Ce mercredi 22 novembre pourra sans aucun doute possible se voir renommé « Jour du PlayLink ». En effet, nous vous le disions pas plus tard qu’hier dans notre test du très mauvais SingStar Celebration, avec ce dernier, ainsi que Knowledge is Power et Hidden Agenda (le jeu d’enquête policière développé par les papas d’Until Dawn), Sony semble vouloir faire en sorte que les joueurs PS4 considérent leurs smartphones comme des manettes. Si le jeu de chant ne nous a absolument pas convaincu, nous étions curieux de savoir si de son côté, Knowledge is Power, le nouveau quiz-game à la Buzz, serait un peu plus réussi… Rien n’est moins sûr.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Si vous n’aviez jamais entendu parler de Knowledge is Power, sachez que son concept se veut identique à la célèbre licence Buzz, ayant connu son heure de gloire à de nombreuses reprises sur PlayStation 2 et PlayStation 3. Cette série de jeux se veut d’ailleurs être régulièrement réclamée à Sony par la communauté. Hélas, le studio qui développait la franchise ayant été fermé il y a quelques années par l’éditeur nippon, il va de soi que nous ne verrons plus, hélas, ce célèbre présentateur blondinet à la face de burger et au bagout légendaire. Alors si les titres rentrant dans la catégorie « quiz » à proprement parler sont devenus aussi rares que du pétrole en Auvergne, force est de constater que quelques outsiders tentent de tirer leur épingle du jeu. C’était d’ailleurs le cas du tout juste moyen « Qui es-tu ? », sorti en juillet dernier et développé par… les papas de Buzz justement ! Toutefois, ce dernier avait pour concept les questions entre amis (et l’amitié d’une manière générale), et ressemblaient bien plus à un test de personnalité géant qu’à un jeu TV basé sur votre culture générale.
C’est la Mer Noire ?
Un manque, donc, que comptait bien combler les développeurs britanniques de chez Wish Studios (oui, les mêmes que pour Qui es-tu ?), avec ce fameux Knowledge is Power. Disponible dès aujourd’hui à 19,99€ sur le PlayStation Store ainsi qu’en magasin, et pesant pas moins de 5 Go, le titre semblait vouloir mettre en avant le « fun à plusieurs » que seuls les party-games, les soirées pyjama, et les parties endiablées de Twister peuvent procurer. Malheureusement, après avoir joué un bon nombre de parties à 2, 3, 4, 5 et 6 joueurs, notre avis est finalement des plus mitigés. Mais avant d’aller plus loin, un petit rappel d’ordre technique semble s’imposer. En effet, il n’est jamais mauvais de rappeler que, pour faire fonctionner ce Knowledge is Power (ainsi que les autres titres de la gamme PlayLink), vous devez posséder un smartphone connecté en wi-fi à votre console PlayStation 4, que celui-ci doit posséder un firmware en version 4.4 minimum si vous êtes sous Android, et un logiciel égal ou supérieur à iOS 9.0 si vous êtes sur un terminal Apple. Une fois l’application téléchargée sur votre appareil, vous n’aurez plus qu’à choisir un pseudo, l’un des personnages loufoques mis à votre disposition (parmi une dizaine), et à prendre un selfie qui apparaîtra sur votre téléviseur durant (presque) toute la partie.
Dès lors, si toute la partie présentation (aussi bien visuelle que sonore) se déroulera sur l’écran de votre TV, c’est bel et bien sur votre smartphone que tout le gameplay du jeu prendra place. Bien évidemment, il est totalement impossible de jouer à ce Knowledge is Power à la manette, vous l’aurez compris. C’est un petit peu le credo de cette fameuse gamme PlayLink après tout. Hélas, au rayon des manques on pourra également déplorer l’absence totale de mode solo. D’aucuns diront que cela n’aurait de toute manière pas grand intérêt, mais le fait est que Buzz proposait à la fois de jouer seul (en mode Survie pour voir combien de bonnes réponses d’affilée nous étions capables de donner), ainsi que contre l’IA ou encore en ligne si le coeur nous en disait. Toutes ces features sont malheureusement à oublier ici…
C’est la Mer Noire ??
