Vous rêvez depuis longtemps d’incarner un ou même des Nordiens, aussi bad-ass que les personnages de la série Vikings, mais vous ne trouviez pas chaussure à votre pied ? Dead in Vinland, qui vient tout juste de sortir sur PC, vous propose une expérience vidéo-ludique de type gestion dans laquelle vous devrez contrôler des Nordiens échoués sur une île, et les aider à survivre dans ce milieu pas si amical que prévu…
Test réalisé sur PC à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Bienvenue chez les Vikings
« Dead in « quoi » ? » Dead in Vinland, créé par les français de chez CCCP (dont le journal de bord est une véritable mine d’informations), est la suite directe de son prédécesseur, Dead in Bermuda, sorti en 2015 sur PC. Les deux jeux incorporent des techniques de gestion et des mécaniques RPG dans lesquels survivre est le maître mot. Pour ce faire, il faudra gérer des personnages tout au long de la journée, les soigner, leur donner à boire et à manger, combattre des ennemis, etc. Bref, digne successeur du premier opus, cette suite débarque sur PC et Mac aujourd’hui. Et pour les plus sceptiques, voici nos impressions sans langue de bois.

Une famille recomposée
Le background narratif est plutôt simple en soi : la famille d’Eirik, composée de ce dernier, de Kari la fille, de sa femme, et sa belle soeur, a été chassée de son territoire et a dû prendre la fuite pour survivre. Après des journées de navigation, ils échouent sur une île qui semble tout à fait déserte. Ils décident de s’y installer de façon permanente, mais pour cela ils devront construire un nouveau foyer, collecter de nombreuses ressources, se désaltérer et se nourrir… survivre dans un milieu hostile, en somme ! C’est plutôt simple mais clairement efficace, tant l’envie de plonger dans cette aventure se fait ressentir dès le lancement du jeu. Pour autant, leur arrivée sur cette île n’a rien d’un fait très glorieux et a le don de créer quelques mésententes entre les protagonistes (une jauge d’appréciation quant à la relation d’un personnage avec un autre apparaît assez fréquemment, mais ne semble pas avoir de réel impact sur la progression). Le père se sentant d’ailleurs responsable de ce qui leur arrive… Tout n’est pas rose au sein du campement et sur l’île puisque très vite, une rencontre vous sera imposée. Le dénommée Björn « Tête-Coupée », équipé de crânes d’hommes à sa ceinture et d’une grand hache, viendra ajouter de la difficulté à votre progression, puisque sorti vainqueur de votre combat (il est impossible de gagner cet affrontement) il vous demandera par la suite de payer quelques tributs (eau, bois, etc.) pour rester en vie, selon des délais assez serrés. De quoi donner du fil à retordre tant il vous demande bien souvent des ressources nécessaires à votre survie. Voici comment commence Dead in Vinland, sans vouloir davantage spoiler les joueurs impatients de mettre les mains sur le dernier titre des développeurs français. Si l’histoire se résume assez facilement grâce à ces quelques lignes, c’est au joueur de façonner la suite de celle-ci en contrôlant chacun des quatre protagonistes et en opérant différentes actions et choix tout au long du jeu.

Le tableau comportant les statistiques de Kari.
De la gestion pure et dure
Se voulant être la suite de Dead in Bermuda, Dead in Vinland adopte le même gameplay puisqu’il s’agit également d’un jeu de gestion et de survie, probablement un peu plus poussé que son aîné. Dans celui-ci, le joueur devient le maître des moindres mouvements des quatre protagonistes de base : il doit leur attribuer une tâche particulière durant la journée (qui se découpe en deux temps distincts). Au début du jeu, plusieurs postes sont ainsi disponibles : quelqu’un devra s’occuper de collecter de l’eau et la faire bouillir, un autre aura la possibilité de piller et saccager un navire pour récupérer quelques ressources précieuses, et finalement un pourra être assigné au poste d’explorateur. Eirik étant le seul à pouvoir étudier et construire de nouveaux plans pour améliorer leur abri. Parce que, oui, le jeu se veut assez complet au niveau de la gestion et de la survie, el joueur devra faire constamment attention à ses vivres (nourritures et eau) et devra les attribuer correctement aux personnages, une fois la nuit tombée – moment durant lequel les personnages se rassemblent sous le toit de leur abri pour se désaltérer et manger. L’exploration se révèle alors un atout nécessaire, car c’est ainsi que les personnages pourront aller chasser du petit ou gros gibier, ou aller à la cueillette de baies diverses, augmentant ainsi considérablement le nombre de vivres à partager. Evidemment, en améliorant l’abri, il sera possible de stocker de plus en plus d’eau, de nourritures, améliorer les conditions de vie, octroyer plus de confort à notre chère famille. Le système de craft est d’ailleurs assez complet, et c’est certainement pour le mieux !
« Porter attention à » est probablement l’expression la plus pertinente pour qualifier l’expérience que propose Dead in Vinland. Tous les personnages bénéficient d’un tableau de statistiques, indiquant leur pourcentage de force, de chasse, de collecte, etc. Un autre indique également leur taux de faim, de déshydration, de maladie, de blessure ou encore de dépression et de fatigue. C’est là que tout se joue ! Devenu manager d’une équipe de vikings, le joueur devra constamment porter attention à ces statistiques afin de ne pas laisser mourir l’un des personnages (la mort de l’un d’entre eux entraîne un game over), tout en progressant. Par exemple, si l’un des membres de la famille affiche un taux de fatigue de 60%, il vaudra peut-être mieux le renvoyer à l’abri afin qu’il se repose plutôt que de lui attribuer une autre tâche harassante. Il en va de même pour la dépression. Heureusement, certains items (bières, potions, etc), qu’il est possible de looter, permettent de faire baisser ces taux, s’ils sont attribués à la bonne personne et selon une dose correcte. Tous ces paramètres sont plutôt bien amenés dans le jeu et constituent toute son essence. Malgré le petit pic de difficulté qui se présente assez rapidement, on a très envie de continuer l’aventure, d’en découvrir davantage et de parvenir à faire de cet abri un nouvel havre de paix (plus ou moins) dès les premières minutes de jeu.

