Présenté pour la première fois au public à l’E3 2016 et prévu pour le mois prochain, Days Gone est la prochaine exclusivité PlayStation à débarquer sur PS4 et PS4 Pro. Si les premières images laissaient sous-entendre un univers rappelant étrangement celui de The Last of Us, on a vite compris que le projet de Bend studio s’offrirait un univers qui lui serait propre. Ou du moins, il essaierait. Ambitieux sur plusieurs points, le titre s’était déjà laissé approcher par le grand public lors de la Paris Games Week, qui fut également l’occasion pour nous de vous rapporter nos premières impressions au bout d’une petite vingtaine de minutes de jeu. Récemment, nous avons eu l’occasion de découvrir le jeu plus en détail, et force est de constater que le jeu s’annonce plutôt bien après quelques heures passées en sa compagnie.
Preview réalisée sur PS4 Pro le temps d’une après-midi ensoleillée en Oregon
Ça ne deacon pas chez Bend Studio
Bien que Days Gone a tout du AAA exclusif à la PS4, même s’il s’avère être plus discret qu’un God of War en termes de marketing (probablement dû au fait qu’il s’agisse d’une nouvelle licence), rappelons tout de même qu’il s’agit du projet le plus ambitieux de Bend Studio à ce jour. En effet, jusque-là la maison était connue pour avoir donné naissance à la série des Syphon Filter (sous le nom Eidetic) et a par la suite majoritairement travaillé sur les consoles portables de Sony. On se rappelle non sans difficulté du fort sympathique Uncharted : Golden Abyss qui tentait tant bien que mal de tirer parti de toutes les possibilités offertes par la PS VITA et qui s’avérait être un coup d’essai d’excellente facture pour le premier (et seul) opus portable de la franchise. Il sera d’ailleurs le dernier projet d’envergure du studio puisque depuis maintenant 6 ans, les développeurs travaillent sur Days Gone. Leur dernier titre sorti sur une console de salon remonte maintenant à plus de 12 ans et était sorti sur PS2, ce qui pourrait laisser dubitatif quant à leur capacité à monter de toutes pièces une nouvelle franchise sur une console qu’ils n’ont, pour l’instant, pas encore eu l’occasion d’exploiter.
Pourtant, Days Gone a tout d’un grand, à commencer par son monde ouvert assez impressionnant sur PS4 Pro et son histoire qui met en scène un jeune homme, Deacon, face à une pandémie mondiale qui a transformé le peu de survivants en mutants appelés freakers. On pourrait comparer ces derniers aux zombies, puisque leur comportement y ressemble grandement. Pour autant, ces derniers diffèrent dans le fait qu’il en existe plusieurs types, tels que les tétards, des freakers chérubins qui prennent la poudre d’escampette lorsque l’on s’en approche un peu en étant en pleine forme mais qui n’hésitent pas à passer à l’attaque dès lors que le protagoniste montre quelques signes de faiblesse. L’un des principaux intérêts de cette preview était de nous présenter un peu plus le contexte ainsi que la narration puisqu’elle était découpée en 2 temps.
Nous avons tout d’abord eu l’occasion de découvrir une partie du jeu se déroulant au début de l’histoire, alors que Deacon St John, en proie à un dilemme certain, décide de rester prêter main-forte à l’un de ses amis tandis que sa bien-aimée, blessée, part en hélicoptère accompagnée des secours. Une ellipse plus tard, on le retrouve sur les routes, toujours accompagné de son ami, ce qui nous permet de découvrir le feeling de la moto de Deacon. Son fidèle destrier de métal sera en partie au cœur du gameplay puisque les routes de l’Oregon s’étendent à perte de vue et il faudra au moins cela pour le porter aux quatre coins de la map du jeu. Cette partie de la preview fut l’occasion de découvrir une partie du titre plus linéaire, davantage orientée vers la narration et l’action. En effet, les cinématiques et dialogues s’enchainaient pendant que nos 2 survivants tentaient tant bien que mal de rattraper une vieille connaissance ayant abattu l’une des leurs. Pendant ce temps, le gameplay se dévoilait petit à petit, sans trop de surprises pour un survival horror orienté aventure.
