La maison d’édition française, Third Editions, n’est plus à présenter. Se concentrant essentiellement sur des ouvrages analysant des licences vidéoludiques, ou même des productions cinématographiques et univers de la Pop Culture, il y a quelques mois de cela, ils ont fait un pas de côté quant à leurs habitudes : en effet, en collaboration avec Marine Macq et les éditions Cercle d’Art, ils ont édité l’ouvrage Imaginaires du jeu vidéo : les concept artists français. Ouvrage plus axé sur l’art et avec un aspect illustratif important, mais ne manquant pas moins d’anecdotes et interviews, nous l’avons parcouru afin de vous rapporter toutes nos impressions.
Test réalisé grâce à une copie (édition classique) fournie par la maison d’édition
Avec l’ouvrage « Imaginaires du jeu vidéo », Third Éditions et Marine Macq se concentrent non plus sur une seule œuvre, mais plusieurs. Et toutes ont pour point commun leur origine : effectivement, tous les jeux vidéo présentés ont été développés par des français. Cocorico a-t-on envie de scander haut et fort. Parmi ceux mentionnés dans l’ouvrage, on peut compter sur Life is Strange avec DONTNOD Entertainment, Asobo Studio pour la licence A Plague Tale, Motion Twin avec Dead Cells, et bien d’autres encore. D’ailleurs, notons tout de suite que Marine Macq est une chercheuse indépendante et vidéaste, en plus d’être directrice et commissaire d’exposition de la galerie d’art vidéoludique Pixel Life Stories. Elle s’intéresse à l’histoire du concept art et à la direction artistique des projets vidéoludiques. Elle s’y connaît, cela se ressent et on a soif d’apprendre dès les premiers pages de l’ouvrage.
- Titre : Imaginaires du jeu vidéo. Les concept artists français
- Auteur : Marine Macq
- Éditeur : Third Éditions
- Illustration de couverture : Nicolas ‘Sparth’ Bouvier (édition classique et édition First Print)
- Nombre de pages : 384
- Prix : 44.90€ (acheter)
Le concept art est, très certainement, une partie peu connue des joueurs. Et pourtant, c’est une étape cruciale et importante pour le développement d’un jeu vidéo, quel qu’il soit. Il s’agit bien souvent d’illustrations plus ou moins représentatives du rendu final, qui sont là pour mettre en image l’atmosphère d’un univers, l’allure des personnages, le ton donné au scénario, etc. Pour résumer, ce sont ces illustrations qui vont apporter l’identité esthétique d’un titre. Bien souvent, les producteurs et scénaristes d’un studio donnent des pistes narratives aux illustrateurs et dessinateurs. Ces derniers puisent donc dans leur imagination ou dans des sources historiques, tout en collant aux propos scénaristiques préalablement expliqués, afin de proposer des visuels qui donneront le ton pour les étapes de création visuelle, durant le développement. De ce fait, ils sont les premiers à esquisser, visuellement, un univers et donc un jeu vidéo. C’est dire leur importance. Le directeur d’Asobo, Olivier Ponsonnet, s’explique à ce sujet : « Concept art et direction artistique sont étroitement liés : les premiers visuels produits lors d’un projet sont les idées et intentions des créateurs immédiatement traduits en image. Or, c’est généralement de ce répertoire initial que partent tous les autres visuels du jeu ».
