Avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, un open world historique gigantesque mettant l’accent sur le combat plus que sur l’infiltration, Assassin’s Creed était une œuvre à part entière, un petit bijou technologique dans une industrie qui repoussait toujours plus les limitations techniques des consoles. Parti de rien pour devenir un géant de la pop culture, Third Edition, accompagné de Thomas Méreur, retrace la création de cette légendaire licence, de ses débuts jusqu’à 2014, oscillant entre véritable OVNI et référence dans le domaine. Une magnifique enquête dans les secrets de production, mais aussi une lettre d’amour au genre, tant les souvenirs sont palpables à travers les lignes de l’auteur. Un livre dédié aux fans du genre, mais aussi aux curieux souhaitant mettre la main sur un véritable Codex, où rien n’est vrai, tout est permis.
Article réalisé grâce à une copie (édition classique) fournie par la maison d’édition
C’est à travers la plume de Thomas Méreur que nous partons à la découverte des secrets de création de la saga Assassin’s Creed. Dans ce premier volume, nous parcourons les origines de la saga jusqu’à celui sorti en 2014, Assassin’s Creed: Rogue, de quoi bien comprendre les enjeux lors de sa création, mais aussi les petits défis technologiques qui se cachent derrière chaque titre. Rassurez-vous, Thomas Méreur n’est pas un inconnu de la saga. Rédacteur pour Gamekult pendant 18 ans, il est devenu expert de la série en prenant position pour celle-ci lors du tout premier test français. Ainsi, l’approche de Thomas est une véritable lettre d’amour dédiée aux développeurs du titre, mais aussi à son travail l’ayant amené à côtoyer l’ordre des assassins. Que vous soyez adepte de la série ou totalement néophyte, cette enquête s’adresse aux amoureux d’histoires, cherchant à comprendre les origines d’un jeu et pourquoi celui-ci est devenu une icône dans la sphère vidéoludique contemporaine.
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- Titre : Les secrets d’Assassin’s Creed. De 2007 à 2014 : l’envol
- Auteur : Thomas Méreur
- Éditeur : Third Éditions
- Illustration de couverture : Illustration de Marion Millier
- Nombre de pages : 224
- Prix : 24.90€ (acheter)
C’est à travers 7 chapitres que Thomas nous dévoile les secrets d’Assassin’s Creed, retraçant un à un les épisodes de la saga. Le premier traite naturellement de la genèse avec Assassin’s Creed. Par la suite, et dans cet ordre : Assassin’s Creed 2, Brotherhood, Revelations, 3, 4 Black Flag, et pour finir, Rogue, sorti en 2014. Cela peut sembler peu par rapport au nombre de jeux créés autour de la licence, mais ne vous y trompez pas, c’est bien à travers presque 224 pages que l’auteur nous fait parcourir les coulisses de la création de cette légende. De plus, il est à noter que celui-ci est le premier tome, un second arrivera pour compléter et terminer l’analyse du monde des Assassins.
Dans son récit, Thomas a mené une véritable enquête pour retrouver les concepteurs et développeurs originaux de ces jeux, et l’affaire n’était pas gagnée d’avance, tant Ubisoft a paru être peu enclin à fournir des informations. Toutefois, le travail fourni par l’auteur est assez conséquent pour bien comprendre les enjeux, mais aussi la pression que les développeurs ont dû subir pour produire une aussi grande légende dans la sphère vidéoludique. Une véritable aventure faite de choix difficiles, de décisions techniques obligatoires, mais aussi de directions artistiques marquantes. Et cela est directement appuyé par la Préface, laissant la parole à Patrice Désilets, le père fondateur d’Assassin’s Creed, à travers des « je me souviens » terriblement touchants, tant ses mots résonnent à travers l’âme des joueurs que nous sommes. Par la suite, c’est l’auteur lui-même qui signe le début de l’aventure dans son avant-propos, remettant alors dans le contexte ses écrits, mais aussi expliquant la manière dont il nous présentera l’enquête.
[…] Quand je teste un jeu, ma focale est donc braquée sur lui et rien d’autre. Quel qu’il soit, il est indispensable d’avoir conscience que c’est toujours le fruit de dizaines, de centaines de personnes qui méritent un respect total. […]
On y découvre donc le processus d’enquête de Thomas ainsi que la création de la licence Assassin’s Creed à travers ses recherches, dont l’ensemble est ponctué de petits astérisques lorsque l’information donnée est tirée d’interviews, de magazines ou simplement pour développer le terme choisi. Un choix intéressant mettant l’accent sur les développeurs, mais aussi une crédibilité tant sur les sujets abordés que sur les points de vue de certains. Afin d’éviter de trop entrer dans les détails et ainsi risquer de vous gâcher la découverte de l’ouvrage, nous n’allons pas trop l’exposer.
