Il y a un peu plus de deux ans de cela, Insomniac Games contribuait aux adaptations vidéoludiques des aventures de l’homme araignée avec le très sobrement nommé Marvel’s Spider-Man sur PS4. Parmi le monticule de jeux mettant en avant Spidey, ce dernier se démarquait avant tout pour son monde ouvert, son gameplay et son histoire inédite. Le jeu s’est d’ailleurs vite imposé comme l’une des références de la console de Sony grâce à une réalisation de haute volée. Quoi de plus normal de voir le studio revenir afin d’accompagner les premiers pas de la PS5 ? Mais cette fois-ci, il ne sera pas question d’incarner le célèbre Peter Parker mais bien son acolyte, Miles Morales, dont le rôle en tant que Spider-Man a largement été teasé dans le précédent opus.
Test réalisé sur PlayStation 5 à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur, le tout en alternant les modes Fidélité et Performance
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Spider-Man Next Generation
Si la campagne de promotion de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales se sera avérée être assez tumultueuse à ses débuts, la faute à quelques couacs et certains choix qui ont fait grincer les joueurs des dents, elle aura tout de même servi à mettre l’eau à la bouche de tous ceux ayant précommandé la PS5. Il faut dire que Marvel’s Spider-Man avait été une belle réussite en son temps, et la promesse d’avoir une nouvelle aventure bénéficiant des performances next gen de la PS5 avait de quoi aguicher : graphismes revus à la hausse, la 4K native de la console, du ray-tracing ou bien encore la possibilité de jouer en 60 FPS. Mais la technique ne fait malheureusement pas tout, et s’il incombe au jeune Miles Morales d’endosser le rôle de l’homme araignée afin de sauver Manhattan, une fois de plus menacée, il lui faudra également porter fièrement le lancement de la console de Sony aux côtés d’un certain Demon’s Souls et de Sackboy: A Big Adventure. Comme le disait l’Oncle Ben : « Un grand pouvoir, implique de grandes responsabilités ».
Point de Peter Parker ici, puisqu’il laissera très vite la vedette à Miles. Moins « réputé » auprès du public que le photographe du Daily-Bugle, notre jeune héros a tout de même l’avantage d’avoir été largement présenté dans l’opus précédent, tout en bénéficiant du joli succès de Spider-Man: New Generation. Il n’est donc pas inconnu des joueurs et mieux encore, il propose un background bien plus intéressant que celui de Peter. Afin de resituer un peu les choses, Miles Morales est un étudiant de 17 ans qui, au début de l’histoire, vient d’emménager à Harlem avec sa mère, Rio Morales. Passionné de musique puisqu’il a lui même commencé à composer à une époque, altruiste et ayant le cœur sur la main, ce dernier prend également son rôle de nouveau Spider-Man très au sérieux, malgré des débuts un peu compliqués. Supervisé par Peter, il découvre très vite qu’être un super héros n’est pas de tout repos, notamment lors de sa première confrontation avec Aleksei Sytsevich a.k.a Rhino. Un duel qui ouvre l’épopée de Miles de façon musclée et qui révèlera une partie de ses nouveaux pouvoirs. Car Miles Morales n’est pas qu’un simple copycat de Peter Parker et s’il ne s’affiche pas dans les mêmes combinaisons que son mentor, il possède aussi ses propres aptitudes et gadgets. Un bon point dans l’ensemble, ce qui permet au jeu de ne pas trop tomber dans la redite.
Miles aura donc fort à faire puisque Peter lui confiera la sécurité des habitants de Manhattan le temps d’une excursion en Europe où il sera le photographe attitré de sa chère et tendre Mary-Jane. Pas de chance pour lui, car les forces de l’Underground menées par Tinkerer et celles de Roxxon, un puissant groupe dirigé par Simon Krieger qui vise à offrir de nouvelles énergies, vont se livrer une guerre sans merci dans laquelle il devra intervenir à maintes reprises. Il y a malheureusement comme un air de bis repetita dans cette configuration, puisque dans l’opus précédent, c’est la milice armée de Silver Sable qui s’opposait aux hommes de Mister Negative. On retrouve également certains gimmicks et retournements de situation, ce qui donne parfois l’impression que cet opus, pensé comme un stand-alone de Marvel’s Spider-Man, a été calqué sur ce dernier.
