Si Mario a fait ses débuts en 2D, il a également marqué les jeux de plates-formes en 3D et ce dès le légendaire Super Mario 64 sur Nintendo 64. Depuis, chaque console Nintendo eu droit à son/ses Super Mario en 3D et ces derniers mois, les rumeurs d’une collection destinée à la Nintendo Switch se faisaient de plus en plus présentes. La surprise fut grande début septembre 2020 : pour les 35 ans du plombier japonais, Super Mario 3D All-Stars a été annoncé… pour une sortie dans le même mois, fait plutôt rare ! Cependant, contrairement à ce que les rumeurs laissaient croire, Super Mario 3D All-Stars contient uniquement des portages de Super Mario 64, Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy. Oui, portages et non des remasters/remakes. Mamma mia ?
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur
« It’s a-me, Mario! »
Super Mario 3D All-Stars contient donc Super Mario 64 (Nintendo 64), Super Mario Sunshine (Nintendo GameCube) et Super Mario Galaxy (Nintendo Wii), trois jeux qui ont marqué leurs générations respectives. Le fait de les regrouper dans une collection sur Nintendo Switch est donc une bonne idée sur le papier, autant pour les fans que les nouveaux joueurs qui n’ont pas connu ces classiques. Si vous faites partie de ces derniers, sachez que comme d’habitude avec Mario, il ne faut pas s’attendre à grand-chose côté scénario. Ainsi, dans Super Mario 64, Mario est invité au château de Princesse Peach pour manger un gâteau mais une fois de plus, elle se fait kidnapper par Bowser. Mario, qui n’est jamais lassé par la situation, doit donc collecter des étoiles à travers divers niveaux pour retrouver Bowser et sauver sa promise via une aventure dont l’histoire tient sur post-it. Dans Super Mario Sunshine, Mario et ses amis veulent se détendre un peu sur l’Île Delphino, remplie de lieux aussi ensoleillés que splendides. Cependant, cela ne se passe pas tout à fait comme prévu et Mario se voit… emprisonner car les citoyens de Delphino le croient responsable d’une série de méfaits qui ont notamment causé des soucis avec le soleil. La Princesse Peach se fait également enlever au bout d’un moment, du coup, c’est un peu raté pour les vacances. Enfin, dans Super Mario Galaxy, le jeu commence par, vous l’aurez deviné, la disparition de Peach tandis que Bowser veut créer une galaxie à son image, rien que ça. Mario part donc dans les étoiles afin de traverser de nombreuses galaxies et sauver sa dulcinée des griffes de son ennemi de toujours.
Ce n’est donc pas par ses histoires que Super Mario 3D All-Stars va (re)transporter les joueurs mais ce n’est pas un grand problème tant c’est secondaire. D’ailleurs, dire que les Super Mario manquent de charme à ce niveau serait mentir, même si nous sommes loin de la qualité des autres séries de Nintendo à ce niveau. Hormis Super Mario 64 qui manque clairement d’ambition et de mise en scène de ce côté, débuts de la 3D oblige, Super Mario Sunshine propose tout de même quelques scènes sympathiques et amusantes malgré un doublage anglais étonnant et parfois étrange pour une telle série (d’ailleurs, c’est le seul jeu proposant cela et on comprend mieux pourquoi). Super Mario Galaxy a lui aussi des moments plaisants dans son histoire, notamment lorsqu’on apprend le passé d’Harmonie et de ses chers Lumas. Parcourir Super Mario 3D All-Stars, c’est surtout explorer des dizaines et des dizaines de niveaux aussi variés que plaisants à découvrir grâce à un level design qui a toujours profité du soin légendaire de Nintendo, même sur Nintendo 64. De quoi profiter pleinement durant plusieurs dizaines d’heures, chaque jeu offrant son lot de multiples défis.
