Quand Mario ne sauve pas la princesse Peach, il aime s’essayer à de multiples sports, au point de laisser sa carrière de plombier de côté. Peut-on lui en vouloir quand il s’amuse au karting, au tennis, au football, au golf et bien d’autres ? D’ailleurs, cette année, il ressort ses clubs de golf avec Mario Golf: Super Rush sur Nintendo Switch. Les fans attendaient un opus console de salon digne de ce nom depuis Mario Golf: Toadstool Tour sur GameCube, un sacré paquet d’années en arrière donc. Hélas, ils vont devoir attendre encore plus longtemps.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à un code envoyé par l’éditeur
Un mode aventure qui est un peu de la camelote
Lorsqu’on lance Mario Golf: Super Rush, on constate d’emblée la pauvreté du contenu du jeu, puisqu’on a simplement l’Aventure golfique, Matchs libres et des Défis en solo, pas de quoi sauter au plafond, vous en conviendrez. Commençons avec l’Aventure golfique, principal mode solo du titre qui, sur le papier, avait de quoi faire plaisir aux fans d’antan puisqu’on y incarne un personnage devant progresser dans un tournoi. Oui, comme les modes RPG présents dans les Mario Golf et Mario Tennis sur Game Boy Advance, assez prenants.
Malheureusement, ici, c’est loin d’être aussi travaillé qu’à l’époque : déjà, on incarne un Mii qui ne s’exprime guère et le scénario, si on peut l’appeler ainsi, est piteux avec des dialogues insipides, faute à un aspect très tutoriel du tout. Vous aurez bien quelques petits sourires ici et là ainsi qu’un regain d’intérêt vers la fin mais dans les 10 heures demandées pour en venir à bout, seul le gameplay arrive à sauver la mise, et encore. Oubliez également l’aspect RPG, fortement limité et pas vraiment utile. Quant à l’exploration, une fois les premiers moments passés, cela ne consiste qu’à de bêtes allers-retours et l’argent cumulé vous servira uniquement pour acheter quelques vêtements ainsi que des clubs supplémentaires. On s’attendait à bien mieux de la part de Camelot de ce côté, développeur qui a pourtant réalisé les jeux Game Boy Advance cités précédemment, dommage.
Un gameplay entre classique réussi et innovation ratée
Parlons du gameplay, composante principale d’un Mario Golf. Heureusement, même si cela est quelque peu simplifié par rapport à ce qu’on a vu dans les anciens opus ainsi que d’autres jeux de golf, Mario Golf: Super Rush s’en sort plutôt bien, du moins dans sa partie classique. Avec le Golf standard, on a les règles habituelles du sport : on ne vous apprendra sans doute rien mais il faut frapper une balle en prenant en compte différents éléments – le terrain, le vent, la force de frappe, les clubs utilisés, etc. – et l’envoyer le plus rapidement possible dans un trou. Ici, cela se passe en 3 étapes, à savoir choisir une direction, calculer la puissance puis les effets qu’on veut attribuer à la balle. Simple mais efficace, surtout que Camelot a donné plusieurs outils pour permettre de faire le coup de vos rêves comme le fait de voir directement le niveau d’une pente, vue du terrain en hauteur, un scan pour voir la distance exacte souhaitée… C’est à la fois accessible et complexe sans trop l’être, de quoi s’amuser comme il se doit tant la satisfaction de réussir de jolis coups est là. On aurait aimé davantage d’options cela dit même si chaque personnage a ses spécificités. Notons la présence de coups spéciaux une fois la jauge concernée remplie, de quoi vous donner un léger boost et affecter un peu vos adversaires mais cela manque un tantinet de folie en pratique.