Quoi qu’il en soit, au bout de quelques secondes de jeu à peine, un présentateur nommé Max débarquera sur le plateau (on imagine en effet que tout ceci se déroule sur un plateau télévisé mais nous sommes tellement loin de l’univers déjanté et « spectaculaire » d’un Buzz qu’il est difficile de s’en rendre compte). Autre point noir que l’on notera finalement très rapidement : Max fait tapisserie. En effet, à part pour dire en fond sonore 3 ou 4 phrases basiques au possible (et toujours les mêmes), c’est bien simple, on ne le reverra plus du tout jusqu’à l’annonce du gagnant/de la gagnante en toute fin de partie. Frustrant. Concernant le déroulement du jeu, n’y allons pas par quatre chemins : le tout est simple comme bonjour. Chaque joueur se dirige vers le thème qu’il affectionne, parmi 4 propositions. Ces dernières peuvent tendre vers le Cinéma, la Littérature, la Science, le Sport, la Peinture, la Musique… D’autres thématiques un peu plus précises font également leur apparition par la suite (séries TV des années 90, rappeurs, créatures terrifiantes, etc). Sur ce point, le jeu est d’ailleurs très complet, ou tout du moins très diversifié. Hélas, vous vous rendrez vite compte d’un énorme souci : les questions posées, bien qu’intéressantes, sont, d’une manière générale, d’une facilité déconcertante. Cette affirmation ne sera évidemment pas valable pour tout le monde, mais disons que si vous êtes d’une nature curieuse, vous n’aurez réellement aucun mal à engranger des points. Enfin, sachez que si personne n’est d’accord sur le thème à choisir, les joueurs ont chacun une touche Privilège sur l’écran de leur téléphone, à utiliser une seule fois par partie maximum, et permettant d’imposer votre choix aux autres participants (dans la joie et la bonne humeur évidemment).
La seule difficulté prévue par le jeu vient donc d’une feature fort sympathique : les pouvoirs (ou power-ups, en anglais). Concrètement, avant chaque question, le présentateur vous demandera à chacun des candidats de choisir une victime et une punition. Cette personne devra donc répondre à la question qui suit en subissant un handicap… voire plusieurs ! En effet, si comme l’auteur de ces lignes vous avez tendance à un peu trop gagner de points (et donc de parties), il faudra vous habituer à être le souffre-douleur de la bande. Ainsi, vous devrez subir deux fois plus de handicaps que les autres, et répondre tout de même dans les temps. Au moins, là, ce sera plus difficile, n’en doutez pas ! Parmi ces pouvoirs donc (ou ces malus, peu importe comment vous les appelez au final), on compte :
- Le blop : une matière visqueuse et verdâtre qu’il faudra nettoyer pour ne serait-ce que voir les choix de réponse sur l’écran avant de valider ;
- Le gel : un bloc de glace entoure les réponses possibles, et il faudra donc les briser avec votre doigt avant de pouvoir faire un choix ;
- Les grignoteurs : ces petites bestioles rougeâtres ont mangé la plupart des lettres contenues dans les réponses… Il faudra faire avec ;
- Les bombes : ces espèces de mines volantes noires et jaunes rôdent au-dessus des réponses et explosent au moindre contact ;
C’est hélas tout ce que le titre prévoit, et c’est finalement ce que l’on retiendra le plus de ce Knowledge is Power : tout est beaucoup trop chiche pour que l’on y rejoue des soirées durant. Bien évidemment vous aurez la possibilité de déverrouiller une quarantaine de trophées PSN (ainsi qu’un trophée Platine) si vous le souhaitez, mais nous doutons fortement de l’impact de ce petit party-game sur le long, voire sur le moyen terme. Chaque manche se compose d’à peine 12 questions et de deux « interludes » durant lesquels il faut séparer ou assembler deux sujets l’un de l’autre. Une fois la finale passée (qui est en soi la copie exacte des manches passées juste avant), le présentateur débarque, nous félicite, nous donne notre cadeau (un vulgaire parchemin sur lequel est écrit une anecdote aléatoire trouvée sur Google un soir de déprime), et basta. Chaque nouvelle partie se déroulera de la même manière et absolument aucun piment ne viendra vous tenir en haleine. La mollesse de l’ensemble ne fait d’ailleurs qu’ajouter de l’huile sur le feu, et c’est sans nul doute ce qui finira par vous faire désinstaller/revendre ce Knowledge is Power qui avait pourtant l’air si séduisant au premier abord. Dommage.
Verdict : 5/10
Nous n’allons pas vous mentir : nous attendions beaucoup de ce Knowledge is Power. Tout d’abord parce qu’il était censé représenter à sa manière le renouveau du party-game dans la catégorie Quiz, mais aussi et surtout parce qu’il provient des créateurs de Buzz, une licence qui nous est très chère. Hélas, déjà à l’oeuvre sur le tout juste sympathique « Qui es-tu ? », les développeurs britanniques de chez Wish Studios ne semblent toujours pas avoir retrouvé le génie avec lequel ils opéraient sur PlayStation 2 et PlayStation 3. En résulte un Knowledge is Power dans la même veine que le Trivial Pursuit Live d’Ubisoft : drôle le temps de quelques sessions, puis vite désinstallé en raison du relatif ennui qu’il procure après quelques parties à peine. Un beau gâchis vendu une vingtaine d’euros, et qui commence à nous inquiéter sérieusement quant à l’avenir des jeux estampillés PlayLink.
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