Si beaucoup de licences japonaises ne traversent jamais les océans pour venir jusqu’à nous, quand un jeu nippon s’essaie à conquérir les gamers d’Occident, il passe rarement inaperçu. Ceci dit, les préjugés sur les jeux typiquement japonais sont nombreux, et peu sont réellement à la hauteur pour satisfaire les joueurs étrangers. C’est donc un pari osé qu’a pris Akiba’s Trip : Undead & Undressed en franchissant nos frontières avec un portage PS4 de sa version PS3 et PS Vita. Alors, pari réussi ?
Alors en fait l’histoire…
Le jeu n’étant disponible qu’en Anglais, si vous voulez profiter pleinement de l’expérience (non pas que le scénario ne soit exceptionnel, mais quand même) nous vous conseillons de vous armer de votre dictionnaire ou de votre meilleur ami anglo-saxon, à défaut de maîtriser vous-même la langue de Shakespeare ! Désolé mesdames, dans Akiba’s Trip : Undead & Undressed, vous ne pourrez incarner qu’un jeune homme, et si la misogynie vous fait pousser de l’urticaire, il vaut mieux que vous passiez votre chemin ! Notre héros fièrement parti se procurer sa figurine collector se retrouve entre les mains d’une étrange mafia. Qu’une seule issue, devenir Magaimono, une sorte de vampire qui a pour seule faiblesse de fondre au soleil. Fort heureusement, une pré-ado aux formes sur-développées et couvertes à 20% vient à sa rescousse ! Cette militante du camp adverse vous sauve à temps pour vous rallier à sa cause, éradiquer les Magaimouno du quartier d’Akiba. Le titre était prometteur, et le point faible de vos ennemis le confirme, votre objectif est de mettre vos assaillants… à poil.
Ah… et ça se passe où ?
En effet, pour les amateurs de la culture japonaise et qui ont déjà eu l’occasion de mettre le pied sur le sol Tokyoïte, tout y est ! Les stations JR devenues UR, Softbank devenu Softband, l’immersion est de mise pour ce décor, afin d’honorer le titre du jeu. Le quartier d’Akihabara (Akiba) est fidèle à la réalité (les pixels et textures en carton en plus, cadeau !).
Le public visé est donc clairement posé : Les otakus et fans de culture japonaise, de RPG, et de petite-culotte au feutre de mangaka.
Sur le papier ça se tient, qu’en est-il manette en mains ?
Comme nous le craignions, le jeu ne tient pas vraiment la route, en toute objectivité.
N’étant pas fan du genre en soit, nous nous sommes efforcés de mettre de côté nos préjugés pour nous concentrer sur les aspects que présente le jeu. Malheureusement, toute reconnaissance de faire le pas jusqu’aux consoles européennes mise de côté, Akiba’s Trip tient plutôt de la douleur que du plaisir à jouer.
Côté graphisme, il est dur de rester impassible quant à la pauvreté des textures pour un portage PS4, duquel nous espérions bien évidemment une amélioration. Nous nous attendons à trouver une nette différence avec la version PS3 quand il semblerait que certaines textures aient été tout bonnement étirées. Constatez, avec ce screen cette oeuvre d’art.

« Hé Dédé, tu savais qu’ils faisaient des voitures en papier mâché recyclé au Japon maintenant ? On ne les arrête plus ces japonais ! »
Côté bande-son, un OST assez sympa, de la J-Pop comme nous la connaissons déjà bien, rien de bien extravagant mais ça se laisse écouter, en opposition aux musiques d’ambiance du jeu pas si entraînantes que ça.
Si le jeu était graphiquement sublime, nous pourrions mieux digérer les écrans de chargement tous les 20 pas, sans exagération. En effet, la map est divisée en mini-map qui mettent 5 bonnes secondes d’écran « loading » à charger, ce qui vous passe vite l’envie de vous balader, bien dommage lorsque le décor est un quartier emblématique de Tokyo, véritable lieu de pèlerinage de la communauté otaku.
Le système de combat paraît simple. Trois coups : Tête, corps, bas, dans l’objectif d’atteindre la durabilité des vêtements de votre adversaire pour les faire sauter. Si l’on repasse sur la diversité des coups, et l’absence de combo, l’affrontement se promet dynamique. Malheureusement, une caméra digne du passage à la 3D -non sans rappeler les plus sombres heures de la PS1 qui en fait encore aujourd’hui frémir plus d’un- vous ruine ce plaisir. C’en est presque étonnant de voir des contrôles aussi mauvais pour un jeu de génération PS3, et s’il en était de même sur cette version du jeu, cela aurait dû être le premier défaut à corriger, car c’en est un. Mais les studios d’Acquire n’ont pas saisi cette chance.
Les combats sont donc biaisés par cette caméra insupportable, mais pas seulement. En effet, les commandes répondent (très) mal, ce qui est un énorme inconvénient face aux nombreux QTE que vous devez effectuer pour achever vos adversaires. Sans parler de la difficulté digne des plus vertigineuses montagnes russes, qui vous déstabilisera parfois.

« Contre les drogues, chacun peut agir. Appelez les 0800 23 13 13 ou arrêtez de faire des QTE si les commandes ne répondent pas. »
Scénaristiquement parlant, l’histoire peine à avancer. Certains dialogues sont interminables pour parfois peu d’informations au profit d’échanges humoristiques mais dont on se lasse vite. Certaines répliques nous ont fait sourire, mais nous bénissons la commande d’accélération des dialogues assez rapidement.

Au moins, comme dans les premiers Pokémon ou The Legend of Zelda, les développeurs ont pris le soin de coder pour que votre nom soit utilisé dans les dialogues ! On en rigole mais c’est pas toujours acquis !
À la longue, ça s’améliore, hein ?
Nous y avons cru, comme vous. Malheureusement, les rage quit et le dégoût laissent place à l’ennui. Les combats sont d’une répétitivité affolante, les missions peu diversifiées, le scénario tellement plat…
Verdict : 4/10
Au bas mot, Akiba’s Trip se destine aux otakus qui ne cherchent pas forcément un gameplay peaufiné ou une vraie expérience vidéo-ludique, mais plutôt un RPG simpliste pour se balader dans les rues d’Akiba entre deux écrans de chargement. Une durée de vie respectable si l’on prend en compte la difficulté surprise et la redondance des missions, mais peu iront jusqu’au bout sauf si passionnés par l’univers nippon. Gamers hardcore, vous pouvez donc passer votre chemin !
Bob Dylan
5 septembre 2015 at 11 h 56 minQuel test minable, digne de rageux qui n’ont pas reçu de chèque pour faire vendre la dernière des bouses immondes. Certes ce n’est pas un grand jeu, mais j’ai lu ici des mensonges tellement faciles comme le fait que les commandes répondent mal. C’est faux, les QTE se font très bien. Quel manque de respect également pour les développeurs qui ont eu une idée originale pour ce jeu. Retournez jouer à votre 1000ème épisode de call of et ne cherchez plus à découvrir de nouvelles choses.