Comme chaque année, le MotoGP s’invite dans nos salons et sur PC grâce à Milestone. Cette année, MotoGP 25 nous promet une expérience plus accessible pour tenter de convaincre de nouveaux joueurs d’adhérer à cette discipline exigeante et épuisante mentalement. Mais les modifications apportées au gameplay seront-elles suffisantes pour faire succomber les fans du dimanche après-midi ? Réponse dans notre test après de multiples chutes qui nous auront causé bien des ennuis.
Testé sur PS5 Pro grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
L’Unreal Engine 5, un moteur désormais maître chez Milestone
Si vous connaissez les développeurs italiens de chez Milestone, vous n’êtes pas sans savoir que ces derniers sont spécialisés dans les jeux de course : Hot Wheels Unleashed 2 Turbocharged, Monster Jam Showdown ou encore le récent Monster Energy Supercross 25 sont les dernières sorties de la marque. En cette année 2025 et à l’instar du dernier titre cité, MotoGP 25 dispose d’un tout nouveau moteur de jeu : l’Unreal Engine 5. Autant vous dire que le constat est saisissant et qu’on a affaire au plus beau jeu de moto jamais créé à ce jour. Outre sa stabilité qui n’est plus à démontrer avec une combinaison 4K/60 FPS qui tourne comme une horloge sur PS5 Pro, le titre se paie même le luxe de sortir sur Nintendo Switch bien que nous n’ayons pas pu mettre la main sur cette version.
Les motos disposent d’une réalisation exemplaire, tandis que les circuits sont toujours aussi bien modélisés avec des environnements plus détaillés. Toutefois, on pestera encore sur certaines textures encore baveuses de l’ère PS3 qui n’ont plus vraiment leur place en 2025 : on pense notamment aux voitures de la direction de course, aux ordinateurs de nos ingénieurs et autres objets où l’interaction n’existe pas.

Si la modélisation des pilotes n’était pas le point fort du dernier opus avec des faciès qui ne respiraient pas la joie de vivre, Milestone a effectué du bon travail et nous avons enfin le droit à des pilotes MotoGP qui ressemblent à des humains avec des émotions et des visages plus expressifs. Les animations sont également un peu moins robotiques, mais nos ingénieurs, eux, disposent encore d’une modélisation et de textures assez laxistes. En revanche, ne vous attendez pas à voir les pilotes des catégories Moto2 et Moto3 puisque ces derniers resteront casqués, les développeurs italiens n’ayant pas jugé utile de modéliser ces derniers.
Dommage, puisque les puristes du mode Carrière apprécieront de débuter par ces plus petites catégories avant de se voir promus en catégorie reine. Sur PS5 Pro, aucun mode Performance ou Qualité n’est à sélectionner, contrairement à d’autres titres du même acabit. Se jouant souvent dans un mouchoir de poche lors des virages, le moteur physique est réaliste et les petits contacts entre pilotes ne seront pas forcément signe de chute immédiate. Attention cependant aux commissaires qui veillent à ce que la course soit propre, mais nous y reviendrons tout de suite dans la partie gameplay qui est l’autre ajout majeur de ce MotoGP 25.
Pour finir sur la réalisation de ce MotoGP 25, nous avons été surpris dans tous les sens du terme par la proposition de Milestone. En piste, les bruits des moteurs sont criants de réalisme et on se croirait réellement dans les gradins, l’immersion est tout simplement au rendez-vous. Sans oublier l’interface UX/UI qui a été mis à jour pour coller à cette nouvelle saison. Mais une fois hors-piste, le constat est d’autant plus alarmant puisqu’aucun effort n’a été fait depuis l’année dernière. Que vous soyez dans le menu principal ou sur les écrans des modes de jeu, aucune musique n’est présente. Lorsque vous démarrez une course, le thème MotoGP tourne en boucle jusqu’à ce que vous lanciez la course : alors oui, cette dernière est aussi entraînante que le thème F1, mais à un moment, on se lasse, d’autant plus lorsque cette piste musicale dure seulement une minute tout au plus…
On attend donc une véritable OST pour les prochaines années, notamment pour les menus sur lesquels vous pourrez passer un temps important. Côté cabine des commentateurs, on retrouve la voix officielle du MotoGP chez nous, à savoir Laurent Rigal de CANAL+. Sa performance est nettement meilleure et plus posée que lors des courses IRL, mais on regrettera que ses interventions n’aient lieu qu’avant et après la course. Toutefois, cela vous permettra d’esquiver le dérangeant « ET BOUM » qui a lieu à chaque départ de GP.
