Ce printemps 2017 aura été définitivement placé sous le signe de la baston ! En effet, entre l’arrivée d’Ultra Street Fighter II sur Nintendo Switch, celle d’Injustice 2 sur PS4 et Xbox One ainsi que Guilty Gear XRD REV 2, la concurrence était rude. Tekken 7 s’est ainsi ajouté à cette belle liste le 2 juin dernier et a mis un terme aux attentes des joueurs. Un premier aperçu du jeu l’été dernier, durant la Gamescom, nous avait permis de nous faire un avis sur ce nouvel opus, mais qu’en est-il vraiment du jeu final ?
Un poing c’est tout
Voilà plus de 20 ans qu’a débuté le combat qui fait rage au sein du clan Mishima. Les plus vieux d’entre vous ont probablement connu la licence de Katsuhiro Harada à ses débuts sur PlayStation première du nom, et force est de constater que depuis, elle a su s’imposer comme il se doit comme l’une des références du versus fighting. Réputée pour son gameplay dynamique, fluide et nerveux, mais aussi pour ses protagonistes hauts en couleur, elle s’est pourtant faite désirer sur PS4, Xbox One et PC puisque le 7ème opus est disponible en arcade depuis maintenant près de 3 ans. Une longue attente qui s’est justifiée par le désir d’offrir aux joueurs la version la plus aboutie de ce Tekken 7, incorporant même un mode VR sur la console de Sony, chose plutôt étonnante pour un jeu de combat au premier abord.
Longuement teasé par des vidéos mettant en avant son aspect scénarisé et ses combats, Tekken 7 arrive donc sur consoles de salon avec un mode Histoire promettant de lever la lumière sur le conflit qui règne au sein de la famille Mishima, notamment entre Kazuya et son père, Heihachi. En effet, vous n’êtes probablement pas sans savoir que la licence dépeint depuis ses débuts la haine qu’entretiennent ces deux personnages et qui s’est étendue avec l’arrivée de Jin Kazama, le petit-fils, dans le 3ème épisode. Il serait bien compliqué de résumer comme il se doit les évènements passés dans les 6 jeux précédents, aussi nous nous contenterons de vous laisser vous informer de votre côté à ce propos.
Quant au 7ème volet, il fait revenir d’entre les morts le grisonnant Heihachi, désirant plus que jamais reprendre le contrôle de la Zaibatsu Mishima des mains de Jin, porté disparu. En son absence, son grand-père n’aura aucun mal à récupérer l’entreprise qu’il a fondée et entrera dans une lutte sans merci contre son fils Kazuya. Si vous n’avez jamais joué à un Tekken, le scénario pourra vous sembler basique et il n’y a rien d’étonnant à cela, car on ne peut pas dire que l’histoire soit des plus recherchées. Cela n’est toutefois pas un problème en soi, et permet d’offrir à tous les personnages présents des raisons bien à eux d’entrer dans l’arène.
Relativement bien mis en scène, le mode Histoire déçoit malgré tout. Non pas pour ce qui est de sa durée de vie (comptez 4 à 5 bonnes heures pour le compléter en entier, y compris les épisodes relatifs aux différents protagonistes), mais plutôt pour son côté très abrupt. En effet, on ne nous apporte finalement qu’une partie des réponses que l’on attendait et l’épilogue nous a clairement laissé sur notre faim en teasant allègrement un probable 8ème opus. Notons que la présence d’Akuma dans le scénario est quelque peu déstabilisante, et on ne comprend pas vraiment quel est l’intérêt d’avoir incorporé au scénario l’un des personnages iconiques de Street Fighter dans la licence de Bandai Namco. Son annonce dans le roster était une nouvelle sympathique, mais on se serait clairement passé de sa présence dans l’histoire.
7 est mieux avant ?
Malheureusement, les déceptions ne s’arrêtent pas là, puisqu’une fois l’histoire du clan Mishima complétée, les joueurs favorisant les modes solo devront se contenter d’un mode Arcade qui ne comporte que 5 combats, et d’un mode Combat au Trésor qui se contente de nous faire enchaîner les affrontements contre l’IA, afin de nous faire gagner moult équipements et argent. Difficile d’imaginer ce qui a poussé les développeurs à réduire à ce point les possibilités pour les joueurs solitaires, d’autant que son prédécesseur sur PS3, Tekken Tag Tournament 2, fourmillait de modes de jeu solo. Exit donc les habituels Time-attack, combats en équipe et autres modes fantaisistes que la licence nous offre depuis longtemps.
En multijoueur, que ce soit en local comme en ligne, le constat est peu ou prou le même, ce qui est fort dommage, surtout lorsqu’à côté sortent des titres comme Injustice 2 ou encore Guilty Gear XRD REV 2 qui proposent (beaucoup) plus que le minimum syndical. Néanmoins, bien que l’on aurait envie de bouder le titre de Katsuhiro Harada pour cela, il nous est bien difficile d’agir de la sorte. Impossible de nier le fait qu’une telle absence ne fait pas défaut au jeu, d’autant que l’on ne s’attendait pas du tout à cela, mais il faut bien avouer que le Tekken nouveau est tellement fun à jouer (qui plus est entre amis) qu’on ne peut s’empêcher de le regarder avec un œil affectif. Dès lors que l’on passe les portes des salons en ligne, que ce soit en Matchmaking d’amis, en partie classée ou bien en Tournoi, le jeu prend clairement une autre dimension. Tekken 7 est calibré pour être savouré en compagnie et il a rarement été aussi agréable de distribuer des coups à ses amis. En tout bien tout honneur.
