Très attendue par les fans après que le titre ait été reporté il y a un an, la célèbre licence de FPS futuriste Halo est de retour 6 ans après le dernier opus. En effet, la franchise aura su se faire attendre après un Halo 5: Guardians qui aura mis tout le monde d’accord et qui aura permis à la Xbox One de tenter de jouer des coudes face aux exclusivités dégainées par PlayStation pour sa PS4. Promettant une liberté et une exploration inédite ainsi que des combats nerveux et épiques, Halo Infinite tient-il ses promesses et son report justifié a-t-il permit d’améliorer le titre afin de répondre aux attentes des fans ? Nous avons eu la chance de prendre en main le jeu une dizaine de jours avant sa sortie afin de terminer l’aventure solo pour vous rapporter notre verdict sur celui qui s’annonce sans conteste comme l’un des jeux de l’année.
Test réalisé sur Xbox Series X grâce à une version test mise à disposition par l’éditeur
Seul contre tous
L’aventure de Halo Infinite nous propulse 18 mois après les évènements de Halo 5 : Guardians où le Major cherche à retrouver la trace de Cortana, son ancienne alliée et intelligence artificielle protectrice qui a disparu des radars à la suite des problèmes de dégénérescence intrinsèquement liés à sa condition d’IA, la poussant à devenir l’ennemi de l’humanité. En suivant sa trace à bord de l’UNSC Infinity, les forces de l’UNSC finissent par arriver aux abords du Halo Zeta mais leur progression est stoppée nette par les Parias, une nouvelle force armée ayant fait son apparition dans Halo Wars 2 et commandée par le chef de guerre Atriox. Les Parias veulent prendre le contrôle de l’anneau et utiliser son pouvoir pour assoir leur domination dans la galaxie. Cette nouvelle armée rassemble diverses races déjà bien connues de la licence telles que les brutes, les élites, les grognards, les rapaces ou les redoutables chasseurs sous une même égide. En effet, bien que ces races aient un jour été au service de la coalition covenante au cours des précédents opus, certains de ses éminents membres se sont aujourd’hui ralliés à la cause d’Atriox et ils partagent tous un point commun, la haine des humains et ils sont mus par un même objectif : leur éradication.
Au début de votre aventure et aux commandes du Spartan 117, alias le Major John, vous foulerez le sol du Halo Zeta sans trop savoir pourquoi mais l’introduction au jeu vous laissera comprendre comment vous êtes arrivé jusqu’ici. Dès lors et très rapidement, vous serez amené à vous déplacer sur le Halo Zeta en vous dirigeant d’un objectif A vers un objectif B puis C pour mener à bien votre quête. Car oui, pour la première fois dans la licence, Halo Infinite propose un monde ouvert. Il est vaste et il offre une liberté d’exploration comme jamais vu auparavant. Bien que Halo Zeta soit un environnement artificiel, la nature y a ses droits. On y trouve donc des montagnes, des bosquets, des étendues d’eau, sa faune et sa flore. La nature y est omniprésente mais les Parias ont pris possession de l’anneau et y ont établi différents points stratégiques. De plus, leurs forces traquent les membres de l’USNC présents sur l’anneau et sans vous dévoiler pourquoi, ces derniers sont en sous-effectifs face à l’armée extraterrestre. Aidez les forces restantes, explorez librement l’anneau Zeta et capturez les différents points stratégiques cités précédemment pour obtenir des récompenses en jeu.
