Trois ans après Le Baton de la Vérité, South Park et Ubisoft remettent le couvert avec L’Annale du Destin. Exit l’heroic fantasy, c’est désormais le monde des super-héros qui s’en prend plein la gueule. Après un premier essai d’Obsidian réussi, les développeurs d’Ubisoft ont-ils su assurer la relève ? Oui, assurément oui, et nous vous expliquons pourquoi dans ce test.
South Park l’Annale du Destin est la suite directe du Baton de la Vérité, sorti il y a 3 ans sur la génération précédente. Lassés des chevaliers et des pouvoirs magiques, les CM1 de South Park décident de revêtir leurs costumes de super-héros. Telles Marvel et DC, deux licences se créent afin de livrer une guerre sans merci : Coon and friends (dirigée par Cartman aka le Coon) et Freedom Pals (dirigée par Kenny aka Mysterion). Le héros de notre histoire, le jeune Trouduc, va vite être repéré par Cartman qui voit en lui un vrai potentiel. Votre héros va donc réaliser des missions afin de lever le voile sur de nombreux dangers qui planent sur South Park.
La quête va aussi vous permettre de vous connaître vous-même, percer le secret de vos origines, découvrir vos mystérieux pouvoirs, votre orientation sexuelle, vos forces et vos faiblesses… Quoiqu’il en soit, Trouduc n’est qu’un jeune super-héros et il doit se faire un nom dans le milieu. Pour cela, il va falloir percer sur Coonstagram, un réseau social à l’image de celui du jeu précédent. Pour ce faire, il vous faudra engranger un maximum d’abonnés en prenant des selfies avec les habitants.
L’histoire de l’Annale du Destin est excellente. Chaque recoin en est soigneusement maîtrisé par Trey Parker et Matt Stone qui profitent de l’occasion pour creuser un peu les personnages du Coon, de Mysterion ou du diabolique Professeur Chaos. Les blagues méta fusent, les caméos d’exception s’enchaînent et pour peu que l’on ait un peu de second degré, on se marre du début à la fin. Il vous faudra entre 15 et 20 heures pour en voir le bout, ce qui est très raisonnable compte tenu de la qualité du tout.
Farter Emblem
Si le premier opus était un RPG au tour par tour basé sur le modèle des classiques Final Fantasy, ce second lorgne plus du côté du tactical-RPG, à une plus petite échelle néanmoins. Les combats sont toujours au tour par tour et se déroulent sur un terrain quadrillé. Vous contrôlez une équipe de quatre héros à choisir parmi une dizaine. Chacun a sa propre classe et peut, lorsque c’est son tour, se déplacer puis lancer une de ses 3 attaques. Chacune d’elle possède certaines particularités comme sa zone d’action, sa puissance et son effet. Les personnages sont assez complémentaires : il y a des tanks, des supports et des soigneurs (du classique, en gros). Chaque héros possède également une capacité spéciale qu’il peut enclencher une fois la jauge dédiée remplie. Ce système de combat fonctionne dans l’ensemble très bien et a l’avantage d’être plus souple que le précédent. En effet, les possibilités qu’il offre permettent des situations de jeu et des objectifs plus variés (vaincre tous les ennemis, courir à l’autre bout de la map, résoudre une « énigme »).
Ce système profite également d’une bonne gestion des classes. Trouduc va en acquérir petit à petit et pouvoir jongler avec les pouvoirs qu’elles proposent. Il est d’ailleurs aisément possible de changer de classe si vous n’êtes pas satisfait des vôtres. Outre ces pouvoirs, Trouduc montre qu’il porte bien son nom puisqu’il peut courber le temps grâce à ses pets. Ceci se transcrit dans le gameplay par la possibilité de passer le tour des ennemis ou encore de stopper le temps pour les rouer de coups. Le levelling est également présent puisque chaque mission vous rapportera de l’expérience mais également des artefacts, sortes de runes que vous devez équiper à votre héros pour booster ses capacités. Il est également possible de les crafter directement via une appli présente sur le smartphone de Trouduc. Mais qui dit crafting dit matériaux, et qui dit matériaux dit exploration !
Histoire de prendre un peu l’air
Comme dans le premier opus, vous pouvez accéder librement à la ville de South Park. Certains lieux vous sont évidemment fermés au début, et il va falloir vous battre, mais également user de l’aide de vos amis pour y accéder. L’aspect exploration est au cœur de l’Annale du Destin dans la mesure où son plus gros atout, c’est son univers. Le jeu l’a bien compris puisque la ville est parsemée d’objets à collectionner : matériaux, pièces de costumes, artefacts, selfies et plein d’autres encore. Des combats vous attendent également à certains coins de rues, afin de vous expérimenter un peu.
La ville vous réserve également de nombreuses missions secondaires, toutes amusantes et déjantées, qui permettent de creuser un peu l’excellent background du jeu. Plus que dans n’importe quelle autre adaptation de licence, la collectionnite vient très vite nous hanter et on se prend très souvent à flâner pour essayer de glaner quelques costumes, ou pour réussir quelques énigmes. Celles-ci mettront d’ailleurs en oeuvre les pouvoirs de votre pet mais également de vos alliés (Capitaine Diabète pour pousser des objets, l’Homme Cerf-Volant pour voler).
Sur la route de South Park, nous avons croisé une bonne série de qualités mais finalement très peu de défauts. Techniquement le titre est parfait et retranscrit en tous points l’esthétique et l’ambiance de la série. Les chargements sont très courts, le doublage VO est très bon. Ah oui, en parlant de doublage… Non, le doublage officiel VF n’est pas présent pour incarner tous nos personnages favoris. Même si Ubisoft a souhaité proposer un doublage français, celui-ci ne peut tout simplement pas remplacer l’original, qui est justement parfait parce qu’il est unique. Le meilleur conseil est de mettre le jeu en VO, et de profiter de voix qui sont pour le coup, vraiment officielles. Pour finir sur un tout petit point noir, nous avons rencontré quelques bugs de script (quitter et relancer le jeu suffit pour corriger le tout) et également des problèmes de save (corrigés si vous installez le patch day one).
Verdict : 9/10
Vous avez adoré Le Baton de la Vérité ? Jetez-vous tout de suite sur L’Annale du Destin ! En corrigeant les deux, trois errances de son prédécesseur, en ajoutant de la profondeur à son système de combat et en améliorant encore l’aspect fan-service, les équipes d’Ubisoft viennent non seulement de pondre le meilleur jeu South Park, mais également l’un des meilleurs jeux de l’année. Vous n’êtes pas fan de la licence ? Passez votre chemin. L’Annale du Destin est le jeu ultime pour tout les amoureux des atrocités de Cartman, de l’idiotie de Buthers et de la tendresse d’Al Supergay. Bravo Ubisoft, Bravo Trey Parker & Matt Stone, on veut la suite maintenant.
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