Il n’y a pas si longtemps et dans une galaxie pas franchement lointaine, lorsque la grande messe des jeux video pouvait encore se dérouler en présentiel, Ubisoft présenta un nouveau FPS prenant place dans l’univers de la franchise Rainbow Six. C’était lors de l’E3 2019, soit il y a un peu plus de deux ans et demi maintenant et à cette époque, le jeu répondait encore au doux nom de Rainbow Six Quarantine. Une crise sanitaire et quelques quarantaines plus tard, l’éditeur français jugea bon de légèrement revoir le titre de sa copie avant de décaler sa date de sortie au début d’année 2022. Rien de très nouveau sous le soleil à l’époque du Covid-19, puisque le virus a malheureusement provoqué de nombreux reports. Avec un peu de recul, on y voit là l’occasion idéale de bien commencer l’année pour Ubisoft, puisqu’avant que les autres ténors de l’industrie ne dégainent les armes à grands coups de Dying Light 2, Elden Ring et autres Horizon Forbidden West, le champ est libre pour le challenger frenchy.
La nouvelle cartouche d’Ubisoft
Il ne vous a peut-être pas échappé qu’Ubisoft fait partie de ces éditeurs qui ont le malheur de payer l’addition pour bon nombre d’acteurs de l’industrie vidéoludique, sous couvert que l’éditeur ne propose que des titres offrant les mêmes formules, déclinées à l’infini et dans des enrobages différents en fonction de ses licences phares. Ce qui est assez ironique car, très généralement, on notera que ces critiques proviennent des mêmes personnes qui achètent les sempiternels FIFA et Call of Duty chaque année. Et n’y voyez là aucun pointage du doigt, car après tout, libre à chacun d’apprécier les licences et genres qui lui plaisent.
Dans un sens, ces remarques peuvent tout à fait s’entendre : Ubisoft fait partie des plus gros éditeurs de jeux vidéo au monde (on ne s’excusera pas de laisser notre chauvinisme s’exprimer), et il n’y a rien d’anormal à ce qu’une entreprise de cette envergure ne se retienne pas d’exploiter ses filons les plus fructueux. Rappelons à toutes fins utiles que le but d’une société est avant tout de générer de l’argent (ou de la “Moula” comme dissent les jeunes), quand bien même on aurait naïvement envie de croire que son objectif premier est de nous divertir avant même de penser à ses bénéfices nets. Tout ceci pour en arriver au fait que, oui, une fois encore, Ubi nous ressort une de ses licences du placard. Mais franchement, quand le concept est aussi bien ficelé et que la licence ne sert pas seulement de toile de fond mais également le gameplay, on ne peut qu’apprécier.
Avec l’important succès de Rainbow Six Siege largement soutenu par la scène esport mondiale, il n’est pas vraiment étonnant de voir un nouveau jeu prenant place dans l’univers originellement créé par Tom Clancy. En réalité, on s’étonne même un peu de ne pas avoir vu naître d’autre titre estampillé Rainbow Six depuis que Siege assoit (vous l’avez ?) son autorité dans le milieu du FPS compétitif. Pourtant, ici, il ne s’agira pas de mettre à mal une équipe de joueurs par le biais de frags percutants mais plutôt de faire équipe face à des IA. Dans le jargon, on appelle aussi cela du PvE, pour les puristes.
La formule, dans l’idée, n’est pas sans rappeler un certain titre sorti en fin d’année dernière : une équipe composée de plusieurs joueurs qui lutte face à une invasion d’un autre type dans plusieurs niveaux, ça ne vous rappelle rien ? Certes, c’est bien la seule ressemblance avec Back 4 Blood mais on note que la coopération semble revenir sur le devant de la scène. Une fois encore, il n’est pas question de coop en local – vous savez, ce vestige des temps anciens -, mais surtout de coopérer avec des amis en ligne. Ce qui tombe plutôt bien en ces temps hivernaux, puisque vos coéquipiers de jeux sont probablement encore en train d’hiberner, il n’y a donc pas de meilleur moment pour se composer une escouade de 3 et d’aller montrer aux Archéens de quel bois vous vous chauffez.
Tragédies en trois actes
Pour la petite histoire, sachez que Rainbow Six Extraction puise son scénario dans un event de Rainbow Six Siege (Outbreak) qui fut disponible du 6 mars au 3 avril 2018. L’évènement a rencontré assez de succès pour directement inspirer le spin-off dont il est aujourd’hui question, mais rassurez-vous, il n’est pas simplement ici question de reprendre les éléments d’Outbreak pour les vendre au prix fort sous couvert d’un stand alone. L’idée a fait son petit bout de chemin depuis et se décline de façon assez sobre dans les faits.
