SoulCalibur fait son grand retour sur le devant de la scène vidéoludique après 6 années d’absence. 6 années, c’est ce qu’il a fallu au 6ème opus pour voir le jour : SoulCalibur VI est enfin disponible et il tient à montrer qu’il fait toujours partie des plus grands jeux de combat de tous les temps. Possède-t-il une lame assez affûtée ou doit-il refaire un tour chez le forgeron ? Découvrez cela dans les lignes qui suivent, nobles combattant(e)s…
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à une copie physique envoyée par l’éditeur
SoulStory
La série SoulCalibur a toujours été réputée pour son contenu solo de qualité et c’est avec ce point que nous allons débuter ce test afin de rassurer ceux qui ne font pas que jurer par le multijoueur. Rassurer car oui, SoulCalibur VI sait offrir des heures et des heures de plaisir solitaire, notamment grâce à ses deux modes Histoire. Oui, pas un mais bien deux ! Le premier, Balance de l’Âme, vous permet de créer votre personnage et de prendre part au début des mésaventures liées à la terrible Soul Edge, lame dévoreuse d’âme et corrompant de nombreuses personnes. En effet, bien que nous ayons affaire au sixième épisode de la série, l’histoire du jeu prend place à la fin du XVIème siècle, tout comme le soft qui a tout lancé, Soul Edge/Blade. Bien que ce ne soit pas un vrai reboot, nous avons tout de même affaire à une aventure plus ou moins remaniée, même si elle reprend les événements majeurs des débuts de la saga. Cela est sans doute lié à la réception de SoulCalibur V qui, avec ses personnages phares bien plus âgés et des nouveaux pas toujours appréciés, n’est pas celui que les fans tiennent le plus à cœur. Heureusement, dans SoulCalibur VI, les personnages les plus réputés et aimés sont bien présents, même s’il manque encore quelques inconditionnels dans le casting jouable tel que Hwang. On regrette néanmoins que Tira, bien que présente de base dans le jeu, soit d’ores et déjà en DLC.
Ainsi, avec le personnage que l’on crée, on interagit avec une carte du monde où il faut choisir ses déplacements, participer à des quêtes principales et secondaires, embaucher des mercenaires, gérer un équipement… L’histoire se veut plutôt simple et les dialogues, assez nombreux, ne sont pas toujours passionnants à suivre – surtout qu’il n’y a quasiment aucune cinématique – mais la petite dimension RPG du tout fait son petit charme, surtout avec les choix à faire de temps en temps permettant d’obtenir diverses expériences.
Le second mode Histoire, c’est Chronique d’Âme et c’est celui qui est un peu plus classique mais essentiel à la saga. Outre une histoire principale mettant en avant Kilik, tous les autres personnages du jeu – dont Geralt de Riv de la série The Witcher, on va y revenir un plus tard – ont droit à leurs propres moments plus ou moins importants. Si c’est un véritable plaisir de découvrir les différentes interactions et péripéties entre les personnages les plus illustres de SoulCalibur, il faut hélas se contenter de simples illustrations. Même si ces dernières sont fort réussies, on aurait aimé voir des cinématiques, comme dans les anciens jeux mais en contrepartie, le scénario est plus étoffé, un mal pour un bien donc.
Un gameplay bien calib(u)ré
Évidemment, le principal intérêt d’un jeu de combat reste son gameplay et de ce côté-là, SoulCalibur VI tape juste et fort. Il reprend naturellement les fondations des anciens épisodes et se permet de rester profond tout en étant plus accessible. En effet, les contrôles et la vitesse des personnages ont été améliorés, même les combattants lourds comme Siegfried et Astaroth placent des coups plus ou moins rapides. SoulCalibur VI se veut plus nerveux que SoulCalibur V et revient vers une vélocité proche de SoulCalibur II, l’un des épisodes les plus appréciés par les fans. Du côté des actions possibles, nous avons toujours les différents coups verticaux et horizontaux, les coups de pied, les prises qui sont désormais plus simples à effectuer et les attaques ultimes, nouveauté introduite dans la série avec SoulCalibur IV, sont toujours présentes afin d’en mettre plein la vue et mettre la pression sur les adversaires. Le tout fonctionne vraiment bien grâce à la fluidité impeccable du titre (60 images par seconde en toutes circonstances), rendant les combats très agréables à jouer et l’innovation majeure de cet épisode est à sa saluer : le Revirement Edge.
Le Revirement Edge permet d’une simple pression de touche de contrer un adversaire et si cela marche, nous obtenons alors un petit ralenti – très classe au passage – où chaque combattant choisit une attaque, un mouvement ou une défense via une touche afin de participer à une version remaniée du fameux jeu papier-feuille-ciseaux. Au départ, cette mécanique peut dérouter car on ne sait pas quelle attaque est plus forte que l’autre mais au fil du temps, elle devient vite addictive tant elle dynamise les combattants et les rend imprévisibles. Cela donne également une chance aux joueurs qui débutent dans la série, une attaque Revirement Edge réussie faisant beaucoup de dégâts. Cependant, il se pourrait que cela ne plaise pas à tout le monde, tant il est possible d’en abuser durant les combats.