En effet, la capture d’un avant-poste Parias vous permettra d’obtenir des bases avancées de l’UNSC déverrouillant le voyage rapide entre celles-ci mais permettant aussi d’y trouver armes, véhicules et forces alliées à recruter. À l’inverses certains autres points seront assimilés à des donjons facultatifs permettant de débloquer différentes récompenses. Outre les missions principales, Halo Infinite offre de nombreuses quêtes facultatives : aller au secours d’escouades en difficultés, sauver des prisonniers de l’UNSC, éliminer des cibles prioritaires, récupérer des modules de Spartan pour améliorer votre armure ou des forges pour débloquer des éléments cosmétiques. Bien que ces éléments soient annexes, ils permettent de faciliter votre progression en vous offrant en guise de récompense des points de bravoure permettant de déverrouiller des meilleurs véhicules ou des armes uniques au sein de vos avant-postes. On pourra aussi y trouver des modules de Spartan ainsi que des journaux audios. Les journaux audios sont optionnels à l’aventure mais très importants car ils permettent d’alimenter vos connaissances sur les événements qui se sont déroulés sur le Halo avant votre arrivée mais aussi et surtout, de mieux comprendre l’histoire principale qui se démêle au fur et à mesure de l’accomplissement des missions du Spartan mais elle reste assez nébuleuse une bonne partie de l’aventure. À la manière de maillons manquants, les journaux audios des forces de l’UNSC et ceux des parias vous permettront de mieux appréhender les événements et ce qui vous entoure. Bien que cet ajout soit le bienvenu, nous avons trouvé l’aventure un tantinet brouillon et nous avons eu du mal à savoir ce qu’il se passait par moment malgré notre expérience de la licence. Un flashback des évènements passés au cours des derniers opus aurait été une bonne idée et les joueurs du genre « je fonce tout droit » auront sans aucun doute du mal à tout comprendre si ces derniers passent à côté des journaux audio.
Libérez des prisoniers
Votre aventure vous mènera aux quatre coins du Halo Zeta – bien qu’un anneau n’ait pas de coins – et vous permettra d’utiliser différentes armes et différents véhicules. Vous pourrez ainsi retrouver le traditionnel arsenal militaire de l’UNSC ainsi que celui des forces Parias. Les véhicules volants ou terrestres seront eux aussi de la partie. Que ce soit pour les armes ou pour les véhicules, Halo Infinite embarque des nouveautés qui ne manqueront pas de ravir les joueurs mais certaines d’entre-elles sont déblocables uniquement grâce aux points de bravoure évoqués précédemment. Comme dans tout Halo, certaines armes sont véritablement destructrices et très jouissives. Le design des armes et des armures est très travaillé et fourmille de détails soulignant le fonctionnement de celles-ci. On se surprend à contempler le Major recharger ses armes et user comme si de rien n’était de toutes ces technologies terrestres et extraterrestres. Le Spartan 117 sera encore et toujours équipé de son armure fétiche en titan mais cette dernière embarque une nouvelle amélioration majeure : le grappin.
Le grappin offre de nouvelles perspectives et améliore drastiquement la mobilité auparavant rigide du Spartan. Grâce à lui, agrippez des corniches, effectuez des bonds de plusieurs mètres, fondez-vous sur vos ennemis pour asséner des coups de crosse dévastateurs ou tractez à vous des armes gisant au loin. Après le monde ouvert, le grappin est de loin la mécanique la plus novatrice apportée à la licence. Auparavant cloué au sol, le Spartan peut désormais être comparé à Spider-Man tellement le grappin offre au titre une verticalité sans précédent. D’autres modules de Spartan se débloquent au fil de l’aventure mais ces derniers sont connus : le champ de détection qui détecte les ennemis aux alentours et les ennemis invisibles, le mur protecteur qui protège des tirs ennemis dans un sens mais qui permet de tirer au travers dans l’autre ainsi qu’un propulseur permettant de faire des bonds en avant, en arrière et sur les côtés. Ces différents éléments peuvent être améliorés tout comme le bouclier du Major au prix de modules de Spartan. Ces modules sont disséminés sur toute la carte et permettent d’améliorer vos différents équipements. Le joueur peut ainsi optimiser sa propre façon de jouer. Parce que le monde de Halo Infinite est bien plus vaste que les précédents, le jeu intègre aussi une fonction de scan permettant de mettre en évidence les éléments importants à proximité.
