Deadly Premonition, c’est un jeu assez unique de la génération PlayStation 3-Xbox 360-Wii. Jeu d’enquête s’inspirant fortement de la série Twin Peaks, l’aventure de Francis York Morgan – s’il vous plaît, appelez-le York, c’est comme ça que « tout le monde » l’appelle – est assez difficile à décrire tant elle est particulière. Si le premier opus est encensé pour sa narration, ses personnages et son ambiance qui captivent pour diverses raisons, il est également critiqué pour bien d’autres motifs : technique absolument déplorable, gameplay daté, mixage audio raté et on en passe. Quand on regarde des séquences de jeu ici et là sans trop prêter au scénario, tout laisse croire à une catastrophe, une expérience qu’on aimerait éviter à tout prix. Cependant, il y a ce on-ne-sait quoi qui fait que, quand on y joue, ce mélange fonctionne plus ou moins. Parfois, c’est même les éléments un peu foirés/kitsch qui ajoutent du charme au jeu. Le titre est même devenu culte chez certains joueurs et membres de la presse. Après un portage sur Nintendo Switch l’année dernière, une suite a été annoncée contre toute attente, Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise. Reprenant les points forts du premier, ce second opus a-t-il laissé le reste de côté pour enfin devenir un véritable hit ou reste-t-il un joyeux fourre-tout qui doit son salut à la vision extravagante d’un créateur « fou », Hidetaka Suehiro, alias SWERY, qui ne se soucie guère de choses comme le framerate, l’anti-aliasing et un gameplay souple ? On a plongé dans l’étrange ville de Le Carré en compagnie de York afin d’enquêter sur une série de meurtres vraiment à part. Aucun détail ne sera laissé de côté dans le rapport qui suit, pas vrai, Zach ?
« Please, just call me York. That’s what everyone calls me. »
Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise prend place après… et avant le premier opus, en fait. En effet, nous avons 2 époques bien distinctes : tout d’abord, 2019, soit 9 ans après les événements du premier jeu, où l’on suit une investigation d’Aaliyah Davis et Simon Jones, des enquêteurs de renom au FBI, qui se sont dit qu’une ancienne affaire, bien que bouclée, cache encore des mystères douteux. Cette affaire, c’est celle de l’agent spécial Francis York Morgan qui est venu, à priori, à bout d’une série de meurtres aussi glauques que mystérieux qui ont perturbé la paisible ville de Le Carré, en Louisiane, en l’an de grâce 2005. Bien que jeune et encore débutant, York a déjà eu affaire à diverses affaires sordides et il gère bien les éléments qui semblent (et qui sont, parfois) surnaturels, notamment grâce à sa personnalité qui est tout aussi étrange, si ce n’est plus, pour les raisons que l’on connaît en ayant joué à Deadly Premonition premier du nom (mais on ne va rien dire ici, pour ne pas gâcher la surprise de ceux qui ne sont pas encore à jour). Accompagné de Patricia Woods dite Patty, une enfant jeune mais tout de même mature pour son âge, York va explorer Le Carré, rencontrer ses nombreux habitants particuliers, enquêter sur des meurtres sordides qui n’ont pas de sens et affronter des êtres venus d’ailleurs, le tout étant lié à un étrange arbre rouge. Un programme particulier, n’est-ce pas Zach ? Deadly Premonition s’inspirait beaucoup (vraiment beaucoup) de Twin Peaks et il en est de même pour cette suite. Que les fans soient rassurés, du côté du scénario et de l’ambiance, Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise reste une réussite. L’intrigue principale ainsi que les quêtes annexes nous permettent de découvrir des personnages aussi fous qu’intéressants, assister à des faits troublants ou drôles qui captivent du début jusqu’à la fin, le tout dans une ville au charme particulier. Jouer à Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise, c’est s’assurer de jouer à une aventure unique dans le milieu du jeu vidéo, c’est un fait.
