Test Dragon Age : Inquisition

Débarqué le 20 novembre dernier sur consoles et PC, Dragon Age : Inquisition, développé par l’équipe de Bioware à qui l’on doit Mass effect, a pour mission de redorer le blason de la saga. Après un premier épisode couronné de succès, on était en droit d’attendre du second volet de faire au moins tout aussi bien. Hélas la mayonnaise n’a pas pris, et les fans ont été fort déçus. Le nouvel opus a donc pour but de reconquérir son public, et d’élargir sa cible avec l’apparition d’un mode multi, qui débarque pour la première fois dans la série. Mission accomplie ? Verdict dans notre test !

Le monde de Thédas est plongé dans le chaos le plus total et une guerre éclate entre les mages et l’Ordre des Templiers. Vous incarnez un Inquisiteur possédant une curieuse marque au creux de sa main, qui vous confère le pouvoir de refermer des failles déchirant le ciel. Accompagné comme lors des précédents épisodes de compagnons de route, que vous pourrez moduler selon vos besoins, votre mission sera de sauver le monde, ni plus ni moins. Avant de plonger plus en détail dans notre test, quelques détails sont importants pour appréhender au mieux l’univers de Dragon Age : Inquisition. Troisième épisode de la saga, ce volet s’adresse d’une part à ceux qui ont déjà parcouru ces terres, mais il est également possible pour les novices en la matière de se lancer dans le jeu, sans avoir touché aux deux premiers opus. Vous pouvez d’ailleurs vous rendre sur le site Dragon Age Keep afin d’importer vos choix des épisodes précédents, ou bien les créer de toute pièce pour personnaliser le contexte de DAI. Ensuite, vous pourrez vous jeter à corps perdu dans l’aventure, et Dieu sait que la route sera longue et délicate pour ramener le calme dans les terres que vous parcourrez.

C’est dans les vieux pots…

Autant vous annoncer la couleur d’emblée, Bioware a appris de ses erreurs. Avec un second épisode qui avait plus que déçu les fans de dragon, de fantasy et de jeu de rôle, il fallait redresser la barre et la placer bien haute, tel un drapeau qu’on érige fièrement sur un château dont on vient de prendre le contrôle. Le jeu commence donc par une création de son personnage, avec une palette de choix plus qu’honorable. Il vous sera donc possible de balafrer et/ou tatouer autant que vous voulez le visage de votre héros, de lui faire une coupe de cheveux fashion ou pas c’est selon (dommage que le rendu donne cet aspect un peu plastique). Vous devrez choisir entre 3 classes : guerrier, mage et voleur, ainsi que votre race parmi les suivantes : nain, elfe, humain et qunari. Un peu plus tard dans l’aventure, il vous sera possible de spécialiser la classe de votre héros afin d’optimiser encore plus ses compétences. Petit point de détail, tout ce joli petit monde commencera le jeu au même endroit, peu importe le choix de classe et race.

Une fois ce travail propre à tout bon RPG qui se respecte, équipez-vous de votre bouclier et épée, ou bien de votre batôn de mage, et c’est parti pour la découverte des vastes contrées de Thédas. Sachez que le monde est en guerre, qu’il va mal, très mal même, et que tout un tas d’éclairs verts néons illuminent le ciel et déversent tout un tas de charmantes créatures qu’il vous faudra occire pour le bien de tous. Voilà en gros pour l’histoire.

Des aventures et de l’occupation à perte de vue

Difficile de parler de Dragon Age Inquisition sans parler de la taille des contrées du royaume de Thédas. La faune et la flore, ainsi que la météo, personnalisent vraiment l’ensemble, et forment un véritable atout pour l’immersion. Hélas, on peut noter ça et là quelques graphismes de qualité moindre dans certaines zones, mais le jeu reste vraiment magnifique dans sa globalité.

Comme tout bon RPG, DAI est donc constitué de sa quête principale, de quêtes annexes, de craft et d’arbres à compétence. On trouve également les célèbres romances, chères à Bioware, et qui s’avèrent être un petit plaisir que les fans de la saga ne manqueront pas de savourer. Passer de longues heures à tenter d’approcher un compagnon de route, pour au final, conclure ou non sous un clair de lune n’a pas de prix.

En ce qui concerne les missions annexes, celles-ci sont vraiment très nombreuses, et vous feront voyager partout sur la map, parfois de manière un peu trop classique à la manière d’un MMO, vous demandant d’aller récolter tel type de denrée pour sauver les villageois qui meurent de faim, mais elles restent le plus souvent dans le contexte et servent le scénario dans son ensemble.

