Si le skateboard a eu le droit à ses productions vidéoludiques, telles que Skater XL, Tony Hawk’s ou encore les opus Skate, et même le snowboarding avec Steep, il était temps de mettre les mains sur un guidon et les pieds sur des pédales. Oui le VTT de descente a également le droit à une représentation dans le monde du jeu vidéo grâce à Descenders. Le titre de RageSquid, disponible depuis 2018 sur PC et 2019 sur Xbox One, est sur le point de sortir sur PlayStation 4. Ni une, ni deux, on a enfilé notre meilleur équipement et on est parti descendre les plus belles pistes, et dangereuses, du soft.
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Coup de pompe ou capitaine de route ?
Simulation de VTT de descente, Descenders ne se contente pas du peu et dénote un véritable souci de la part des développeurs de faire de ce titre une petite référence dans le milieu. Le concept du jeu est relativement simple : pour chaque session, le joueur explore une région composée de plusieurs nodes (point indiquant une course) tout en disposant d’un nombre donné de vies. Généré aléatoirement, chaque node représente un parcours aux particularités diverses. L’un peut être plus pentu qu’un autre, ou plus sinueux que le précédent. Dans tous les cas, il faut finir le parcours que l’on décide nous même et essayer d’accomplir l’objectif bonus proposé pour gagner une vie. Ce qui est très important quand on sait qu’une chute peut nous faire perdre 1 ou 2 vies, et si nous n’en avons plus la session est terminée.
Parmi les différents objectifs, eux aussi générés aléatoirement, nous avons eu le droit à « atteindre l’arrivée sans freiner », « faire un 720 une fois », « éviter 4 choses de peu » et bien d’autres dont on vous garde la surprise. La finalité étant bien entendu de disposer d’un nombre conséquent de vie pour arriver à la bosse de fin qui se veut redoutable. Par exemple, dans la première région, nommée Highlands, il vous faudra sauter au dessus d’un train lancé à pleine vitesse sur un pont, passer à travers un cercle enflammé tenu en l’air par un hélicoptère et surtout replacer le saut sans chuter. Si vous parvenez à le faire, vous passerez alors à la prochaine région et ainsi de suite. Mais si ce n’est pas le cas et que vous ne disposez plus de vie, c’est retour à la case départ. De ce fait, on mesure réellement une partie de jeu sur Descenders en session, qui est elle-même conditionnée par votre faculté à gagner des vies en accomplissant les objectifs et en réussissant les multiples nodes/parcours. C’est plaisant et ça incite vraiment à rester sur le soft pour en découvrir toujours plus. Il nous est arrivé, à plusieurs reprises, de rester des heures sur le titre à essayer et encore essayer de vaincre la bosse de fin pour appréhender mains au guidon une nouvelle région.
Les régions composées de nodes/parcours
À ce sujet, le mode carrière compte 4 régions différentes. Toutes fonctionnant sur l’idée de terminer la bosse finale, comme vous l’aurez compris. Chacune d’entre elles est vraiment intéressante à parcourir tant elles proposent toutes une configuration et une appréhension du terrain tout à fait diverses. Oui, vous ne jouerez nécessairement pas de la même manière dans les dunes désertiques du canyon, façon Rampage (une des plus grandes compétitions de VTT de descente), que les routes sinueuses et glissantes des montagnes enneigées. Mais ce n’est pas tout. Afin de prolonger l’expérience, les développeurs ont ajouté le mode carrière+. Celui-ci dispose également de 4 régions à parcourir mais doit être débloqué au préalable en atteignant 100 000 REP (soit « réputation » – points que l’on gagne en effectuant des prouesses : tricks, vitesse etc). D’ailleurs, à tout moment et en fonction de vos points de réputation, vous serez amené à être repéré par un sponsor et ainsi faire partie d’une écurie. Une fois le contrat signé, vous aurez accès à des défis journaliers à accomplir afin de débloquer des items, tels que des casques, vêtements, VTT. Car oui vous pouvez façonner votre rider (ou votre rideuse – l’option étant disponible dans le menu et est tout à fait la bienvenue) à votre image.
Une simulation sur les chapeaux de roues
Avec ce résumé de plusieurs lignes ci-dessus, autant dire que Descenders en a sous la pédale. Et si nous avons mentionné le fait que les nodes et régions variaient les unes des autres, ce n’est pas tout. Les objectifs imposent différents styles de jeu. Par exemple, si vous vous retrouvez avec l’objectif « Faire un 720 une fois », vous devrez nécessairement vous essayer au freestyle sur les bosses de la piste. En revanche, si pour gagner une vie, vous devez « atteindre l’arrivée en moins de 50 secondes », il faudra nécessairement faire du hors piste. Le soft impose alors de devenir un touche à tout, bien que chacun trouvera certainement un attrait plus fort pour une discipline plutôt qu’une autre, cela va s’en dire. D’ailleurs, les différents sponsors, au nombre de 3 au total, représentent ces aspects du sport extrême : hors piste (Aboreal), freestyle (Enemy), descente à pleine vitesse (Kinetic).