[…] On se délecte des propos et on se retrouve en admiration, à scruter les moindres détails, d’un concept art qui se dévoile sous nos yeux […]
Ainsi, Marine Macq s’est interrogée, à juste titre, sur la question du concept art et l’ouvrage Imaginaires du jeu vidéo répond à plusieurs questions : « comment se construit l’identité esthétique d’un jeu ? » et « qui sont les artistes et quels outils emploient-ils pour concevoir des univers graphiques à la fois originaux et fonctionnels ? » Pour cela, elle s’est rapprochée d’une vingtaine d’artistes français, travaillant dans des studios de renom, tels que DONTNOD Entertainment, Motion Twin, The Game Bakers, Spiders, Asobo Studio, DigxArt, et bien d’autres. L’ouvrage est alors divisé en plusieurs parties : en plus de la préface « Créer sa bibliothèque mémorielle » de Sparth, nous plongeons dans ce qu’est le concept art dans la première section. Puis, Marine Macq revient sur les grandes spécialisations du métier, avant de s’intéresser plus spécifiquement aux étapes de design en prenant pour exemple Child of Light. À la fin, les entretiens avec 10 studios sont compilés pour la section sur les coulisses de la création française. C’est peu de dire que l’œuvre Imaginaires du jeu vidéo : les concepts artists français est une source d’informations très intéressante quant à ce métier de concept artist parfois oublié manette en main et pourtant si essentiel à la création d’un jeu vidéo. En compilant de nombreux entretiens avec les plus grands, Marine Mach parvient ainsi à proposer un livre qui ne cesse de nous étonner du fait de ses propos et est surtout très agréable à parcourir. Toutes celles et ceux désirant en apprendre plus sur l’industrie du jeu vidéo, et principalement sur les prémices de développement de projets vidéoludiques, y trouveront, à coup sûr, leur compte.
Par ailleurs, en plus de sa qualité d’écriture et son aspect informatif, l’ouvrage Imaginaires du jeu vidéo : les concepts artists français est également d’une très belle structure. En effet, les différentes parties et sous sections du propos sont entrecoupées par des concept art, issus des jeux cités. Ainsi, ce n’est pas rare de voir une interview coupée par une multitude de visuels qui permettent d’aérer le texte et surtout d’illustrer les propos. Dans certains cas, les illustrations prennent l’entièreté des deux pages et sont là pour nous aider à mieux cerner le studio interviewé mais aussi, et surtout, de voyager dans l’espace mental et créatif de ses développeurs. On se délecte des propos et on se retrouve en admiration, à scruter les moindres détails, d’un concept art qui se dévoile sous nos yeux. D’ailleurs, cette construction permet une lecture plus facile de l’ouvrage. Au sens où l’œuvre se donne aussi bien à lire qu’à voir, et on peut picorer les informations en divisant sa lecture.
De notre côté, nous avons reçu l’édition classique. Il existe également une édition First Print, à retrouver sur le site internet de Third Editions. De ce fait, on notera que l’œuvre profite d’une première de couverture magnifique, proposant son verso sur la quatrième de couverture, et tout à fait à propos. Avec ses couleurs vives et ses traits de crayon apparents, signifiant l’esquisse d’une structure environnementale, Imaginaires du jeu vidéo : les concepts artists français est incontestablement un bel ouvrage à afficher fièrement dans sa bibliothèque, après lecture. À l’intérieur, on se rend très vite compte que Third Editions et les éditions Cercle d’Art ont opté pour un papier glacé, permettant d’afficher la qualité des concept art proposés. Le rendu est véritablement au rendez-vous. Sur la tranche des pages, les noms des différents studios ont été inscrits. Un détail pour beaucoup, mais un effort de structuration externe et visuelle appréciable.
Verdict : À avoir !
Grâce à son contenu important, alliant interviews et propos sur le métier de concept artist, l’ouvrage Imaginaires du jeu vidéo : les concepts artists français se veut très complet et une source d’informations très intéressante. D’ailleurs, le choix de Marine Macq, de s’intéresser principalement aux œuvres françaises et aux studios sous la bannière bleue – blanc – rouge est judicieux. Cela permet aux lecteurs de se sentir plus proche de son terroir vidéoludique et surtout d’en savoir plus quant à la vision des développeurs français. En plus de son propos informatif, l’ouvrage compile les concept art des jeux cités, pour le plus grand plaisir de nos yeux et de notre imagination. Third Éditions, Marine Mach et les éditions Cercle d’Art propose ainsi une œuvre que l’on dévore et dont on se délecte à la découverte de chaque illustration, proposée au détour d’une interview ou d’une page.
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