De nouveaux pouvoirs qui impliquent encore plus de responsabilités
Les aficionados des comics ne seront guère étonnés de voir Miles disposer de nouveaux pouvoirs, à commencer par la bioélectricité, qui lui permettra de nouveaux mouvements et attaques spéciales, tout en étant l’occasion de donner naissance à de nouvelles QTE pour toujours plus de spectacle. Cette énergie, que Miles génère notamment durant les combats, lui sert à la fois à récupérer de la santé (de la même façon que Peter dans le premier opus) ainsi qu’à distribuer quelques crochets du droit électrisants pour sonner ses adversaires. Quand ils ne seront pas mis K.O. par ce dernier, ils se retrouveront paralysés, ce qui offre une fenêtre idéale pour leur faire mordre la poussière. Correctement exploitée, cette nouvelle capacité permet aux combats de gagner en dynamisme, d’autant qu’il ne s’agit pas là de l’unique carte dans la manche de l’adolescent tisseur de toile.
S’il possède la même agilité que Peter ainsi qu’une force accrue, il possède aussi ses propres gadgets, tels que les Holo-Drones, qui lui permettent d’avoir l’assistance de drones holographiques ou encore le puits gravitationnel qui attire les ennemis tout en les mettant à terre. Un peu plus équilibré que Peter, Miles peut plus facilement jouer la carte de la discrétion dès lors qu’il obtiendra l’un de ses autres principaux pouvoirs, ce qui est loin de nous déplaire puisque les environnements lui permettent généralement de se positionner en hauteur et de monter quelques stratégies pour éviter de trop s’exposer.
À l’instar du précédent opus, il sera ici aussi question de remporter des points d’expérience qui permettront d’augmenter le niveau de Spider-Man tout en améliorant ses capacités. Monter des niveaux est donc également l’occasion de remporter des points de compétence qui sont à utiliser dans l’arbre dédié. Divisé en trois sections (Combat, compétences bioélectrique et camouflage), on y distribue ses points comme on l’entend, en fonction de son style de jeu. En revanche, attention, point question ici de réinitialiser l’arbre de compétences comme cela est de plus en plus le cas dans les jeux.
Le trop est l’ennemi du bien
On aurait pu craindre que Marvel’s Spider-Man: Miles Morales souffrirait d’une faible durée de vie et d’un contenu un peu chiche, mais dans l’ensemble, le titre se défend plutôt bien. Là où le scénario du volet précédent pouvait parfois sembler un peu longuet et s’essouffler un peu, celui de ce stand-alone se défend un peu mieux, mais ce n’est pas pour autant que tout est parfait au pays de Spidey. On s’explique : autant la nouvelle aventure s’avère être d’une longueur tout à fait correcte (comptez environ 12 à 15 heures de jeu pour boucler la quête principale en jetant un œil aux activités annexes sur lesquelles nous reviendrons juste après) et s’avère être plus compacte, sans temps morts ; autant elle implique moins le joueur en faisant appel à des personnages peu évocateurs dans l’univers du tisseur de toile.
En effet, Tinkerer (alias Le Bricoleur) est le grand méchant que Miles devra affronter, et si Insomniac Games a décidé de changer les origines du personnage pour tenter de rendre l’un des twists du scénario plus prenant, cela ne fonctionne qu’à moitié. Une fois l’une des plus grandes révélations de l’histoire effectuée, le reste se déroule comme on s’y attend et il est assez difficile de ne pas voir là l’ombre du scénario de l’aventure de Peter. C’est un peu décevant, d’autant que le lore de Spider-Man grouille de super vilains hauts en couleur et qui auraient pu donner naissance à une histoire un peu moins convenue. On se doute que les petits gars de chez Insomniac Games préfèrent garder en réserve les grands noms pour un véritable Marvel’s Spider-Man 2, mais en dehors de quelques clins d’œil et caméos, des menaces un peu plus significatives sur le papier n’auraient peut-être pas fait de mal. Pour autant, le jeu n’est clairement pas désagréable à parcourir et on arrive à l’écran des crédits sans trop voir le temps passer, preuve que l’on tient là un format idéal au vu de l’histoire narrée.
