Après une année de pause bien méritée, Assassin’s Creed s’apprête à revenir sous le feu des projecteurs avec un nouvel opus intitulé Assassin’s Creed Valhalla. De retour entre les mains d’Ubisoft Montréal, celui-ci entend approfondir le renouveau de la franchise initié en 2017 en tirant partie des résultats rencontrés par les deux épisodes précédents. À quelques semaines de sa sortie, nous avons eu l’opportunité de poser nos petites mains dessus à l’occasion d’une session preview de plus de six heures. Il est maintenant temps pour nous de faire le point.
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Une version vidéo de cette preview, avec du gameplay inédit, est également disponible sur notre chaîne YouTube
Preview réalisée lors d’un événement presse organisé en streaming par l’éditeur
La guerre des couronnes
Avec Assassin’s Creed Valhalla, dites adieu à l’Antiquité car le temps est venu de retourner au Moyen-Âge. Aux commandes d’Eivor, un viking dont le sexe est laissé à votre seule discrétion (et qui peut, soit dit en passant, être modifié à tout moment de l’aventure), le jeu nous plonge au cœur de l’invasion anglo-saxonne menée par les vikings à la fin du IXème siècle. En effet, après avoir quitté la Norvège pour des raisons politiques associées à un certain manque de ressources, le protagoniste et ses camarades tentent d’envahir les quatre royaumes d’Angleterre. Mais comme nous pouvons nous en douter, la population locale n’est pas vraiment décidée à se laisser faire, ce qui donne lieu à de nombreux raids motivés par une guerre de pouvoir.
Ce contexte politique s’est ainsi retrouvé au cœur de notre preview, dont la séquence se déroulait peu après l’arrivée du clan d’Eivor sur les terres anglaises. Nous nous trouvions plus précisément au sein du royaume de la Mercie, où nous avons pu effectuer l’intégralité de l’arc narratif de Ledecestrescire, soit l’une des régions à coloniser. S’il est difficile de juger efficacement l’histoire du jeu en l’espace de quelques missions seulement, missions dont la forme restait dans la continuité de ce à quoi nous a habitué la franchise, nous pouvons néanmoins dire que les amateurs de guerres de royaumes et de conflits politiques devraient aisément y trouver leur compte. En revanche, nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de voir les liens concrets avec l’univers d’Assassin’s Creed qui semblait très en retrait durant toute cette séquence. Cela dit, il n’y a probablement rien d’alarmant à cela puisqu’il ne s’agissait vraisemblablement que d’une phase de mise en place.
Le digne successeur
Guerre de territoire oblige, ce nouvel opus embarquera avec lui quelques nouvelles mécaniques de gameplay en rapport avec le nouveau contexte historique. Nous avons d’ailleurs commencé notre démo dans ce qui sera l’une des nouveautés principales : une colonie. En soi, il ne s’agit de rien de plus que d’un grand village faisant office de hub. Néanmoins, vous avez la possibilité de l’explorer, de l’améliorer et de le décorer à votre guise. Vous y trouverez notamment un grand nombre de boutiques, qui vous permettront d’acheter ou de vendre des équipements et objets, d’améliorer vos armes, de personnaliser Eivor et les Jomsvikings, etc., mais aussi quelques activités à faire sous forme de mini-jeux. En prime, vous pourrez améliorer certains des bâtiments afin d’agrandir votre colonie et de débloquer de nouvelles activités, un aspect dont nous n’avons cependant pas pu profiter suffisamment pour pouvoir vous en parler dans le cadre de cette preview.
Pour le reste, en dehors de quelques ajustements sur certains aspects et d’une interface légèrement retravaillée, Valhalla reste globalement en terrain conquis en empruntant la majorité de ses mécaniques à ses grands frères, à savoir Origins et Odyssey. La liberté d’approche reste de vigueur et vous permet d’aborder vos différents objectifs de la manière dont vous le souhaitez : s’infiltrer en toute discrétion à la manière d’un assassin ou foncer dans le tas tel un viking sont deux solutions tout à fait viables. Pour se faire, Eivor dispose d’un arsenal très similaire aux anciens protagonistes (arc, hachette, épée, marteau, lance, bouclier, etc.), à la différence que vous pouvez désormais combiner plusieurs d’entre elles selon vos goûts. Par exemple, avoir une hachette dans une main et un marteau dans l’autre est parfaitement possible et vous permet de varier vos combos lors des affrontements. On retrouve également les systèmes d’habiletés spéciales, d’arbre de compétences modulable à volonté et d’amélioration de statistiques qui passe cette fois-ci par un système de runes à attribuer à vos équipements. À noter toutefois que le système de niveau a évolué : il prend désormais la forme d’un niveau de force général qui augmente à chaque fois que vous vous attribuez de nouveaux points de compétence.