En effet, Rainbow Six Extraction se contente d’offrir ce qu’il a été pensé pour proposer : du multijoueur coopératif en PvE, et c’est tout. N’espérez pas de modes de jeu supplémentaires pour sortir un peu de la routine ou y affronter vos amis. Pour autant, du haut de ses 12 niveaux répartis au travers de 4 zones différentes que sont New-York, San Francisco, l’Alaska et Truth & Consequences, il y aura de quoi voir du pays avec des zones à ciel ouvert et d’autres dans des environnements plus cloisonnés et rendant les affrontements bien plus directs. Les maps ont le mérite d’avoir des level designs travaillés et ne sont pas sans rappeler certaines cartes de Rainbow Six Siege, avec de nombreux points d’observations mais également des portes à fermer derrière soi ou à ouvrir afin de progresser ou bien d’endiguer l’arrivée d’Archéens. Chaque déploiement dans une zone lance donc une partie, générant 3 objectifs aléatoires à remplir – ou non. Mais nous reviendrons sur ce point-là d’ici peu. Il faut enfin savoir que la progression dans chaque niveau se fait par le biais de sas qui séparent ces derniers en trois parties distinctes. Vous l’aurez compris, 3 objectifs pour 3 aires séparées : il y a donc bel et bien 1 objectif par zone, et chacune est délimitée par un sas. Emprunter ce dernier empêchera alors tout retour en arrière.
Comme évoqué juste avant, le jeu n’impose pour autant pas de compléter un objectif pour passer à la zone suivante du niveau. En effet, si un objectif semble non réalisable ou que la situation se corse, il est possible de demander une extraction afin de mettre fin à l’incursion en cours ou bien de changer de zone pour tenter de réaliser l’objectif suivant. Ces dernier dispensent de l’expérience par paliers et l’idée reste évidemment de tous les terminer pour maximiser les gains. À cela, s’ajoute le système d’études, qui renferme un système de défis. Ils sont délivrés par série de 3 à chaque fois que la précédente a été complétée et sont un excellent moyen de remporter de l’XP. Cette dernière vient améliorer non seulement les agents, mais également la progression générale.
C’est l’histoire du mec qui joue Doc et qui utilise tous les kits de soin
On ne voudrait balancer personne surtout mais lors de nos longues parties, on a tout de même entendu « Rainbow Six Extraction : Le Dark Souls des FPS ? ». Quelques YouTubers peu scrupuleux et un brin sulfureux auraient sauté sur l’occasion pour titrer leur test afin de verser dans le sensationnalisme, bien qu’un brin de vérité y réside. Attention, on a bien dit « un brin ». Depuis quelques années maintenant, on s’amuse à comparer n’importe quel jeu plus compliqué que la moyenne à un Souls, comme si l’industrie avait attendu From Software pour découvrir qu’il était possible de développer des jeux exigeants. C’est d’ailleurs probablement ce terme qui correspond le mieux à Rainbow Six Extraction, puisqu’au delà du simple aspect de la difficulté définie par le niveau de menace sélectionné avant de lancer une partie, le titre requiert un peu de tactique, de stratégie, de la coordination, du travail d’équipe mais également un peu de minutie et de discrétion.
Oui, tout ceci et parfois même un peu plus en fait. Parce que le titre récupère effectivement de son héritage légué par Rainbow Six Siege, certes, mais développe également ses propres caractéristiques. Le design des maps a beau être gravé dans le marbre, ce sont les objectifs, le positionnement des Archéens et des nids ainsi que la localisation des caisses de tech REACT, munitions, aptitudes et kits de soin qui changeront à chaque fois. L’aspect aléatoire peut parfois largement corser les choses, on vous laisse imaginer que des objectifs qui nécessitent de passer à l’attaque sans trop attendre peuvent vite devenir compliqués si les munitions commencent à manquer. Dans le même ordre d’idée, gaspiller les aptitudes des agents en les utilisant n’importe comment ou gâcher des consommables peut s’avérer fatal.
Pour autant, il faut savoir faire preuve de jugement, puisque chaque zone de la map propose son lot de ravitaillements en tous genres. De ce fait, est-il trop risqué d’explorer une zone quitte à tomber sur un essaim d’ennemis ? Vaut-il mieux risquer la vie d’un agent pour mener à bien un objectif ? Ou bien est-ce plus raisonnable de mettre un terme à l’incursion en cours en faisant une demande d’extraction ? Ce n’est là qu’un bref florilège des questions qui se sont posées lors de nos longues sessions de test et auxquelles vous ferez face si vous vous lancez dans l’aventure. La notion de risk and reward est bel et bien présente mais l’aspect aléatoire du drop de soins ou de munitions pourra parfois se montrer punitifs pour les joueurs trop gourmands.
