Lors du Tokyo Game Show 2017, Sony et Square Enix ont annoncé le retour de Final Fantasy IX sous la forme d’un portage PS4. Nous avons pu le tester et nous vous livrons donc nos impressions. Cependant, plutôt que de vous proposer un test classique, nous allons plutôt nous attarder sur le fait de savoir s’il est légitime ou non d’acquérir le neuvième opus sur la dernière PlayStation en date. En effet, il n’aurait pas été logique de donner un avis sur un jeu ayant plus de 17 ans. Voici ce que nous pouvons en dire.
Test effectué sur PS4 à partir d’une version éditeur
C’est en juillet 2000 au Japon et en février 2001 en Europe que nous avons découvert Final Fantasy IX pour la première fois sur PlayStation. Dans cet opus, nous incarnons Djidane, membre des Tantalas, qui a pour objectif d’enlever la princesse Grenat d’Alexandrie lors des festivités de son seizième anniversaire. Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu puisque la jeune femme demande elle-même a être enlevée car elle s’inquiète du comportement de sa mère la reine. La fuite sera rocambolesque et l’aéronef de la troupe finit par s’écraser dans une forêt maudite. C’est le véritable point de départ de cette aventure aussi longue que passionnante. Durant notre quête, des personnages hauts en couleur nous rejoignent comme le magicien étrange Bibi, le garde royal Steiner et bien d’autres par la suite. Voilà pour une rapide introduction même si elle ne traite qu’une infime partie du scénario. À l’époque, le jeu s’étalait sur pas moins de quatre CD donc autant dire que la durée de vie de ce RPG est largement à la hauteur. Cependant, attardons-nous principalement sur le portage qui nous est proposé.
Un petit tour à l’auberge
Service minimum pour un grand jeu
En effet, ne vous attendez pas à un remake avec de somptueux graphismes et un gameplay retravaillé. Nous sommes tout simplement face à Final Fantasy IX tel qu’il était sur PS One… ou plus exactement, il s’agit de la version PC qui était en réalité un simple portage de la version smartphone. Square Enix maîtrise à merveille l’art du recyclage comme vous pouvez vous en apercevoir. Ici, les décors sont issus directement du début des années 2000 et seuls les modèles des personnages sont véritablement retravaillés. Il est clair que si vous vous lancez dans cette aventure, il faudra apprécier le look rétro. Surtout qu’il n’y a même pas de support pour le format 16:9, donc il faut là aussi tenter de faire abstraction des bandes noires sur les côtés de l’écran. Il s’agit bien d’un titre d’un autre temps mais nous aurions fortement apprécié un peu plus de travail au niveau des graphismes. Surtout que les environnements souffrent énormément de la hausse de résolution en 1080p et ressemblent parfois à une simple bouillie de pixels. Pour continuer sur les mauvaises notes, les cinématiques n’ont pas été refaites non plus et se permettent même de ramer, tout comme au début de chaque combat.
A l’époque ça passait… En 2017 par contre…
Après, il est vrai que ceux qui achèteront ce Final Fantasy IX voudront avant tout se relancer dans l’histoire et dans le gameplay JRPG à l’ancienne plutôt que de s’attarder sur l’aspect graphique. Il est bien évidemment difficile de juger avec une crédibilité totale le scénario en 2017, alors que nous avons connu de jeux avec des récits passionnants ces dernières années. Cependant, il est vrai que ce neuvième opus possède une histoire intéressante à plus d’un titre tout comme des combats agréables. Nous retrouvons la jauge d’ATB et il faut attendre qu’elle se remplisse avant de lancer une action avec un personnage. Cela fonctionne toujours aussi bien même s’il est bien vrai que le rythme demeure assez lent par rapport aux productions actuelles. Il faut tout de même faire preuve de réactivité et de cohérence dans ses décisions durant les batailles afin de défaire certains ennemis. De plus, les « Active Time Event » font leur retour. Pour rappel, ils permettent de voir ce qu’un autre personnage fait à un moment bien précis. Pour cela, il suffit de presser le pavé tactile de la manette pour l’activer lorsqu’il nous l’est demandé. Voilà qui offre des interludes bien sympathiques.
Les cinématiques accusent aussi le poids des années
J’ai mal à mes Gils
Mais, nous devons souligner un dernier gros défaut de cette « réédition » sur PS4… nous parlons bien évidemment de son prix. Si, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les abonnés PlayStation Plus jouissent d’une réduction limitée dans le temps, le tarif de base est tout de même de 20,99€, ce qui est très élevé pour un jeu qui a plus de 17 ans. Alors oui, cet achat embarque quelques bonus comme 8 avatars de personnages et un thème dynamique vraiment magnifique pour habiller le menu de votre console, mais il faut bien admettre que ça fait mal au porte-monnaie. Les joueurs apprécieront aussi les 52 trophées ajoutés pour l’occasion (avec un platine très difficile en prime), mais cela peut-il justifier un prix aussi énorme? Difficile à dire, surtout qu’y jouer est tout de même plus agréable (d’un point de vue visuel) sur PS3 et/ou PS Vita pour seulement 9,99€. Si vous êtes totalement fans de Final Fantasy IX ou bien seulement attiré par le RPG japonais à l’ancienne, alors peut-être que l’achat est envisageable. Pour les autres, il est clair qu’ils passeront à côté sans sourciller.
Verdict
Qu’on se le dise, Final Fantasy IX est un très bon RPG avec des personnages attachants, une durée de vie importante, une bande originale magnifique et un système de combat qui a fait ses preuves. Cependant, ce portage est vraiment feignant en nous proposant une version PC à peine lissée. Les décors se transforment en gros pixels, les cinématiques rament et seuls les modèles des protagonistes sont plus travaillés. Ajoutez à cela un prix de 20,99€ qui fait bien mal malgré quelques bonus qui parleront seulement aux fans. À la limite, préférez la version PS3/PS Vita moitié moins chère si vous en avez l’occasion. Bref, une édition PS4 qui s’adresse seulement aux amoureux de cet opus.
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