Si l’action se voulait efficace, avec cette légère tension ambiante qui gratifie le jeu d’une atmosphère plutôt sympathique à défaut d’être originale, elle était malheureusement trop souvent entrecoupée par des cut-scenes qui ruinaient un peu l’immersion. On sent que le spectre de The Last of Us plane au-dessus du titre de Bend Studios, comme si ce dernier se sentait obligé de se hisser au niveau de celui qu’il semble considérer comme son aîné. Ce ne sont là que des impressions qu’il faudra infirmer ou bien confirmer lorsque le jeu pourra enfin être parcouru en long, en large et en travers. Reste que l’on nous promet tout de même 6h de cinématiques au total pour une petite trentaine d’heures de jeu avant de compléter la trame principale.
En attendant, la deuxième partie de notre session nous a permis de faire plus ample connaissance avec le monde ouvert. Dire que l’on a réussi à l’appréhender en seulement quelques petites heures serait bien présomptueux, mais à première vue Days Gone ne changera pas (ou peu, si cela s’avère être le cas) la formule. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas franchement sur ce point-là qu’on attendait les petits gars de chez Bend Studios. En revanche, c’est plutôt l’aspect survie et l’exploration qui ont attiré notre attention. Le premier fait évidemment la part belle au loot et au craft : pas question de laisser traîner munitions, essence ou nécessaire afin de réaliser des kits de soin. Pour autant, il semble manquer ce petit quelque chose qui permettrait de rendre la survie un chouïa plus intense. En effet, sur bien des aspects, Days Gone nous a rappelé la série The Walking Dead (à défaut d’avoir lu l’œuvre originale de Robert Kirkman – et votre serviteur assume complètement), tant dans la mise en place d’une secte étrange qui devrait donner du fil à retordre à Deacon et ses amis que dans la façon dont les personnages semblent interagir entre eux. Reste à voir s’il saura maintenir le joueur en haleine de façon aussi habile que le show télévisé susnommé.
En nous ouvrant les portes son monde post-apocalyptique, Days Gone nous a aussi présenté son arbre de compétences qui se divise en trois sous parties. De quoi permettre à chacun d’appréhender les menaces de ce monde hostile comme il se doit, avec la possibilité de faire la part belle aux attaques de mêlée, attaques à distance ou en jouant plus sur la survie (impliquant plus de furtivité que d’action brute). Les points de compétences que l’on acquiert au fur et à mesure des missions complétées peuvent être dépensés comme bon nous semble dans les 3 branches de l’arbre de compétences et peut offrir de chouettes possibilités pour ce que promet l’aventure. Entre missions principales, quêtes annexes, nids de freakers à éradiquer et événements aléatoires, Days Gone devrait offrir assez de substance aux amateurs du genre pour les scotcher le temps d’une poignée d’heures de jeu.
Verdict : Un essai réussi qui ne demande qu’à être transformé
De ces quelques heures de jeu en ressort un sentiment plutôt positif. En effet, Days Gone a beau être une exclusivité PlayStation, il n’a clairement pas les mêmes objectifs qu’un Spider-Man ou un God of War. Pourtant, Bend Studios a placé la barre très haute en tentant de marcher sur les plates-bandes d’un The Last of Us en jouant la carte du monde post apocalyptique, de la survie et d’une pandémie transformant les survivants en mutants en guise de menace permanente. Il s’agit là de leur projet le plus ambitieux et jusque-là les équipes en charge du titre semblent ne pas s’être trop perdues. Mais Days Gone offre un terrain de jeu beaucoup trop vaste pour être complètement appréhendé en quelques heures et il faudra attendre la copie finale pour savoir précisément à quoi s’attendre. Précisons enfin que sur PS4 Pro le jeu tournait de façon exemplaire, contrairement à la Paris Games Week où les consoles présentes semblaient avoir un peu de mal à gérer l’action. Une fois encore, c’est face à une horde de freakers affamés qu’il faudra voir comment l’ensemble réagit, même si l’on est plutôt confiant dans l’ensemble.
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