En parlant de cela, passons à la fameuse nouveauté de Mario Golf: Super Rush, à savoir le Speed golf. Il part d’une idée intéressante : dans ce mode, chaque joueur joue en même temps que les autres et une fois la première balle frappée, il faut foncer à toute vitesse afin de la rattraper puis tirer à nouveau jusqu’à atteindre le trou. En chemin, on a des cœurs à collecter afin de renforcer l’endurance – il y a une jauge – et on peut effectuer des techniques qui aident à courir plus vite ou bien mettre à mal l’avancée des autres. Si les premiers essais sont rigolos, on se rend rapidement compte du manque de profondeur et, paradoxalement, de rapidité de ce mode. Au lieu d’obtenir l’équivalent d’un Mario Kart où on aurait pu avoir des objets aléatoires sur le terrain ainsi que, pourquoi pas, une voiturette de golf pour faire n’importe quoi (de quoi appeler cela Mario Cart… non, non, n’applaudissez pas), on a des personnages lourds et les possibilités sont limitées, ce qui fait qu’on a tendance à revenir vers le Golf Standard. De même pour le mode similaire Golf mêlée, qui reprend le concept de Speed golf mais dans un stade avec un peu plus d’éléments perturbateurs.
Quant aux terrains et joueurs disponibles, ce n’est pas la totale extase pour le moment. Certes, Nintendo a promis un contenu gratuit qui sera ajouté au fur et à mesure dans les mois à venir, ce qui est une bonne chose mais à sa sortie, Mario Golf: Super Rush ne propose que 6 parcours et 17 personnages dont le Mii. Enfin, si le soft inclut un style de jeu à mouvements avec des sensations presque réalistes, cela manque de précision et d’indicateurs afin de savoir comment le tir sera effectué. Pour des parties entre amis/membres de la famille, cela peut passer mais si vous voulez éviter d’avoir plusieurs coups ratés à votre actif, surtout en jouant en ligne, privilégiez le style de jeu avec boutons.
Bogey pour la technique
Habituellement, avec Mario, nous sommes habitués à des graphismes un minimum travaillés et enchanteurs, même avec les jeux dérivés. Avec Mario Golf: Super Rush, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé mais la production de Camelot ne répond pas totalement à nos attentes. Est-ce un tantinet mignon ? Oui, tout de même, notamment grâce à la direction artistique et quelques effets réussis. Mario et sa clique sont bien modélisés et ont droit à de nouvelles tenues de bon goût, du moins quand ils en ont (certains comme Donkey Kong ou Boo ont les allures de toujours). Mention spéciale au style de Waluigi, un personnage qui n’a clairement pas la reconnaissance qu’il mérite. Les parcours et certaines zones du mode Aventure golfique ne manquent également pas d’un certain charme pour ce qui est du design mais la variété n’est guère au rendez-vous, avec beaucoup trop de lieux verdoyants pour l’instant.
C’est surtout le reste qui pêche. Déjà, l’interface, assez morose et sans originalité. Ensuite, les graphismes des terrains sont loin d’être resplendissants avec pas mal d’aliasing visible (surtout en docké si vous avez une grande télévision), des textures pas toujours au top, un public raté et une luminosité en dessous des standards de la Nintendo Switch. Mario Kart 8 Deluxe, sorti en 2017 et portage d’un jeu Wii U, fait bien mieux dans le genre. Enfin, les animations manquent de peps, seules certaines techniques spéciales s’en sortent mieux. Au moins, cela tourne à 60 images par seconde et les chargements sont rapides, sans oublier que les vibrations HD renforcent l’immersion de manière adéquate.
Pour ce qui est de la bande-son, cela reste heureusement plus correct avec des thèmes qui sont dans le ton des anciens Mario Golf et des productions Camelot en général. Si aucune musique ne vous restera en mémoire, elles ont pour mérite de nous mettre dans l’ambiance et les personnages ont toujours leurs voix farfelues pimentant les parties.
Verdict : 6/10
Mario Golf: Super Rush est-il sorti trop vite ? Malheureusement, c’est l’impression qu’il nous donne à son lancement. Outre un contenu assez pauvre, la technique est quelque peu à la ramasse et le mode Speed golf, qui est censé être le principal atout de cet opus, peine à convaincre pleinement. Reste un gameplay toujours aussi amusant, bien que simplifié, de quoi tout de même s’amuser convenablement entre amis ou membres de la famille. On espère toutefois que le suivi sera exemplaire, de quoi corriger un peu le tir.
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