Du côté des quêtes secondaires et autres activités annexes, on a un peu plus freiné des quatre fers. On se souvient que Marvel’s Spider-Man submergeait le joueur de tout un tas de collectibles à ramasser, d’antennes à activer, de photos à prendre et de défis à réaliser, à un tel point que cela rendait l’ensemble trop redondant et presque même démotivant tant il y a à faire. Le problème, c’est que l’on retrouve ici le même syndrome, avec quelques nuances tout de même. On ne peut nier que les développeurs ont tenté d’adapter l’ensemble pour que le tout soit cohérent à l’univers de Miles Morales, mais les joueurs qui ne sont pas atteints du syndrome des 100% de complétion risquent très vite de mettre leur costume d’araignée au placard. Si ce n’est pas votre cas, sachez tout de même que vous pouvez rajouter une ou deux bonnes poignées d’heures de jeu au compteur afin de terminer l’intégralité des activités qui se trouvent sur la carte, sans parler des quêtes secondaires liées à l’application ASDQ (Araignée Sympa Du Quartier). Le tout permet d’obtenir des pièces high-tech et des jetons d’activité afin de débloquer des gadgets ainsi que leurs améliorations ou encore des tenues et les mods qu’il est possible de leur équiper. Et si tout ceci ne vous suffit pas, sachez qu’un mode Nouvelle Partie + se trouve d’office de la partie. Marvel’s Spider-Man: Miles Morales est donc un jeu aussi généreux que l’est son protagoniste, mais attention à l’indigestion.
Un vrai jeu next-gen ?
Si lors de son annonce, le titre devait initialement être une exclusivité PS5, il semblerait que les plans aient assez rapidement changé chez PlayStation puisque Marvel’s Spider-Man: Miles Morales sortira lui aussi sur PS4. De ce constat nait alors une question légitime : est-il bien réellement taillé pour la PS5 et ses capacités de nouvelle génération ?
Tout d’abord, comme vous le savez peut-être, Marvel’s Spider-Man: Miles Morales propose deux modes distincts, à savoir le mode Fidélité (permettant de bénéficier du Ray Tracing, d’effets de lumière plus travaillés et plus d’effets visuels) et du mode Performance qui permet de profiter du jeu à un framerate de 60 images par secondes. Pour être tout à fait honnête avec vous, les deux proposent des améliorations notables et nous n’avons cessé d’alterner tout au long de notre test.
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L’activation du Ray Tracing est forcément impressionnante puisque le terrain de jeu de Spidey est principalement composé d’immenses tours de verre qui font la part belle aux reflets. La technologie démontre donc toute son utilité ici, surtout lors des balades en pleine ville. Les effets de lumière et effets visuels sont également plus nombreux et plus réalistes. Quant au mode performance, il sublime largement les mouvements de Spider-Man, déjà fluides de base. L’action se veut plus immersive, surtout lorsque notre héros se balance entre les buildings à l’aide de sa toile. Dans un cas comme dans l’autre, le jeu se veut plutôt joli de plein jour, mais sans plus. C’est clairement lors des changements de météo, levers et couchers de soleil ou encore lors des phases nocturnes qu’il assénera un léger taquet sur la nuque des joueurs, histoire de leur rappeler que l’on joue tout de même sur PS5, et qu’à un moment, il faut bien montrer de quoi l’on est capable. Autant dire que le mode Photo va trouver tout son intérêt lors de ces moments-là, surtout que les équipes d’Insomniac Games l’ont perfectionné. On note notamment la possibilité d’ajouter des sources de lumières directes ou indirectes, ce qui ouvre le champ des possibles et donnera probablement plein d’idées aux amoureux de la capture d’écran.
Enfin, tant que l’on est dans le dilemme, sachez que la VO et la VF jouent clairement des coudes, puisque la première se veut forcément plus immersive, tandis que la seconde offre un jeu d’acteur toujours aussi délectable. Le choix est difficile mais il a le mérite d’être là. On note une fois de plus la présence de l’excellent Donald Reignoux, qui a l’air d’avoir affiné son rôle mais se trouve forcément relégué au second plan puisque Peter ne s’adressera à Miles que par messages préenregistrés dans la plupart des cas. La bande-son a également été retravaillée avec pas mal d’accents hip-hop pour mieux coller au personnage, et c’est tant mieux puisque l’ensemble est vraiment pertinent.
Verdict : 7/10
Marvel’s Spider-Man: Miles Morales réussit le pari de prendre la suite de son prédécesseur tout en offrant un certain vent de fraîcheur de par son héros et son background. Malgré un scénario un brin convenu et un antagoniste qui n’a pas la carrure pour les évènements dont il est coupable, l’aventure se laisse parcourir avec un plaisir certain et sans jamais lasser. Le rythme est bon, le gameplay fait toujours mouche et finalement, on regrettera que le jeu se contente, pour nous scotcher un peu plus à la manette, d’activités annexes qui se multiplient, sans réel intérêt et avec une certaine redondance. Attention au prix aussi : 60€, c’est tout de même un peu cher pour un stand-alone qui reprend pour beaucoup des bases déjà bien établies.
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