Test Battlefield Hardline sur PS4

Si de l’avis de certains, la série des Battlefield connaît un léger déclin ces dernières années, il faut avouer que l’amusement est toujours au rendez-vous en dépit d’un manque cruel d’innovation, et ce, malgré les nombreux apports en termes de gameplay (Levolution, de nouveaux modes de jeu…). C’est dans ce contexte que Battlefield Hardline souhaite s’inscrire dans l’histoire de la franchise, en opérant un virage à 360°. Nous vous souhaitons ainsi la bienvenue sous le soleil de Miami, où règne un parfum nauséabond de corruption au cœur de la fine fleur de la police locale.

Assassins de la police 

Si jusqu’à présent, Miami pouvait vous inspirer un cadre idyllique où les femmes bronzent, un léger voile ombré venant chatouiller leur visage, vous risquez fort d’être dépaysés. Battelfield Hardline contraste cette image presque trop parfaite d’une ville au sein de laquelle règnent en réalité un parfum de débauche et de corruption.

Visceral Games – les créateurs de Dead Space – vous invitent à vous immiscer dans la peau de l’inspecteur Nick Mendosa, fils d’immigré cubain affecté à une enquête de trafic de drogue de grande ampleur… Un scénario somme toute assez banal, mais truffé de rebondissements qui vous tiendront à coup sûr en haleine.

Chaque indice peut être passé au crible, chaque mission analysée. 

Miami Vice, Les Experts Miami, Showtime (Mais si, le film avec De Niro et Eddie Murphy) sont autant de films et de séries qui ont potentiellement pu inspirer le scénario du mode solo de ce spin off. C’est très certainement sous l’influence de sitcoms américaines que cette campagne a vu le jour sous la forme d’épisodes (de 1 à 10, pour une durée moyenne de 8 à 10 heures) retraçant l’avancée de l’enquête de notre cher Mendosa.

Si l’on peut lui reprocher un départ assez mollasson, ce solo parvient néanmoins à nous tenir en haleine durant quelques heures, notamment grâce à son ambiance sombre (parsemée d’humour) parfaitement maîtrisée par le studio de développement. Les graphismes sont relativement corrects, même si l’on regrette par moment que certaines textures soient bancales, de même pour la réalisation des véhicules qui laisse par moment à désirer. En revanche, il est essentiel de retenir le parfait équilibre apporté entre ombre et lumière, ainsi qu’une bande son travaillée ; même le doublage français est de qualité !

Vous vous plairez donc à explorer les everglades à bord de votre aéroglisseur, ou à contempler le coucher de soleil confortablement installé dans votre véhicule de police.

Sachez que les critiques qui ont été faites sur le solo en termes de graphismes sont également applicables au mode multijoueur. 

Jolie vue ! Mais qu’est-ce qui est arrivé au tableau de bord ? 

Il est donc loin le temps du FPS dans lequel deux armées de soldats s’affrontaient sur un champ de bataille où le sang se mêlait à la poussière… Visceral a adapté le gameplay de ce nouveau concept de « Cops VS Thieves », et ce, même dans son mode solo. Nous assistons alors à une sorte de préambule dans lequel nous sommes initiés à la pratique de nouveaux équipements, du scanner à reconnaissance faciale (qui permet également de découvrir des indices disséminés aux alentours) au grappin, en passant par la tyrolienne. On s’adapte alors assez rapidement à un solo qui demande de la patience, de l’observation et qui en définitive ne plaira pas à tout le monde. Nous concernant, nous avons globalement apprécié la possibilité de récolter des preuves tout au long des missions à l’aide de notre scanner, lequel nous permettait également de reconnaître des individus potentiellement dangereux (une fois capturés, ces derniers apportent un bonus d’expérience). De la même manière, la possibilité de choisir entre une approche furtive et une autre plus « conventionnelle » (plus violente) intéressera très certainement les néophytes de la franchise. Ce dernier point tente de réconcilier la communauté avec l’habituel et fade solo en couloir. Désormais, il vous sera possible de vous déplacer à votre aise, enfin presque, il ne s’agit pas d’un monde ouvert pour autant.

Conseils de l’expert : N’hésitez pas à sortir votre plaque pour procéder à une arrestation (fonctionne sur 3 adversaires au maximum), cela vous permettra d’économiser des munitions qui peuvent s’avérer précieuses. Attention toutefois à garder en joue vos cibles si vous ne souhaitez pas qu’elles se rebellent. Évitez d’attirer l’attention autour de vous, la prudence sera votre plus grand atout lors des phases riches en altercations. Et si vous êtes sur le point de vous faire repérer, lancez une douille pour dévier l’attention vers votre projectile.

Pour conclure sur ce solo, la prise de risque engagée par Visceral Games est plus que respectable mais ne plaira certainement pas à tous les fans de la franchise, malgré son rythme assez dynamique. Les mécanismes de gameplay astucieux peuvent s’avérer répétitifs à la longue (infiltration ou Bad Boy ?), et l’intelligence artificielle souffre encore et toujours. Notons enfin quelques textures venant gâcher des décors pourtant travaillés avec soin.

On se la joue solo ?

Mais que serait un Battlefield sans ses légendaires modes multijoueur, que bon nombre de fans se plaisent à parcourir en long, en large et en travers ? Vraisemblablement peu de chose, étant donné le peu d’attrait des modes solo d’antan. Alors doit-on s’enthousiasmer devant cette collaboration unissant Visceral Game et DICE ?

