Never Alone – Kisima Ingitchuna est le premier jeu vidéo basé sur la culture des Inuits développé par Upper One Games, un petit studio basé à Seattle composé de 12 personnes qui ont travaillé en collaboration avec des natifs d’Alaska. Disponible dés aujourd’hui en France, Never Alone vous embarque dans le blizzard incessant du grand Nord…
Bisou esquimau
Vous incarnez Nuna, une fille issue d’un peuple de l’Alaska, les Iñupiaq, accompagnée de son renard polaire afin d’affronter le froid et ainsi sauver son peuple. Never Alone est un jeu difficile à classer tant il se veut différent et emprunt de poésie. A la croisée d’un jeu de plateforme-puzzle comme Limbo et d’un documentaire sur Arte, le jeu vous emporte dans le monde mystérieux des Peuples de l’Alaska.
Visuellement plutôt moyen mais doté d’une identité forte, Never Alone vous fera grelotter de froid. De la toundra la plus glaciale aux icebergs dérivants, le jeu exploite les différents univers possibles du décors Alaskien. Le graphisme et les ambiances colorés mettent en valeur ce froid hivernal dans lequel vous croiserez aussi bien des aurores boréales que des ours polaires, ou des esprits fantomatiques. Outre l’aspect visuel du jeu, de nombreuses cinématiques sont empruntées à l’art et au folklore du peuple d’Alaska. Ce sont souvent des dessins en noir et blanc représentant des personnages ou des esprits de façon un peu difforme, ce qui donne au jeu vidéo un côté un peu angoissant et poétique.
Pour la PS4 les graphismes sont un peu pauvres et répétitifs, on ne comprend d’ailleurs pas pourquoi le jeu n’est pas disponible sur PS3 où il aurait été graphiquement plus à sa place.
Le jeu ne contente pas de nous raconter avec douceur le voyage initiatique d’une jeune fille mais bel et bien une aventure périlleuse. Vous pourrez donc mourir noyé, être mangé par un ours, tomber dans un trou sans fond, et c’est sans compter les pleurs larmoyants de votre petit renard qui vous briseront le cœur.
La vie est rude mais il faudra compter sur la coopération et les pouvoirs surnaturels de votre compagnon pour vous en sortir. L’aventure peut se jouer à deux, ou bien en mode solo. Si vous décidez de jouer seul vous devrez alterner entre Nuna et son renard pour résoudre les énigmes du jeu.
Iceberg droit devant
Des créatures insolites guideront votre route, l’entravant ou au contraire feront tout pour vous aider. Et de l’aide vous en aurez besoin, ainsi que de la patience. Les nombreux puzzles du jeu ne seront pas faciles à résoudre et il faudra faire preuve de beaucoup d’adresse pour réussir du premier coup. Si au départ le jeu possède un petit didacticiel, on se retrouve vite à devoir recommencer rapidement les courses-poursuites. Et c’est un peu là que le jeu pêche. La jouabilité ne fait pas des merveilles. Rapidement, Nuna se retrouve armée de bolas, mais dont la visée est quasiment inexistante, il faut réussir à toucher des endroits vraiment précis en ayant pour seule indication l’inclinaison du personnage. Il est aussi impossible de courir et lancer son arme en même temps, ce qui freine considérablement la progression quand on essaye d’échapper à un ours et que l’on doit abattre des pics de glace. La jouabilité du renard est beaucoup plus souples mais les sauts contre les murs sont assez difficiles à maîtriser et vous feront souvent recommencer certaines phases de jeu. Le problème du mode solo est que vos personnages agissent en fonction du comportement de l’autre, il se peut que la jeune inuit saute d’une plateforme pour rejoindre son renard alors que justement vous essayez d’atteindre le même endroit avec son compagnon. Un gameplay tout ce qu’il a de plus basic et un peu pauvre. Notez également que les ennemis sont peu nombreux et assez redondants.
Brisez la glace
Plus qu’un jeu, Never Alone est un chemin vers la découverte d’une ethnie et de ses traditions. Entièrement doublé en langue Iñupiaq, le jeu est ponctué de nombreux documentaires sur la culture et les traditions de ce peuple ancestral. Libre à vous de les découvrir pendant le jeu ou tout simplement de les accumuler pour les regarder à la fin. Nous vous conseillons toutefois d’essayer de les regarder pendant la phase de jeu car ils sont souvent pertinents et expliquent l’environnement dans lequel vous évoluez.
La bande son est assez pauvre, voir inexistante, on aurait pu s’attendre à de jolies mélodies -comme dans le teaser- mais au final, rien ne viendra vraiment se faire remarquer. Le jeu se finit environ en 3h et pourra donc paraitre un peu cher (environ 15€ sur le store) pour ce qu’il a à proposer.
Verdict : 6/10
En bref, Never Alone est un joli projet porté par de belles valeurs et une envie de proposer une expérience vidéo-ludique différente, mais pas assez poussée pour vraiment accrocher les joueurs. Le gameplay, la jouabilité et les graphismes passables en font un jeu plutôt moyen. Toutefois il est à noter que les documentaires tout au long du jeu sont vraiment très intéressants et nous permettent de découvrir tout un pan d’une culture peu connue de tous. Never Alone reste donc un titre intéressant qui gagnerait à évoluer encore un peu pour pouvoir nous proposer une expérience réellement différente.
VaultMan
19 novembre 2014 at 16 h 58 minPetite question: dans ce jeu, on peut espérer trouver dans un loot quelconque un bon fusil à pompe?
Parceque, un bon fusil à pompe, ça a aussi quand même une certaine part de poësie, non?
(
)mr_anzai
19 novembre 2014 at 17 h 01 minFigure toi qu’il y a un Uzi planqué dans le niveau 3.