En 2008 sortait Mirror’s Edge, un jeu de parkour où l’art de maîtriser la course et le déplacement en milieu urbain, en vue à la première personne. Notre héros Faith Connors devait lutter contre un régime despotique. Bien que le jeu fût novateur, les critiques avaient été très mitigées car le titre semblait n’avoir pas su exploiter entièrement son potentiel. Huit ans après, Elecronic Arts revient sur la nouvelle génération de consoles avec Mirror’s Edge: Catalyst, un reboot dont nous allons évaluer la qualité à travers ce test.
Fuyez, pauvre fou !
Alors que les cinématiques du premier épisode étaient très simplistes et semblables à un dessin animé, on est ravis de constater que celles-ci sont maintenant très réussies et réalistes. Cela a été possible grâce au moteur graphique Frostbite, le même que celui qui sera utilisé pour Battlefield 1 ou encore Fifa 17. L’histoire met l’accent sur la vie de Faith, cette dernière essayant de contrecarrer les plans de Kruger qui est à la tête de la Cité de Verre. Ceux qui ont joué au jeu original remarqueront que certains morceaux d’histoire ont été ajoutés pour enjoliver le tout. Hormis cela, le scénario reste basique et ne vous fera vivre rien d’exceptionnel. En effet, il y’a les gentils d’un côté (les messagers) et les méchants de l’autre (les soldats qui soutiennent le dirigeant de la ville), et s’ensuit alors un jeu du chat et de la souris.
Les dialogues et les scènes sont plates, parfois même dépourvues de sens. On notera cependant l’effort qui a été fait pour mettre en scène davantage de personnages plus ou moins importants. Malheureusement, aucun n’est charismatique et ils seront vite oubliés. Il en va de même pour notre héroïne Faith ou même le terrible Kruger. Finalement les émotions étaient davantage transmises dans l’ancienne version, bien que les cinématiques fût moins présentes…
Cours, saute, frappe !
Notre héroïne a des facultés surhumaines très appréciables, elle saute de gratte-ciels qui culminent à des centaines de mètres au dessus du sol, elle marche sur les murs, elle chute sans être blessée et se bat contre des gardes armés qui nous tirent dessus en esquivant les balles. Très vite on se glisse dans la peau de Faith et on se prend rapidement pour un maître du Parkour, plus rien ne semble nous arrêter. On notera malheureusement que le niveau de difficulté est vraiment à la ramasse. Certes, il est possible de mourir d’un coup en ratant son saut, mais les ennemis armés, eux, ne font pratiquement aucun dégât, et quand bien même ils y parviennent, il suffit d’attendre quelques secondes pour que se restaurer. Pire, un grappin est disponible, permettant de contourner des obstacles et se déplacer plus vite. Dans l’épisode original, il était possible de récupérer l’arme ennemie afin de tuer les prochains plus facilement. Cela a dorénavant complètement disparu, ce qui est bien dommage.
La grande nouveauté de ce reboot est sans aucun doute le monde ouvert avec une carte qui nous semble à première vue très grande. Cependant, on se rend vite compte que le jeu reste très linéaire car pour se rendre d’un point à un autre de la carte, il n’y a pas beaucoup de possibilités, la faute à de trop nombreux de culs-de-sac. Il faut donc se contenter d’avancer en suivant le chemin matérialisé par une ligne rouge si vous souhaitez avancer rapidement dans l’histoire. Et après de nombreuses heures vous en aurez assez de pratiquer toujours les mêmes routes et vous finirez sans doute par vous téléporter directement a l’endroit souhaité pour vous faire gagner du temps. Finalement ce monde ouvert est appréciable qu’une fois le jeu fini pour profiter pleinement de l’environnement.
Un système d’arbre de compétence a également été mis en place sur ce nouveau Mirror’s Edge. Chaque mission effectuée vous donnera de l’expérience, et tous les mille points vous obtiendrez une compétence à débloquer vous permettant ainsi d’être meilleur au combat, de grimper plus vite, de mieux vous déplacer ou encore d’avoir une meilleure résistance. Cela offre une vraie nouveauté.