Dans ce troisième épisode, pas de sort de soin, aussi l’artisanat et les potions joueront un rôle plus que crucial pour votre survie. Lors de vos ballades, n’hésitez donc pas à prendre le temps d’examiner les plantes qui vous entourent et les ramasser, afin de fabriquer -entre autres-des potions de soin. Même chose pour le fer, qui vous permettra d’améliorer vos armes et armures. La customisation et les performances de votre héros n’en seront que meilleures. De même, pensez à bien fouiller vos victimes pour récupérer des recettes d’objets à crafter par la suite. Dans Dragon Age, rien ne se perd, tout se recycle. 

Le pouvoir de la force de l’Inquisition

N’oubliez jamais que dans DAI, vous avez endossé le rôle de l’Inquisiteur, celui qui est là pour rallier les hommes et ramener la paix. Et aussi nettoyer la terre de toutes les vilaines bebêtes, et refermer les failles. Ça fait beaucoup pour un seul homme vous en conviendrez. Aussi, on comprend pourquoi le jeu revêt un aspect stratégique via la table de l’Etat-major, située à Fort Céleste. Sur celle-ci vous pourrez décider du lieu où envoyer vos agents, des zones à débloquer… Elle vous sert à voir et étendre le pouvoir de l’Inquisition via trois marqueurs différents : l’influence, la puissance et le temps. Tous vos compagnons de route ont d’ailleurs établi leurs quartiers à Fort Céleste, aussi vous aurez loisir à les rencontrer et vous entretenir avec eux à cet endroit. En vous asseyant sur le trône, il vous sera aussi demandé de rendre des jugements visant à décider du sort de quelqu’un, là encore votre rôle sera déterminant.

D’ailleurs en parlant de compagnons, un bémol à noter, vous pourrez lors de vos aventures couvrir les terres en vous déplaçant à cheval. Malheureusement les équipes de développement n’ont pas jugé opportun de créer une monture pour chacun des membres du groupe, aussi vous ne verrez donc que votre personnage à l’écran durant cette séance équestre. Dommage, l’immersion s’en trouve un peu affaiblie à ce moment précis.

La mort n’est pas une chose facile

Pour terminer ce test, un petit mot sur la nouveauté du titre de Bioware : le mode multi. Celui-ci est totalement indépendant du solo, et n’aura donc aucune influence sur votre scénario, ni sur votre équipement. Ce mode vous permet de jouer avec vos amis (jusqu’à 4 joueurs), et consiste avant tout à poutrer du monstre en boucle tout en explorant des maps à la recherche de coffres contenant des pièces d’or et de l’équipement. Vos petites économies vous permettront d’acheter diverses potions, et coffres contenant tout un tas de nécessaires de survie.

On notera quelques soucis au niveau de l’ajustement de la caméra, qui entache parfois l’expérience de jeu particulièrement en multi, mais le plaisir de jouer entre amis prend rapidement le dessus. Ce mode est un défi relevé où il vous faudra être en harmonie avec vos compagnons afin d’éviter de mourir trop souvent et rapidement. En trouvant des recettes d’armures, vous pourrez débloquer de nouvelles classes, trois étant disponible au début du multi. On notera le grand retour de la caméra tactique, qui vous permettra de faire pause pour donner des ordres à vos alliés durant les combats, injustement absente lors du second volet, elle fait son retour pour notre plus grand bonheur. On regrette cependant un inventaire trop brouillon, où l’on aura tendance à se perdre tant l’interface aurait pu être améliorée. Mais là encore, il s’agit d’un détail qui n’entache en rien la qualité du soft, tant le contenu colossal prend le pas sur ces petits défauts.

Un dernier mot sur la bande-son, qui dans un tel type de jeu, revêt une importance toute particulière. Celle-ci est en parfaite symbiose avec le titre, et vous transportera avec enchantement dans l’univers de Thédas.

Verdict : 9/10

Dragon Age Inquisition avait la lourde tâche de faire oublier un second épisode en demi teinte, pour ne pas dire raté. Avec un monde ouvert, des quêtes annexes à la pelle et une durée de vie incroyable, ce nouvel épisode de la saga se révèle plus que réussi. Adapté aussi bien aux fans de la série qu’aux novices, cet épisode est celui de la réconciliation mais aussi du renouveau. Avec l’introduction d’un mode multijoueur, Dragon Age a su se mettre au goût du jour et offrir une nouvelle expérience de jeu. Il fait office de véritable premier Action-RPG sur consoles nouvelle génération et ouvre la voie aux prochains titres du genre. Bioware a donc réussi son pari, et son soft est une véritable saga aux accents épiques indéniables, se posant comme référence en matière de RPG.

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[dropcap]9[/dropcap] Une quête épique, des personnages charismatiques et une bande son incroyable, il ne m’en fallait pas tant pour être conquis. Dragon Age Inquisition est mon jeu de l’année 2014 ![/toggle]