L’agent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue grandement
Vous pensiez que c’était tout et que Rainbow Six Extraction vous laisserait jouer tranquillement et autant que souhaité vos agents préférés sans que cela n’ait d’impact ? Que nenni. Parce que l’on serait bien tentés de passer aux niveaux de menace supérieurs pour multiplier les gains d’XP (+50% en mode Dangereux, +100% en mode Grave et +200% en mode Critique), les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter une composante qui n’est pas sans rappeler les rogue lite et qui consiste en la disparition pure et simple d’un agent tombé au combat et qui n’aurait pas été rapatrié par ses petits camarades, s’ils ont eu la chance de s’extraire avant de subir le même sort funeste. Ce qui signifie qu’il ne sera pas jouable tant qu’il ne sera pas de retour. En partant de là, il sera alors possible de lancer une incursion dans le niveau en question pour que l’un des trois objectifs consiste à sauver l’agent. Si cette tentative échoue, l’agent redeviendra disponible mais subira un malus d’expérience qui pourra causer une baisse de son niveau et donc voir une de ses armes ou de ses caractéristiques disparaître, jusqu’à réatteindre ce même niveau.
Concrètement, échouer au sauvetage d’un agent qui était tout juste passé au niveau 4 provoquera une baisse d’expérience et donc un passage du niveau 4 au niveau 3, avec la perte de l’avantage qui était liée à ce niveau. Il faudra donc de nouveau engranger de l’expérience avec cet agent pour revenir au point où il en était. Il y a toutefois une petite subtilité, puisque les agents ayant atteint le niveau 10 (soit leur niveau maximum) ne pourront pas voir leur niveau baisser. De même que le niveau de progression générale, permettant de débloquer des agents, des niveaux (seul New-York est disponible au début) et des tech REACT ne sera jamais impactée négativement. C’est toujours ça de pris pour les têtes brûlées qui se retrouveront régulièrement avec plusieurs agents disparus et inactifs sur leur écran de sélection de personnage.
Frustration et conséquences
Se lancer à corps perdu dans une incursion et perdre son agent main peut avoir quelque chose de terriblement frustrant. D’autant plus que la santé des agents n’est pas restaurée en lançant une extraction, les PV ne se restaurant qu’en accumulant de l’XP, et donc en terminant des incursions. Il est donc relativement compliqué de jouer sans cesse le même agent, ce qui poussera chacun à se trouver plusieurs main. Cela peut avoir un impact certain d’ailleurs dans la composition d’une équipe puisque si tous les joueurs se retrouvent sans soutien à disposition, l’avenir des prochaines games est d’autant plus incertain. À cela s’ajoute une difficulté certaine, les développeurs ayant souhaité proposer un véritable challenge. Impossible de ne pas ressentir une certaine frustration de temps à autre. Mais de la frustration, nait également le plaisir.
Car avoir des agents disparus et inactifs implique forcément des choix différents dans la stratégie à adopter et implique de s’adapter. C’est d’autant plus facile lorsque l’on se retrouve en escouade avec 2 amis en chat vocal mais c’est une autre paire de manches lorsque l’on se retrouve obligé de faire appel au matchmaking et que la communication s’avère être moins aisée. Quant au solo, le jeu n’a clairement pas été pensé pour une telle expérience. Lancer une incursion seul pourra s’avérer être utile pour essayer de récupérer un agent à la volée ou compléter des études en particulier, mais quand bien même l’équilibrage est adapté à la taille de l’escouade, on peut beaucoup trop facilement tomber en étant seul.
Les 100 PV des agents peuvent vite fondre comme neige au soleil et malheureusement, certaines hitboxes auraient besoin d’être retravaillées. Il suffit d’être coincé par 2 dards, soit des ennemis relativement basiques pour voir une partie tourner au vinaigre et se finir avec un agent disparu. Si l’on peut espérer qu’un peu de rééquilibrage sera envisagé par la suite, soyons clairs : on ne demande pas à ce que la difficulté soit revue à la baisse, loin de là. Seul le souci de certaines hitboxes devrait être corrigé, car pour le reste, c’est justement ce qui fait tout le charme de Rainbow Six Extraction. La tension qui règne lors d’une incursion, l’incertitude quant à son bon déroulement, le fait que tout puisse basculer d’un instant à l’autre de par la relative fragilité des agents face aux Archéens, mais aussi tout son aspect tactique et sa composante punitive sont tout autant d’éléments qui jouent en sa faveur.
Nul besoin d’avoir écumé les arènes de Rainbow Six Siege pour accrocher à Extraction, votre dévoué serviteur en est bien la preuve. Alors qu’il n’avait pas réellement éveillé notre intérêt au fur et à mesure de ses présentations lors de salons et annonces, la dernière production d’Ubisoft a insufflé en nous le syndrome de « Allez, encore une partie », nous scotchant littéralement à la manette. On a mis de côté son scénario et son lore, certes travaillés mais malheureusement pas assez mis en avant, pour se concentrer sur ce qu’il offre de plus jouissif : des sessions de jeu intenses dont le rythme varie entre la discrétion et l’action explosive.