Rien qu’avec le héros, York, on a de nombreuses cinématiques qui sont difficiles à lâcher. Tout comme dans le premier jeu, York est un détective drôle, charismatique, héroïque mais, surtout, totalement timbré. En plus de se présenter d’une étrange manière (il veut vraiment que tout le monde l’appelle York), il parle constamment à un ami imaginaire, Zach, devant d’autres personnes qui font parfois comme si de rien n’était, ce qui donne lieu à des passages hilarants tant il dit tout et n’importe quoi, comme lorsqu’il compare ce qu’il vit à divers films réels qu’il cite à tout-va ou quand il brise le 4ème mur de manière délicieuse. Cependant, cela lui permet de faire face à des événements bizarres sans trop trop de souci et il lui arrive tout de même de se montrer sérieux ainsi que d’avoir un point de vue intéressant sur certaines choses. Les autres personnages ne sont pas en reste, on va rester évasifs et ne pas les présenter tous car ce serait dommage que vous ne les découvriez pas par vous-mêmes mais dans le lot, on a un hôtel tenu par une seule personne qui a au moins 3 personnalités (groom, cuisinier et concierge) qui semble tout de même gérer on ne sait comment, un shérif qui fait plus gamin que sa fille, une vielle femme fan de bowling jusqu’à y jouer tous les jours et empêcher les autres d’occuper sa piste… Pas de doute, on a bien affaire à un jeu de SWERY et ça fait du bien sur ce point-là, tant la galerie de personnages est variée. De plus, la mise en scène est efficace, meilleure que par le passé, de quoi profiter davantage d’une intrigue aussi morbide qu’hors du commun, même s’il y a toujours parfois quelques animations et autres trucs datés/ratés qui cassent l’immersion mais étrangement, cela ajoute tout de même un certain charme par moments, que cela soit intentionnel ou non. Voir York sourire avec un rictus parfois effrayant à cause d’animations d’un ancien temps, ça n’a pas de prix (si ce n’est celui du jeu).
Les événements de Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise se complètent bien avec ceux du premier et, surtout, mettent en avant une enquête qu’on a pas envie de lâcher d’une semelle. Dès qu’on pense que c’est fini, il y a toujours un élément inédit qui relance le scénario à 200 à l’heure et il y a vraiment des passages qui restent dans les esprits, pour le meilleur comme pour le pire (parfois, certaines scènes horribles sont comiques malgré elles) mais en tout cas, les dialogues restent exquis quoi qu’il arrive. Quand ils ne prêtent pas à sourire, ils poussent à la réflexion, au choc, à l’effroi, un mélange détonnant et savoureux. Certains se demandent peut-être s’il faut jouer obligatoirement au premier pour mieux profiter de cette suite ou si ce n’est pas forcément nécessaire, la réponse est oui… mais aussi non, on est pénibles, hein ? C’est simple, grâce au fait que cela se passe dans le passé, l’histoire du premier jeu n’a pas toujours beaucoup d’impact et on peut en faire plus ou moins fi, même s’il est préférable d’en connaître les aboutissements. Ceci dit, comme on a également une partie dans le futur, il est essentiel de savoir ce qu’a vécu York à Greenvale, ville du premier opus. Dans tous les cas, l’histoire principale comme les quêtes annexes, qui mettent en avant les personnages secondaires (mais tout de même intéressants), sont certainement le point fort de Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise, de quoi motiver à passer au minimum 15-20 heures pour boucler l’intrigue de base et passer ensuite du temps sur le reste. À condition de passer outre les nombreux soucis du jeu.
