Tout aventurier, quel qu’il soit, se retrouve un jour en proie à un conflit interne : faut-il raccrocher, ou repartir à la conquête de nouveaux trésors ? Une véritable tourmente pour quiconque serait totalement obsédé à l’idée de découvrir un pan d’histoire. Uncharted 4: A Thief’s End marquera la fin des aventures de Nathan Drake. Épilogue grandiose ou déception monumentale ?
Test réalisé sur PlayStation 4 grâce à une version presse fournie par l’éditeur
Une histoire de famille…
Rédiger cette critique n’aura pas été chose aisée… Difficile de ne pas mentionner les innombrables références intelligemment cachées dans ce qui est considéré aujourd’hui comme l’un des porte-étendards des consoles Sony. Mais, tâchons d’entrer dans le vif du sujet. Suite aux événements d’Uncharted 3: Drake’s Deception, notre héros avait décidé de couler des jours paisibles en compagnie d’Elena, sa chère et tendre. Mais c’était sans compter sur le retour de Sam, le frère aîné de Nathan, présumé mort. Une situation bouleversante, qui nous permet un instant de nous remémorer notre rapport à autrui, aux membres de notre entourage notamment. À ce moment, le Nathan que nous connaissions semble avoir disparu.
D’un côté, nous retrouvons l’enfant qu’il a été, tentant sans cesse d’impressionner celui qu’il considère comme son modèle, n’hésitant pas à braver l’interdit afin d’attirer son attention. De l’autre, l’homme torturé, effrayé à l’idée de devoir s’assumer, gagner en maturité. D’une certaine manière, on peut considérer que Nathan Drake incarne finalement notre désir inassouvi d’aventure. Un personnage plein de charisme dont l’unique objectif est de se prouver qu’il est capable de dépasser ses limites. Mais chaque trésor a un prix qu’il faut être prêt à payer. Et parfois, bien souvent même, ce que l’on cherche vraiment est à portée de main. Un véritable dilemme psychologique ressenti tout au fil de l’aventure, et qui débute lors de cette rencontre inattendue. Grandiose.
C’est sur les traces du célèbre capitaine Henry Avery que notre chasseur de trésors préféré a souhaité achever son « pèlerinage ». Comme un rêve de gosse qui se réalise. L’occasion pour le joueur de retrouver certains personnages phares de la série, tout en étant confronté à de nouveaux environnements divers et variés allant de monts enneigés aux cités touristiques de Madagascar, en passant par de sordides îles inhabitées. Une invitation au voyage, mise en scène par un concept fort : celui de la piraterie. Nous sommes perpétuellement entraînés dans une spirale faite d’indices, sorte de cercle vicieux, duquel il est impossible de s’échapper. En effet, le joueur est constamment persuadé d’avoir atteint son objectif final, avant de finalement se rendre compte qu’une nouvelle énigme s’offre à lui. Une nouvelle aventure commence alors, illustrée d’un nouveau décor, toujours plus beau, toujours plus improbable.
Une dernière, pour la route
Difficile de ne pas être élogieux devant le travail réalisé par Naughty Dog sur cet opus. Car en définitive, Uncharted 4: A Thief’s End sera probablement considéré comme étant l’un des plus beaux jeux de la génération actuelle, tant pour la qualité de ses graphismes, que pour le niveau de détail apporté aux environnements qui nous entourent. Visuellement parlant, nous sommes en présence de véritables décors de cartes postales. Si l’on ne peut parler de véritable photo-réalisme (quoiqu’on pourrait l’aborder dans certaines pièces), il est impossible de ne pas reconnaître l’incroyable direction artistique qui entoure le titre. Chacune des villes, grottes, bâtiments visités nous suggèrent de nous arrêter, afin de profiter du mode photo, plus utile et complet que jamais. À vrai dire, difficile de faire plus addictif, tant le traitement des photos est absolument époustouflant.
Outre une distance d’affichage impressionnante qui nous permet de bénéficier d’un champ de vision incroyable, de nombreux aspects graphiques ont été traités avec la plus grande minutie. On notera notamment la qualité des explosions présentées à l’écran, ainsi que le traitement de l’eau, qu’on aurait presque l’impression de voir reluire et jaillir de notre écran. De la même manière, le rendu des ombres et lumières est assez affolant, surtout lors des phases où vous serez amené à utiliser une torche ou un briquet. On apprécie grandement l’intérêt porté à ce type de détails, qui nous permettent de jouir d’une expérience d’autant plus unique. Et que dire de ces cinématiques qui viennent ponctuellement illustrer notre épopée fantastique ? Un régal, d’autant que dans la majorité des cas, le passage trailer / gameplay est totalement invisible ! Une prouesse technique d’ores et déjà rencontrée sur The Order 1886 notamment.