Commençons par un léger rappel des modes de jeu et des cartes disponibles, afin de nous imprégner de l’ambiance du titre.

Les modes de jeu 

• Match à mort par équipe
• Poursuite infernale : Jouez au chat et à la souris en dérobant (ou en protégeant si vous êtes policier) une série de véhicules au nez et à la barbe des forces de police.
• Braquage : Dérobez (ou protégez dans le cas inverse) l’intégralité d’un stock et fuyez avec votre escouade avant que les unités armées ne vous abattent.
• Argent sale : L’argent peut parfois faire tourner la tête. Conservez-le (ou subtilisez-le) à l’écart des braqueurs.
• Sauvetage : Incarnez un agent du SWAT dont le but est de porter secours à un otage. Attention, aucune erreur ne sera permise…
• Contrat : Second mode compétitif de BFH dans lequel un VIP armé d’un pistolet en or devra tenter de s’échapper d’une horde de « gorilles » surarmés.
• Conquête

Passons rapidement sur les classiques Matchs à mort par équipe et Conquête (Petite & Grande) que nous connaissons tous, et focalisons-nous un instant sur ces modes qui devraient retenir notre attention : « Braquage », « Argent sale » et « Contrat ». Chacun d’entre eux demande une véritable implication de la part de l’équipe. Choix de l’itinéraire à suivre, adaptation en fonction de la situation à un instant T en prenant de la hauteur, en se regroupant ou au contraire en décidant de se séparer… voici qui devrait vous permettre de profiter de longues heures de jeu avec votre équipe. Le mode « Contrat » propose notamment de prendre le contrôle d’un VIP équipé d’un unique pistolet (style Desert Eagle) en or. L’objectif de cet individu sera de survivre face à ses adversaires.

Conseils de l’expert : Prenez garde, le rôle de VIP est stratégique. Nous vous conseillons donc de rester à couvert voire à emprunter des chemins détournés afin d’atteindre le point stratégique.

Le constat est plus amer en ce qui concerne les modes « Poursuite infernale » et « Sauvetage ». Si Hotwire s’annonçait plus que prometteur dans son concept, il s’avère au final pauvre et surtout très mal exploité (conduite arcade pour un jeu type simulation…), notamment à cause d’un souci de netcode. De la même manière, ces deux modes de jeu sont désertés par la communauté qui n’a semble-t-il pas saisi leur subtilité.

Les braquages sont l’actuelle référence de ce titre. 

Les cartes 

• Centre ville
• Everglades
• À contre-courant
• Hauteurs de Hollywood
• Le quartier
• Maison hydroponique
• Désert de poussière
• Braquage de banque
• Déraillement

Ces dernières offrent un bon compromis entre vastes étendues et espaces confinés. Si la majeure partie des environnements font partie du paysage urbain, des espaces extérieurs permettent de nous dépayser un instant. On regrettera notamment un système Levolution sous exploité par rapport à Battlefield 4, plus de destruction aurait été appréciable. En ce qui concerne l’armement, il a lui aussi été remanié pour l’occasion. Tanks et avions de chasse ont été troqués contre des véhicules de police, des hélicoptères, des fourgons blindés… Deux nouveaux types de grenades sont désormais disponibles : l’incendiaire et la lacrymogène, et nos anciens couteaux tactiques ont été remplacés par des battes de Baseball et des matraques télescopiques.

Certains éléments tactiques tels que les grappins, les tyroliennes et quelques Kits de soin sont également disséminés sur chaque zone de combat, de manière à créer de véritables points d’attrait sur chaque champ de bataille. De plus, une utilisation intelligente des deux premiers cités permet d’obtenir un meilleur angle de vue, idéal pour déloger des snipers ou abattre un braqueur en pleine course. Et n’hésitez pas à personnaliser vos armes aux couleurs de votre escouade en y ajoutant votre emblème, un motif ou un graffiti personnalisé (avis aux amateurs de Counter Strike), pour que vos adversaires se souviennent qui les a abattu.

Conseils de l’expert : Prenez de la hauteur et n’hésitez pas à poster un tireur d’élite sur un point stratégique. Apprenez à connaître l’environnement qui vous entoure (points stratégiques, système Levolution…) afin d’anticiper chaque situation potentielle.

Pour finir sur une petite note négative, notons un recul important en ce qui concerne les Sniper et certains fusils d’assaut, phénomène qui devrait lasser plusieurs joueurs. De la même manière, les fusils à pompe rencontreraient un très fort, trop fort, succès… certainement dû au fait que le level design de ces derniers leur octroierait des performances insoupçonnées.

En voilà de bien jolis joujoux ! Par où commencer… 

Verdict : 7.5/10 

Visceral Games a fait le pari de proposer un concept innovant et plein de promesses à une communauté qui pourrait ne pas adhérer à ses idées. On se plait à progresser dans ce mode solo atypique quoiqu’un peu mollasson par moment, et l’on apprécie les efforts apportés dans la recherche d’indices et l’immersion du personnage notamment. Les modes multijoueur « Braquage » et « Argent sale » pourraient parvenir à attirer un nouveau public tandis que « Hotwire » n’a pour mérite que de figurer parmi la liste des modes de jeu disponibles… Des textures imparfaites ainsi que des baisses notables de framerate viennent également entacher un spin off pourtant prometteur au départ. Un titre amusant à partager entre amis.