La Switch remplit son catalogue au fur et à mesure que l’année suit son cours, et force est de constater que ce dernier, plutôt léger à la sortie de la console, commence enfin à être pourvu de titres décents. Nintendo abreuve régulièrement sa machine de jeux AAA maison, tandis que les indés répondent présents également. Et certains éditeurs tiers ont rapidement pris conscience que la Switch ouvre un nouveau marché. C’est le cas de Bethesda qui sort ce mois-ci deux titres phares de son catalogue, à savoir DOOM, et The Elder Scrolls V: Skyrim. C’est ce dernier qui nous intéresse ici, et plus précisément son portage Switch donc.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Dire que Skyrim fut un véritable raz-de-marée, tant critique que commercial à sa sortie, est un euphémisme. Malgré des bugs bien connus des fans de la licence, le jeu rencontrera rapidement son public, pour devenir très vite culte auprès des joueurs. Quelques années après sa sortie en 2011, l’éditeur Bethesda profitera même de la nouvelle génération de consoles pour sortir une version remastérisée dudit titre en 2016. Puis, vient la Switch, dernière console de chez Nintendo, un hybride entre console portable et console de salon. Plus puissante qu’une PS3 ou qu’une Xbox 360, mais bien moins que leurs petites sœurs respectives, la console a pour elle le gros avantage de permettre aux curieux d’avoir Bordeciel dans leur poche, et ce dans une version comprenant le jeu de base et tous les DLC sortis à ce jours.
Après quelques réglages sur la télévision qui servira au test, force est de reconnaître que le mode TV s’avère de plutôt bonne facture. Ce n’est pas aussi détaillé que sur PS4 ou Xbox One, et forcément même encore moins détaillé que la version PC, mais les couleurs sont plutôt jolies et les détails des visages permettent d’avoir des PNJ plutôt expressifs. De plus, la console affiche un joli 1080p/30 FPS de rigueur qui tourne très bien. Seules quelques baisses de framerate ont été constatées, mais de courte durée et surtout lorsque le jeu affiche beaucoup de PNJ. Cependant, des concessions ont dû être faites, notamment lorsque l’on parcourt la carte de Bordeciel, où là, il est difficile de ne pas aborder le clipping qui survient, et la distance d’affichage assez limitée qui réduit grandement les détails. Malgré ces défauts techniques, il est pour le moment un peu tôt dans le cycle de vie de la Switch pour savoir si ces problèmes sont liés à la qualité du portage ou à la console en elle-même. Il ne serait pas étonnant qu’un patch vienne corriger quelques soucis. Dans tous les cas, en l’état, la rétine du joueur ne sera pas flattée.
Le mode tablette quant à lui voit forcément sa résolution se réduire, puisqu’on passe de 1080p à 720p, mais cela ne réussit que mieux au jeu, qui peut alors bénéficier d’un framerate d’une stabilité infaillible. Graphiquement, la résolution joue aussi forcément un rôle puisque les graphismes s’affinent sur un écran de bien plus petite dimension. Seul hic, la luminosité de ce mode n’est pas toujours au rendez-vous et certaines grottes ou cavernes, qui pullulent en Bordeciel, s’avèrent assez compliquées à explorer pour quiconque n’a pas une torche dans son inventaire. Cependant, il s’agit ici de la meilleure manière de profiter du jeu. Pour continuer sur l’aspect technique du titre, les temps de chargement sont toujours autant présents évidemment, mais il s’avère que ces derniers sont plutôt courts. Un bon point à mettre sur le compte du portage.
Une des grosses nouveautés, en revanche, est la reconnaissance de mouvement. Reprenant en grande partie ce que l’on trouvait déjà sur Wii, il est désormais possible de prendre les joy-con dans chaque main pour pouvoir frapper les adversaires. Le tout répond bien et il n’y a pas de délai entre le mouvement du joueur et l’action réalisée par le personnage. Votre serviteur n’a cependant pas été conquis par cette nouveauté et aura préféré brancher le Controller Pro de la Switch, moins contraignant à l’usage. À noter que ce mode est évidemment disponible aussi bien en mode TV qu’en mode tablette.
A sa sortie en 2011, Skyrim aura connu son lot de bugs. Quête qui n’arrive pas à être conclue, PNJ qui disparaissent, problème de textures… Ici, sur Switch, il n’y a presque plus aucun souci. Cependant, il nous est arrivé, lors des quêtes, qu’un PNJ important disparaisse. La boussole nous indique bien sa position, mais là où le personnage devrait être, eh bien il n’y a personne… Plutôt gênant, surtout lorsqu’il s’agit d’une quête importante liée à une des nombreuses guildes de Bordeciel (typiquement le genre de bugs que nous rencontrions sur la version originelle sortie il y a déjà 6 ans). De plus, quelques soucis sonores auront marqué notre progression, notamment en mode TV où un craquement se fait parfois entendre. Et bien que le titre soit fourni avec tous les DLC, il faut reconnaître que l’absence de mods est quelque peu dommageable après tout ce temps.
Verdict : 7/10
Ce portage Switch n’est pas le plus abouti, ni graphiquement ni techniquement. Mais il a pour lui le gros avantage de permettre au joueur d’avoir tout Bordeciel dans sa poche ou même de pouvoir y jouer complétement affalé dans son lit. Sans doute pas l’argument le plus vendeur au monde, mais il sera sans doute suffisant pour certains joueurs. Si vous n’avez pas craqué pour les éditions remastered sorties sur PS4/ Xbox One, ce Skyrim for Switch reste un excellent ajout à votre ludothèque et vous promet de nombreuses, très nombreuses heures de jeu, dans un monde vraiment captivant et avec des mécanismes de gameplay fonctionnant toujours aussi bien malgré les 24 saisons du titre. Certes, le jeu n’est pas encore devenu rétro, mais force est de reconnaitre que ces dernières années, les codes du RPG en mode ouvert ont été pas mal chamboulés (merci Zelda et The Witcher 3). Skyrim a ouvert la porte à pas mal de ces titres et si vous n’avez jamais eu l’occasion de l’essayer, c’est le moment.
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