Un gameplay entre passé et bonnes idées
Les joueurs qui ont goûté à Deadly Premonition le savent très bien, ce n’est pas du côté du gameplay que le jeu se détache des autres. Enfin, si mais pas toujours pour de bonnes raisons : York est lourd à contrôler, les phases de combat sont faciles et limite anecdotiques en dehors de l’ambiance, les déplacements en ville sont comiques, abus de QTE… C’est souvent moins bien qu’un jeu basique issu de l’ère 128 bits, pourtant, Deadly Premonition est sorti en 2010. A côté, cela dit, le titre ne manque pas d’atouts, notamment avec la gestion de York et les quêtes connectées. Cela donne quoi dans Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise ? Même si c’est meilleur sur certains points, on a toujours des choix de design douteux tout en gardant certaines qualités. Restons sur du positif, pour commencer : ce qui est intéressant, c’est d’avoir vraiment l’impression d’incarner York dans son quotidien. On doit gérer son alimentation, sa propreté (oui, si on ne se douche et qu’on ne lave pas assez ses vêtements, on pue et on attire les mouches, comme dans la vraie vie, ce qui impacte même le gameplay, certains lieux nous empêchant d’entrer alors, une idée bien marrante), sa barbe, ses revenus, ce qui immerge davantage le joueur. L’utilisation du temps est également bien ficelée, puisqu’on a du temps réel et qu’il a son importance. En effet, certains lieux sont ouverts, fermés ou proposent des choses différentes selon l’heure de la journée – on a un cycle classique de 24 heures, avec le jour et la nuit – et, surtout, les personnages secondaires ont pratiquement tous leurs propres horaires, comme dans le premier. Ainsi, le soir arrivant, ils laissent de côté leurs activités classiques pour rentrer chez eux ou vice-versa, il faut donc alors s’adapter à cela. Heureusement, York a des atouts dans sa manche grâce aux différents objets qu’on peut acheter/collecter et ce qu’il peut faire, comme fumer une cigarette ou dormir pour faire passer le temps. On a un véritable sentiment de liberté à Le Carré, puisqu’on peut aller pratiquement où l’on veut, quand on veut. Entre 2 enquêtes (qui sont assez simples, soit dit en passant, puisqu’il suffit de choisir des réponses évidentes, juste examiner tel ou tel objet, etc.), on peut s’adonner à des activités secondaires permettant d’en apprendre plus sur tel ou tel personnage ou parfois même faire avancer la quête principale, faire des mini-jeux rigolos comme du bowling, chasser, collecter des items pour débloquer des items d’amélioration dans un magasin vaudou (on vous le répète, ce jeu est étrange), etc. C’est plutôt plaisant.
Autre composante du jeu, les combats. Lors de certains moments, York doit affronter des êtres bizarres à l’allure soit comique, soit effrayante, soit mystique, parfois les 3 en même temps. On explore alors des niveaux spéciaux avec de multiples couloirs et démons à tuer comme dans le premier jeu mais dans ce dernier, ce n’est guère captivant, faute à un gameplay daté et une difficulté risible. Ici, est-ce que c’est plus intéressant et intuitif ? Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise s’en sort mieux mais de peu. Oui, York se contrôle d’une meilleure façon, d’un poil. Oui, les ennemis sont plus intéressants à affronter et on a plus de QTE basiques à répétition. Oui, le level design a été amélioré et on a quelques concepts qui font que ce n’est pas que du shoot sans réflexion puisqu’on peut charger un tir spécial touchant plusieurs ennemis et qu’on peut être paralysé ou autre, il faut alors faire attention à la santé et à l’état de York afin d’éviter de mourir bêtement. Cependant, York reste toujours un peu lourd à contrôler, le level design n’a rien de révolutionnaire en soi et dans tous les cas, la difficulté est quasiment absente. Les ennemis tombent comme des mouches (mais au moins, ils poussent souvent des cris totalement exagérés, ça fait mieux passer la pilule on va dire) en à peine quelques tirs, ils ont très peu de mouvements différents et sont lents donc même avec la visée pas très intuitive, on a pas de mal à les descendre. Les boss sont également prévisibles et ne blessent pas spécialement, on a un nombre incroyable de munitions et d’objets permettant de soigner York… Bref, c’est trop facile. C’est dommage car l’ambiance des lieux est atypique, même si moins malsaine que dans le premier. Disons que ça fait à peine le travail mais on aurait pu avoir bien mieux qu’une expérience digne d’un jeu de plus de 20 ans (et encore, certains faisaient mieux à l’époque), même s’il y a quelques passages plus réussis que d’autres et que cela reste davantage prenant que dans le premier jeu.