Avant de toucher quelques mots sur la qualité graphique du portage, chose attendue au tournant sur une collection de ce genre, il convient de parler du gameplay car il s’agit de la principale qualité d’un jeu Super Mario, qu’il soit en 2D ou en 3D. Super Mario 3D All-Stars propose donc… exactement la même chose que par le passé et ce pour les trois jeux proposés, « simple » portage oblige. Est-ce une mauvaise chose ? Pas vraiment car dès le départ, Mario a parfaitement réussi la transition 2D-3D. Dès Super Mario 64, contrôler Mario dans un espace en 3D est un réel plaisir et même aujourd’hui, ce jeu qui a tout de même 24 ans propose une belle souplesse dans ses mouvements, chose qui s’est améliorée avec le temps. De plus, chaque suite propose des idées uniques qui changent la manière de parcourir les niveaux : Super Mario Sunshine met en avant un gameplay tournant autour de l’eau tandis que Super Mario Galaxy propose de jouer avec la gravité, pour des résultats délicieux. Tout est parfait donc ? Pas tout à fait car les problèmes d’époque sont, forcément, toujours présents alors qu’ils auraient quand même pu être retouchés quelque peu. Principal défaut : la caméra, notamment dans Super Mario 64 et Super Mario Galaxy car on ne peut pas la contrôler à sa guise. Les angles sont en majorité bons pour éviter qu’on peste dessus mais parfois, cela pose quand même problème et garantit quelques morts frustrantes. Enfin, Mario est un peu moins souple et précis à diriger dans Super Mario Galaxy, surtout dans les niveaux où il n’a pas accès au fameux J.E.T. (objet qu’il utilise pour lancer de l’eau de différentes manières). Il est certes intéressant de jouer « à l’ancienne », mais la physique n’est pas toujours adaptée. Malgré tout, inutile de préciser que l’on prend beaucoup de plaisir à (re)jouer à ces trois jeux tant ils offrent de la plate-forme de grande qualité. Mario est un maître du genre et cela ressent dans quasiment chaque niveau, surtout que pour obtenir les étoiles/soleils, le nombre d’objectifs est tout simplement sidérant. En plus de sauter ici et là, il faut parfois participer à des courses, collecter des objets, résoudre des énigmes, participer à des défis variés, affronter des boss divertissants… On ne s’ennuie quasiment jamais dans un Super Mario 3D, Super Mario 3D All-Stars est donc une compilation dont le fun est garanti pour tous les amateurs du genre et rien que pour cela, il vaut le détour. On aurait tout de même aimé qu’il offre des améliorations, notamment en ce qui concerne le rendu graphique.
« A-wa-wa-wa-wa-wa! »
Super Mario 3D All-Stars est avant tout une compilation de portages et non de remasters voire même remakes (on vous renvoie vers notre guide pour plus de détails à ce sujet). Contrairement à des collections comme Spyro Reignited Trilogy ou The Yakuza Remastered Collection, Nintendo a fait dans le strict minimum. Le rendu visuel est donc le même, résolution à part (on va y revenir). De quoi faire un bon plongeon dans le passé, surtout avec Super Mario 64 qui, il faut bien l’avouer, commence à faire de la peine avec ses modèles, effets et décors d’un autre temps, bien qu’un certain charme rétro se dégage encore grâce à la touche Nintendo. Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy s’en sortent encore tout de même plutôt bien malgré le temps qui passe. Le premier a toujours de beaux effets aquatiques (parfois même meilleurs que ceux de la génération actuelle !) ainsi qu’un univers paradisiaque qui donne envie de partir en vacances sur la plage. Le second, lui, arrive encore à épater avec sa direction artistique impressionnante : on visite des planètes et galaxies toutes plus différentes les unes que les autres, le tout en volant littéralement dans les étoiles et en voyant plusieurs mondes au loin. Frissons garantis, même en 2020. Certes, on aurait aimé une retouche visuelle digne de la Nintendo Switch mais globalement, cela passe encore, surtout qu’on profite tout de même de ces trois titres en HD.
Par contre, ce n’est pas tout à fait idéal de ce côté dans Super Mario 3D All-Stars, notamment pour Super Mario 64. En effet, que ce soit sur portable ou télévision, le jeu Nintendo 64 est à 720p maximum et propose des bordures noires en toutes circonstances. Certes, il bénéficie par défaut de meilleures textures ici et là car les textures d’origine n’étaient pas affichées à la bonne résolution à cause de la technique de la Nintendo 64, mais il est regrettable de ne pas avoir une option plein écran. Cela va mieux avec les deux autres jeux, notamment Super Mario Sunshine qui est à 1080p sans arrêt sur télévision et 720p en portable. Super Mario Galaxy a de temps en temps quelques baisses de résolution sur télévision, ne garantissant pas toujours un 1080p limpide mais contrairement à Super Mario Sunshine, il tourne à 60 images par seconde. Oui, vous avez bien lu, Super Mario Sunshine n’a pas bénéficié d’une fluidité à jour et tourne encore à 30 FPS. On voit avec cette collection que pour le rendu visuel, Nintendo a spécialement tenu à offrir des expériences authentiques, résolution et interface (touches et textes pensés pour la Nintendo Switch et encore, ce n’est pas toujours le cas) à part. Il y a même un peu d’aliasing par endroits. Certes non choquant, mais tout de même visible. Cela devrait plaire aux puristes mais on ne peut s’empêcher de penser que voir Super Mario 64, Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy retravaillés avec un rendu moderne (du moins par rapport aux capacités de la Nintendo Switch, comme Super Mario Odyssey) aurait pu être réellement plaisant, surtout quand on voit ce que fait la concurrence de nos jours. On fera donc avec les graphismes d’origine mais carton jaune pour Nintendo de ne pas avoir proposé un portage impeccable pour les trois jeux. La Nintendo Switch ne devrait, en toute logique, avoir aucun mal à les faire tourner avec une résolution maximale et 60 images par seconde.