I’ve failed my city
Mirror’s Edge Catalyst dispose de nombreuses missions différentes. Chaque objectif est matérialisé par un symbole sur la carte et il suffit de le sélectionner pour que le chemin soit indiqué, un peu à la manière d’un Assassin’s Creed. Les missions principales sont indiquées par un losange rouge et blanc, et sont en rapport avec Faith et Kruger. Cela peut aller de la simple mission d’infiltration où il faut tout faire pour ne pas être repéré en évitant les hommes et les détecteurs de mouvements, aux affrontements directs avec les soldats. A coté de cela, des personnages en arrière plan vous proposeront des missions secondaires qui concernent surtout des livraisons. En effet, avec un temps défini est très serré, vous devez transporter un produit et le transmettre à une personne. Cependant les missions de livraison sont assez difficiles au début du jeu. Sans toutes les améliorations, il est quasiment impossible de parvenir à honorer la livraison dans le temps imparti. Attendez donc d »avoir augmenté la totalité des compétences de déplacement. Par ailleurs les missions de la quête principale rapportent 750 d’XP et les secondaires 250.
Il est possible également de farmer de l’expérience et de diversifier les tâches en profitant des nombreuses missions que nous offre le monde ouvert. Celles-ci sont visibles grâce à un symbole bleu et sont beaucoup plus rapides à finir. En plus des petites missions d’infiltration et de livraison, s’ajoutent celles de diversion, où il faudra semer les forces de l’ordre afin de permettre à un messager de faire sa course, et les missions de sécurisation des noyaux. Dans ces dernières, qui s’avèrent être les plus sympathiques du jeu et qui rappellent fortement la licence Assassin’s Creed, il faut sécuriser un objectif, semer la sécurité et se cacher. Tous ces différents modes permettent un jeu moins linéaire tout en profitant un peu de ce monde ouvert.
I have Faith in you
Mirror’s Edge Catalyst est d’une incroyable fluidité et tourne quasiment tout le temps à 60 FPS, et ce, même dans les phases de combats. Malheureusement cela a un coût, à savoir un monde terne et possédant peu de textures. On notera aussi cet effet de flou qui a été ajouté au moment des runnings qui pourront en agacer plus d’un. Concernant la bande son, elle est toujours très dynamique et colle très bien au thème du jeu, malheureusement les dialogues en version française sont très mal réalisés, alors que la version anglaise hérite d’un doublage somptueux. Pensez donc à lancer votre console en anglais en activant les sous titres si besoin.
Concernant la durée de vie du titre, celle-ci a été allongée par rapport a celle de 2008 où il ne fallait compter qu’une dizaine d’heures. Cela est dû aux nombreuses missions secondaires ajoutées et aux objets à récupérer tout au long de l’aventure. Il faudra pas moins d’une quinzaine d’heures pour terminer la trame principale et le double pour le compléter le jeu à cent pour cent.
VERDICT : 6/10
Huit ans après, Mirror’s Edge revient dans un reboot qui plaira sans aucun doute aux fans du jeu d’origine. D’une part grâce à son gameplay innovant, mais aussi par la diversité des missions proposées. Cependant, on attendait que certaines erreurs de l’époque soient corrigées, comme le manque de couleurs, la linéarité du titre ou encore les phases de running souvent frustrantes et imprécises. Malheureusement on constate rapidement que les développeurs n’ont pas réussi ce défi. On regrettera également la présence d’une histoire trop basique et de dialogues souvent sans queue ni tête. Un jeu plaisant donc, mais qui risque bien ne plaire qu’à une frange de joueurs.
ThePapyGeek
21 juin 2016 at 11 h 24 minJ’avoue une certaine amertume après y avoir joué. Certes on se prend au jeu des capacités surhumaine de Faith jusqu’au risible (carrément WTF par moment) mais on se lasse vite de ce décor aseptisé , monotone… Chiant… La liberté de mouvement est inexistante (appelons un chat un chat) et le gameplay ultra repetitif. L’histoire ? Digne d’une serie Z… Bref une tres grosse deception.