L’évolution de la PlayStation : du hardware au software ?

Il semblerait que l’avenir de Playstation se trouve plus dans les nuages que dans notre salon… Vous avez connu la première Playstation et depuis aucune console de Sony n’a manqué dans votre salon ? Eh bien figurez-vous que cela pourrait bien changer d’ici quelques temps.

Cela a de quoi choquer, et pourtant, ces rumeurs nous viennent tout droit de Mr Fergal Gara, DG de Sony UK, qui a déclaré : « Nous voyons PlayStation comme une marque, pas seulement comme une console ».  Jusque là, rien d’alarmant me direz-vous.

Mais le monsieur va plus loin puisqu’il nous dit que « Comme prévu, la Playstation 4 sera le pinacle en termes de meilleures expériences possibles, ce sera le plus puissant service que nous pouvons offrir ». « Mais nous pouvons offrir bien plus encore. L’acquisition de Gaikai, les possibilités autour de la PS Vita TV. Autant de choses qui nous permettront d’offrir des expériences Playstation sur des objets produits par Sony et en même temps sur des objets non produits par Sony ».

Shuhei Yoshida, président de Sony Computer Entertainment Worldwide Studios avait évoqué il y a un mois le fait que la marque Playstation va probablement se développer de façon à devenir un service bien qu’actuellement la console reste importante : « Nous avons déjà parlé du fait que la Playstation va certainement évoluer afin de plus se rapprocher d’un service, indépendamment de la machine ». « Évidemment, la Playstation restera toujours au centre, mais je pense que nous voulons évoluer vers quelque chose de différent ».

Afin de compléter les citations des deux messieurs, Katsuhiro Harada, producteur de la série des jeux TEKKEN a lui aussi donné son point de vue sur la chose en indiquant : « Je pense que dans le futur, nous aurons davantage une guerre de services plutôt qu’une guerre de consoles ». « Lorsque nous parlerons de la PS5, il s’agira probablement juste d’une manette et d’un écran. Ainsi, nous garderions seulement le nom du service . »

Les trois hommes semblent donc sur la même longueur d’ondes en ce qui concerne l’avenir de Playstation. Pour eux, la PS5, c’est du service avant d’être du hardware. Et si c’était la fin des consoles telles qu’on les connait ? Voilà déjà quelques temps que le sujet fait polémique, et on se doute que de nombreux joueurs pourraient se sentir lésés à l’idée d’abandonner le système actuel.

Cela remettrait de nombreuses choses en question, mais ça pourrait être aussi le moyen pour Sony de perdre moins d’argent, puisqu’on le rappelle, Sony vendra ses PS4 à perte, jusqu’à 60$ par console vendue.

Avec l’expansion du cloud gaming et toutes les possibilités qui s’offriront aux constructeurs d’ici les prochaines années, il ne semble pas impossible que les prédictions citées plus haut se réalisent.

Alors faut-il s’en inquiéter ? Oui et non. Car pour autant que l’on sache, s’offrir une nouvelle console n’est malgré tout pas offert à tout le monde. Entre les stocks limités et les moyens financiers que cela nécessite, se payer une console Day one relève plus du luxe qu’autre chose, ne nous leurrons pas. Et ce n’est pas les catalogues de lancement faméliques au possible qui pourront nous contredire. L’intérêt est très rarement au rendez-vous, que l’on soit passionné ou pas.

Ne pas avoir entre 400 et 500€ à débourser pour s’offrir la plate-forme de jeux de ses rêves pourrait permettre à de nombreux joueurs de disposer d’une ludothèque véritablement conséquente à portée de main. Surtout quand on voit le développement du cloud-gaming actuellement, on imagine facilement que des systèmes d’abonnement permettront à tout un chacun de pouvoir s’adonner à sa passion sans casser sa tirelire.

Mais qui dit cloud-gaming dit forcément « Internet ». Et sans connexion, impossible de jouer donc, puisque le concept est tout simplement de streamer le jeu sans avoir à le télécharger. Cela relance d’ailleurs le débat sur la connexion permanente, sujet houleux qui avait déchainé les passions lorsque Microsoft avait dévoilé les détails concernant sa Xbox One.

Bien que l’on vive une époque où Internet est omniprésent, il faut rappeler que ce système n’est pas infaillible et que de nombreuses personnes ont encore à l’heure actuelle des soucis avec leur connexion Internet : Entre les coupures et les connexions ADSL qui permettent à peine de regarder correctement un épisode d’une série quelconque en HD, nous sommes en droit de nous poser des questions.

On a beau être en 2013, nous n’avons pas tous accès à la fibre optique et en tant que bons joueurs que nous sommes, il convient de ne pas se pavaner dans un égoïsme sans bornes et de penser à nos amis gamers qui doivent se contenter de jouer offline. Et oui, ça existe encore… Il ne faut pas oublier que l’arrivée d’un tel système annihilerait les jeux sur support physique. Encore un sujet qui a fait polémique récemment récemment, tiens tiens…

En résumé, tout miser sur un service qui pourrait s’effondrer à tout moment reste une idée bancale. Les joueurs seraient dépendants des serveurs des constructeurs/éditeurs, mais également de la qualité de leur connexion internet ainsi que du débit de leur bande passante. Ajoutons à cela le fait que nous sommes beaucoup à choyer nos machines qui nous permettent d’écouter de la musique, lire des DVDs/Blu-rays, aller sur Internet ou encore regarder nos photos de vacances etc… Reste à voir comment les choses vont évoluer ces prochaines années.

En tout cas pour ma part, je ne suis pas de l’avis de Shuhei Yoshida, Gara Fergal et Katsuhiro Harada. Non seulement je suis trop attaché à ces machines qui ornent ma chambre depuis quelques années déjà mais en plus, tout ceci rimerait avec la fin des jeux physiques. Si le dématérialisé me convient à très petite dose, je reste un joueur de la vieille école qui aime aller acheter son jeu, parfois même en édition collector. Le plaisir d’avoir une collection que l’on croise chaque jour, ça n’a pas de prix.

De plus, cela serait fermer les portes du jeu vidéo à un certain public, plus encore que ne le fait le prix des nouvelles consoles. Car si on peut toujours tenter de se débrouiller afin de gagner quelques euros et s’offrir la dernière bécane de Sony, difficile de se payer un accès à la fibre optique, ou au haut débit tout du moins, lorsque l’on habite dans un trou paumé qui ne connaît même pas encore les joies de la 3G… À bon entendeur.