Si un titre tel qu’Assassin’s Creed pourrait donner envie aux joueurs de privilégier une approche façon assassin, force est de constater que ce nouvel épisode entend malgré tout faire la part belle aux batailles grandiloquentes. De ce fait, Ubisoft Montréal n’hésite pas à user de son talent à mettre en scène des combats parfaitement chorégraphiés pour proposer des affrontements prenants où les ennemis se multiplient et où l’agilité et la violence sont de rigueur. Cependant, on pourra éventuellement leur reprocher un léger manque de dynamisme dans les différents enchaînements ou encore surtout un certain manque de visibilité lorsque les ennemis et les alliés s’accumulent autour de nous. Sans oublier le fait que la caméra a parfois du mal à suivre, ou devient au contraire trop sensible lorsque le système de verrouillage des ennemis est activé.
Enfin, dernier point mais non des moindres : il semblerait que le studio ait écouté les retours des joueurs et appris de ses erreurs sur les deux précédents opus. Pour cause, bien que nous n’ayons eu l’occasion d’accéder qu’à un seul royaume, celui-ci nous a paru de taille beaucoup plus raisonnable que ce qui a pu être fait par le passé. Et si le territoire de la Mercie ne manquait pas d’activités à faire, comme on peut en avoir l’habitude dans les mondes ouverts d’Ubisoft, le tout apparaissait cette fois-ci comme étant beaucoup moins invasif et exagéré que dans Origins ou Odyssey. Mieux encore, les différentes quêtes annexes auxquelles nous avons pu nous adonner se sont révélées être plus originales et recherchées qu’à l’accoutumée dans le sens où elles n’hésitaient pas à varier leur forme tout en puisant dans la culture nordique. Un constat qui fait on ne peut plus plaisir à voir et qui donne davantage envie de s’y consacrer. Cela vaut également pour les quêtes au format un peu plus classique, qui permettent désormais de récupérer des éléments plus intéressants (matériaux rares, équipements, habiletés, etc.) qu’on ne trouve plus forcément sous forme de loot sur le corps des ennemis.
Une épopée scandinave à deux mesures
Avant d’entrer dans la dernière partie de cette preview, une petite précision sur la manière dont elle a été réalisée s’impose. Nous avons pu jouer au jeu à distance via la technologie de streaming PARSEC, ce qui signifie que les conditions n’étaient pas forcément optimales pour juger efficacement de tout ce qui concerne la partie visuelle. Il convient donc de garder les réserves nécessaires à ce sujet. Cela étant dit et ces considérations mises à part, la partie technique d’Assassin’s Creed Valhalla nous a malheureusement parue comme étant assez préoccupante à un tel niveau du développement. Pour cause, le titre semble étonnamment effectuer un gros retour en arrière à bien des niveaux. Entre les personnages totalement inexpressifs et à la modélisation inégale voire parfois douteuse, les animations qui peuvent manquer de fluidité et de naturel, les effets visuels ratés comme le feu ou encore les textures pas toujours reluisantes comme les cheveux ou la barbe, on est loin de la qualité qui était pourtant présente sur Origins et Odyssey. Et c’est sans compter la présence de nombreux bugs qui, on l’espère, seront corrigés avant la sortie du jeu.
C’est d’autant plus regrettable que sans être une véritable claque non plus, le titre d’Ubisoft Montréal peut se targuer d’offrir un univers qui donne furieusement envie d’être visité et exploré. Au cours de notre session, nous avons pu profiter de très beaux panoramas allant de vastes plaines végétales à de brumeuses forêts colorées, en passant par divers temples et souterrains délabrés ou encore par des balades en bateau donnant vue sur un magnifique coucher de soleil. D’ailleurs, les phases en Longship étaient toujours ponctuées par de jolis moments musicaux au cours desquels l’équipage poussait la chansonnette. Cela nous permet de rebondir sur la qualité de la soundtrack qui, de ce que nous avons pu entendre, ne manque absolument pas de charme. Tout en respectant l’âme des morceaux dont on a déjà pu profiter sur les précédents opus, la bande-son respire littéralement la culture nordique et le dépaysement, ce qui est un véritable bonheur pour les oreilles. C’est comme si Assassin’s Creed rencontrait The Witcher (pour ne citer que lui), et ça, ça n’a pas de prix.
Verdict : En terrain conquis
À première vue, il semblerait donc que cette petite année de pause ait été relativement bénéfique à la licence. Tout en continuant d’emprunter énormément à Origins et Odyssey, Assassin’s Creed Valhalla se laisse aller à de multiples ajustements sur certaines de ses mécaniques de jeu qui s’en retrouvent peaufinées, développées ou améliorées. Exception faite de la partie technique et de son retour en arrière plus qu’anecdotique, ce nouvel opus est ainsi on ne peut plus engageant en l’état. Il n’y a aucune raison pour que ceux qui ont apprécié les deux précédents épisodes ne soient pas séduits par cette aventure, tout en sachant qu’elle devrait même pouvoir s’attirer les faveurs des amateurs de l’ère viking, qui n’éprouveront aucune difficulté à entrer dans l’univers du jeu pour prendre le train en marche.
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