En juillet dernier, Double Fine est revenu sur le devant de scène en nous proposant un metroidvania psychédélique baptisé Headlander. Un titre qui nous transporte dans un univers totalement décalé, au beau milieu d’une science-fiction des années 70’. Headlander arrive-t-il à se démarquer des références du genre, ou même du récent Song of the Deep ? C’est ce que nous allons voir au cours de ce test.
Highlander ou Headlander ?
Avant de vous présenter l’intrigue du jeu, on se doit de s’attarder sur son menu d’accueil, lequel brille par son aspect graphique, sa colorimétrie et ses animations. Dès lors, cette première entrée en matière nous plonge directement dans l’univers psychédélique du titre. Ambiance flashy, néons, couleurs vives et bruitages synthétisés, le ton est donné. Et si vous vous demandez ce que Headlander vous réserve, il vous suffira d’appuyer sur un bouton pour découvrir non pas une, mais trois têtes disponibles, puisque vous l’aurez compris, vous pourrez choisir entre trois protagonistes… enfin du moins ce qu’il en reste !
En effet, car nous voilà partis pour l’aventure avec comme seul atout, une simple tête dans un scaphandre muni d’un propulseur à roquettes. Dans un univers où les humains vivent dans des corps robotisés, immortels et libérés de tous vices, vous devrez faire face à la bouche de Methuselah, qui semble diriger tout ce qui se passe sur cette planète. Dans cette quête, vous incarnez la dernière tête humaine et vous devrez passer d’un corps à l’autre afin d’évoluer à travers les différentes pièces.
That’s 70’s Show !
L’ambiance est digne des années 70. S’appuyant un univers décalé, Headlander nous renvoie à quelques séries bien connues où les jeans pattes d’eph’ étaient de rigueur dans les soirées discos du samedi soir ! Et il faut croire que le genre metroidvania colle bien à cette ambiance, puisque vous vous déplacerez de pièce en pièce ne sachant jamais ce qui vous attendra derrière chaque porte. Ainsi, il se pourra que vous tombiez en plein DiscoShow à l’ambiance lounge rose fuchsia. Et si Double Fine maitrise le premier plan, le studio n’oublie pas les profondeurs de champ avec différents paysages sous forme d’aplats géométriques. Ainsi, ce jeu rétrofuturiste vous fera voyager à travers un univers spatial riche et bien travaillé, avec des espaces ouverts -ou non- sur l’extérieur, de quoi s’évader quelques instants entre deux soirées discos !
Préparez-vous à Atêtir !
Une fois votre personnage sélectionné, Headlander vous plongera dans une mission tutoriel afin de vous familiariser avec votre personnage… et cette minuscule tête. Notez que les développeurs ont poussé l’aspect humoristique du jeu jusqu’à la terminologie de chaque action, ainsi, il ne faudra pas atterrir, mais plutôt atêtir. En plus de ces petits jeux de mots, on retiendra également ces quelques messages bien placés en arrière-plan. Bref, Headlander se place directement sous le signe de l’humour, mais propose aussi un gameplay travaillé avec une double maitrise du corps entier et de la tête.
Dans un premier temps, la gestion du corps une fois rattaché à la tête, simple, efficace et souple. Ce corps vous emmènera presque partout, mais vous l’aurez compris, le but dans Headlander est surtout de vous déplacer avec votre tête… pour prendre possession de corps de robots, mais aussi d’appareils ménagers ! Dans un deuxième temps, la direction de cette petite tête, munie d’un propulseur, permettra de se faufiler à travers chaque conduit de ventilation pour activer des interrupteurs ou même débloquer des capacités spéciales. À ce moment là, le gameplay change de rythme, devient plus rapide, et s’accorde bien à l’échelle minuscule de la tête. Aussi, Headlander propose un menu d’amélioration pour booster vos capacités, propulseurs et autres gadgets pour votre tête.
Samus Aran ou Headlander ?
Si le genre métroidvania colle bien à l’univers de Headlander, on pourra regretter que les développeurs s’en soient trop inspirés. Il est par exemple très difficile de ne pas penser à Metroid en jouant à Headlander, tant les clins d’oeil au titre de Nintendo sont nombreux.
Ainsi, il faudra utiliser son pistolet laser (forcément) afin de progresser et contrer une intelligence artificielle qui vous demandera d’avoir des tenues correspondantes aux couleurs de chaque porte et qui se déverrouilleront après quelques tirs. D’ailleurs, on notera quelques similitudes dans les animations du personnage ou dans les tirs au pistolet laser avec notre chère Samus.
Mis à part ce léger défaut, Headlander saura vous convaincre grâce sa touche humoristique et son aspect science-fiction travaillé jusqu’aux différents boss rencontrés sur votre chemin. Des entités robotiques au service du Grand Methuselah, qui vous poseront quelques soucis. Et si Headlander se rapproche facilement de Metroid, les développeurs ont su apporter une nouvelle touche au gameplay. En effet, le jeu dote le pistolet laser d’une fonction ricochet bienvenue, utile dans certaines pièces puisque certains ennemis seront à couvert derrière des obstacles.
Mais où est donc passée cette petite tête ?
Headlander pourra donner le tournis à certains d’entre vous, tant les effets d’échelle d’une pièce à l’autre peuvent varier jusqu’à faire vous perdre la notion d’espace. Et même si l’interface est de qualité, simple, sobre et peu envahissante, il ne sera pas rare de s’y perdre lors de nombreux affrontements.
Pour vous déplacer, vous aurez le choix entre vous libérer d’un corps ou alors choisir des téléporteurs placés dans chaque pièce. Une manière d’apporter une petite touche de stratégie et donc de prolonger légèrement une durée de vie un peu faible. Ainsi, pour les plus avertis, Headlander offrira six à sept heures de jeu. Mais pour ceux qui s’attardent ou passent une petite soirée en compagnie des robots ou même sur la piste de danse, comptez tout de même une dizaine d’heures pour venir à bout de Methuselah et de son règne tyrannique.
Verdict
Avec son univers décalé et kitsch à souhait, Headlander est un jeu placé sous le signe de l’humour. Et si le scénario peut paraitre bateau au premier abord, on se laisse vite entrainer dans cette drôle d’aventure. Les personnages sont attachants, tandis que les aspects graphique et sonore sont travaillés et correspondent bien à l’ambiance recherchée. Le gameplay s’accorde bien au style de jeu, mais peine à se détacher suffisamment du genre metroidvania. L’échelle des décors est un peu perturbante et rend le jeu confus par moments. Bref, Headlander est un jeu léger et réussi, parfait pour passer un bon moment, et ce, même si sa durée de vie reste un peu faible.
Vous pourrez découvrir à votre tour la fièvre du disco avec Headlander, disponible en téléchargement sur le PlayStation Store et Steam pour 19,99 €.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur.
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