Commençant réellement avec le premier chapitre Assassin’s Creed : Dans l’ombre du Prince, nous y découvrons les origines du mythe, parlant d’une éventuelle suite à Prince of Persia qui avait connu un très bon démarrage avec Prince of Persia : Les Sables du temps. Suite à la demande d’Ubisoft, Patrice Désilets se penche alors sur un nouveau jeu next-gen et, étant fan d’histoire, cherche à y implanter ses recherches, mais aussi ce qu’il aime, donnant naissance à ce qui deviendra alors le Projet Assassin. Dans ce premier chapitre, nous y découvrons tous les choix techniques et les évolutions de pensée chez Ubisoft, ainsi que les contraintes logicielles imposées par l’époque qui a donné naissance à l’esthétique si particulière du premier épisode. C’est dans le chapitre 2, Assassin’s Creed 2 : La seconde naissance, que le jouet se transformera en jeu vidéo. Toujours ponctué d’informations utiles au développement de la narration apportée par l’auteur, suivant le cheminement de pensée des créatifs. Dans l’ensemble, tous les chapitres sont traités de manière équivalente, seul le 4ème semble avoir manqué de nouveau contenu et Assassin’s Creed Révélations : La prouesse de trop, marquant un léger flottement avant de repartir de plus belle dans le chapitre traitant de l’épisode 3, nommé tout simplement Assassin’s Creed 3 : A la conquête de la liberté.
Avant de passer à la conclusion, il est intéressant de faire un point sur l’ouvrage en lui-même. Arborant une couverture d’une élégante sobriété signée Marion Miller pour l’édition classique, nous pouvons apprécier le travail de représentation de l’aigle, symbole de la saga, intégrant l’ensemble des logos et symboles importants, accompagné de légers décalcos laissant apparaître à la lumière de subtiles icônes de l’Animus. Dans l’édition First Print, qui est en rupture de stock, l’illustration est réalisée par l’artiste Raphaël Lacoste, mettant en scène Altair réalisant le saut de l’ange, le tout accompagné d’un petit poster cartonné au format A4. Durant la lecture, il est appréciable d’avoir des noms d’inter-chapitres personnalisés par l’auteur, axant alors son point de vue mais aussi le thème qu’il abordera avant même de commencer. Montrant un véritable amour pour la série, et continuant dans les détails, la maison d’édition ponctue les fins de chapitre par des icônes de l’épisode abordé, un souci du détail que l’on apprécie. Ainsi, nous avons entre les mains un petit bijou, à la manière d’une petite bible qui serait entreposée parmi les innombrables livres historiques d’une grande bibliothèque. Une approche totalement différente d’un ouvrage tel que celui de Dead Cell, souhaitant mettre davantage en avant les images et les concepts artistiques en plus du processus de création. (nos impressions ici)
Verdict : Directement dans la Bibliothèque !
Il est difficile de résumer une saga aussi importante qu’Assassin’s Creed, mais l’approche prise par Thomas Méreur et son sens de la narration, à la manière d’une discussion autour d’un verre, nous transporte dans son univers. Il nous incite à aller redécouvrir les terres de Venise ou encore de l’Amérique, tant les informations fournies nous invitent à revisiter les classiques. Avec cet ouvrage, Third Editions signe un nouvel ajout essentiel à toute bibliothèque, que vous soyez fan de la série ou non (en exemple, votre rédacteur ici présent ne l’est pas nécessairement), vous serez automatiquement captivé par la compréhension du processus de pensée de tous ces valeureux développeurs de l’ombre. Il nous amène même à essayer d’anticiper les contraintes auxquelles ils ont dû faire face avant de les découvrir en lisant les chapitres. Il est indubitablement l’un de ces livres à lire au moins une fois dans sa vie, que ce soit pour comprendre la révolution qu’a représenté ce titre ou pour appréhender l’impact qu’il a eu sur des titres d’aujourd’hui, tels que Ghost of Tsushima, pour n’en citer qu’un. En résumé, à lire absolument.
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