Enfin, si on a prisé la liberté dans la mission de York, le loustic pouvant faire plein de choses dans son temps libre, il convient de préciser que Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise ne propose pas un monde ouvert très intéressant à explorer en dehors des lieux fermés. Le Carré est, sur le papier, une petite ville aux quartiers sympathiques avec quelques bâtiments intéressants à découvrir mais en dehors de cela, les espaces extérieurs sont vides de chez vides et à part collecter des objets ici et là ainsi que taper/tirer sur divers animaux/démons (la nuit, l’aspect de la ville change quelque peu à partir d’une certaine heure), l’exploration est, soyons honnêtes, gonflante. La faute aux déplacements : sans véhicule, York trottine lentement et bizarrement et avec le skateboard, c’est loin d’être pratique. Il peut courir mais il se fatigue assez rapidement, il faut alors attendre un certain moment avant de pouvoir aller plus vite à nouveau. À côté, on trouve le skateboard cité juste avant, une nouveauté introduite dans cet épisode (amenée de façon plutôt drôle : le véhicule de York est tombé en panne sur le chemin de Le Carré et il a fait par la suite des dizaines de kilomètres en skate, appréciant les plaisirs procurés par la planche). Pourquoi pas, après tout. Malheureusement, même si on peut effectuer des figures et rouler assez vite, la physique de la planche est ratée. Dans les espaces plus fermés, c’est une véritable épreuve du combattant pour repartir sur le bon chemin, ce qui est souvent le cas dans les épreuves de skate par exemple. Le moindre obstacle peut soit faire sauter York d’une manière étrange, soit le bloquer. Drôle mais agaçant à la longue. En outre, certaines missions sont un calvaire à suivre à cause d’un manque de clarté dans les informations que l’on a ou des conditions limite énervantes : il faut par exemple attendre plusieurs heures/jours pour avancer dans tel ou tel objectif, accomplir des quêtes dans un ordre précis sinon certaines ne marchent ou ne se déclenchent pas (clairement le cas le plus pénible), on ne sait pas toujours où aller, la faute à une carte manquant d’éléments ou un GPS pas toujours très clair, bien que meilleur que dans le premier. C’est dommage qu’il y ait autant de choses négatives pour ce qui est des déplacements, des missions et du monde ouvert car le jeu fourmille de bonnes idées. Notons tout de même que, comme pour le scénario, certains éléments ratés ou volontaires peuvent participer à l’ambiance décalée du jeu : déjà, lorsqu’on fait certaines missions FedEx, York en a conscience et critique lui-même ce qu’il doit faire, l’utilisation du 4ème mur permet alors de relativiser un peu malgré tout. Aussi, les animations et autres faits un peu moins travaillés peuvent faire rire, comme les sauts improbables en skate ou les ennemis coincés dans les murs durant quelques secondes. Enfin, heureusement, la ville est plus condensée que celle du premier jeu. On ne sait pas toujours si on doit pester contre le jeu ou le trouver génial, un sentiment bien étrange qui participe toutefois au charme particulier de l’aventure de York. Pour ce qui est des spécificités propres à la Nintendo Switch, eh bien, on a rien à dire puisque Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise n’utilise pas spécialement les capacités de la machine. Pas de gyroscopie, pas de vibrations HD, il y a juste la possibilité de jouer en mode portable, comme tous les autres jeux. SWERY, ce petit filou.
On aurait aimé un rendu plus carré
Autre point fortement critiqué du premier Deadly Premonition et qui a quand même étrangement contribué à son statut de jeu culte : son rendu. En 2010, Deadly Premonition, pourtant un jeu Xbox 360 en 4ème voire 5ème année de vie de la console selon les continents, était parfois pire que certains jeux PlayStation 2, autant dans ses graphismes que ses animations. Dans Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise, on est davantage dans les capacités de la Nintendo Switch mais parfois, un peu trop souvent même, c’est pire que dans le premier jeu, donc indigne de la petite dernière de Nintendo. Ce qui est bien, ce qu’il y a désormais un effet cel shading sur les personnages et éléments du décor, ajoutant une ambiance particulière et plus agréable à l’œil. Les personnages sont donc plutôt bien modélisés et la direction artistique est toujours aussi réussie, sauf pour quelques monstres et lieux en deçà du reste mais on retient surtout des protagonistes aux allures classes/comiques ainsi qu’une ville rendant parfaitement hommage à ce qu’on voit dans les productions mettant en avant le sud de l’Amérique du Nord, avec des lieux et ambiances variées (bayou, club de jazz, manoirs, boutiques étranges, palmiers, habitants atypiques et on en passe). Du côté des intérieurs, pas grand chose à signaler, c’est plutôt fluide et malgré un peu d’aliasing, on a pas de quoi se frotter les yeux. Les animations font encore un peu datées, même si ça s’est amélioré et que, comme précisé plus tôt, cela contribue aussi au charme du jeu d’une drôle de façon. Quant à l’interface, elle s’avère être claire.
