TEST | The Banner Saga 2

The Banner Saga 2

Créer une nouvelle licence n’est pas chose aisée : parvenir à trouver l’univers adéquat, le fil conducteur qui vous permettra de tisser un lien puissant entre les personnages et le joueur. Et pourtant, les équipes de Stoic y sont parvenus avec brio, en nous proposant The Banner Saga, un titre plein de promesses. Mais s’il y a une chose plus difficile encore, c’est bien de faire en sorte que la suite de l’aventure soit encore plus palpitante. The Banner Saga 2 est-il le digne successeur du premier opus ? 

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On prend les mêmes…

L’oeuvre d’Arnie Jorgensen, John Watson et Drew Mc Gee (les fondateurs du studio) avait dès le départ été pensée tel un tableau en trois parties, totalement dépendantes l’une de l’autre. Et pour cause ! Dès le jeu lancé, chaque joueur sera en mesure d’importer sa sauvegarde du premier épisode. Impossible de nier qu’il est plus judicieux de suivre cette épopée de bout en bout. Fort heureusement, les fous courageux souhaitant débuter leur aventure dès l’épisode 2 bénéficieront d’une vidéo récapitulative des principaux éléments de la trame originelle, ainsi qu’une simulation des choix initiaux, inhérents à la suite de l’expédition. Ainsi, en tant que combattant aguerri, nous reprenons la route, après avoir laissé nombre de nos frères et sœurs derrière nous. La fragile entente qui règne entre les humains et les Varls subsiste en partie grâce à notre dernière victoire sur les Dredges à Pyrrhus. Affaiblies, mais pas vaincues pour autant, ces créatures sanguinaires seront le principal obstacle qui vous sépare de votre objectif : l’ouest.

Nous retrouvons Rook ainsi qu’une partie de sa caravane, décimée, à la recherche de nouvelles réponses à leurs questions. Les Dredges sont finalement la cause de cette calamité ? La guerre est-elle le seul moyen de résoudre ce conflit ? Quelles seront les bonnes décisions à prendre ? Un scénario catastrophe toujours aussi accrocheur, agrémenté de dialogues percutants que nous retrouvons désormais lors des phases de combat. Un gain certain en termes d’authenticité et d’immersion. Au détriment de quelques personnages clefs certainement sous-exploités ? Sans nul doute.

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Notre test de The Banner Saga

Stoic a réalisé un quasi sans faute en développant The Banner Saga. Un univers riche et enchanteur, une intrigue intense et un système de combat minimaliste et surtout addictif… Bref, un cocktail détonant qui fait de ce titre, un véritable incontournable du jeu. On regrettera une fois de plus la qualité de la traduction française, ainsi que la durée de vie quelque peu limitée (10 à 12 heures de jeu). Un achat judicieux qui plaira sans nul doute aux inconditionnels du Rôle Play.

Joindre l’acte à la parole

Parfois, les choses reprennent là où vous les aviez laissées. Ceux ayant terminé The Banner Saga premier du nom savent à quel point il est difficile de constater, impuissant, quelles sont les conséquences de vos choix. Pour les autres, sachez que l’aventure qui vous attend sera semée d’interrogations. Si d’aventure, un groupe de personnes vous demande votre aide, serez-vous en mesure d’évaluer le pour et le contre ? Est-il plus intéressant d’optimiser notre garnison en augmentant le nombre de nos troupes ? Ou faut-il à l’inverse maintenir l’équilibre en ce qui concerne l’utilisation des vivres restants ? Telle est la question. Encore une fois, nous ne saurions que trop vous recommander de lire notre précédent papier, qui vous expliquera plus en détails les rudiments du bon stratège. Pour ce qui est des nouveautés apportées à cette suite, Stoic a malheureusement fait preuve d’un certain manque d’imagination. Si dans son ensemble, cette nouvelle aventure propose un contenu tout à fait convenable, on ne peut nier l’absence de changement notable. De nouveaux adversaires pour un bestiaire plus étoffé, l’ajout de dialogues durant les phases de combat (qui permettent de mieux scénariser le contexte) ainsi que certains objectifs dynamiques. Pas de bouleversement majeur, même si l’on apprécie toujours autant le souci du détail.

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Concernant ce dernier point, notons que lors des phases d’affrontement (toujours en tour par tour), le joueur dispose de la possibilité d’écourter les réjouissances en abattant le meneur du groupe adverse par exemple. Les sous-fifres alors désarçonnés n’auront d’autre choix que de fuir ou capituler. Permettez la construction d’un pont flottant en gagnant du temps et repoussez les attaques ennemies coûte que coûte. Un procédé ingénieux. D’autant que nous découvrons des mécaniques de combat utilisant deux barres séparées pour les unités à attaquer selon un ordre de priorité : les points de vie ainsi que la puissance en rouge et valeur d’armure en bleu. De plus, de nouvelles capacités ont été implémentées ainsi qu’une compétence active lorsque le rang cinq est atteint. Enfin, les Centaures (nouvelle faction) useront de leurs capacités de déplacement plus adaptées à la couverture de grandes distances et écraseront tout sur leur passage ! Mais au final, où sont les bouleversements dans tout cela ? Vous ne le trouverez pas. Hélas.

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Le sang finira par couler

Qu’on le veille ou non, il est difficile de ne pas être intrigué par la direction artistique de The Banner Saga. Conquis une première fois par ses paysages majestueux tachés de sang, nous le sommes tout autant aujourd’hui avec cette suite fidèle. L’ambiance n’a pour ainsi dire pas changé, si ce n’est que cette plénitude des débuts s’est finalement transformée en douleur, en une sorte de résignation. Pas après pas, on s’attend indubitablement à effectuer un choix crucial, à essuyer de nouvelles pertes, parfois (souvent) proches. Une atmosphère parfaitement retranscrite à travers des cinématiques grandioses, ainsi que divers tableaux dans lesquels il nous est possible de distinguer le visage meurtri des personnages auxquels nous nous sommes attachés. Des visages rongés par le froid, notre nouveau terrain de jeu. Because you know, Winter is coming… Une bande son discrète, tel un murmure, bercé par la caresse du vent sur la peau d’un enfant assassiné par un Dredge. Il n’en fallait pas plus pour nous transporter dans cette épopée tragique. Ou peut-être que si finalement. Quelques notes plus épiques durant les batailles, celles qui vous donnent le frisson, celui de la victoire. Et tiens soyons fous, des dialogues, des vrais. Quelque chose de dynamique, et français, pour ceux et celles qui n’auraient pas la motivation de retranscrire sans cesse des pavés dans la langue de Shakespeare.

Quoi qu’il en soit, du long de ses dix heures de jeu (environ), The Banner Saga 2 a tout pour plaire. Mais peut-être Stoic pourrait-il tenter de bouleverser les codes si un troisième épisode venait à pointer le bout de son épée ?

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1 commentaire
  1. Merci pour ce test.

    Serait-il possible à un membre de votre équipe de tester le jeu « ghostbuster », y compris et surtout le multijoueur local (offline)?

    J’ai confiance en vos tests et je n’ai même pas pris la peine de regarder un test d’un autre site: j’attend le votre :-).

    A bientôt alors…j’espère ;-).

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