Seul petit bémol, cette différence de traitement entre la réalisation de Nathan Drake et celle des autres personnages. Un traitement de faveur néanmoins habituel quand il s’agit de mettre en avant le personnage principal d’un jeu.
Outre ses graphismes, Uncharted 4: A Thief’s End nous a séduit pour son ambiance sonore magistrale. Les thèmes musicaux utilisés ne sont pas sans nous rappeler les anciens épisodes, et s’offrent même le luxe de nous immerger dans cet univers si particulier qu’est la piraterie. Les vagues qui s’écrasent contre les falaises en créant une écume sur leur sillon, le bruissement des feuilles qui effleurent nos vêtements, la balistique très bien travaillée… Et même le spectre sonore, lequel distingue les voix venant de gauche ou droite lors de l’utilisation d’un casque. Finalement rien ne manque, si ce n’est le vent sur notre visage.
On récolte ce que l’on sème
Dans ce nouvel épisode, Naughty Dog a souhaité conserver ce qui a fait le charme de la série, en y ajoutant de nouvelles subtilités de gameplay. En effet, tout au long de votre aventure, votre mission consistera à rechercher des indices vous permettant d’avancer dans votre quête. Vous serez alors amené à prendre diverses directions pour récupérer ces indices, tout en découvrant les secrets secondaires cachés dans chaque chapitre. Un concept d’ores et déjà présent dans les épisodes précédents, mais qui ne faiblit pas, et nous invite même à passer quelques minutes de plus en jeu, en quête de trophées PSN. Le principal intérêt de cette licence reste son côté exploration. C’est pourquoi, un nouvel outil est mis à votre disposition : le grappin. Et si le fait de grimper de rochers en rochers reste l’une de vos principales activités, cet outil donne au titre une toute nouvelle dimension, qui trouve notamment un sens lors des gun fights. Un moyen comme un autre de créer un peu de verticalité, et d’apporter un peu de fraîcheur.
À ce propos, les véhicules sont l’une des principales nouveautés de cet Uncharted 4, puisqu’ils sont parvenus à changer quelque peu le level design du titre. Si initialement, la licence pouvait paraître très linéaire, l’ajout d’une Jeep, notamment, a permis aux développeurs de faire preuve d’un peu plus de liberté, en proposant une conduite arcade somme toute sympathique. En effet, s’il n’existe qu’un seul véritable chemin à prendre, les moyens d’y parvenir sont eux plus nombreux. Attention toutefois à faire preuve de vigilance au volant, car il n’est jamais bon de foncer tête baissée. D’expérience, nous pouvons vous assurer que les falaises proches des volcans de Madagascar sont des plus abruptes ! Il est également important de préciser la présence d’un treuil avant, lequel sera des plus utiles lors de vos escapades. Un outil intelligemment pensé qui vous permettra de déverrouiller certains mécanismes.
Concernant les énigmes, elles sont tout aussi intéressantes que les épisodes précédents, bien que moins nombreuses au cours de cette aventure. Dommage, surtout lorsqu’on sait combien certains casse-têtes peuvent accroître considérablement la durée de vie d’un titre. Néanmoins, force est de reconnaitre que cet Uncharted 4 n’est pas avare de ce côté là, puisqu’il vous faudra environ 15 heures pour en venir à bout. Alors certes, on aurait apprécié pouvoir se creuser plus longtemps les méninges, à déterminer quelle combinaison réaliser afin de déverrouiller une porte / trappe secrète. Malgré tout, ce qui nous est proposé est tout à fait qualitatif.
