Représentant le Tactical RPG par excellence et ayant marqué les esprits par le passé, la licence Fire Emblem fait son retour en grandes pompes cette année. Le dernier opus, Fire Emblem: Three Houses, s’invite sur Nintendo Switch, qui a le vent en poupe depuis sa sortie. Après une courte preview (disponible à cette adresse) pour vous donner l’eau à la bouche, et surtout pour infirmer ou confirmer quelques craintes et doutes, il est temps de passer aux choses sérieuses. Notre verdict concernant Fire Emblem: Three Houses, l’un des titres les plus attendus de cette année folle en jeux vidéo, c’est maintenant !
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une copie numérique, incluant le Season Pass, envoyée par l’éditeur à notre cher Monastère
Fire Emblem: Three Houses, c’est quoi ?
Les lecteurs les plus fidèles du site auront déjà probablement parcouru notre preview du jeu (disponible à cette adresse), publiée au début du mois. Si c’est le cas, cela pourra vous sembler un peu répétitif (vous pouvez donc passer au prochain paragraphe) mais il convient de procéder à un court récapitulatif du pitch narratif de Fire Emblem: Three Houses afin d’être tous sur la même longueur d’ondes. Ce seizième opus, et plus précisément le premier sur Nintendo Switch, prend place dans le monde fantastique de Fódlan, divisé en trois grandes régions. Un ordre en particulier fait autorité dans ce monde. Il s’agit de l’Église de Seiros. Les membres de ce nouvel ordre sont également à la tête de l’Académie des Officiers, située dans le Monastère de Garreg Mach. Bien plus qu’une simple école, l’Académie forme les prochains représentants des trois grandes régions du monde aux Arts de la guerre : Edelgard, la princesse de l’Empire Adrastien, Dimitri, le prince héritier du Saint Royaume de Faerghus et Claude, futur dirigeant de Leicester. Ces personnages, en plus de représenter les grandes régions de Fódlan, sont les délégués des trois maisons de l’Académie : les Aigles de Jais pour Edelgard, les Lions Saphirs de Dimitri et les Cerfs d’Or de Claude. C’est bien beau tout ça mais quand est-ce que nous intervenons, allez-vous nous demander ? On y arrive, promis !
Dans ce nouvel opus, nous contrôlons Baleth, un(e) mercenaire. Ici, il est possible de choisir entre un homme ou une femme. Toutefois, dans les deux cas, nous sommes le fils ou la fille de Jeralt, l’ancien Capitaine de l’Ordre de Seiros. Alors que le jeu s’ouvre sur un premier assaut, très vite Baleth est forcé d’abandonner son rôle de mercenaire pour devenir professeur de l’Académie. Au sein du Monastère de Garreg Mach, et selon notre nouvelle position de professeur, nous sommes amenés à enseigner les Arts de la guerre aux élèves. Mais avant, il faudra choisir parmi les trois maisons citées plus haut. Nous devenons pour ainsi dire leur professeur particulier, tandis que les autres maisons bénéficieront du savoir du corps enseignant restant. Dans tous les cas, avant de procéder à votre choix, il faudra bien entendu prendre en compte les spécificités et capacités de chacun des élèves pour former l’équipe parfaite, puisque certains sont doués en magie, d’autres savent manier l’épée comme de véritables guerriers, etc. Un choix à ne pas prendre à la légère, donc ! D’autant plus que ce choix sera décisif durant la seconde partie de l’aventure, mais nous y reviendrons. D’abord, place aux études.
« La vie n’est bonne qu’à étudier […] »
Il semblerait que les paroles (dans l’intertitre ci-dessus) de Blaise Pascal prennent tout leur sens avec ce dernier opus de la licence Fire Emblem mettant en avant la passation d’enseignements divers au sein du Monastère. Autant vous dire que dans cette partie de l’aventure, Fire Emblem: Three Houses est d’une richesse incroyable. A tel point qu’il faut s’accrocher pour suivre et bien comprendre tous les mécanismes du jeu. Heureusement, les éléments sont apportés au compte goutte et il est possible de se reporter aux diverses explications à tout moment, via le menu dans l’onglet « guide ». Mais pour l’heure, expliquons en quoi consiste Fire Emblem: Three Houses dans son gameplay.
