Si vous possédez une PS4 depuis sa sortie, vous avez probablement déjà croisé le nom du studio Housemarque à plusieurs reprises. En dehors du fait qu’ils avaient déjà une certaine ludothèque avant de se mettre à développer pour la dernière console de salon de Sony, ils restent l’un des studios indépendants les plus prolifiques en termes d’exclusivités. Entre l’excellent Resogun et le non moins bon Dead Nation: Apocalypse, les finlandais nous ont démontré à plusieurs reprises leur savoir faire, notamment dans le domaine des shooters. Et ça tombe plutôt bien, car leur dernier titre, Alienation, joue lui aussi dans cette cour là. Est-ce pour autant un gage de qualité qui devrait vous permettre de foncer les yeux fermés sur ce nouveau titre exclusif à la PlayStations 4 ?
Alien Nation
Difficile de dire si le fait que Dead Nation et Resogun furent proposés au PS Plus a joué dans le succès relatif qu’ils ont connu. Mais une chose est sûre, entre un shooter au concept original et dont la qualité n’a pas encore été égalée sur PS4 et un twin stick shooter sympathique surfant sur la vague des jeux de zombies, Housemarque a pour l’instant offert des titres de qualité à la PS4. De ce fait, il était difficile de ne pas être impatient quand ces derniers ont dévoilé Alienation, un titre ressemblant comme deux gouttes d’eau à un Dead Nation version SF, arborant malgré tout une apparence générale plus léchée pour un jeu au background moins convenu. Ou du moins revendiquant une personnalité qui lui est propre. Il faut dire que si l’on n’a jamais vraiment eu besoin de prétexte pour se lancer dans un shooter orienté arcade, les invasions zombies ont été largement représentées dans presque tous les types de jeux possibles et existants.
Ainsi, Alienation s’ouvre sur une courte introduction nous dévoilant en quelques mots son histoire. La Terre s’est petit à petit faite envahir par des forces extraterrestres qui ont très vite commencé à gagner du terrain. Alors que l’humanité se voit menacée d’extinction, le gouvernement mondial de l’UNX créa des exosquelettes décuplant les capacités de leurs porteurs, donnant alors une lueur d’espoir à la race humaine. Et il est maintenant temps de mettre à profit les capacités de ces armures high-tech pour sauver la planète ! Voilà en quelque sorte comment l’on pourrait résumer Alienation. L’histoire s’écrira alors au fil de vos missions, au travers de dialogues durant vos missions et via les instructions qui vous seront données avant de partir sur le terrain. Par conséquent, n’attendez pas grand chose de la narration, elle n’est présente que pour appuyer le background sympathique du jeu, qui lui même a surtout vocation à donner au titre une ambiance SF un peu kitsch mais complètement assumée et relativement bien menée.
Si le dernier titre d’Housemarque n’offre pas une histoire des plus marquantes, son ambiance, elle, nous a tout de suite plus marqué, malgré la mise au second plan des musiques, point sur lequel nous reviendrons plus tard. Ainsi, l’atmosphère digne d’un film de science-fiction s’installe très vite, et bien que l’on arpente les quatre coins du globe afin d’exterminer la menace extra-terrestre, Alienation offre généralement des décors agréables, diversifiés et toujours bien détaillés, avec leur propre identité. Entre l’Alaska enneigé, le Brésil et son climat tropical ou encore un vaisseau alien, il y a de quoi faire niveau terrains de jeu. D’autant plus que l’architecture des niveaux est un peu moins linéaire que dans un Dead Nation. En effet, les maps sont plutôt vastes et si chaque mission nous donne divers objectifs à réaliser, il est tout à fait possible de s’en éloigner afin d’aller tout simplement casser de l’alien purulent et faire l’acquisition de loot toujours plus efficace.