Côté musiques, elles aussi sont d’origine mais on ne s’attendait pas à des changements. Et comme le veut la tradition, les bandes-sonores des Super Mario 3D sont un régal pour les oreilles. Même les anciens bruitages font encore mouche, notamment les superbes expressions de Mario qui prêtent toujours à (sou)rire. D’ailleurs, Super Mario 3D All-Stars propose d’écouter les musiques de chaque jeu via un menu dédié et ce même la console en veille, un petit bonus fort sympathique. Les temps de chargement sont assez rapides, surtout qu’on peut changer de jeu facilement en appuyant simplement sur la touche – afin d’accéder au menu général de cette compilation. Enfin, côté gameplay, même si le fond n’a aucunement été retouché, il convient de préciser que les Joy-Cons sont idéaux pour jouer aux Super Mario 3D, notamment avec les vibrations HD qui ajoutent du plaisir côté immersion, même si elles ne sont pas aussi bonnes que dans Super Mario Odyssey et d’autres productions Nintendo. Enfin, mention spéciale à Super Mario Galaxy : sur Nintendo Wii, il fallait constamment pointer avec la fameuse Wiimote et sur Nintendo Switch, cette caractéristique est respectée grâce au Joy-Con qui est tout aussi efficace, si ce n’est plus. Mais comment cela fonctionne en mode portable, notamment sur Nintendo Switch Lite ? Pas de panique car il est possible aussi, chose surprenante, d’utiliser la fonction tactile de l’écran afin de palier au manque de viseur et cela fonctionne plutôt bien, même si ce n’est pas idéal pour toutes les situations. On peut donc dire que Nintendo a tout de même fourni quelques efforts pour améliorer l’expérience afin qu’on éprouve du plaisir (et quel plaisir) à jouer aux Super Mario 3D cultes partout où l’on veut. Mais quand on compare à d’autres collections, on regrette malgré tout le manque d’ambition, surtout pour une telle série. Enfin, on ne peut finir sans mentionner le prix : là où d’autres portages/remasters/remakes sont vendus à prix réduit pour convaincre les joueurs, Super Mario 3D All-Stars se permet d’être proposé à 60€ (malgré quelques exceptions chez certains vendeurs) tout en oubliant totalement Super Mario Galaxy 2, musiques à part. De plus, il ne sera plus possible de l’acheter à partir de mars 2021, que ce soit en format physique ou numérique. Nintendo souhaite sans doute un aspect « collector » pour Super Mario 3D All-Stars mais dans la pratique, cela reste douteux.
Verdict : 7/10
Super Mario 3D All-Stars célèbre les 35 ans de Mario d’une manière convenable mais on s’attendait à plus, bien plus. Que cela soit clair, cela reste des jeux cultes. Chaque opus garde encore un certain charme, des musiques entraînantes, un scénario simple mais amusant ainsi qu’un gameplay diablement divertissant, malgré quelques petits aléas ici et là. Malheureusement, cela reste des portages basiques qui se permettent aussi de ne pas être tout à fait aux normes techniquement parlant, notamment Super Mario 64 qui doit être joué avec des bordures noires et en 720p maximum même sur téléviseur. Jouer à Super Mario 64, Super Mario Sunshine et Super Mario Galaxy sur Nintendo Switch est fortement plaisant, notamment avec la possibilité d’y jouer en portable tout en profitant des vibrations HD, d’une meilleure résolution qu’à l’époque et on en passe. Mais Mario méritait tout de même mieux pour ses 35 ans, surtout que les autres éditeurs font souvent plus d’efforts pour des licences qui n’ont pas toutes la même aura que la légendaire série de Nintendo.
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