Si Descenders n’est pas avare en contenu, ce qui se révèle être un point extrêmement positif (surtout quand on voit que d’autres ne font pas aussi bien), c’est surtout les impressions et sentiments qui se dégagent de chaque session qui nous ont fait tenir un bon moment dessus. On va pas se le cacher, au début, il est un peu difficile d’appréhender la physique du gameplay. On tombe, on n’arrive pas à plaquer nos figures, on se demande comment effectuer un double backflip sans mordre la boue à l’atterrissage. Mais on finit par y arriver (heureusement, direz-vous) Du coup, il y a vraiment un très fort sentiment d’apprentissage tout au long de l’aventure : on apprend à connaître les bosses qui se présentent devant nous, on appréhende mieux les différents parcours en fonction de la région sélectionnée, on se plaît à dessiner notre propre style en freestyle ou encore comment bien plaquer nos sauts etc. D’ailleurs, dans la plupart des cas, la physique du jeu est tout à fait juste : si vous chutez et perdez une vie, il est impossible de blâmer le soft. Une fois, le gameplay et la physique du titre bien prises en mains, demandant un petit temps d’adaptation, c’est un véritable bonheur, même si cela n’empêche pas quelques chutes dramatiques et surtout ridicules (rires). D’ailleurs, l’aspect quelque peu Die & Retry du soft, imposé par le nombre de vies accordé et gagné par session, est vraiment tout à fait plaisant et nous a accroché dès le début, comme nous avons pu le mentionner précédemment. De ce fait, il reste tout de même assez difficile d’estimer la durée de vie afin de parcourir l’entièreté du contenu tant cela dépend du niveau de chacun, évidemment.
Des partis pris plus serrés
Évidemment, le tableau n’est pas parfait et certains points négatifs se glissent. À commencer par les graphismes. Bien que la direction artistique réaliste se veut assez convaincante dans l’ensemble, il y a tout de même quelques petits défauts visuels comme un problème de lissage sur certains éléments du décor, tels que des rochers, des arbres ou autres. Et autant se le dire tout de suite, Descenders n’est pas ultra beau visuellement. Il fait le café et propose tout de même de beaux jeux de lumière, notamment lorsque la nuit tombe à l’horizon, mais il ne claque pas la rétine pour autant. Mais pour tout vous dire, après plusieurs sessions, ce n’est pas ce qui nous importe le plus. On finit par se concentrer davantage sur son gameplay et sur le parcours, plutôt que sur ce qui se joue en arrière plan. Par contre, notons tout de même que Descenders profite d’une très bonne fluidité et les temps de chargement ne sont pas très longs. La PlayStation 4 ne soufflant pas non plus de façon déraisonnée, et ce même sur des sessions de plusieurs heures.
L’autre petit bémol que l’on pourrait soulever est le manque de contenu assez flagrant du côté de la bande musicale. Chaque région possède une playlist qui lui est propre, mais chacune d’entre elles ne comporte que 4 voire 5 titres. La plupart ont des sonorités electro et rythment les descentes agréablement, sans pour autant être marquantes et enthousiasmantes. D’autres avec une rythmique plus douce nous ont davantage attiré. De ce fait, et on en va pas se le cacher, on a vite l’impression que l’ambiance sonore tourne en rond. C’est dommage surtout quand on sait que l’on va devoir recommencer plusieurs fois des régions avant de réussir la bosse finale. Même si on se surprend à porter de l’attention à la playlist en découvrant pour la première fois une région, on l’oublie très vite et elle ne marque malheureusement pas nos oreilles ni l’expérience du jeu. Dommage, ça aurait un petit plus agréable.
Par ailleurs, le mode multijoueur nous a semblé très anecdotique et mériterait un travail plus poussé de la part des développeurs. On aurait aimé notamment ressentir un véritable impact sur le gameplay de ce côté là, mais à l’heure actuelle, ce mode ne change pas réellement l’expérience que l’on peut avoir du titre. Néanmoins, il se peut qu’à l’avenir il prenne une plus grande importance car on le rappelle le titre n’est pour le moment disponible que sur PC et Xbox One. Il n’arrive que dans quelques jours, soit le 25 août, en version physique sur PlayStation 4.
Verdict : 8/10
La simulation de VTT de descente semble avoir trouvé, avec Descenders, une production vidéoludique vraiment fidèle et tout à fait convaincante. On se plaît à découvrir toutes les régions proposées et à accomplir les objectifs bonus, tout en progressant dans la carrière de notre rider/rideuse. Le côté Die & Retry propre au soft est franchement intéressant et on a aimé ce sentiment d’apprentissage intrinsèque au titre. Il conviendra bien plus par son gameplay que par ses graphismes et sa bande musicale, mais cela nous a amplement suffit.
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