Test | Heavy Rain sur PS4

Initialement sorti sur PS3, Heavy Rain est un thriller développé par Quantic Dream et dirigé par David Cage. Cette histoire vous fera vivre une véritable course contre la montre pour tenter d’élucider l’énigme du tueur à l’origami. Le studio français est connu pour ses jeux qu’on pourrait qualifier de films interactifs et qui ont déjà séduit bon nombre de joueurs. Après un portage réussi de Beyond: Two Souls en novembre dernier, on peut se demander ce que nous réserve Heavy Rain sur PS4.

Shauuuunnn !!! Shauuuuuun !!!

Ethan, jeune père de deux enfants, vivait le parfait rêve américain avec sa femme. Tout semblait lui réussir, et pourtant par un après midi ensoleillé, un tragique drame familial survient. Son fils Jason meurt dans un tragique accident de la circulation. Brisé et déprimé, le père de famille ne parvient plus à aller de l’avant, tous ses rêves étant à présent envolés. A côté de cela, un terrible serial killer d’enfant sévit en ville, et comme de nombreux tueurs en série, ce psychopathe suit à la lettre son rituel pour assassiner les enfants. Chacun de ses meurtres est signé d’un origami de papier, ce qui lui vaut d’ailleurs le surnom de Tueur aux origamis. La prochaine cible de notre tueur n’est autre que le deuxième fils d’Ethan. Il est difficile d’en dire davantage sur le scénario au risque de gâcher le plaisir des joueurs qui ne l’auraient pas fait sur PS3. En effet, l’atout majeur d’Heavy Rain réside dans les rebondissements qui rythment l’histoire, ces derniers vous faisant douter jusqu’à la fin de l’identité du tueur.

Le titre du studio français reprend certains codes de leur précédent jeu Fahrenheit, puisque vous suivrez le déroulé de l’histoire non pas à travers un protagoniste, mais plusieurs qui seront tous liés plus ou moins étroitement au tueur. Le premier est bien évidemment Ethan, qui fera tout pour tenter de sauver son fils Shaun. Vient ensuite Scott Shelby, le détective privé qui a été engagé par la famille des victimes dans l’espoir de trouver l’assassin. Le troisième personnage contrôlable est Norman Jayden, un enquêteur du FBI très professionnel, spécialisé dans les disparitions inquiétantes. Enfin, Madison Paige, une journaliste bien résignée à démasquer le serial killer. Le jeu nous fait donc passer d’un point de vue à l’autre par le biais des différents personnages qui perçoivent l’histoire à leurs manières, laissant davantage place aux doutes. les quatre protagonistes seront amenés à se rencontrer et à travailler ensemble. Un conseil, évitez de regarder la liste des trophées pour ne pas solutionner rapidement le mystère du tueur aux origamis.

L’histoire, contrairement à Beyond: Two Souls, se déroule chronologiquement avec parfois des flashback qui permettent de mieux comprendre les attitudes de chacun. De ce fait, on se rend bien compte ici que David Cage choisit d’adopter des procédés cinématographiques avec plusieurs histoires qui convergent en un même point avec révélation à la toute fin, un peu a la manière de la saga Saw.

L’effet papillon

Heavy Rain vous demandera tout au long de l’enquête d’effectuer (souvent dans la précipitation) des choix plus ou moins difficiles à faire « moralement ». Cela a pour conséquence d’être plus proche du personnage et ainsi être davantage touché par son sort. Bien sûr, les choix auront une importance cruciale puisqu’une mauvaise décision peut entrainer parfois la mort d’un des protagonistes.  Par ailleurs, le titre du studio Quantic Dream bénéficie de 18 fins différentes, ce qui en dit long sur l’incidence de vos choix. N’hésitez pas de ce fait a recommencer une nouvelle partie pour voir les différentes issues même si cela est contraire a l’idée du créateur David Cage, qui préfère que le jeu ne soit fait qu’une fois pour ne pas briser « la magie ».

Le gameplay d’Heavy Rain, tout comme Beyond: Two Souls ou plus récemment Until Dawn, utilise des Quick Time Event (QTE) pour réaliser une action. Heavy Rain montre une fois de plus que la frontière qui sépare parfois le jeu video du film interactif peut être quasi-inexistante. Face a ces nombreux QTE, vous vous sentirez un peu plus dans la peau du personnage, néanmoins pas de panique si vous ne parvenez à les effectuer rapidement et à 100%, puisque cela ne vous bloquera pas. Dans le pire des cas, cela pourra causer la mort d’un personnage. Compatible au départ avec le PS Move, le jeu dans sa version PS4 utilise désormais le capteur (plus sensible) motion gaming de la Dualshock 4, évitant donc au passage de manquer certaines actions à cause d’une sensibilité défaillante. Néanmoins, les QTE difficiles qui demandent d’appuyer simultanément sur quatre touches ou plus sont toujours présents, et s’avèrent toujours aussi peu pratiques et confortables. Une autre petite faiblesse du titre réside dans sa maniabilité : les déplacements des personnages sont lents et peu intuitifs. Cela peut paraître frustrant lors de scènes particulièrement stressantes. A noter qu’il existe trois niveaux de difficulté pour les QTE sans que cela n’impacte le déroulement de l’histoire ou encore l’obtention des trophées.

Un portage réussi ? 

Si Heavy Rain a su se faire remarquer lors de sa sortie sur PS3 grâce à ses graphismes, on ne peut pas dire que le portage soit une réelle réussite sur le plan visuel. Certes les cinématiques ont été retravaillées de la même manière que pour Beyond: Two Souls, mais les phases de jouabilité semblent quasiment identiques à la version de 2010. A noter tout de même que la profondeur de champ a de son côté été améliorée. Bon point également sur les émotions que l’on peut ressentir sur les visages, celles-ci sont à présent très détaillées, et les plans rapprochés des cinématiques sur les personnages nous font apprécier davantage le travail effectué.Signée du compositeur Normand Corbeil, la bande son est quant à elle sublime. Elle offre à chaque personnage son propre thème musical et s’adapte suivant son état d’esprit. Le studio Quantic Dream est connu pour sa manière d’utiliser la motion capture avec des acteurs connus pour réaliser ses jeux, et Heavy Rain n’échappe pas à la règle en employant des célébrités comme Sam Douglas ou encore Max Renaudin. Une réussite, d’autan tplus que les doublages sont parfaitement réussis avec les voix des acteurs originaux. Par ailleurs, le jeu souffrait sur PS3 de la mauvaise synchronisation des dialogues, mais le studio semble avoir fait le nécessaire pour améliorer cela sur cette version PS4.

Enfin, Heavy Rain a également bénéficié d’une meilleure résolution, passant de 720p à 1080p, et, tout comme Beyond: Two Soûls, profite à l’occasion de cette nouvelle version d’un meilleur travail réalisé sur les ombres et l’éclairage.

VERDICT : 8/10

Heavy Rain est sans nul doute l’un des thrillers les plus saisissants de l’histoire du jeu vidéo. Vous enquêterez pour connaitre l’identité du tueur aux origamis et délivrer Shaun. Le jeu mise sur les émotions pour vous faire effectuer des choix difficiles, et s’appuie sur un scénario très bien ficelé qui tiendra le joueur en haleine jusqu’à la fin. Cependant, le titre affiche toujours des faiblesses au niveau de la maniabilité et souffre de l’inutilité de certains QTE. Heavy Rain reste néanmoins une expérience unique, à faire absolument pour les joueurs qui sont passé à côté du jeu lors de sa sortie sur PS3.

A noter qu’une version boîte est disponible, regroupant Beyond: Two Souls et Heavy Rain.