DOOM. 4 lettres qui signifient beaucoup dans le jeu vidéo, tant le jeu d’id Software a marqué le milieu de son empreinte. Ce n’est pas pour rien si pendant un temps, de nombreux shooters à la première personne étaient définis comme étant des Doom-like. Pourtant, il aura fallu plusieurs années d’absence à la licence avant de revenir sur le devant de la scène. Un retour en puissance salué par la critique (notre test) et confirmé par un succès commercial qui conduira Bethesda à enfanter un portage sur Nintendo Switch somme toute très correct malgré des concessions nécessaires, ainsi qu’un opus exclusif aux casques de réalité virtuelle. Après vous avoir parlé de la version Switch il y a quelques semaines de cela, il est maintenant temps de se pencher sur ce DOOM VFR qui avait de quoi laisser dubitatif.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
- Se joue sur : PlayStation VR (également disponible sur HTC Vive)
- Contrôleur de jeu : DualShock 4, PlayStation Move ou PS VR Aim Controller
- Position de jeu : Débout conseillé, mais peut éventuellement se jouer assis
- Motion sickness (nausées) : Variable en fonction des joueurs, de leur sensibilité à la VR et du contrôleur utilisé
L’enfer en VR
Lorsque Bethesda a annoncé à l’E3 qu’une itération VR de DOOM était en préparation pour HTC Vive et PlayStation VR, autant dire que notre sang n’a fait qu’un tour. La nouvelle était à la fois de bonne augure pour les fans (ainsi que pour la licence, plutôt bien chérie par son éditeur) mais une fois l’euphorie de l’annonce retombée, il était difficile de rester emballé sans se poser quelques questions. DOOM est un excellent FPS, un shooter agressif et viscéral, et étant donné le travail effectué par les développeurs d’id Software, on se doutait qu’il y aurait matière à prolonger le plaisir, au delà des nouvelles maps du mode multijoueur sur PS4. Pour autant, on sait que la réalité virtuelle, malgré ses progrès notables, pose certaines limites et de nombreux titres sont tout simplement inimaginables sur cette technologie. De par sa dynamique nerveuse, il était difficilement concevable de jouer à DOOM avec son PS VR dans des conditions optimales et avec un rendu aussi fluide que sur le jeu sorti l’année dernière.
Mais encore une fois, les développeurs ont su prendre les joueurs de court en proposant un DOOM VFR sans concessions (ou presque). Pourtant les quelques vidéos de gameplay du jeu laissaient transparaître des déplacements via un système de téléportation qui casse le rythme effréné de l’action et les premiers retours de la presse confirmaient bien cela. La démo disponible à la Paris Games Week ne pouvait que renforcer nos inquiétudes, avec la possibilité de jouer le simple tutoriel du début. Le fait est qu’il ne représente absolument en rien ce qu’est DOOM VFR et fait office de simple mise en bouche avant de passer aux choses sérieuses.
Les premières minutes de jeu nous mettent donc dans la peau d’un scientifique de l’UAC qui finira très vite en quatre heures pour un démon un poil affamé. Mais puisque l’on est dans le monde infernal de DOOM, tout est possible. Ainsi, notre protagoniste finit par se réveiller dans le corps d’un androïde, face à sa dépouille, ou plutôt ce qu’il en reste. Si l’on nous laisse une deuxième chance, vous vous en doutez, ce n’est pas pour enfiler des perles, mais plutôt pour tenter d’arranger les choses sur cette station de recherche dans laquelle tout part à vau-l’eau. Bon, autant clarifier les choses de suite, si l’aventure sera l’occasion de mener à bien toute une série de missions, elle a pour simple intérêt de camoufler le véritable objectif de ce DOOM VFR : Casser de la mâchoire de démon, et si possible en étant le plus violent possible. Tant qu’à enfin pouvoir exploser des infamies purulentes, autant en profiter au maximum.
Et ça tombe plutôt bien, car le casting des monstruosités présentes nous permet de croiser le chemin de tous les démons de DOOM. Cacodémon, Revenant, Mancubus, Cyberdemon et bien d’autres seront de la partie et viendront ponctuer les différentes maps d’affrontements un peu plus cotons que ceux offerts par les quelques mobs qui zonent dans les couloirs. On retrouve dans l’ensemble la même construction pour tous les niveaux : Un ordinateur à activer ou un objet à récupérer ponctué par quelques allers/retours et des bastos à tout va, avant de tomber sur un boss souvent bien accompagné. L’ensemble est somme toute très linéaire et offre peu de diversité. Ce qui aurait pu poser problème si on ne prenait pas un malin plaisir à balancer du frag à tout va.
