Test Saints Row IV : Re-Elected

Dans un climat de portages et, à l’instar de ses homologues GTA V et Sleeping Dogs, Saints Row IV revient sur PlayStation 4 dans une édition ultime. Sur le papier, ce sont des améliorations techniques et la totalité des DLC qui sont proposés pour ce qui est l’un des open-world les plus déjantés de l’univers. Des arguments suffisants pour (re)craquer ?

REGROUPONS TOUT INTERNET DANS UN JEU

Il faut se le dire, si vous n’avez encore jamais touché à Saints Row – du moins aux épisodes récents – c’est que votre cerveau est toujours dans un état stable. Les connaisseurs le savent bien, la franchise est au jeu vidéo ce qu’est 4chan ou tumblr à Internet. Comme si toutes les choses dénuées de sens avaient un point de rendez-vous. Oui, Saints Row IV réussit à aller encore plus loin que son prédécesseur (qui était d’ailleurs offert il y a deux ans aux abonnés PlayStation Plus) en proposant un scénario criant d’absurdité.

Comment se préparer à rendre Saints Row logique ? Créer Chuck Norris en personnage

Toujours attaché au gang des Saints, votre personnage – le Boss – va devenir président des États-Unis… en tombant dans la Maison Blanche après avoir déjoué un missile nucléaire en plein air. Vraiment, vous avez bien lu et ce n’est que le début du pitch. Car l’histoire centrale débute en réalité pendant l’une de vos conférences de presse, lorsque des aliens appelés Zins décident d’envahir la Terre. Toute personne dotée d’une intelligence supérieure va se faire alors enlever, dont vos camarades (sérieusement ?!). En essayant de vous défendre, vous allez être projeté dans une simulation de la ville de Steelport. C’est parti pour un futur bazar.

Quelle belle journée !

I’VE GOT THE POWER

Bien qu’on soit plongé dans une réplique quasi identique d’une ville explorée précédemment, une grosse nouveauté change totalement la façon d’aborder les missions et autres objectifs. Partant du principe que le monde auquel on est amené est virtuel, les développeurs de chez Volition se sont permis d’ajouter des fonctionnalités encore plus folles au personnage. Prendre un véhicule ? Quel démodé que vous êtes, utilisez vos superpouvoirs ! Courir à la vitesse d’une balle, sauter à la hauteur d’un immeuble, plus rien ne vous arrête à présent.

I believe I can fly ♪

Et ce n’est pas tout. Pour se défendre, vous pouvez à présent lancer de la glace, du feu et d’autres étonnants pouvoirs pour affronter policiers et aliens. Un concept original et fun qui relance encore plus l’intérêt de la série, même s’il faut avouer que cela peut devenir très brouillon. Les armes, aussi loufoques qu’elles soient, ne sont pas en reste avec un panel bien varié allant du lance-grenouilles explosives au créatif… pistolet dubstep. Un léger aspect RPG est toujours de la partie avec la possibilité de tout améliorer.

Je suis bien armé… comment ça j’ai oublié de mettre quelque chose ?

DES SAINTS EN PLUS GROSSE RÉSOLUTION

Si on omet les éléments déjà présents dans l’opus original, cette réédition PS4 se dit améliorée techniquement parlant. À présent en 1080p et à 60fps, Sains Row IV fait plaisir aux yeux quand on sait, par exemple, que Saints Row: The Third souffrait de nombreux ralentissements sur PS3. Le framerate est cependant déverrouillé, comprenez donc qu’il ne sera pas totalement stable. Rien de choquant quand on sait le bordel généré par vos actions, l’ensemble se suit tout de même avec une certaine fluidité. Par contre, il est décevant de constater toujours autant de bugs (chers à la série ?) qui ne font malheureusement pas exception ici. Si on se concentre plus en détail sur les graphismes, on constatera également qu’hormis certaines finitions ou rendus d’ombre, on est loin d’utiliser pleinement les capacités de la console. Saints Row n’a jamais brillé pour ses graphismes, et restera une fois encore beaucoup plus marquant par son univers et ses originalités. À noter que le PC bénéficie d’une édition « Game of the Century » et non « Re-Elected », signe que les configurations Ultra suffisent de ce côté.

Malgré certains beaux plans, Saints Row IV est à la traîne graphiquement

Mention spéciale à la très complète bande-son, qui contient plus de 100 titres différents dont ceux inclus dans les radios. Du rock au reggae, le registre est complet et saura satisfaire tout le monde.

UN STEELPORT COMPLET

Côté contenu, comme tout bon open-world qui se respecte, Saints Row IV : Re-Elected ne fait pas dans la dentelle. Jusqu’à 40 heures de jeu sont au rendez-vous pour le jeu principal, avec des missions scénario ou de personnages, des évènements secondaires nombreux et complets (courses, destructions, survie…). Autant d’objectifs à accomplir pour reprendre la simulation aux mains des Saints, en libérant au fur et à mesure les quartiers à la merci des aliens. Une fois de plus, le jeu est jouable en coopération en ligne pour du divertissement assuré.

Le scénario nous met face à des choix cornéliens, prends-en de la graine Telltale Games…

Re-Elected, c’est aussi du bon contenu supplémentaire pour votre « héros » qui sera ravi d’utiliser encore plus de costumes, armes ou véhicules extravagants. Les deux grosses extensions Enter the Dominatrix, inspiré d’idées abandonnées pour un DLC de Saints Row : The Third, et How the Saints Save Christmas sont incluses pour rallonger un scénario déjà bien déjanté. Si vous décidez de craquer pour la version boite, sachez que Saints Row IV est fourni avec le nouveau stand-alone Gat Out of Hell que nous vous détaillerons prochainement.

Les costumes supplémentaires sont sympathiques (on dit oui pour le Mecha-Godzilla !)

VERDICT : 7,5/10

À moins d’être un fan absolu de la série désirant de profiter de tous les DLC, Saint Row IV : Re-Elected s’adressera en priorité aux joueurs n’ayant jamais eu la chance de s’essayer à l’un des jeux les plus délirants de 2013. Original et créatif, le titre séduira les amateurs d’humour absurde et de délires en tous genres. Un bon choix si on ne tient pas compte des améliorations graphiques beaucoup trop mineures pour justifier un deuxième passage en caisse.