaitez réaliser un paiement par carte bancaire, information qui ne sera par la suite pas partagée par la plateforme.

Si cet anonymat apparait comme un droit pour bon nombre de joueurs, le gouvernement chinois le voit en revanche d’un mauvais œil. Sous couvert de la protection des mineurs, Pékin avait déjà en 2019 instaurés des règles très strictes pour les joueurs de moins de 18 ans en les limitant à 90 minutes de jeu par semaines et à trois heures pour les semaines de vacances.

Ces règles n’étant pas toujours respectées, l’état chinois va durcir le ton et imposer un système de vérification d’identité nationale que les développeurs devront intégrer à leurs jeux pour être autorisés à le distribuer en Chine. Le système dont on ne connait pas encore tous les détails sera directement géré par le gouvernement et devrait être présenté en septembre.

Certains éditeurs comme Tencent et NetEase avaient déjà franchi le pas avec des systèmes de vérification fait maison et devront eux aussi utiliser la version gouvernementale. Le manque de jeu a visiblement poussé des joueurs mineurs à être inventifs car ces systèmes de vérification ont montré leurs limites quand plusieurs adolescents sont parvenu à le duper en utilisant de fausses cartes d’identité ou même en imitant leurs parents ou grands parents lors des appels du service client censés vérifier leur âge.

Si nous sommes encore épargnés par ce genre de pratiques en France, des débats sur la fin de l’anonymat sur Internet font parfois irruption dans les médias et laissent penser qu’un jour, il faudra peut-être effectuer un scan de reconnaissance facial avec sa webcam avant de pouvoir lancer une partie de Rocket League.