Du tour par tour dynamique, comme on l’aime.
Place au fight !
Les phases de combats sont aussi présentes dans le jeu. Il arrive très souvent qu’un personnage parti en exploration sur l’île, fasse une rencontre malencontreuse sur le chemin du retour au campement. C’est via un gameplay qui fait très clairement penser à celui de Darkest Dungeon, que le joueur devra déplacer les personnages choisis et effectuer différentes actions. Chaque personnage a des points d’action (PA) qui lui permettent d’effectuer des mouvements divers, aussi bien d’attaque que de défense ou d’attribution de buff ou de debuff. Chacun d’entre eux a également une spécialité pré-définie. Ainsi, Kari, la fille, possède un arc et devra donc être placée à distance des ennemis (à l’arrière) alors qu’Eirik se veut être un tank. Là encore, il faudra choisir avec précaution les personnages à emmener au combat puisque si l’un d’entre eux est déjà blessé, il risque de mourir sur le champ de bataille… et alors, c’est le game over, malheureusement. Ce qui est plutôt intéressant en ce qui concerne ces phases de combat, dans Dead in Vinland, est le fait qu’ils ne soit pas trop prédominants. Plutôt bienvenu, car il serait dommage d’entacher sa progression par des combats trop présents et trop répétitifs, alors que l’enjeu se situe réellement sur l’aspect survie et gestion de la tribu. Ils ponctuent invariablement votre aventure, mais ne sont pas si intrusifs.. Ce qui permet aux joueurs de vraiment se concentrer sur la gestion et la survie.

Faites survivre tous les membres de la famille, pour continuer !
Accrochez-vous !
Mentionné déjà à deux reprises dans ce test, sachez que le jeu peut s’avérer extrêmement punitif dans certaines occasions. Dès le lancement d’une partie, les joueurs sont prévenus : si l’un des membres de la famille d’Eirik meurt alors la partie est terminée, et ce, peu importe la cause de son décès. Ainsi, pas loin d’un rogue-like à la Darkest Dungeon, pour ne citer que celui-ci à nouveau, Dead in Vinland promet des heures et des heures de jeu durant lesquelles le joueur devra faire preuve d’attention et de concentration pour éviter de perdre et de devoir recommencer une partie depuis le « Day 1 ». Heureusement, des alliés peuvent être recrutés pour renforcer vos rangs, si vous arrivez à les convaincre bien sûr. Attention pour autant à certaines rencontres, qui peuvent s’avérer néfastes pour votre aventure. A noter qu’il est possible de choisir entre trois modes de difficulté : un dit facile « nice vacation », un mode normal, et un plus hardcore pour les vétérans du genre. Autant vous dire qu’en lançant pour la première fois le jeu en normal, il faudra tout de même s’accrocher pour garder cette famille en vie. Le mode « nice vacation » n’enlève en rien tout le plaisir que le joueur peut retirer de tous les mécanismes du jeu, et permet de prendre son temps pour les comprendre et les assimiler sans trop de risques (attention, il est tout de même possible de faire mourir l’un des personnages, et de perdre sa partie). C’est ainsi que le jeu se veut tout public, car nul besoin d’être un pro du genre pour apprécier pleinement cette nouvelle aventure.
Rassurez-vous, les graphismes qui empruntent beaucoup de traits aux comics et bande-dessinées (aspect dont nous sommes très friands) sont vraiment plaisants à l’oeil, et la bande sonore, qui permet une immersion dans ce monde viking grâce à des mélodies douces et envoûtantes, vous emporteront à coup sûr malgré la difficulté apparente du jeu. Ils tendent également à adoucir un peu la violence qui émane des différents personnages et des différentes situations, et apportent un réel plus à l’expérience. A tel point qu’il y ait de grandes chances pour que vous ne regardiez même pas l’heure ou votre montre pendant un bon moment. Difficile par moment, tout est pourtant pensé pour que vous puissiez passer un bon moment en compagnie de cette famille, aussi adorable que badass.
Verdict : 7/10
Dead in Vinland saura à coup sûr trouver son public, qui devrait être assez large (car le jeu est accessible pour tout public), tant il propose une histoire prenante avec des graphismes dans un style BD des plus sympathiques et une bande-sonore envoûtante. L’aspect gestion et survie du jeu est très bien travaillé, jusqu’aux moindres détails, et devrait donner un peu de difficulté aux joueurs, qui sauront très certainement trouver un grand plaisir à y jouer des heures durant. L’équipe CCCP propose là un digne successeur à Dead in Bermuda et ce deuxième opus fait d’ailleurs un peu d’ombre à son aîné… A vous d’en juger !
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