Test de RIDE sur PS4

On prend les mêmes et on recommence, voilà une expression qui fera une belle accroche. Car si la licence Ride est toute nouvelle, les développeurs Milestone derrière le jeu édité par Bandai Namco n’en sont pas vraiment à leurs débuts. C’est en effet grâce à ce studio que l’on doit le retour de la franchise MotoGP sur nos consoles depuis 2013. Deux épisodes plus tard et avant le troisième en juin, Ride est donc leur nouveau bébé cross-gen. Un premier point qui n’augure pas vraiment le meilleur pour la suite, mais attendons de décortiquer le jeu avant de juger.

En selle !

[dropcap]E[/dropcap]xit donc les seules pistes de circuits et arrêts au stand puisque la philosophie de Ride est de nous emmener sur les routes du monde entier aux commandes de grosses (ou moins grosses) cylindrées. Ainsi, Milestone a modélisé des parcours dans 15 lieux à travers le monde allant des rues de Milan, au circuit de Potrero en Argentine. Côté bolides, il y a de tout puisque plus de 100 modèles sont répartis dans 4 catégories distinctes : Naked Bike (les roadsters), Supersports, Superbikes et Motos de légende. Un réel avantage par rapport à la licence MotoGP qui doit évidemment se cantonner aux machines de course. Les motards pourront donc prendre leur moto de tous les jours ou celle de leurs rêves. Une liste presque à jour puisque l’on retrouve les versions 2014 des 14 plus grands manufacturiers. Petit bémol cependant concernant les modèles 2015, puisque ceux de Yamaha sont par exemple déjà proposés en DLC.

Liste impressionnante de motos

Au lancement du jeu, vous débutez par la création de votre pilote où les options de personnalisation sont assez sommaires. On remarque déjà que les graphismes sont loin d’être parfaits puisque les détails des visages sont grossiers, les textures reluisantes et l’ensemble nous fait finalement plus penser à un jeu de la génération précédente. Vient ensuite le moment de choisir votre première moto parmi 3 propositions (MT-07 de Yamaha, Street Triple de Triumph ou la Ducati Monster) avant de pouvoir enchainer les premiers tours de piste. Pour ceux qui découvrent les jeux de Milestone, le tutoriel qui vous est proposé est un passage obligé. Même pour les fidèles, une bonne piqure de rappel ne fait jamais de mal. Les trois niveaux de personnalisation prédéfinis de la conduite vous sont expliqués, et vous pourrez même choisir d’effectuer votre propre personnalisation. Il s’agit là du véritable point fort du jeu que de choisir d’être au plus proche de la simulation, de l’arcade ou entre les deux. Les débutants pourront donc faire leurs premières armes avec les nombreuses assistances (freinage automatique, anti-wheeling, anti-patinage, tête dans la bulle automatique…) alors que les experts pourront avoir la main sur toutes ces options. Les Rewinds, cette possibilité de retour dans le temps après un virage mal négocié par exemple, sont également de la partie. L’idéal pour les novices étant d’y aller progressivement et de désactiver les assistances une par une au fil des courses.

Tour du monde

[dropcap]P[/dropcap]as de mode carrière à proprement parler étant donné qu’on ne participe pas à un championnat mondial comme pour MotoGP. Le mode World Tour vous emmenera donc, vous, jeune pilote et votre roadster, vers les sommets et les podiums. C’est dans ce mode que vous commencerez à courir les courses de votre catégorie de moto afin de glaner des crédits pour ensuite faire évoluer votre brêle, ses accessoires, vos tenues de piste ou encore vous acheter la moto d’une autre catégorie pour pouvoir participer aux courses supérieures. On regrette que l’enchainement des courses soit si libre et simplement bridé à la moto que vous possédez. On est libre certes, mais cela entraine un manque de challenge. Il suffit de courir, gagner ou recommencer, acheter des améliorations et réitérer avec la moto suivante. Heureusement, les courses ne se limitent pas à des parcours classiques avec départ arrêté. Vous devrez également réaliser des courses contre la montre, des défis en face à face où vous devez doubler votre adversaire sur une piste ouverte à tout motard ou encore des courses d’accélération en ligne droite où vous contrôlez le passage des vitesses. De quoi briser la monotonie de l’enchainement des épreuves. En plus des crédits gagnés en cas de victoire sur une course, vous grimpez dans un classement mondial « fil rouge » de pilotes fictifs. L’intérêt étant de débloquer des courses spéciales « Elite Trophies » en améliorant votre position dans ce classement.