Pas si extra(terrestre)
Car oui, le loot fera partie intégrante du jeu. Exit les boutiques d’armes de Dead Nation, le jeu s’offre un aspect Action-RPG doublé, pour notre plus grand plaisir, d’un gameplay dans la plus pure lignée des twin stick shooters. Enfin, sur le papier tout du moins, car en jeu, le côté RPG est tout juste présent via des points d’amélioration que l’on gagnera en montant de niveau. À côté de cela, l’aspect loot prend une place importante car il faut sans cesse renouveler son attirail pour espérer venir à bout des ennemis dont le niveau augmentera à chaque nouvelle map. Notez qu’on peut choisir le niveau de difficulté de chaque mission avant de la commencer. Evidemment cela influence le niveau des ennemis, mais également la rareté des objets que vous remporterez et que les ennemis lâcheront. Il y a donc un intérêt certain à jouer en difficulté supérieure, néanmoins elle est plutôt mal dosée ce qui, au bout d’un moment, peut devenir exaspérant, notamment pour les joueurs qui préfèrent compléter le jeu en solo.
Le gameplay d’Alienation se révèle assez basique, quoi qu’efficace, avec cependant quelques petits détails appréciables qui lui permettent de gagner en intérêt. On tire avec R2, on attaque au corps à corps avec R1, et avec L2 on utilise notre équipement (Grenade, mine, boomerang…). Le joueur aura à sa disposition une arme principale, une arme secondaire et une arme lourde en plus de son équipement, ce qui permettra de transporter un attirail capable de faire face à toutes les situations. De plus, chaque classe de personnages (Tank, Biospecialiste et Saboteur) possède des caractéristiques et compétences qui lui sont propres. Ainsi, le Saboteur disposera d’un camouflage qui lui permettra de se tirer de situations délicates ou encore d’une frappe d’artillerie qui sera toujours la bienvenue lorsqu’une horde se ruera sur vous. Vous l’aurez compris, le titre essaye de jouer la carte de la polyvalence en laissant la possibilité au joueur de privilégier une classe qu’il maitrise mieux qu’une autre, le tout dans une optique de jeu en coopération.
On sent en effet qu’Alienation a été conçu pour être joué en multijoueur tant dans ses possibilités que dans l’intérêt limité qu’il dégage en solo. En multi, on peut évidemment co-opérer avec ses amis ou des joueurs du monde entier, mais on peut aussi envahir les parties de certains joueurs, à la façon d’un Dark Souls 3. L’idée est véritablement plaisante et agréable mais ô combien frustrante quand un joueur qui possède 10 niveaux de plus que votre personnage s’amuse à vous rouler dessus avec son arme, et qui aura vite fait d’annihiler vos pauvres petits points de vie insignifiants. Heureusement, il nous est laissé le choix de bloquer les invasions.
Comme tout bon twin stick shooter qui se respecte, Alienation est répétitif. Cela aurait pu ne pas être un trop gros défaut si cette redondance n’allait pas de pair avec une dynamique de jeu beaucoup trop molle. Les déplacements sont assez lents, l’impact des armes semble presque inexistant et les musiques semblent absentes tant elles peinent à être audibles. D’autant plus dommageable qu’elles sont de très bonne facture et auraient gagné à être mises en avant pour souligner les passages les plus rythmés. Alienation perd clairement de son charme au bout de quelques heures de jeu, laissant une impression de déjà vu et un sentiment de manque de contenu malgré de bonnes idées pas assez approfondies. Et de ce fait, on ne peut s’empêcher de penser qu’Alienation est un skin « alien » de Dead Nation qui lui, remplissait tout aussi bien, voire même mieux, son contrat.
Verdict 6/10
Alienation est un titre somme toute sympathique, qui s’annonce prometteur dès sa première heure de jeu mais qui peine à tenir toutes ses promesses. Malgré un gameplay qui aurait mérité d’être un peu plus recherché, notamment sur son aspect RPG, et un ensemble qui manque clairement de dynamisme, le jeu parvient à s’en sortir grâce à la présence du loot relançant l’intérêt du soft ainsi que la co-op (en ligne uniquement pour l’instant). Enfin, on se demande encore pourquoi les musiques sont autant en retrait, alors qu’elles sont clairement dans le ton du jeu, et qu’elles auraient gagné à être plus présentes.
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