Le gameplay au cœur de ce nouveau cru
De nombreux joueurs ont installé ces dernières années des versions de démonstration de MotoGP et prendre le premier virage sans chuter était difficile. Cela a découragé bon nombre de fans et pour appréhender ce gameplay exigeant, il faut du temps, de la patience et de la technique ainsi que de la compréhension de la physique d’une moto. Beaucoup de personnes n’ont pas ce temps à dédier pour l’apprentissage d’un tel gameplay et avaient donc décidé de jeter l’éponge. Si MotoGP 23 avait tenté un premier pas en avant avec des options d’accessibilité accrues, ce dernier restait encore assez technique pour la grande majorité des pilotes virtuels. Dans MotoGP 25, Milestone propose d’emblée deux modes de conduite : arcade qui est la nouveauté de cet opus et Pro qui se base sur les acquis de l’épisode précédent.
Pour la première fois de la franchise, MotoGP 25 est accessible à un parc plus important de joueurs. Les virages sont plus faciles à prendre, on perd nettement moins l’arrière de la moto lors de ces tournants et le poids du pilote influence moins nos trajectoires. Si en mode Pro, la majorité des sorties de piste est sanctionnée d’une chute, c’est nettement moins le cas en Arcade, mais vous perdrez un temps considérable. Comme d’habitude, il sera possible de revenir rapidement en arrière pour corriger son erreur avec le rewind. L’accélération, la direction et les freins neuraux seront également activables afin de vous aider à prendre les bonnes trajectoires et pour modérer votre accélération. Un indicateur de trajectoire est également disponible.

Toutefois, attention aux conditions climatiques qui influencent grandement la distance de freinage et qui rendent les virages encore plus difficiles. Même en mode arcade, la pluie influencera grandement votre pilotage et vos chances de chutes sont multipliées par 3 voire par 4. Être rigoureux, concentré pour anticiper les tournants et bien prendre les points de corde pour optimiser votre trajectoire seront les maîtres mots pour rester sur votre selle. Depuis MotoGP 24, les Stewards (ou les commissaires de course) disposent d’une intelligence artificielle améliorée : libre à vous de sélectionner leur seuil de tolérance. De notre côté, nous avons demandé à ces derniers d’être cléments dans leurs sanctions, mais de nous signaler les infractions. De ce que nous avons vu manette en main, toutes les sanctions administrées sont correctes et les contacts ont été jugés convenablement. Pour rappel, un pilote en MotoGP peut être sanctionné d’un long lap via un indicateur signalé sur son tableau de bord. Cette distance supplémentaire parcourue fait perdre un temps important.
Lors de nos heures de test, nous avons majoritairement joué en MotoGP, mais également en Moto3 dans le cadre de notre mode Carrière. Tout de suite, on sent que les deux cylindrées ont des comportements différents en piste : moins de puissance en Moto3 mais freinage plus facile à maîtriser, MotoGP au comportement assez laborieux avec un sentiment de lourdeur accrue. Avec la DualSense entre les mains, les sensations de conduite sont ultra plaisantes. On s’y croirait presque tellement les retours haptiques sont bien pensés et les gâchettes adaptatives toujours aussi utiles dans ce genre de titre, notamment pour la gestion du freinage qui vous permettra de choisir le degré de ce dernier.
Un contenu dans la lignée de MotoGP 24
Comme tout jeu de course qui se respecte, MotoGP dispose des traditionnels modes de jeu en solo : contre-la-montre, championnat, Grand Prix ou encore le fameux mode Carrière. Pour le mode Carrière, on sent que Milestone a repris bon nombre d’idées de Monster Energy Supercross 25 et que les équipes ont réfléchi communément pour optimiser le temps de développement. Au premier lancement, vous aurez le choix de la catégorie, mais également de sélectionner la temporalité des transferts (dès la première ou à partir de la seconde année, pas de transfert…). On vous demandera également le choix parmi trois voies : rivalité, développement et prestige. En fonction de votre choix, les objectifs de la saison seront différents et vous remporterez des bonus en adéquation avec votre voie (efficacité du développement, points de réputation, relation avec votre équipier…).