Le classement mondial des pilotes, vous commencez très bas

15 circuits nous vous disions en première partie. Il se révèle que c’est vraiment peu et on se retrouvera souvent sur les mêmes pistes. D’autant que nombre de ces parcours sont sur circuits et se ressemblent vraiment. Le fait que les décors soient plutôt vides renforce encore un peu plus cette impression. On peut noter une petite amélioration graphique du point de vue des décors justement par rapport au dernier MotoGP, mais le package reste tout de même très sommaire. Les rares tribunes sur circuits nous ramènent au public d’un vieux FIFA, et lorsque l’on prend un peu de plaisir à piloter en ville, on découvre malheureusement des décors au look carton-pâte. Seuls les quelques circuits en pleine nature, comme dans la démo par exemple, sortent du lot et offrent un véritable plaisir de pilotage. Heureusement que la modélisation des motos relève clairement le niveau. Autre chiffre, autre déception, les 100 options d’amélioration des motos se révèlent être les mêmes peu importe le bolide, et les différents choix sont très limités. La centaine est atteinte grâce aux mêmes pièces mais dans des couleurs différentes. Seuls les équipements de pilote sont vraiment intéressants dans le choix, avec les plus grandes marques représentées et bon nombre de personnalisations au niveau des couleurs. Il faudra parfois se freiner dans les achats étant donné qu’il s’agit des mêmes crédits pour améliorer son équipement et les performances de sa monture. Mais bon, il faut tout de même offrir un minimum d’allure à sa moto.

Vous pouvez admirer votre moto personnalisée dans le Showroom

Ca Ride ou pas ?

[dropcap]M[/dropcap]ême si nous n’avions pas commencé l’introduction en révélant qu’il s’agissait ici d’un jeu Milestone, les habitués auraient vite retrouvé bon nombre d’indices le laissant penser. Dans la conduite, on est assez proche de ce que MotoGP 14 proposait, avec une amélioration toutefois concernant l’IA des autres pilotes qui ne chercheront pas à vous dégommer, et qui se révéleront même coriaces suivant le niveau d’intelligence choisi. On prend donc un véritable plaisir au niveau de la conduite même si le jeu aura tendance à vous mettre au tapis facilement si vous prenez un virage un peu trop à la corde, ou si vous vous approchez dangereusement d’un élément de décor qui vous éjectera dans les airs. Les animations sont plutôt bien foutues et mêmes personnalisables en ce qui concerne la position du pilote sur la moto ou sa façon de fêter une victoire. On aime aussi les vols planés quelque peu sur-joués en cas de collision ou de chute à grande vitesse.

En parlant de chute…

Côté bande-son, si la musique dynamique des menus est bien faite pour ce type de jeu, le fait qu’elle tourne en boucle aura vite tendance à vous énerver. Pendant les courses, seul un fond sonore couvert par le bruit des moteurs fera le job. On regrette d’ailleurs de ne pas entendre un peu plus l’environnement, comme des acclamations du bord de route par exemple. Les différentes motos ont également tendance à toute avoir le même vrombissement, et ce, peu importe le silencieux choisi en customisation. Cela aurait pu être un petit plus sympathique pour les puristes motards.

Autre petit point noir, les temps de chargement avant et après chaque course sont assez longs. Milestone a glissé des informations et l’histoire de la moto utilisée pour nous faire patienter pendant ce laps de temps, mais on trouve tout de même l’attente assez longue. Saluons quand même le mode écran partagé ainsi que le mode online, quelque peu désert encore à l’heure ou nous écrivons ces lignes. Il permet néanmoins d’affronter d’autres motards sur les pistes et les modes de jeu du solo avec vos motos achetées et améliorées. Heureusement, pas besoin d’attendre un certain nombre de concurrents pour démarrer une course puisque les joueurs manquants sont remplacés par l’IA. Pour chaque piste du mode online et pour chaque catégorie de moto, un classement mondial par temps est disponible. Un classement général sous forme de points est également présent toutes catégories confondues. Vous démarrez comme tout le monde à 1000 points et progressez, ou régressez, en fonction de votre position à chaque fin de course. Des fonctions vriament intéressantes pour se mesurer à distance.

Verdict : 6.5/10

[dropcap]E[/dropcap]n conclusion, on prend du plaisir à jouer à Ride, mais on retrouve tout de même bon nombre de points communs avec le dernier MotoGP… et malheureusement pas que les meilleurs. Il aurait été par exemple intéressant de se contenter de courses hors circuits, et ainsi éviter justement de retomber dans la spirale de MotoGP. Si un effort a été fait pour nous proposer un large choix de motos, on regrettera que les options de personnalisation de celles-ci fassent surtout figure de poudre aux yeux. Les graphismes s’avèrent corrects mais très inégaux, et surtout très loin des simulations automobiles. La faute à l’absence de concurrent sérieux peut être ? L’annonce de la sortie de MotoGP 15 pour le mois de juin n’améliorera certainement pas les choses, et mis à part les licences des écuries, pilotes et circuits du championnat, on se demande bien où se fera la différence.