Véritable OVNI à l’époque, la franchise Goat Simulator revient sur les dernières consoles et PC avec le très attendu Goat Simulator 3. Annoncé en marge du Summer Game Fest 2022 avec une bande-annonce qui avait fait sourire les joueurs, ce nouvel opus s’annonçait encore plus chèvre que le précédent. Simple mise à jour de l’opus précédent ou véritable révolution pour la franchise ? Réponse tout de suite dans ce test écrit entre deux plantages du jeu.
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur
Goat Simulator 3, délire incompris
Alors que la fin d’année approche, les développeurs accélèrent pour rendre les productions à l’heure dans un état plus qu’acceptable. Vraiment tous ? Non. Dans un petit coin reculé, Coffee Stain Studios reste dans la lignée de la version précédente qui faisait également le charme de l’œuvre original. Goat Simulator 3 reste donc techniquement une œuvre vidéoludique qui manque clairement de stabilité, mais quand c’est prévu, ça reste quand même assez fun de voir notre chèvre bloquée entre deux textures. Toutefois, si nous acceptons tous les bugs, nous n’avons pas signé pour des crashs en bonne et due forme ; en 5 heures de jeu, nous avons eu droit à 4 retours sur le menu PS5, ce qui est trop à notre goût. Tournant sous Unreal Engine, le titre s’est tout de même largement amélioré techniquement parlant en proposant des paysages nettement plus beaux et détaillés. Concernant les animations, elles sont tout bonnement catastrophiques mais là encore, il est nécessaire de faire preuve de second degré et d’accepter un tel pari ; on se retrouve donc avec une chèvre atteinte de plusieurs pathologies incurables, des humains qui marchent et courent ridiculement avec des membres désarticulé, etc.
Au premier lancement du titre, nous tombons sur une cinématique à l’humour chèvre qui donne le ton pour la suite des événements. En réincarnant la chèvre du premier opus, vous comprenez très rapidement que vos premières aventures ont conquis de nombreux fans et que le paysan qui vous récupère souhaite vous exploiter pour la gloire et les paillettes. Une fois débarrassé de ce bon à rien avec un bon coup de tête, vous voilà libre dans un vaste open-world rempli de choses à faire. Tout d’abord, la carte proposée est grande avec des territoires bien distincts : la ferme, la forêt, la ville, tant de lieux à traverser avec notre chèvre de compagnie. Durant ce périple qui s’annonce aussi décalé que passionnant, vous aurez de multiples possibilités : réaliser des quêtes totalement délirantes avec un brin de réflexion (même si un peu répétitives par moment concernant le mode opératoire pour les réussir), récupérer de nombreux collectables ou encore trouver de nombreuses zones secrètes codées par moment à l’arrache (spéciale dédicace à la zone du volcan où nous avons poussé « involontairement » de nombreux PNJ dans la lave). Ce qui rend le tout particulièrement chaleureux : les nombreux clins d’œil à la pop-culture actuelle. Les Simpson, Dragon Ball, Incroyable Talent, Skyrim… Tant de références cultes qui feront sourire les connaisseurs. En revanche, si la durée de vie sur le long terme est plus que raisonnable pour nettoyer la map de fond en comble, les quêtes, elles, se finissent assez rapidement sans possibilité de les rejouer.
Goat of War
La (pauvre) chèvre de M. Seguin n’a qu’à bien se tenir : la relève est assurée. Véritable arme de destruction massive, votre chèvre devient l’ennemi numéro 1 de toute une nation. Toujours personnalisable à souhait de la tête aux pattes en passant par les cornes, vous avez la possibilité de créer l’ennemi public n°1 que vous voulez. Au cours de votre exploration, vous trouverez de nombreux items dispersés, certains seront simplement des skins, d’autres influenceront notablement sur le gameplay : tirs laser, vol infini, envoi de disques rebondissants, toutes les combinaisons sont possibles pour semer le chaos et la terreur. À l’issue de vos multiples péripéties, vous récupérerez de l’argent qui sera possible de dépenser directement depuis le menu Shopping (en appuyant sur le pavé tactile de la DualSense) pour récupérer de nouveaux skins plus ou moins rares (et donc plus ou moins coûteux). Autre moyen de récupérer de l’argent : effectuer certaines actions demandées par le jeu, donc certaines complètement débiles (mais c’est ça qu’on aime). Parmi les multiples skins proposés, on notera la possibilité de transformer le nom du jeu en Girafe Simulator notamment, sachant que chaque apparence donne une physique assez unique. Et oui, notre chèvre n’est pas bonne qu’à braire ou à foncer dans le tas sans réfléchir, elle est également bonne à lécher tout objet pour le déplacer à l’endroit souhaité ; ne soyez pas étonnez par la longueur de sa langue, tout est sous contrôle.
En plus d’avoir des pouvoirs incroyable, ce mammifère herbivore a la possibilité de se téléporter à travers la carte comme bon lui semble. Largement inspiré d’une franchise bien connue (Assassin’s Creed pour ne pas la citer), il vous faudra « synchroniser » (oui, ils ont repris le terme exact) les diverses tours présentes sur la carte pour débloquer les quêtes rattachées au territoire. Vous avez donc la possibilité de vous déplacer à travers tout le territoire en utilisant ces tours. Ces dernières permettent également d’accéder à un endroit secret, bien garder et de l’expérience sera nécessaire pour tout débloquer (bon, pas si secret vu qu’on rentre à l’intérieur dans les 5 premières minutes du jeu). Autre point important de ce Goat Simulator 3, la présence d’un mode multijoueur. Si une chèvre mettait la ville sans-dessus-dessous, imaginez si on réunissait quatre chèvres simultanément : les chèvres prendraient tout simplement le contrôle de nos vies. Les suédois de chez Coffee Stain Studios ne se sont pas moqués de nous puisque le titre permet de profiter de cette expérience fabuleuse en ligne ou alors en écran partagé jusqu’à 4 joueurs. Ce mode permet par ailleurs de jouer à des mini-jeux inédits qui sont pour le coup très funs, mais nous gardons la surprise ! On regrettera toutefois que ces derniers ne soient pas jouables face à l’IA et l’absence de cross-play à l’heure où nous écrivons ces quelques lignes. Jouable en français (sous-titres), le titre ne dispose que d’un doublage anglais en ce qui concerne les rares voix off de certains humains. Concernant la musique, le titre se contente du strict minimum avec un seul et même thème qui tourne sans cesse en boucle : s’il s’agit d’un défi en interne des développeurs pour nous pousser à bout, c’est réussi !
Verdict : 7/10
À l’instar de son prédécesseur, Goat Simulator 3 est toujours un énorme bac à sable, mais avec des améliorations non négligeables. Si le premier opus avait souffert d’une trop petite zone initiale, ce second épisode (ou troisième, c’est vous qui choisissez) arrive avec un contenu nettement plus conséquent. Toujours aussi WTF avec des quêtes aussi improbables que répétitives, le titre nécessite de mettre son cerveau de côté pendant son temps de jeu pour profiter comme il se doit de cette production assez unique. S’il s’agit incontestablement du seul titre que l’on aime jouer avec de multiples bugs, nous sommes en revanche plus partagés sur les nombreux plantages du jeu. Goat Simulator 3 fait donc passer un cap à la série, tout en restant assez court en ce qui concerne les différentes quêtes « scénarisées ». Si vous avez aimé le premier opus, le titre répondra sans difficulté à vos attentes ; dans le cas contraire, l’investissement mérite réflexion.
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