L’objectif de ce mode est de grimper dans la hiérarchie jusqu’à devenir une légende du MotoGP. On retrouve ainsi une interface plutôt intuitive vous présentant les transferts et les rumeurs associés, vos relations avec les autres pilotes ou encore les améliorations de votre moto par rapport à la concurrence. Concernant la gestion des relations, le système reprend à l’identique ce qui se fait dans le jeu mentionné un peu plus haut. En fonction de vos réponses sur les réseaux sociaux et des duels avec d’autres pilotes, cela aura des impacts sur vos relations avec vos adversaires. Bien entendu, si l’animosité est à son paroxysme avec un autre concurrent, attendez-vous à une bataille musclée en piste.
Toutes les pistes de la saison sont présentes au premier lancement, aucun manquement à signaler de notre côté avec une modélisation toujours plus proche de la réalité. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la catégorie MotoE n’est pas encore disponible mais Milestone a annoncé son arrivée prochaine lors d’une mise à jour pas encore datée. L’autre nouveauté réside dans l’arrivée de trois nouvelles disciplines : le Flat Track, Motard et Minibike. Seuls les pilotes MotoGP sont éligibles et ces modes sont à retrouver dans le mode Carrière également, une sorte de compétition bonus en quelque sorte.
Si le gameplay est vraiment différent avec des pistes moins larges, des lignes droites absentes et un sol pas forcément goudronné, on regrettera la présence de seulement deux pistes par discipline. Comme dans l’opus précédent, on retrouve un didacticiel finalement trop léger en termes d’explications ainsi que le MotoGP Academy qui ne fonctionnera qu’avec les contrôles Pro. L’objectif sera de récupérer des médailles sur les secteurs de chaque circuit pour connaître les moindres recoins de vos tracés favoris avant d’enchaîner sur un tour complet.
Enfin, la personnalisation et le mode multijoueur seront toujours au rendez-vous pour ce nouvel opus. Comme toujours, il sera possible de créer son propre casque et les autocollants de ses rêves ainsi que de les partager avec la communauté. L’éditeur est accessible et le fonctionnement est finalement assez proche de Monster Energy Supercross 25. La véritable nouveauté réside dans la prise en charge du cross-play sur toutes les plateformes, Nintendo Switch exclue. Ainsi, grâce à la liaison de votre compte console avec un compte Epic Games, vous pouvez jouer avec des joueurs présents sur d’autres supports. Le multijoueur disposera toujours du mode LiveGP avec des événements mensuels et d’un classement commun ainsi que de courses classées. Il est également possible de créer des salons privés pour affronter des amis, et rien que ces derniers. Si vous souhaitez affronter une personne présente physiquement chez vous, le mode écran scindé est disponible et sera limité à deux joueurs.
Verdict
MotoGP 25 réussit son pari de proposer enfin un gameplay accessible au commun des mortels, ou plutôt aux joueurs qui ne veulent pas prendre le temps de s’acclimater de l’exigence d’une discipline où un virage loupé est lourd de conséquences. Avec l’Unreal Engine 5, le jeu est encore plus propre que d’habitude et rouler est un véritable plaisir, aussi bien techniquement parlant qu’avec la DualSense entre les mains. En revanche, on peut s’interroger sur les évolutions proposées en termes de contenu avec des ajouts bien trop timides. On attend donc déjà avec impatience la prochaine itération avec un mode Carrière remodelé et davantage de contenu dans les trois nouvelles disciplines proposées.
Points forts
- Une amélioration visuelle évidente avec l'Unreal Engine 5 (textures, animations, éclairages...)
- Gameplay enfin accessible et non plus réservé aux puristes
- Tous les pilotes MotoGP, Moto2 et Moto3 sont présents
- Sensations de conduite hyper satisfaisantes
- Cross-play disponible sur tous les supports (hors Nintendo Switch)
- Personnalisation et partage de tous les éléments possibles avec la communauté
Points faibles
- Mode Carrière qui mériterait de gagner en profondeur
- Trop peu de pistes pour les nouvelles disciplines
- Certaines textures et animations encore d'un ancien temps
- Pas de modélisation des pilotes Moto2 et Moto3
- Personnalisation restreinte de notre pilote
- Pas d'OST dans les menus (hors thème MotoGP)
- Pas de commentaires en course (seulement lors de la Grille et des classements finaux)