Alors la VR, ça DOOM ?
Reste à voir comment l’on appréhende ce DOOM VFR, puisqu’il nous propose 3 façons d’être joué sur PS4. Avec la DualShock 4, l’immersion en prend un certain coup mais cela permet une plus grande réactivité à notre sens. Le stick gauche peut-être utilisé pour les déplacements tandis que le droit sert à la rotation. Les PS Move permettent déjà de se sentir un peu plus dans la peau de notre protagoniste avec des contrôles tout de suite moins intuitifs. La faute à des manettes qui ne possèdent pas de joysticks et qui impliquent donc de se téléporter pour se déplacer. Les touches Triangle et Carré du PS Move droit sont alors employées pour la rotation, ce qui n’est pas des plus pratiques pour un FPS de la trempe de DOOM. À moins de jouer dans les modes de difficulté les plus faciles, il pourra parfois être compliqué de suivre l’action et on se retrouve finalement à se téléporter la plupart du temps pour ne pas se faire assaillir de tous les côtés.
En revanche, la compatibilité avec le PS VR Aim Controller est une excellente surprise et son utilisation devrait presque être conseillée par l’éditeur tant il s’agit de la meilleure façon d’approcher DOOM VFR. Peu ou prou de concessions avec le fusil en plastique de Sony, puisque l’on peut se déplacer normalement et tourner de façon libre, à l’instar du titre original et comme la DualShock 4 le permet. Sauf que là, on tient véritablement une arme en main et qu’il faut presque finir par se retenir de ne pas hurler en vidant des chargeurs entier sur les assaillants. En revanche, il ne sera pas possible de frapper directement au corps à corps les démons pour les terminer ou faire des glory-kills.
Ces derniers ont cédé leur place aux Télé-frags qui demandent tout simplement de se téléporter sur le démon en sur-brillance pour le démanteler dans une explosion bien sanguine et récupérer les mêmes bonus que fournissaient les glory-kills. Avec ses différentes façons d’être joué, ce qui conviendra du coup à tous les types de joueurs, sensibles ou non à la VR, DOOM VFR offre un parfait défouloir pour relâcher ses nerfs. D’autant que sa réalisation se situe plutôt dans le haut du panier des productions actuellement disponibles sur PlayStation VR, avec malgré tout, la présence de quelques bugs, comme des freezes ou des ralentissements, certes très rares. Mais on fait confiance à Bethesda pour corriger ces petits problèmes afin de rendre l’expérience presque irréprochable. Presque.
On aurait alors aimé que le jeu offre un peu plus de contenus, comme par exemple un simple mode arcade à l’instar de celui ajouté l’année dernière à DOOM via une mise à jour. Puisqu’il ne faudra guère plus d’une petite poignée d’heures pour compléter le jeu (Comptez environ 5 à 6h si vous souhaitez découvrir tous les secrets), on se contentera des 2 cartes classiques, sympathiques et jouant sur la carte de la nostalgie, mais pas transcendantes pour autant. L’aventure infernale proposée par id Software vaut néanmoins son pesant en euros (DOOM VFR est d’ailleurs déjà trouvable pour moins de 30€, soit son prix de vente conseillé) tant elle offre des sensations encore rarement vues sur PS VR. Une valeur sûre pour les possesseurs du casque de Sony qui, on l’espère, sera suivie par ses développeurs comme l’a été DOOM, afin de lui offrir éventuellement un peu de contenu supplémentaire via de nouveaux modes de jeux.
Verdict : 8/10
DOOM VFR est un peu l’exemple typique du jeu en réalité virtuelle qui a le cul entre deux chaises. Son contenu est un peu léger mais sa réalisation tient largement la route. Il offre plusieurs types de prises en main, même si profiter des contrôles libres au PS VR Aim Controller nécessitera à nombre de joueurs non-initiés à la VR de prendre leurs marques afin de profiter de DOOM VFR à son plein potentiel. En effet, les plus sensibles aux nausées se contenteront alors des PS Move ou de la DualShock 4. S’il perd un peu en intérêt joué de la sorte, l’ensemble n’en reste pas moins impressionnant et jouissif. Quoi qu’il en soi, DOOM VFR est une adaptation d’enfer, qui, rythmée par les riffs métal indus de Mick Gordon, propulsera les joueurs dans une expérience infernale et viscérale.
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