Autre ajout majeur, l’intégration d’un aspect « infiltration » que l’on pourrait comparer à celui des Assassin’s Creed. En outre, lors des phases où l’affrontement semble imminent, deux modes opératoires s’offrent à vous :
- Rentrer dans le tas, avec un stock de munitions limité, des ennemis surarmés et hyper entraînés (selon le mode de difficulté choisi)
- Faire profil bas, afin d’attendre le moment opportun pour agir
Ce second est à privilégier dans la majorité des cas, dès le troisième palier de difficulté. Patientez sagement jusqu’à ce qu’un mercenaire s’approche d’une falaise, et jetez le par dessus bord ! Cachez vous dans les fourrées, dans l’eau, et surprenez votre adversaire en lui infligeant un coup fatal. Les techniques sont nombreuses, le laps de temps réduit, surtout lorsqu’il faut agir vite ou que la zone grouille d’ennemis. N’hésitez donc pas à marquer vos ennemis au passage ! Sachez également qu’une jauge vous permettra de déterminer si vous avez été repéré : blanc pour risque modéré, jaune pour risque important et orange lorsque vous êtes découvert.
Ce mécanisme de gameplay nous invite à adopter une attitude différente lors des gun fights. Plutôt que de nous permettre de foncer tête baissée, Naughty Dog a sans doute souhaité jouer la carte du réalisme, en incitant le joueur à profiter de l’environnement qui l’entoure, afin d’en faire usage. Une approche différente qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui bien évidemment ne vous contraint en aucun cas à adopter de facto l’une ou l’autre des méthodes, le plus intéressant restant bien évidemment d’utiliser les deux approches. De manière générale, et si l’on passe outre ce nouveau système, les combats n’ont globalement pas changé depuis les épisodes précédents, en nous proposant de ramasser les armes et grenades laissées au sol par les renégats tout en tentant d’enchaîner les head shots.
Si vous n’êtes pas sensibles à la présence de modes multijoueurs dans la série, sachez qu’Uncharted 4: A Thief’s End pourrait certainement vous faire changer d’avis. Dans la continuité de notre précédente preview (disponible à cette adresse), nous découvrons un ensemble de classes jouables et personnalisables en termes d’arsenal, de pouvoirs… Ce dernier point est d’ailleurs tout à fait intéressant puisque contrairement aux apparences, il s’imbrique parfaitement au concept même du titre et ses décors. Considérés comme des sortes d’Ultimate, les pouvoirs peuvent avoir différentes facettes comme le fait de restaurer votre santé ou vous permettre de vous déplacer rapidement. Il ne tient qu’à vous de définir votre préférence.
La possibilité d’incarner les principaux protagonistes de la série est bien évidemment appréciable, et l’on se réjouit de pouvoir également bénéficier du nouvel outil mis à notre disposition : le grappin. Peut-être sous exploité sur certaines cartes, il peut s’avérer utile dans de nombreuses situations, et apporte surtout un surplus du richesse au gameplay. Bien entendu, nous vous recommandons fortement de faire preuve de discrétion dans l’ensemble des modes de jeu. N’hésitez donc pas à faire un peu de grimpette afin d’avoir une vue d’ensemble, tout en jetant ponctuellement vos adversaires dans le précipice.
Chacun de vos crimes vous apportera des crédits (en dollars), lesquels pourront être dépensés au cours de la même partie afin d’améliorer votre personnage ou avoir recours à de nouveaux pouvoirs. Vous pouvez également utiliser votre pécule en jeu, pour faire appel à un complice, capable de vous venir en aide (sa fonction est définie selon la classe choisie notamment). Veillez donc à amasser le maximum d’argent possible en récupérant les trésors disséminés sur la carte et bien sûr en tuant vos ennemis.
Verdict : 9/10
Impossible de ne pas rester bouche bée devant un tel spectacle. Naughty Dog achève ainsi plusieurs années de travail en apothéose, créant ainsi l’un de ses plus beaux chefs-d’œuvre. Une véritable invitation au voyage, laquelle vous transportera dans de somptueux décors fourmillant de détails, dont l’ensemble est harmonieusement accompagnée d’une bande son incroyable. Si on lui reconnait quelques problèmes mineurs de gameplay, il va sans dire qu’Uncharted 4: A Thief’s sera à n’en pas douter l’un des titres de cette année 2016. Un épilogue magistral.
YellowBloom
5 mai 2016 at 12 h 53 minIntéressant, merci.
Hinata
5 mai 2016 at 13 h 29 minVivement Mardi ^^
Xboxthebest
9 mai 2016 at 16 h 05 minPk, tu mange des zizis le mardi ?
Michel Minary
14 mai 2016 at 19 h 20 minJe vais le commencer ;les trois précédents furent superbes , celui ne me fera pas démentir ,ça c’est sûr ,chat chez chur, sachez chu,.