Le démon
Le Major n’a jamais été connu pour son éloquence. Sa voix rauque et son armure de titan qui dissimule ses expressions semblent le rendre impassible à toutes les situations et ce depuis ses débuts. Cependant, Halo Infinite nous permet d’en apprendre davantage sur le Spartan, de sa conception jusqu’à ses sentiments. On comprend très vite à la vue du passif du Major, que celui-ci a été énormément chamboulé au cours des derniers mois, c’est à dire, dans les derniers opus. Ayant été élevé en tant que véritable machine à tuer, il a du mal à comprendre ce qu’il ressent et à mettre des mots sur ses sentiments. Dans ce titre, le Master Chief est épaulé par deux alliés principaux : Arme une IA et Echo 216 un soldat. Là où Echo 216 est un homme lambda qui lutte pour sa survie et contre ses peurs, le Major et sa condition de surhomme le pousse à prendre des risques insensés aux yeux de Echo 216 qu’ils qualifient de vains et égoïstes. Les faiblesses légitimes de Echo 216 le poussent à questionner le Spartan sur le sens et le but de sa vie, le forçant ainsi à s’interroger lui-même. Quant à elle, Arme, l’IA vous assistant au cours de cette mission est, techniquement parlant, une machine. Malgré ça, elle se montre plus humaine et plus expressive que le Major qu’elle qualifie paradoxalement et à son tour de machine. Elle comprend mieux les sentiments du Major qu’il ne les comprend lui-même et elle le lui fait savoir. Nouveau et inédit, ce développement personnel apporte au titre une profonde richesse car le trio possède une relation tripartite intense et cohérente. Sans entrer dans des profondes réflexions qui ne lui siéraient guère, le Spartan laisse entrevoir ses doutes et ses faiblesses au gré de courts dialogues qui permettent étonnamment de mieux se projeter dans le héros que nous contrôlons. Le Spartan n’est plus simplement une machine à tuer, il y a un homme derrière cette carapace.
Outre le développement personnel des alliés, les dialogues des ennemis ont eux aussi été enrichis. Bien évidement les antagonistes sont motivés par des convictions et des ambitions explicitées au cours de l’aventure et compréhensibles dans la mesure où ils sont qualifiés de conquérants. Là où les discours sont davantage surprenants c’est lors des altercations avec les ennemis ou lorsque l’on écoute leurs discussions à leurs insu. Elles donnent véritablement l’impression de faire face à des êtres différents les uns des autres. Là où des brutes évoqueront les supplices qu’ils souhaitent infliger aux humains, les grognards, hauts comme trois pommes et aussi costauds que des marmottes, se moqueront de vous sans vergognes au début de vos affrontements jusqu’à ce qu’ils finissent lamentablement par vous supplier d’être épargnés en fuyant, apeurés à l’idée d’être tués. Leurs moqueries sont souvent terriblement amusantes tellement elles sont démesurées et ces derniers ne manquent pas une occasion pour se moquer de vous. On apprend d’ailleurs que suite aux exploits du Spartan dans les précédents opus, ce dernier est qualifié de démon et c’est ainsi que les ennemis appellent le Major. Ce surnom renforce davantage l’idée de l’homme-machine sans cœur qu’on pourrait avoir du Major.
Reculer pour mieux sauter
Halo Infinite est beau, très beau. Pour toutes les possibilités que ce monde ouvert offre, les quelques textures laissant à désirer sont risibles. Malgré la taille de la carte, les temps de chargement sont aux abonnés absents et les seuls recensés sont à l’entrée des donjons ou au début des missions spécifiques. Pour un jeu dans un univers si futuriste, le Halo Zeta est paradoxalement verdoyant. Là où les jeux du genre nous habituaient plutôt à de la technologie à tout va ainsi qu’à des univers froids et peu chaleureux. Halo Infinite est chatoyant et pousse à l’exploration. Le jeu est encore une fois doté d’une bande originale exceptionnelle. Épique durant les grands combats ou pratiquement silencieuse laissant place aux bruits de la faune et de la flore durant les phases d’exploration. La difficulté du titre est d’ailleurs bien dosée et même le mode normal offrira du challenge. Les vétérans et les plus téméraires préféreront quant à eux le mode héroïque ou légendaire.
