Nous sommes en 2019 après Jésus Christ. Bien des années après la sortie d’origine d’Astérix & Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum, qui a également eu droit à un portage l’année dernière, voilà que débarque Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal. Développé par une toute nouvelle équipe, sa première vidéo de gameplay a étonné les fans de la licence XXL, tant la formule appliquée à ce 3ème volet est différente. Pour le meilleur ou pour le pire ? Prenez une place au banquet et commencez à manger un bon petit sanglier, on va vous chanter (promis, pas comme Assurancetourix) les nouveaux exploits de deux grands guerriers gaulois.
Test réalisé sur PlayStation grâce à une version numérique fournie par l’éditeur
Attention Menhir de Cristal !
Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal met en avant, comme son titre l’indique, un mystérieux menhir doté de capacités étonnantes. Il a été créé par Hella Finidrir (oui, Hella Finidrir), une prêtresse de l’île de Thulé bien connue par Panoramix. Au début de l’aventure, Astérix et Obélix doivent retrouver un courrier envoyé par cette femme qui a été volé par les Romains, non sans raison : Hella Finidrir indique qu’elle est recherchée par les troupes de Jules César, ce dernier souhaitant conquérir Thulé afin de l’ajouter à son tableau de chasse. Bien entendu, Panoramix souhaite aider son amie et il envoie donc, comme d’habitude, Astérix et Obélix régler la situation, aidés par le Menhir de Cristal. Ils doivent retrouver 3 éclats afin de doter le Menhir de pouvoirs magiques et venir à bout de la menace romaine.
Vous l’aurez vite compris, le scénario de Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal ne casse pas 5 pattes à un sanglier. Il se veut plutôt classique et malheureusement, il manque cruellement de mise en scène, la plupart des cinématiques affichant simplement des vues de dessus sans aucun travail de caméra et les personnages bougeant à peine, ce qui est dommage pour une œuvre aussi expressive dans les nombreux médias où elle apparaît. Pourtant, Astérix & Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum se veut plus travaillé de ce côté, avec un contexte et des cinématiques qui, sans être renversants, font parfaitement l’affaire. Cependant, le charme de l’univers d’Astérix est bien présent et cela compense en partie la faiblesse de la mise en scène. L’humour propre à René Goscinny et Albert Uderzo est respecté avec des noms de personnages et de lieux qui donnent souvent le sourire. On a cité Hella Finidrir mais il y a également des camps romains se nommant Kelbelum, Hylalsum, etc. Les dialogues entre Astérix, Obélix et les différents personnages du jeu, qu’ils soient originaux ou repris d’anciennes bandes dessinées, sont charmants, remplis de phrases et d’anachronismes amusants, de quoi motiver un minimum pour découvrir le fin mot de l’histoire.
Une formule qui n’est pas aussi XXL qu’on l’espérait
Là où Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal avait de quoi faire peur, c’est au sujet du gameplay, qui est assez différent des anciens. Exit la vue en 3D avec contrôle de caméra, l’accent sur le Beat’em All, les phases de plates-formes avec des sauts, les techniques totalement exagérées d’Astérix et Obélix… Oui, ici, pas de gaulois tournoyants si vite qu’ils créent une immense tornade mettant à mal des dizaines et des dizaines de Romains à la fois, point de menhirs sortant du sol à une vitesse folle et envoyant les soldats de Jules César sur la Lune, sans oublier l’absence de combos entre Astérix et Obélix dignes de prises de catch, entre autres. Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal se veut plus classique et calme, un comble pour un jeu de la série XXL mais voyons voir si cela vaut tout de même le coup.
Comme pour les cinématiques, les phases de gameplay ont droit à une vue de dessus, façon Diablo, certains jeux The Legend of Zelda et bien d’autres titres du genre. En solo, on peut alterner entre Astérix et Obélix d’une simple pression de touche, afin d’utiliser les 2 selon les bons moments mais il est également possible de jouer à 2 durant toute l’aventure, ce qui est un bon point. Ils ont le même gameplay de base, à savoir qu’on peut se déplacer dans de gros niveaux assez linéaires où il faut taper du Romain, collecter des casques (monnaie du jeu qui sert à améliorer les deux héros via la boutique d’Epidemaïs), résoudre des énigmes simples mais un minimum intéressantes, trouver quelques secrets… Avec Astérix, on peut faire de longues roulades, passer certaines plates-formes (mais il n’y a pas de bouton saut comme avant), utiliser de la potion magique et avec Obélix, outre la possibilité d’envoyer Idéfix mordre l’arrière-train de quelques ennemis, il peut utiliser le Menhir de Cristal de plusieurs manières, grâce aux pouvoirs qu’il gagne au fil du temps. De base, on peut casser divers éléments du décor et trouver des os pour Idéfix. Avec la glace, Obélix peut geler des Romains, avec le feu, il peut les brûler ou se défaire d’obstacles sur son chemin. Il peut également créer un champ magnétique afin d’attirer des soldats puis les taper à sa manière et on en passe. Le Menhir de Cristal est autant utilisé dans l’exploration, les énigmes que les combats, ce qui permet de diversifier un peu l’expérience sur la durée somme toute correcte, le jeu demandant entre 6 à 10 heures selon si vous voulez tracez en ligne droite ou faites le maximum (il y a également quelques quêtes annexes basiques mais pas inintéressantes), le tout pour moins de 40€ en général.