Par contre, les choses que l’on ne pardonne absolument pas et qui restent des tares quoi qu’il arrive dans Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise, c’est le rendu en extérieur ainsi que le framerate. Vous allez sans doute détester. La distance d’affichage est nulle, avec des apparitions étranges et des arbres qui font 2D de pas si loin que ça. Les rues sont affreusement vides, avec peu voire aucun passant et des voitures qui ne circulent que très rarement. Certes, Le Carré est une petite ville du sud des États-Unis mais quand même, il ne faut pas exagérer. Les ombres sont aussi pixelisées et malheur à vous si vous n’aimez pas le framerate en dessous de 30 images par seconde car dès qu’on met les pieds en dehors d’un édifice, c’est le ralenti assuré (et parfois même un peu en intérieur). Tout est lent, même en skateboard, avec des chutes qu’on a rarement vu ces derniers temps, d’autant que le rendu graphique est déplorable en extérieur. N’espérez pas trop que cela soit corrigé, le premier jeu n’a guère eu d’améliorations de ce côté malgré les portages et les plaintes des joueurs. L’aliasing est également plus présent, surtout en mode portable, même s’il convient mieux de jouer au jeu ainsi que plutôt sur la télévision, cette dernière agressant davantage les yeux avec les graphismes du jeu. C’est mieux de nuit avec un rendu un peu plus net et fluide mais il est intolérable d’avoir des résultats pareils en 2020, même sur Nintendo Switch. De plus, le premier jeu se montre souvent plus beau en extérieur que sa suite, avec des textures plus fines, un effet de bloom un peu cache-misère et une distance d’affichage plus honnête. On ne comprend pas trop pourquoi. Enfin, il y a des temps de chargement assez longs et nombreux ainsi que des bugs comme des personnages se téléportant sous nos yeux ou traversant carrément des bâtiments par les murs comme s’ils n’existaient pas. C’est déjà plus appréciable que le reste mais cela n’en reste pas moins des points négatifs, même s’ils prêtent davantage au sourire qu’autre chose.
Heureusement, du côté de la bande-son, c’est bien meilleur que dans Deadly Premonition premier du nom. On salue notamment le mixage audio enfin mieux travaillé : ici, pas de musique plus forte que les dialogues, pas de morceau ne collant totalement pas à la situation, etc. C’est pas encore parfait, notamment avec quelques coupures nettes dès qu’on change de plan mais c’est déjà ça de pris. En outre, les acteurs sont toujours aussi bons dans leurs rôles, fournissant un résultat kitsch mais dans le bon sens du terme. Encore une fois, la palme d’or revient à York, dont le ton nonchalant est un régal, rendant les cinématiques et le gameplay meilleurs (même durant les déplacements, il parle, siffle ou chante, ce qui permet d’apprécier un peu plus la chose) mais les autres personnages sont également bien doublés, bien que certains frôlent de peu la caricature un peu facile. En parlant de sifflements, ces derniers sont bien de retours dans les musiques également, ce qui attribue une ambiance particulière au titre de SWERY. Mais outre des remixs intéressants, les nouveaux morceaux sont très bons dans leurs genres respectifs. On a un peu de jazz (de par le lieu où se déroule l’aventure), des musiques étranges et joyeuses, d’autres plus malsaines lors des passages spéciaux du jeu et à chaque fois, cela colle plutôt bien au moment que l’on vit à travers York. Une réussite donc, dommage que ce ne soit pas le cas dans tous les autres domaines du jeu.
Verdict : 6/10
Il est assez difficile d’attribuer une note à Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise. Ici, on a tantôt l’impression de jouer à un jeu génial, tantôt le sentiment de jouer à un titre qu’on a envie de jeter à la poubelle en moins de 20 minutes à cause de son rendu horrible en monde ouvert, de son gameplay encore un peu daté, etc. Pourtant, si on oublie ses légitimes défauts, on a alors en face de nous un jeu atypique avec un scénario captivant, des personnages attachants, des idées intéressantes, une ambiance et une bande-son qui nous scotchent à l’écran, entre autres. Pour certains, Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise sera sans doute une hérésie, un jeu qu’il vaut mieux éviter tandis que pour d’autres, ce sera une enquête passionnante à suivre, surtout pour ceux qui ont déjà joué au premier jeu et qui ignorent avec allégresse les tares techniques. De notre côté, on retient donc surtout le positif car des jeux comme Deadly Premonition 2: A Blessing in Disguise, ça ne court pas les rues et on apprécie qu’une suite d’une telle série a même réussi à voir le jour mais on ne peut, évidemment, pas ignorer ses nombreux défauts. À vos risques et périls mais une chose est sûre, la nouvelle enquête de Francis York Morgan ne laissera personne indifférent. N’est-ce pas, Zach ?
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