Des combats explosifs
Incontestablement riche, l’univers de la licence Halo est on ne peut plus sublimé dans cet opus. Tous les aspects semblent avoir été rigoureusement travaillés donnant l’impression qu’aucun d’entre eux n’a été délaissé. Cette impression est sans nul doute liée à la décision qu’avait prise la firme Microsoft de repousser la sortie du jeu il y a 1 an pour permettre aux équipes de peaufiner davantage le titre. À l’heure où de trop nombreux studios et éditeurs sortent des jeux que l’on pourrait qualifier d’inachevés tellement ils sont instables et truffés de bugs en tous genres et pour lesquels les développeurs paient les pots cassés aux prix de sacrifices moraux et humains sur l’autel du profit; Microsoft et 343 Industries ont pris la décision de repousser le jeu qui devait accompagner la sortie de la dernière génération de console Xbox pour pouvoir livrer une expérience digne de ce nom, respectant attentes des joueurs et conditions de travail des salariés. Nous ne pouvons que saluer cette décision qui se mesure très concrètement dans l’expérience que procure Halo Infinite.
Encore une fois dans une logique d’ouverture au plus grand nombre, Halo Infinite possède aussi de nombreuses options d’accessibilité pour les personnes dotées d’un handicap facilitant ainsi la navigation et l’expérience de jeu. Le multijoueur est d’ailleurs et lui aussi on ne peut plus jamais accessible car ce dernier est Free to Play. Accessible depuis le 15 novembre, le multijoueur de Halo Infinite est disponible en bêta et la scène compétitive est déjà très présente. Le mode multijoueur embarque des Season Pass permettant de débloquer des éléments cosmétiques pour le multijoueur et le mode campagne permet lui aussi de débloquer des éléments cosmétiques pour les armures grâces aux forges disséminées sur la carte. Cependant, l’un des aspects regrettables du titre est que la licence Halo nous avait habitué à pouvoir jouer en coopération mais cette dernière fonctionnalité ne sera pas disponible à la sortie du jeu et elle ne sera intégrée que plus tard dans le courant de l’année 2022. Un mal pour un bien en somme, puisque cela nous donnera l’occasion de relancer une aventure mémorable.
Verdict : 9/10
La licence Halo ne pouvait pas espérer plus digne successeur que Halo Infinite. Incontestablement riche et travaillé, tout y est cohérent. Que ce soit les développements personnels des protagonistes, les facettes et les ambitions des antagonistes ou bien les différentes conséquences de vos actions sur l’environnement. Car oui, Halo Infinite est un monde ouvert et permet une exploration libre de l’anneau Zeta. L’exploration y est très appréciable et là où un jeu si futuriste était instinctivement promis à un univers froid et technologique avant tout, on se surprend à explorer des vallées verdoyantes et chaleureuses où la faune et la flore est omniprésente. Bien évidement, c’est sans compter sur la forte présence ennemie qui promet de bonnes sensations aux adeptes de l’action et des combats dignes de ce nom grâce à une pléthore d’armes et de véhicules en tous genres. Sans oublier le tout nouveau grappin qui apporte au titre de toutes nouvelles dimensions aussi bien utiles en combat qu’au cours de vos différentes explorations et qui s’ajoute à la liste des nombreux équipements utilisables et déjà bien connus des habitués. La difficulté est bien dosée et offrira du challenge même aux plus aguerris. Sans nul doute, Halo Infinite est l’un des hits de cette fin d’année 2021 et s’impose comme digne prétendant aux titres des GOTY. Le report du jeu il y a un an fût une décision louable qui ne manque pas de se faire ressentir et qui sait être appréciée à sa juste valeur.
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