D’abord, il faut savoir que tout est régi par un calendrier présentant notre programme pour les sept prochains jours. Chaque semaine, nous pouvons choisir nos activités pendant nos quartiers libres, que ce soit partager un repas, jardiner, cuisiner avec des élèves ou accomplir diverses quêtes pour tel ou tel personnage. Par exemple, au tout début, on nous demande d’amener des graines au responsable de la serre afin d’apprendre les rudiments du jardinage. Pareil pour la cuisine. Ce qui a le don de poser les mécanismes du jeu de façon assez ludique et en toute simplicité. En ce qui concerne l’aspect propre à l’enseignement, en tant que nouveau professeur, nous devons dispenser des cours de tutorat à nos élèves dans le but d’augmenter les talents de ces derniers et ainsi leur permettre de débloquer, par la suite, de nouvelles capacités de combat. Durant les cours de tutorat, vous pouvez décider d’augmenter les talents dans lesquels ils ont déjà des prédispositions ou alors essayer d’en améliorer un autre dans lequel ils ne sont pas forcément très bons. Il est également possible de les assigner à différentes corvées, comme nettoyer les écuries par exemple, ou même de suivre un séminaire dispensé par un autre professeur de l’Académie pour améliorer vos propres statistiques. Les activités, ce n’est pas ce qui manque au sein du Monastère mais il faudra tout de même faire très attention à vos choix. En effet, tout cela n’est pas gratuit et se fait en échange de points d’activité (PA). Que ce soit de partager un repas avec vos étudiants, jardiner, cuisiner, dispenser ou suivre un cours, ces activités sont essentielles pour améliorer nos relations avec les étudiants ou bien notre niveau d’enseignement, vous l’aurez compris. Heureusement, plus notre niveau d’enseignement augmente, plus nous avons accès à des points d’activité pendant le quartier libre. Évidemment, le tout est rythmé de quêtes principales pour vous et vos propres élèves, comme par exemple déloger les bandits situés pas très loin du Monastère et bien d’autres.
Ce qui est relativement plaisant est le fait que nous avons ce sentiment de grande liberté, via les différentes quêtes, activités et relations que nous pouvons nouer avec chacun (amoureuses ou amicales, hétérosexuelles ou homosexuelles), effaçant ainsi la linéarité implacable des anciens opus de la licence. Ne vous méprenez pas pour autant. Bien évidemment, la trame narrative dirige toujours le cours de l’histoire mais les différents choix que nous pouvons opérer permettent d’avoir plusieurs visions de celle-ci. Cela apporte un véritable vent de fraîcheur à la saga. Même si on est loin des embranchements scénaristiques infinis de Detroit: Become Human, cela fait grandement plaisir d’avoir enfin la possibilité de choisir dans un Fire Emblem. Ainsi, l’aspect très Persona 5 dans le traitement de notre temps libre en tant que professeur et la possibilité d’explorer à sa guise le Monastère et ses nombreuses pièces montrent une volonté de renouveau pour la licence : moins de linéarité, plus de liberté pour le joueur, avec une histoire toujours aussi intéressante. Bingo ! Cela a le don d’augmenter considérablement la durée de vie du titre pouvant aller de 80 à carrément 200 heures. Pour autant, il y a parfois un peu de répétitivité et surtout des quêtes moins intéressantes que d’autres (notamment des quêtes FedEx). Comme c’est un peu le lot de tous les jeux aujourd’hui, avec pour exemple suprême Assassin’s Creed Odyssey. On peut les pardonner… mais on n’oublie pas, pour le verdict.