De plus, certains coups sont désormais des Coups fatals. En remplissant des conditions plus ou moins spéciales, tel ou tel personnage fait un Coup fatal au lieu d’un simple coup, permettant alors de faire plus de dégâts voire de carrément immobiliser l’ennemi, une petite assez sympathique. Vous l’aurez compris, si SoulCalibur VI ne réinvente pas la série, il sait néanmoins perfectionner la formule et offre des combats plus agressifs et amusants que jamais, ne lassant quasiment jamais et ce malgré les défauts du jeu.
Featuring Geralt from The Witcher Series
Un peu plus haut, nous avons mentionné des défauts et malheureusement, il y en a. Outre un manque cruel de cinématiques, comme dit auparavant, c’est surtout les arènes qui déçoivent. Il n’y en a que 11 et la plupart sont loin des claques graphiques et artistiques des précédents volets de la saga. Si certaines s’en sortent mieux, d’autres ne sont que de simples zones basiques (forêt quelconque, plaine sans saveur…) qui ne rentreront pas dans les mémoires. De plus, l’ensemble manque cruellement de vie avec aucun PNJ visible à des kilomètres, là où d’anciennes arènes en pullulaient, donnant l’impression de participer à de véritables batailles. N’oublions pas que si le jeu est fluide, techniquement, ce n’est pas la folie non plus avec des personnages, décors, polygones et textures quelque peu en deçà des jeux du moment, donnant parfois l’impression d’assister à une version plus ou moins remaniée de SoulCalibur V, pourtant sorti en 2012. Il est vrai que le développement de SoulCalibur VI ne s’est pas fait sans embûches mais cela reste dommage, tant la série nous a habitués au top du top à chaque opus. Tekken 7, utilisant le même moteur et également édité par Bandai Namco, s’en sort mieux qui plus est, malgré des temps de chargement plus longs. Heureusement, ça se laisse regarder malgré tout et il y a même quelques arènes et personnages dignes de la génération actuelle, notamment Kaer Morhen et Geralt, provenant tout droit de The Witcher.
La série SoulCalibur est réputée pour ses invités de marque : Link de The Legend of Zelda dans SoulCalibur II, Yoda et Dark Vador de Star Wars dans SoulCalibur IV, Ezio d’Assassin’s Creed dans SoulCalibur V… Pour SoulCalibur VI, Bandai Namco a vu les choses en grand puisque c’est Geralt de la série The Witcher qui est l’invité d’honneur. Une inclusion qui semble parfaite, tant le personnage est amusant à jouer et colle parfaitement à l’ambiance du jeu. Avec ses redoutables épées et ses sorts, il est un combattant à part qui devrait plaire au plus grand nombre. Cerise sur le gâteau, il est possible d’utiliser son style de combat dans le mode Création afin de concevoir votre propre sorceleur, de quoi ravir les admirateurs des livres d’Andrzej Sapkowski et des jeux de CD Projekt Red.
Bien entendu, en dehors du mode Balance de l’Âme, vous pouvez également créer d’autres personnages, comme il est coutume depuis le troisième épisode. Si l’on peut regretter un nombre d’items en deçà du cinquième opus (ce sera rajouté via des DLC, hélas), il est toujours possible de faire bien des folies et le jeu en ligne pullule déjà de créations originales, fidèles à d’autres œuvres – vous pouvez en juger avec notre version de Guts de Berserk un peu plus bas – ou bien délirantes. Un peu trop même, parfois. Il est possible d’utiliser les créations en ligne, ce qui est un bon point.
En parlant du jeu en ligne, ce dernier se veut simple mais efficace : vous pouvez jouer à des matchs amicaux ou bien classés afin de prouver au monde que vous faites partie des meilleur(e)s. Le Netcode se veut plutôt bon en général, on trouve rapidement des salons et des adversaires, le tout avec des chargements rapides pour les combats et une fluidité qui ne varie qu’en fonction de votre connexion, de quoi s’amuser durant de nombreuses heures en ligne, malgré un petit manque de modes différents.
Pour ce qui est du reste, nous avons un petit mode Arcade sympathique mais moins bon que les anciens (il manque l’habituel boss de fin, là, il n’y a que 8 personnages à affronter), les traditionnels modes Versus ainsi qu’Entrainement et pour les grands fans, il y a un mode Musée rempli d’informations, images, musiques et vidéos rendant gloire à la série. En parlant des musiques, ces dernières sont majestueuses et épiques, qu’elles soient nouvelles ou des réarrangements d’anciennes compositions et participent grandement à l’adrénaline que peuvent procurer les combats. De quoi bien motiver durant les nombreuses heures de jeu requises pour boucler les deux modes Histoire et débloquer tout le contenu du Musée : vous en aurez facilement pour plusieurs dizaines d’heures et durant ces heures, on s’ennuie rarement grâce au gameplay de grande qualité, faisant de SoulCalibur VI un jeu de combat digne de ses aînés.
Verdict : 8/10
Mission accomplie pour Bandai Namco : bien qu’il ne soit pas exempt de défauts, SoulCalibur VI est un jeu de combat passionnant. Sans ses petites tares, notamment le rendu parfois daté, il aurait pu approcher de la perfection et entrer pour de bon dans la légende. Malgré tout, il devrait ravir la majorité des fans et conquérir les nouveaux venus grâce à une jouabilité remarquable et jouissive, relançant la série sur de très bonnes bases. Au fond, c’est tout ce qu’on lui demande.
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