Enfin, si pour certains le nom d’Ubisoft ne provoque guère plus que de l’aversion, chez nous il est surtout synonyme d’un suivi relativement exemplaire dont peu peuvent se targuer. L’éditeur a déjà promis du contenu post lancement et si aucun season pass n’a encore été annoncé, du contenu gratuit devrait être de la partie dans un futur proche. De nouveaux agents seront également sans doute ajoutés au fur et à mesure, mais on ne sait pas encore, si tel est le cas, s’il faudra sortir le portefeuille pour les débloquer ou bien si, à l’instar d’un Rainbow Six Siege, ils pourront être obtenus en jouant. Toujours est-il que le titre est vendu 50€ sur consoles nouvelle génération, ce qui s’avère être un tarif raisonnable pour un jeu qui, s’il parvient à fédérer une communauté active et à trouver son public, devrait connaître un avenir radieux.
La technique, elle, est un peu moins radieuse cependant. Le jeu ne se donne pas la possibilité d’être visuellement imposant, même sur consoles de dernière génération où sont présentes deux options (Fluidité et résolution). En résulte donc un titre tout à fait correct techniquement parlant, mais qui, comme de nombreuses production cross-gen, reste dans la norme. La D.A s’avère correcte, elle reprend de nombreux gimmicks de Rainbow Six Siege d’ailleurs, surtout pour les agents. En revanche, on aurait pas été contre davantage de créativité en ce qui concerne les Archéens, dont le design manque un peu d’inspiration à notre goût. On a pas forcément le temps de vraiment les étudier sous toutes les coutures donc on ne s’attardera pas vraiment sur ce léger défaut, mais puisqu’il fallait bien lui en trouver, voilà, c’est fait. Enfin, n’espérez pas vraiment être surpris par la bande-son, elle nous a semblé presque inexistante. Hormis le thème du menu principal, il n’y a aucune composition réellement transcendante et là, c’est un peu dommage, car on sait que Ubisoft sait y faire lorsqu’il faut proposer des OST convaincantes. Mais qui sait, peut-être que certains des thèmes du jeu pourront eux aussi donner naissance à un album de reprises en version lo-fi. Même si ça ne colle pas franchement à l’ambiance, cela aura au moins le mérite de proposer une ambiance musicale plus marquée.
On a tout vu… ou presque
Si nous avons passé plus d’une vingtaine d’heures en jeu pour la réalisation de ce test, la meilleure volonté du monde n’aura malheureusement pas suffit pour débloquer l’intégralité des modes de jeu proposés par Rainbow Six Extraction. On s’en excuse évidemment, mais nul doute que vous comprendrez, une fois manette en main, qu’il est concevable de ne pas avoir débloqué tout le contenu endgame, malgré notre compteur de temps passé en incursion.
Sachez toutefois que 2 éléments importants sont à noter :
- Une fois le grade 13 atteint, les affectations sont disponibles et permettent de rejouer sur les maps en fonction de modificateurs spécifiques qui proposeront un challenge supplémentaire, comme l’affectation Dos au Mur qui fait la part belle aux affrontements puisque des hordes d’Archéens affluent tout en augmentant la cadence au fil du temps.
- Quant au mode Protocole Maëlstrom, il se débloque une fois le grade 16 obtenu. Il ne sera plus seulement question de réaliser 3 objectifs mais 9, avec un temps imparti réduit et une difficulté accrue. Moins de ressources, plus d’ennemis et d’objectifs à réaliser mais aussi plus d’expérience et de récompenses gagnées. Il est recommandé de s’y frotter avec des agents de niveau 10, d’ailleurs seule une sélection de 6 agents sera jouable. Chaque semaine proposera une nouvelle sélection de variables afin de varier les plaisirs mais aussi pour se préparer, s’entrainer et tirer parti de ses erreurs des runs précédentes. On notera qu’il s’agit du seul moyen pour remporter des Crédits React, la monnaie premium du jeu, permettant de débloquer moult skins dans la boutique du jeu.
Verdict : 8/10
À notre plus grand étonnement, Rainbow Six Extraction est l’une des surprises de ce début d’année 2022. On met très vite de côté son scénario de série Z pour se concentrer sur l’essentiel : ses parties intenses en coopération qui mêlent discrétion, tactique et action. Les premières parties seront peut-être un peu retorses pour les néophytes, le temps de s’adapter au rythme imposé et de mettre en place les stratégies adéquates en fonction des objectifs. Une fois passées, on découvrir un titre au fort potentiel qui n’invite pas vraiment à lâcher la manette. On salue le parti pris de proposer un titre exigeant, sans faire de concessions pour plaire au grand public, mais qui sait récompenser l’investissement du joueur. À savourer entre amis afin d’en tirer toute sa quintessence.
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