Si nous parlions de surprise et de nostalgie dans notre preview, c’est à juste titre. En effet, les développeurs de chez Intelligent Systems et Koei Tecmo avec l’appui de Nintendo, livrent là un opus d’une richesse incroyable et plein de surprises, avec un monde semi-ouvert et en jouant sur la thématique de l’enseignement, tout en reprenant les codes de la licence pour contenter les plus nostalgiques. Du new et du old school, en somme. Ainsi, il y a fort à parier qu’il arrivera à satisfaire les joueurs les plus mordus de la licence mais aussi les nouveaux venus qui souhaitent mettre la main sur un Fire Emblem pour la toute première fois. Si les surprises et l’aspect de renouveau pour la licence se situent dans la première partie du jeu, essentiellement centrée sur la formation des élèves, le old school transparaît très clairement dans les techniques de combat.
« 1…2…3… Fight ! »
C’est avec le combat que nous retrouvons l’essence de la licence Fire Emblem. En effet, nous sommes toujours sur des combats au tour par tour, en vue du dessus, comme c’était déjà le cas dans les précédents opus. Les développeurs ont d’ailleurs eu raison de laisser cet élément de gameplay tel quel tant il fait la renommée de la licence. Toutefois, ils peaufinent certains détails et c’est pour le mieux. Dans un sens, il semblerait que les assauts soient plus simples. On pense notamment à la suppression du Triangle des Armes qui pèse beaucoup dans la balance de la difficulté. Sachez tout de même qu’un combat ne se plie pas facilement en 5 minutes non plus. Il faut prendre son temps pour analyser le terrain, les spécificités des élèves, attribuer les ressources (potions, armes…) à chacun, etc. C’était déjà le cas dans les précédents opus, certes. Cette impression de simplicité dans les séquences de combat marque très certainement la volonté des développeurs de faire de cet opus un titre accessible à tous, fans de la première heure et nouveaux venus. S’adapter à son public est la clé de la réussite ! Pour autant, il y a quand même énormément de paramètres à prendre en compte pour mener votre groupe d’apprentis assaillants à la victoire.
À commencer par les spécificités de chacun. En effet, chaque élève excelle dans un ou deux domaines. Par exemple, l’un des élèves fera plus de dégâts s’il est équipé d’une lance que d’une hache. C’est un élément à prendre en compte lors des combats mais aussi lors des séances de tutorat. Comme indiqué ci-dessus, il est possible de peaufiner d’autres talents pour chacun des élèves, afin de leur attribuer de nouvelles spécificités et capacités. Ainsi, nous pouvons réellement changer la dynamique du groupe, ce qui est relativement intéressant. D’ailleurs, chaque élève a une capacité spéciale d’attaque ou de défense plus ou moins forte. En utilisant cette capacité, l’endurance de l’arme, formant comme une jauge de mana et matérialisée selon des statistiques de type X/Y (40/50 pour l’exemple), est affectée. Plus le joueur utilise les compétences de son personnage, plus l’arme est susceptible de perdre en efficacité et en précision, en même temps que descendent ses points d’endurance.
En parlant de groupe, il faut également savoir que certains élèves sont présents en tant que support, comme d’autres sont là pour tanker. Ces supports peuvent ainsi utiliser des points de magie pour octroyer du soin à tel ou tel autre personnage, situé dans son champ d’action. Ce n’est pas nouveau, mais bon dieu ce que c’est (toujours) efficace, surtout durant de longs assauts. Des actions de soutien sont également possibles en couplant notamment plusieurs personnages ensemble pour une attaque encore plus dévastatrice grâce à un bonus tactique.
Par ailleurs, comme annoncé dans l’un des derniers trailers, il est désormais possible d’attribuer des unités à certains élèves. En accomplissant différentes quêtes, qu’elles soient principales ou annexes, nous avons parfois des unités de combat de type « Mercenaires de Seiros » en récompense. Par exemple, il est possible d’attribuer des archers à un personnage attaquant au corps à corps afin d’améliorer sa défense. Bien d’autres combinaisons sont à essayer durant toute l’aventure. Ce nouveau mécanisme de jeu est relativement intéressant et permet ainsi de contrer les faiblesses d’un personnage ou même d’améliorer ses forces.