Le jeu profite d’un netcode solide qui permet de combattre avec des joueurs du monde entier sans aucun problème, pour peu que votre adversaire dispose d’une connexion relativement stable. Malgré quelques problèmes au lancement du jeu, on parvient à trouver des parties sans trop de problèmes, et on ne regrettera finalement que les longuets temps de chargement, aussi infernaux en solo qu’en multi.
Manette en mains, c’est toujours aussi bien
Tekken a toujours été une licence aussi accessible que technique. Avec son gameplay résident sur une base de coups de poings et pieds forts/faibles, le jeu s’offre de nombreuses subtilités qui feront le bonheur des joueurs exigeants. On note d’ailleurs quelques nouveautés, avec notamment la possibilité de se relever de bien des façons différentes. Au premier abord, cet élément semble plutôt anecdotique. Pourtant, effectuer une roulade arrière pour se relever plutôt qu’en avant peut changer le cours d’un combat. Maitriser cet aspect de Tekken 7 sera primordial pour aborder sereinement des affrontements en ligne contre des vétérans, au même titre que les juggles et les punitions. La moindre erreur pouvant être fatale, il convient d’apprendre également à se protéger au bon moment et à riposter lorsque la première ouverture se présentera.
Le système de Rage, que l’on retrouvait plus ou moins déjà dans Tekken 6, est de nouveau de la partie, offrant aux combattants un bonus de 5% en attaque dès lors que leur barre de vie atteindra le rouge et que la situation sera critique. En plus de cela, des mouvements propres à chaque personnage seront disponibles, y compris le Rage Art, une sorte d’attaque ultime qui se déclenche en appuyant simplement sur la touche R1. Cette dernière enlève globalement 20 à 25% de la vie et offre donc un bon moyen d’équilibrer la balance en cas de défaite imminente.
Avec 34 protagonistes disponibles (35 si vous avez obtenu Eliza en précommandant le jeu), Tekken 7 offre un casting de premier choix, réunissant des personnages cultes tout comme des nouveaux venus, qui font néanmoins pâle figure face à des anciens bien plus charismatiques. Pour autant, le jeu nous offre un large éventail de styles, comme à son accoutumée, et vous ne devriez avoir aucun mal à trouver votre main character. Qui plus est, les possibilités de customisation sont énormes et permettent d’équiper le roster d’habits et autres accessoires en tout genre.
Nous évoquions plus haut le mode VR, propre à la version PS4 qui est celle qui nous a servi pour ce test. En vérité, on aurait aimé vous en parler en bien, mais le fait est que l’ajout est absolument inutile. En effet, il ne permet que de contempler les combattants en 3 dimensions et de jouer des combats sans fin durant lesquels la vue est exactement la même que dans les modes n’exploitant pas la réalité virtuelle. Il nous est juste donné la possibilité de changer l’angle de la caméra, ce qui s’avère être peu convaincant. Même au rang des expériences en VR, Tekken 7 fait bien pâle figure, et autant vous dire que cela ne vaut pas la peine de déranger son PS VR pour essayer ce mode. Vous en aurez fait le tour en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Enfin, niveau réalisation il faut dire qu’il tient la route, un peu comme le jeu en règle générale. Le tout est toujours très fluide, sans aucune baisse de framerate, mais l’Unreal Engine 4 n’est clairement pas utilisé à son meilleur et on sent que les développeurs ont fait l’impasse sur certaines textures, probablement pour être sûrs qu’aucun ralentissement ne vienne freiner les combats. Quant aux musiques, puisque l’on peut jouer avec toutes les OST de tous les Tekken sortis à l’heure actuelle sur consoles de salon, autant vous dire qu’il y a du choix. Cela ne signifie pas pour autant que tout est de qualité, puisqu’on y retrouve pas mal de compositions dignes d’un DJ amateur composant ses premières ébauches pour la boîte moisie du coin, mais d’autres titres bien plus efficaces viennent clairement redresser la balance, à commencer par certaines pistes bien épiques. Et si vous désirez vraiment tomber dans la nostalgie des précédents opus, le mode Galerie ultra complet mettra à votre disposition toutes les cinématiques tirées des jeux parus en arcade et sur consoles. À vrai dire, on aurait aimé que les développeurs fassent preuve d’autant de zèle pour ce qui est des modes de jeu, mais que voulez-vous…
Verdict
Tekken 7 est sans nul doute l’itération la plus aboutie de la licence en ce qui concerne le gameplay. Toujours aussi accessible, le jeu se veut encore plus profond si l’on prend la peine de creuser un peu et d’apprendre les mécaniques cachées. En revanche, le jeu pèche par son manque de contenu solo, ce qui déplaira aux joueurs les moins enclins à aller en ligne pour trouver des adversaires, d’autant que les temps de chargement sont d’une certaine longueur. Pour autant, il s’agit sans nul doute de l’un des jeux de combat les plus funs du moment, qu’il serait dommage de bouder pour si peu.
YellowBloom
21 juin 2017 at 22 h 54 minSympa les jeux de mot 🙂