Malheureusement, même si le gameplay se veut simple, très facile à prendre en main et quelque peu amusant, il est également imparfait. Tout d’abord, la nouvelle caméra n’est pas toujours bien placée, résultant à de bêtes erreurs lors de certains combats ou passages où il faut viser juste. De plus, quand on passe derrière un objet, on voit la silhouette du personnage qu’on contrôle… mais aucune autre, ce qui peut poser problème, vous en conviendrez. Les combats, eux, sont à moitié satisfaisants. Si on débloque et améliore un certain nombre d’attaques au fil du temps (faire tournoyer les ennemis avant de les envoyer valser, charge, uppercut envoyant loin dans le ciel les Romains qui poussent alors des cris assez drôles, le tout avec une barre d’énergie à gérer), on est loin de la frénésie et de la folie des anciens XXL. Taper du Romain reste fun mais l’impact des coups se fait moins ressentir qu’avant, surtout que la variété d’ennemis n’est pas tellement au rendez-vous et qu’en plus, le tout se montre parfois imprécis, les hitboxs étant loin d’être idéales. Ce qui faisait le charme des anciens XXL également, c’était de voir l’écran inondé de Romains et là, on en voit à peine une quarantaine maximum, ce qui rend souvent le framerate légèrement instable qui plus est. Si les combats sont loin d’être faciles, puisqu’il faut constamment esquiver et frapper les ennemis stratégiques (surtout ceux qui en appellent d’autres), cela reste assez sommaire. De plus, dans les camps romains, qui sont en quelque sorte les donjons du jeu, il n’y a absolument aucun checkpoint. Si on meurt une fois, il faut tout recommencer, ce qui peut prendre tout de même un certain temps si on souhaite tout explorer et castagner. Bref, bien que suffisant, on s’attendait à mieux côté gameplay avec ce Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal.
Charmantix et Bellacoustix
Les anciens Astérix & Obélix XXL étaient plutôt jolis en leurs temps respectifs, notamment Astérix & Obélix XXL 2 : Mission Las Vegum. Heureusement, Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal l’est aussi. Bien qu’il ne soit pas l’étalon graphique de l’année, notamment à cause d’un framerate imparfait lors des grosses bastons et de quelques ombres pixelisées, l’univers d’Astérix est respecté avec une direction artistique, des modélisations et effets se rapprochant quelque peu des derniers films d’animation. Cela pourrait être plus joli, plus fourni mais ça fait plutôt bien l’affaire, surtout qu’on traverse des environnements assez variés : Gaule, Thulé, Grèce… On voyage d’un pays froid à un pays chaud, tout en passant par les vertes contrées de l’Armorique, ambiance au rendez-vous donc.
Du côté de la bande-son, là encore, on s’éloigne des anciens XXL. Les précédents opus avaient des musiques parfois étranges, décalées mais qui contribuaient beaucoup à des ambiances particulières. Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal, lui, fait dans des musiques d’ambiance avec des sonorités adaptées à chaque niveau et combat. On ne retiendra pas forcément un morceau en particulier mais les différents thèmes sont tout de même plutôt bons, de même pour les voix françaises. Bien entendu, la plupart des anciens acteurs n’ont pas repris leurs rôles (il ne faut pas oublier qu’on en entendait certains depuis des décennies) mais les nouvelles voix ne sont pas en reste. Le nouvel acteur d’Astérix fait de son mieux pour remplacer l’irrésistible Roger Carel et cela fonctionne assez bien, de même pour les autres. Dommage cela dit que de nombreux dialogues ne sont pas doublés, ce qui contribue à un certain sentiment d’inachevé, décrivant plutôt bien le jeu en général.
Verdict : 6/10
Astérix & Obélix XXL 3 : Le Menhir de Cristal n’a de XXL que son nom. Assez éloigné de ses aînés, il se montre également moins ambitieux, fou et amusant. Malgré tout, nous sommes loin d’une déception et le jeu sait donner le sourire grâce à son univers, son ambiance, son humour et son mélange entre combats, exploration et énigmes qui restent un minimum engageants. On aurait tout de même aimé un opus davantage digne des anciens, autant sur la forme que sur le fond.
Nath
31 mai 2020 at 10 h 34 minJ’adore