Le soft est réellement très bien pensé, en soi. La première partie apprend aux joueurs les mécanismes de gameplay, notamment quant aux assauts grâce aux différentes quêtes proposées. Elle fait véritablement office de séquence d’apprentissage, et ce sur plusieurs heures. Tout cela sera ensuite à mettre véritablement en exergue durant la deuxième partie mettant en scène un affrontement sans merci entre les anciens camarades de classe ! Cette dichotomie narrative fonctionne vraiment à merveille et a eu le don d’entretenir notre intérêt pour l’aventure puisque l’on veut toujours en savoir et en voir plus au fil du jeu.
La technique, ça donne quoi ?
Avec ce tout premier opus Fire Emblem sur l’une des consoles les plus vendues actuellement, la Switch, Nintendo avait un grand pari à remporter. Alors, est-ce que cet opus sur Switch remporte le gros lot ? Difficile de trancher avec un « oui » franc puisque le jeu souffre tout de même de quelques problèmes techniques. Nous pensons notamment aux graphismes qui faisaient déjà débat lors des premières vidéos diffusées. En effet, le jeu a tout de même un côté assez terne et n’éblouira pas les yeux des joueurs, que vous soyez de nouveaux venus ou fans de la licence. C’est notamment le cas lors des moments d’exploration, les combats, etc., que ce soit en mode portable ou bien en docké. A l’inverse, les cinématiques sont franchement bluffantes et parviennent à maintenir l’enthousiasme tout au long de l’aventure. Elles nous ont fait invariablement penser à des animes tels que Persona 5 The Animation ou Castlevania, pour ne citer que ces deux là. On en redemande à chaque fois ! D’une manière générale, les nombreux et différents personnages sont très bien modélisés. C’est plutôt du côté des décors, de l’architecture et des ambiances visuelles que le titre pèche un peu. Mais c’est déjà le cas pour bon nombre de jeux sur Nintendo Switch, malheureusement.
En dehors des graphismes, les sons et la bande originale sont également à prendre en compte. Ayant déjà travaillé sur la licence Fire Emblem par le passé, notamment sur l’opus Fates (dans ses deux versions, Héritage et Conquête, sorties sur Nintendo 3DS), Takeru Kanazaki livre ici une bande originale toujours de qualité, qui apporte avec brio de la profondeur aux séquences de jeu. Rythmée dans les moments de combat, et plus doux pour les séquences dans le Monastère.
On notera tout de même des écrans de chargement un peu longs, notamment lorsqu’on lance notre partie. Les développeurs ont eu la bonne idée d’insérer des guides dans les écrans de chargement. Ce qui permet de se souvenir des astuces et des mécanismes de jeu mais cela ne change rien au temps d’attente. Les joueurs se plaignaient déjà de cet aspect pour Crash Team Racing et heureusement, les développeurs ont agi suite aux plaintes. On espère donc que ce sera également le cas pour Fire Emblem: Three Houses… Affaire à suivre sur ce point.
Verdict : 8/10
Si vous êtes en possession d’une Nintendo Switch et que vous aimez un tantinet les jeux typés animés dans leur direction artistique et tactique dans leur gameplay, foncez ! Fire Emblem: Three Houses est le must-have de 2019 pour la dernière console de Nintendo. Apportant un vent de fraîcheur pour la saga, via une narration découpée en deux temps, distincts mais tout aussi complémentaires, et reprenant les codes qui ont fait la renommée des précédents titres, l’opus Three Houses devrait ravir les fans et les nouveaux venus sur bien des points : gameplay, cinématiques, bande originale… Pouvoir transporter tout ce beau monde et cet univers partout où l’on va c’est on ne peut plus plaisant !
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